Benoît XVI désire manifester son
amour envers les catholiques de Chine |
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Rome, le 30 Juin 2007 -
(E.S.M.) -
« La Lettre du pape Benoît XVI est source de communion entre les catholiques
chinois qui accordent la plus grande considération aux paroles du chef
de famille » affirment, convaincus, les catholiques chinois. Le texte de
la lettre tant attendue, est paru ce matin.
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Le pape Benoît XVI à
son bureau -
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Le pape
Benoît XVI désire manifester son amour envers les catholiques de Chine
« La lettre
du pape Benoît XVI est source de communion entre les catholiques chinois
qui accordent la plus grande considération aux paroles du chef de famille »
affirment, convaincus, les catholiques chinois. L’un d’entre eux a affirmé à
l’Agence Fides : « Les chinois, et en particulier les catholiques, sont très
liés à la tradition. Sur n’importe quelle question, il suffit d’une parole
du chef de famille pour régler toute chose, parce que la culture confucéenne
nous a éduqué ainsi : obéir aux anciens, aux supérieurs, aux parents, et
donc au chef de famille. Le pape est le chef de la grande famille
catholique. Il est vrai que tout n’est pas facile, sinon tout serait déjà
résolu. Mais nous prions pour cela ». Selon des sources locales, les
catholiques chinois et toute la communauté chrétienne attendent avec
impatience la lettre de Benoît XVI.
Le texte de la
lettre du
Saint-Père Benoît XVI aux Évêques, aux prêtres, aux personnes consacrées et
aux laïcs fidèles de l'Église catholique dans la République Populaire
Chinoise, a été publiée ce matin. Le texte a été remis aux autorités de
Pékin avant sa publication. C'est un pas important puisque le Saint-Siège et
la Chine n'entretiennent plus de relations diplomatiques depuis 1951 et la
reconnaissance de Taïwan par le Vatican.
Voici le texte publié par le Vatican ce matin
NOTE EXPLICATIVE
Par la «lettre aux Évêques, aux prêtres, aux personnes consacrées et aux
fidèles laïcs de l’Église catholique en République Populaire de Chine», qui
porte la date du dimanche de Pentecôte, le Pape Benoît XVI désire manifester
son amour envers les catholiques présents en Chine et sa proximité avec eux.
Il le fait sans aucun doute comme Successeur de Pierre et Pasteur universel
de l’Église.
Dans le texte, apparaissent deux idées fondamentales: d’un côté, une
profonde affection pour toute la communauté catholique en Chine et, d’un
autre, une fidélité passionnée pour les grandes valeurs de la tradition
catholique dans le domaine ecclésiologique; une passion donc pour la charité
et pour la vérité. Le Pape rappelle les grandes lignes ecclésiologiques du
Concile Vatican II et de la tradition catholique, mais en même temps il
prend en considération des aspects particuliers de la vie de l’Église en
Chine, les situant dans une large vision théologique. (Texte
intégral de la lettre du pape Benoît XVI aux catholiques chinois )
A – L’Église en Chine au cours des 50 dernières années
La communauté catholique en Chine a vécu de manière intense les 50 dernières
années, devant affronter un chemin difficile et douloureux qui, non
seulement l’a marquée en profondeur, mais lui a aussi fait prendre des
caractéristiques particulières, qui la singularise encore aujourd’hui.
La communauté catholique a souffert une première persécution dans les années
50, qui vit l’expulsion des Évêques et des missionnaires étrangers,
l’emprisonnement de presque tous les ecclésiastiques chinois et des
responsables des divers mouvements laïcs, la fermeture des églises et
l’isolement des fidèles. À la fin des années 50, ont été alors créés des
organismes d’État tels que le Bureau pour les Affaires religieuses et
l’Association patriotique des Catholiques en Chine, dans le but de guider et
de «contrôler» toute activité religieuse. En 1958, eurent lieu les deux
premières ordinations épiscopales sans mandat pontificales, donnant
naissance à une longue série de gestes qui blessèrent profondément la
communion ecclésiale.
Au cours de la décennie 1966-1976, la Révolution culturelle, qui
s’effectuait dans tout le Pays, frappa violemment la communauté catholique,
frappant aussi les Évêques, les prêtres et les fidèles laïcs qui s’étaient
montrés les plus disposés envers les nouvelles orientations imposées par les
Autorités gouvernementales.
Dans les années 80, avec les ouvertures promues par Deng Xiaoping, commença
une période de tolérance religieuse avec quelques possibilités de mouvement
et de dialogue, période qui permit la réouverture d’églises, de séminaires
et de maisons religieuses, et une certaine reprise de la vie communautaire.
Les informations qui parvenaient des communautés ecclésiales confirmaient
que, une fois encore, le sang des martyrs avait été une semence de nouveaux
chrétiens: la foi était restée vive dans les communautés, la majorité des
catholiques avait donné un fervent témoignage de fidélité au Christ et à
l’Église, les familles étaient devenues dans leur vie intérieure, le cœur de
la transmission de la foi. Le nouveau climat ne manqua pas cependant de
susciter différentes réactions au sein de la communauté catholique.
À ce sujet, le Pape rappelle que certains Pasteurs «ne voulant pas être
soumis à un contrôle indu exercé sur la vie de l’Église et désireux de
maintenir une pleine fidélité au Successeur de Pierre et à la doctrine
catholique, se sont vus contraints de se faire consacrer clandestinement»
pour assurer un service pastoral à leurs communautés
(n. 8). En effet, –
précise le Saint-Père – «La clandestinité ne rentre pas dans la normalité de
la vie de l’Église, et l’histoire montre que Pasteurs et fidèles y ont
recours uniquement avec le profond désir de maintenir intègre leur propre
foi et de ne pas accepter d’ingérence d’organismes d’État dans ce qui touche
l’intime de la vie de l’Église» (ibid.).
D’autres, surtout soucieux du bien des fidèles et regardant vers l’avenir,
«ont consenti à recevoir l’ordination épiscopale sans mandat pontifical,
mais, par la suite, ils ont demandé de pouvoir être accueillis dans la
communion avec le Successeur de Pierre et avec leurs autres Frères dans
l’Épiscopat» (ibid.). Considérant la complexité de la situation et désirant
profondément favoriser le rétablissement de la pleine communion, le Pape a
concédé à beaucoup d’entre eux «le plein et légitime exercice de la
juridiction épiscopale».
Analysant attentivement la situation de l’Église en Chine, Benoît XVI est
conscient du fait que la communauté souffre, en son sein, d’une situation de
fortes oppositions dans lesquelles sont engagés fidèles et Pasteurs. Il met
cependant en relief que cette situation douloureuse n’a pas été provoquée
par des positions doctrinales diverses par quelle est le fruit du «rôle
significatif rempli par des organismes qui ont été imposés comme les
principaux responsables de la vie de la communauté catholique» (n. 7). Il
s’agit d’organismes dont les finalités déclarées, en particulier celle de
mettre en œuvre les principes d’indépendance, d’autogouvernement et
d’autogestion de l’Église, ne sont pas conciliables avec la doctrine
catholique. Une telle interférence a donné lieu à des situations vraiment
préoccupantes. De plus, les Évêques et les prêtres se sont vus très
contrôlés et contraints dans l’exercice de leur charge pastorale.
Dans les années quatre-vingt-dix, de plusieurs côtés et avec une fréquence
toujours plus grande, des Évêques et des prêtres se sont adressés à la
Congrégation pour l’Évangélisation des Peuples et à la Secrétairerie d’État,
dans le but de recevoir du Saint-Siège des indications précises sur la
manière de se comporter face à certains problèmes de la vie ecclésiale en
Chine. Beaucoup demandaient quelle attitude ils doivent adopter face au
Gouvernement et aux organismes d’État mis à la tête de la vie de l’Église.
D’autres requêtes concernaient des problèmes strictement sacramentels, tels
que la possibilité de concélébrer avec des Évêques qui avaient été ordonnés
sans mandat pontifical ou de recevoir les Sacrements de prêtres ordonnés pas
ces Évêques. Enfin, certaines parties de la communauté catholique se
trouvaient désorientées face à la légitimation de nombreux Évêques, qui
avaient été consacrés illicitement.
Les lois sur l’enregistrement des lieux de culte et la demande de la part de
l’État d’un certificat d’appartenance à l’Association Patriotique ont
suscité des nouvelles tensions et des interrogations ultérieures.
Durant toutes ces années, le Pape Jean-Paul II a adressé, à plusieurs
reprises, à l’Église qui est en Chine des messages et des appels qui
invitaient tous les catholiques à l’unité et à la réconciliation. Les
interventions du Saint-Père ont été bien accueillies, créant une passion
pour l’unité, mais les tensions avec les Autorités et au sein de la
communauté catholique ne se sont malheureusement pas apaisées.
Pour sa part, le Saint-Siège a donné des indications concernant les
différentes problématiques, mails le temps passant et l’apparition de
nouvelles situations toujours plus complexes exigeaient une considération
nouvelle de toute la question, afin d’offrir une réponse la plus précise
possible aux demandes et de faire connaître des orientations sûres pour
l’activité pastorale au cours des années à venir.
B – Déroulement historique de la Lettre pontificale
Les différentes problématiques qui semblaient marqués de plus près la vie de
l’Église en Chine durant les dernières années ont été amplement et
attentivement analysées par une Commission restreinte spéciale, composée de
quelques sinologues et des personnes qui, dans la Curie romaine, suivent la
situation de cette communauté. Lorsque, les 19-20 janvier 2007, le Pape
Benoît XVI a décidé de convoquer une réunion qui a vu la participation de
différents ecclésiastiques, aussi chinois, ladite commission s’est attachée
à préparer un document dans le but de favoriser un large débat sur
différents points, de recueillir des indications pratiques de la part des
participants et d’envisager certaines orientations possibles sur le plan
théologique et pastoral pour la communauté catholique en Chine. Sa Sainteté,
qui a participé avec bienveillance à la dernière session de ladite réunion,
a entre autres choses décidé d’adresser une Lettre aux Évêques, aux prêtres,
aux personnes consacrées et aux fidèles laïcs.
C – Contenu de la Lettre
«Sans prétendre traiter tous les aspects des problèmes complexes que vous
connaissez bien, écrit Benoît XVI aux catholiques chinois, je voudrais, par
cette Lettre, vous présenter certaines orientations concernant la vie de
l’Église et l’œuvre d’évangélisation en Chine, pour vous aider à découvrir
ce qu’attend de vous le Seigneur et le Maître, Jésus Christ»
(n. 2). Le Pape
rappelle certains principes fondamentaux de l’ecclésiologie catholique pour
éclairer les problématiques les plus importantes, conscient que l’éclairage
de ces principes pourra aider à affronter les diverses questions et les
aspects les plus concrets de la vie de la communauté catholique.
Manifestant sa joie profonde pour la fidélité dont les catholiques en Chine
ont fait preuve au cours des cinquante dernières années, Benoît XVI affirme
de nouveau la valeur inestimable de leurs souffrances et de la persécution
subie à cause de l’Évangile, et il leur adresse à tous un fervent appel à
l’unité et à la réconciliation. Conscient du fait que la pleine
réconciliation «ne pourra pas s’accomplir du jour au lendemain», il rappelle
qu’un tel chemin «est soutenu par l’exemple et la prière de nombreux
‘témoins de la foi’, qui ont souffert et qui ont pardonné, offrant leur vie
pour l’avenir de l’Église catholique en Chine» (n. 6).
Dans ce contexte, résonne encore de manière valable la parole de Jésus «Duc
in altum» (Lc 5, 4). C’est une parole qui «nous invite à faire mémoire avec
gratitude du passé, à vivre avec passion le présent, à nous ouvrir avec
confiance à l'avenir». De fait, en Chine comme dans le reste du monde,
«l’Église est appelée à être témoin du Christ, à regarder en avant avec
espérance et à se confronter – dans l’annonce de l’Évangile – aux nouveaux
défis auxquels le Peuple chinois doit faire face»
(n. 3). «Dans votre Pays
aussi, rappelle le Pape, l’annonce du Christ crucifié et ressuscité sera
possible dans la mesure où, en fidélité à l’Évangile, en communion avec le
Successeur de l’Apôtre Pierre et avec l’Église universelle, vous saurez
manifester les signes de l’amour et de l’unité»
(ibid.)
Affrontant certaines problématiques parmi les plus urgentes qui se font jour
dans les requêtes parvenues au Saint-Siège de la part d’Évêques et de
prêtres, Benoît XVI donne des indications concernant la reconnaissance des
ecclésiastiques de la communauté clandestine de la part des Autorités
gouvernementales (cf. n. 7) et met particulièrement en relief le thème de
l’Épiscopat chinois (cf. n. 8), avec une référence spéciale à la nomination
des Évêques (cf. n. 9). De plus, les orientations pastorales que le
Saint-Père donne à la communauté ont une signification particulière,
soulignant en premier lieu la figure et la mission de l’Évêque dans la
communauté diocésaine: «Rien sans l’Évêque». Il donne en outre des
indications pour la concélébration eucharistique et il invite à créer les
organismes diocésains prévus par les normes canoniques. Il ne manque pas de
donner des indications concernant la formation des prêtres et la vie de la
famille.
En ce qui concerne les relations de la communauté catholique avec l’État,
dans une tonalité sereine et respectueuse, Benoît XVI rappelle la doctrine
catholique, proposée aussi de nouveau par le Concile Vatican II. Il exprime
ensuite son souhait sincère que le dialogue entre le Saint-Siège et le
Gouvernement puisse avancer, afin de pouvoir parvenir à un accord sur la
nomination des Évêques, au plein exercice de la foi pour les catholiques,
dans le respect d’une authentique liberté religieuse, et à la normalisation
des relations entre le Saint-Siège et le Gouvernement de Pékin.
Enfin, le Pape révoque toutes les facultés et directives d’ordre pastoral,
passées ou récentes, qui ont été concédées par le Saint-Siège à l’Église en
Chine. Les nouvelles conditions de la situation de l’Église en Chine et les
plus grandes possibilités de communication permettent désormais aux
catholiques de suivre les normes canoniques générales et, si le cas se
présente, de recourir au Siège apostolique. En tout cas, les principes
doctrinaux qui inspiraient les facultés et directives auxquelles il est fait
mention trouvent maintenant de nouvelles applications dans les directives
contenues dans la présente Lettre (cf. n. 18).
D - Tonalité et perspectives de la Lettre
Benoît XVI, avec une inspiration spirituelle et un langage éminemment
pastoral, s’adresse à toute l’Église qui est en Chine. Son intention n’est
pas de créer des situations d’âpre confrontation avec des personnes ou des
groupes particuliers: même s’il relève des éléments sur telle ou telle
situation critique, le Pape le fait avec beaucoup de compréhension pour les
aspects contingents et envers les personnes engagées, tout en rappelant les
principes théologiques avec une extrême clarté. Le Pape désire inviter
l’Église à une plus profonde fidélité à Jésus Christ et il rappelle à tous
les catholiques chinois leur mission d’être des évangélisateurs dans le
contexte actuel et concret de leur Pays. Le Saint-Père regarde avec respect
et profonde sympathie l’histoire antique et récente du grand Peuple chinois,
et il se dit, encore une fois, disposé au dialogue avec les Autorités
chinoises, conscient que la normalisation de la vie de l’Église en Chine
présuppose un dialogue franc, ouvert et constructif avec les Autorités.
Comme avant lui son Prédécesseur Jean-Paul II, Benoît XVI est aussi
fermement convaincu que cette normalisation offrira une contribution
incomparable à la paix dans le monde, ajoutant ainsi une pièce irremplaçable
dans la grande mosaïque de la convivialité pacifique entre les peuples.
Texte
intégral de la lettre du pape Benoît XVI aux catholiques chinois
La Lettre du Saint-Père Benoît XVI est également disponible
en :
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Chinois traditionnel -
Chinois simplifié
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Communiqué de la salle de presse: Déclaration
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Sources:
www.vatican.va
-
E.S.M.
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Eucharistie, sacrement de la miséricorde -
(E.S.M.) 30.06.2007 - BENOÎT XVI |