PROCHAINES CANONISATIONS

Benoît XVI prépare la canonisation des 4 premiers saints de son pontificat.

ROME, VENDREDI 23 JUIN 2006. L'Office des cérémonies liturgiques du Souverain Pontife annonce la tenue samedi 1er juillet d'un Consistoire ordinaire public pour la canonisation de quatre bienheureux. Il s'agit de: Rafael Guízar Valencia, Evêque (Mexique), Filippo Smaldone, prêtre et fondateur des Salésiennes des Sacrés-Cours (Italie), Rosa Venerini, religieuse et fondatrice des Soeurs Pies Venerini (Italie), Theodore Guérin (née Anne-Thérèse), religieuse et fondatrice des Soeurs de la Providence Notre-Dame "ad Nemus" (France-USA).

Le pape Benoit XVI a convoqué une réunion de cardinaux le samedi 1er juillet pour approuver la canonisation des quatre premiers saints de son pontificat et fixer les dates des cérémonies, a annoncé vendredi le Saint-Siège dans un communiqué.

Les nouveaux canonisés sont l'évêque mexicain Rafael Guizar Valencia (1878-1938) (1), le prêtre italien Filippo Smaldone (1848-1923) (2), la religieuse italienne Rosa Venerini (1656-1728) (3) et une religieuse française, Anne-Thérèse Guérin, dite Mère Théodore Guérin, née en 1798 en France et morte en 1858 aux Etats-Unis, fondatrice de la congrégation des soeurs de la Providence de Sainte Marie. (4)

Benoît XVI avait signé le décret autorisant la proclamation de la sainteté des quatre bienheureux le 28 avril dernier.

Evêque de Veracruz, Rafael Guízar Valencia est le grand-oncle du père Marcial Maciel Degollado, fondateur de la Congrégation des Légionnaires du Christ, accusé d'abus sexuels, et récemment invité par Rome à renoncer à tout ministère public.

Pendant de nombreuses années, le père Maciel a défendu le dossier de son grand-oncle pour sa béatification, célébrée à Rome en janvier 1995 par Jean Paul II, puis pour sa canonisation.

Benoît XVI célébrera lui-même ces cérémonies de canonisation, les premières de son pontificat. Il a en revanche décidé de ne plus présider les messes de béatification comme le faisait son prédécesseur Jean Paul II.

Après l'ère Jean Paul II, qui a proclamé de son vivant 482 saints et 1.338 bienheureux, Benoît XVI a exprimé son intention de ralentir le rythme des canonisations (pour les saints) et des béatifications (pour les bienheureux).

(1) Mgr Rafael Guízar Valencia, évêque de Veracruz pendant les années de la persécution religieuse au Mexique

Rafaël Guízar Valencia (26 avril 1878 - 6 juin 1938) est né à Cotija de la Paz (Michoacán). Il était le septième des onze fils du ménage Guízar Valencia. Son frère Antonio fut archevêque de Chihuahua. Il reçut l’ordination sacerdotale à Zamora, le 1er juin 1901, à l’âge de 23 ans. Il fut directeur spirituel du séminaire de Zamora où il a enseigné la Théologie dogmatique. Il fut rapidement nommé missionnaire apostolique par le Pape Léon XIII, charge qui le consacrait à évangéliser les populations qu’il visitait. Il utilisait un "catéchisme" simple qu’il avait écrit lui-même. Au moment de la révolution mexicaine de 1910 il s’est occupé particulièrement des mourants et de leurs familles. En 1913, il s’est mis à prêcher entre les soldats, dans la Ville de Mexico, Puebla y Morelos. Il a également aidé les blessés de l’armée de Carranza et a obtenu de s’infiltrer comme aumônier dans l’armée de Zapata. Déguisé en vendeur de camelote dans l’armée, au milieu des pluies de balles, il s’approchait de ceux qui agonisaient et il leur offrait la réconciliation avec Dieu, il leur donnait l’absolution sacramentelle et souvent, il leur donnait aussi le Viatique sacré qu’il portait avec lui de manière occulte, pour que son état de prêtre ne soit pas découvert.

Pendant la persécution religieuse des années vingt, le père Guízar a dû se rendre en exil aux Etats-Unis, au Guatemala et dans l’île de Cuba. Là, il a pu poursuivre son oeuvre missionnaire. En juillet 1919, il se trouvait à La Havane, à Cuba quand il reçut la nouvelle que le Pape Benoît XV l’avait nommé évêque de Veracruz. Le 30 novembre 1919, il reçut à La Havane, à Cuba, la consécration épiscopale, du Délégué Apostolique, Monseigneur Tito Trochi. Le cœur de Mgr Rafael Guízar y Valencia est incorrompu.
Parmi ses nombreuses oeuvres d’évêque, peuvent être notées la reconstruction du séminaire diocésain, à Xalapa, puis son transfert dans la Ville de Mexico, lorsque les troupes anticléricales se sont appropriées les bâtiments de l’Église. Face à la persécution religieuse, sous le gouvernement du président Plutarco Elías Rues, il dut se rendre à Mexico avec ses séminaristes, et il demanda aux prêtres de Veracruz de poursuivre leur sacerdoce dans la clandestinité. Monseigneur Guízar arriva à maintenir le séminaire ; les autorités le recherchaient activement et, pour sauver sa vie, il dut fuir le pays ; il se rendit aux Etats-Unis, à Cuba, au Guatemala et en Colombie.

Le 7 mai 1929, le Président Portes Gil déclara sa bonne volonté et son désir de dialogue avec les Évêques. En entendant cela, Monseigneur Guízar Valencia décida de retourner dans sa Patrie, pour s’occuper de son Diocèse et de son Séminaire. Le 24 mai il envoya une lettre à tous ses fidèles en leur demandant de prier pour qu’il puisse arriver à un règlement pacifique de la situation entre l’Église et l’État. Le règlement, bien que provisoire, fut rendu public le 22 juin 1929.

En 1931, face à la loi édictée par le gouverneur de Veracruz, Adalberto Tejeda, qui imposait un contrôle du gouverneur sur le culte dans le diocèse et limitait le nombre de prêtres à un par cent mille habitants (treize prêtres pour l’ensemble de l’État de Veracruz), Monseigneur Guízar dut s’exiler pour la troisième fois à Puebla et à Mexico. Plus tard il y retourna, bien qu’il ait été condamné à mort.

Après une pénible maladie, il décéda dans une maison contiguë au bâtiment de son Séminaire, à Mexico et fut accompagné spirituellement par son frère Antonio. Monseigneur Guízar demanda à mourir couché sur le sol, en signe d’austérité et de conscience claire de sa condition de créature de Dieu.

Il fut béatifié le 29 janvier 1995, par Sa Sainteté Jean Paul II, dans la Basilique Saint Pierre à Rome. Une des soeurs du futur saint, María, a été mère de la Servante de Dieu Maura Degollado Guízar (Mamá Maurita), mère à son tour du père Marcial Maciel, fondateur des Légionnaires du Christ et du Mouvement d’apostolat Regnum Christi.

Le 05 mai 2006. - Benoît XVI a autorisé la promulgation du décret qui reconnaît un miracle attribué à l’intercession du bienheureux Rafaël Guízar Valencia, qui fut le cinquième évêque de Veracruz, et évangélisateur au Mexique pendant la cruelle persécution religieuse du siècle passé. (Vatican)

Benoît XVI a approuvé la décision du card. Levada concernant le P. Maciel; Le bienheureux Rafaël Guízar Valencia, qui n'est autre que l'oncle du père Marcial Maciel. Benoît XVI

(2) Bienheureux Filippo SMALDONE.

Filippo Smaldone naît en 1848 à Naples dans le Royaume des Deux-Siciles dont l’absorption par le Royaume d’Italie s’accompagne de persécutions pour l’Eglise. A cette vue, l’enfant de 12 ans décide de se faire prêtre. Il aura l’intuition qu’il doit oeuvrer en Italie méridionale, et spécialement au service des sourds. Aussi est-il ,cofondateur des Soeurs Salésiennes des Sacrés Coeurs engagés prioritairement dans l’éducation des sourds—muets. Il fonde son premier Institut à Lecce dans les Pouilles. Il a une spiritualité sacerdotale intense et solide, marquée par la prière et la pénitence. Il fonde la ligue eucharistique des Prêtres adorateurs et des Dames adoratrices. Cet amour de Dieu le pousse à des réalisations en faveur du prochain. Par son attention constante aux pauvres, il est un témoin de la charité. Par ces réalisations sociales, il est en avance sur son temps. (Notons qu’en Suisse, la bienheureuse Marie-Thérèse Scherer l’a devancé dans le soin des sourds-muets.) Cet ‘perle du clergé méridional’ demeure un exemple pour notre temps et il invite tous les fidèles à témoigner de l’Evangile de la charité. Il meurt à Lecce en 1923. Béatification: 12.05.1996 à Rome par Jean Paul II.

(3) Bienheureuse Rose VENERINI

une fondatrice italienne, la bienheureuse Rosa Venerini, originaire de Viterbe, née en 1656 à Viterbe, Italie. Fondatrice de la congrégation enseignante des Pieuses Mères Venerini (1656-1728) :
Sur conseil d'un jésuite, elle ouvre une école en 1685. Fonde des écoles dans le diocèse de Montefiascone, rédige des constitutions en 1718, se fixe à Rome en 1713. A sa mort, le 07.05.1728, sa congrégation, les "Maestra pie Veneri" (les Mères Pies) ont 40 écoles. Fête: le 7 mai.
Béatification: 04.05.1952 à Rome par Pie XII

(4) Bienheureuse Théodore GUÉRIN

Etat: Religieuse - Fondatrice - Note: Fondatrice des Sœurs de la Providence de Saint-Mary of the Wood (Etats-Unis)

Anne- Thérèse Guérin, en religion Mère Théodore Guérin, naquit en Bretagne en 1798. Proclamer au loin le message du Seigneur et avoir confiance qu'il nous donnera la force dans l'adversité (cf 2Tm 4,17), telle fut la conviction ancrée dans son cœur lorsqu'elle partit pour l'Amérique en 1840 avec cinq compagnes pour affronter les incertitudes et les dangers du territoire frontalier de l'Indiana (État du Middle West des Etats-Unis).Sa vie et son œuvre furent toujours guidées avec sûreté par la main de la Providence dans laquelle elle plaçait une confiance totale. Elle comprit qu'elle devait se consacrer au service de Dieu, recherchant toujours sa volonté. Elle fonda les Sœurs de la Providence de Saint-Mary of the Wood. En dépit des difficultés et incompréhensions initiales, et des souffrances et peines qui s'ensuivirent, elle ressentait profondément que Dieu avait béni sa Congrégation, la faisant croître et créant un esprit d'union parmi ses membres. Dans les écoles et les orphelinats, beaucoup de jeunes garçons et jeunes filles ressentirent, grâce à Mère Théodore, la sollicitude bienveillante de Dieu dans leur vie. Elle mourut le 14.05.1856, laissant le témoignage que tout est possible avec Dieu et pour Dieu.
Béatification: 25.10.1998 à Rome par Jean Paul II - Fête: 14 mai

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Eucharistie sacrement de la miséricorde - 23.06.2006 - BENOÎT XVI - EGLISE