Benoît XVI invite les Jésuites à se
mettre sur les traces de leurs prédécesseurs |
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Cité du Vatican, le 23 février 2008 -
(E.S.M.) - Le Pape Benoît XVI
invite les Jésuites à se mettre à nouveau sur les traces de leurs
prédécesseurs « avec autant de courage et d’intelligence, mais aussi
avec une motivation aussi profonde de foi et de passion de servir le
Seigneur et son Eglise »
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Le pape Benoît XVI -
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Benoît XVI invite les Jésuites à se mettre sur les traces de leurs
prédécesseurs
VATICAN - Le Pape Benoît XVI invite les Jésuites à se mettre à nouveau sur
les traces de leurs prédécesseurs « avec autant de courage et
d’intelligence, mais aussi avec une motivation aussi profonde de foi et de
passion de servir le Seigneur et son Eglise »
Le souhait que toute la Compagnie de Jésus “puisse vivre avec un élan
nouveau et avec une ferveur nouvelle la mission pour laquelle l’Esprit l’a
suscitée dans l’Eglise, et l’a conservée pendant plus de quatre siècles et
demi avec une fécondité extraordinaire de fruits apostoliques », et
l’encouragement « à continuer dans la voie de cette mission, dans la pleine
fidélité au charisme de l’origine, dans le contexte ecclésial et social qui
caractérise ce début de millénaire », ont été exprimés par le Saint-Père aux
membres de la 35e Congrégation Générale de la Compagnie de Jésus, les
Jésuites, reçus en audience le 21 février.
Après avoir rappelé comment les premiers compagnons de saint Ignace se
mirent à la disposition du Pape pour annoncer le Seigneur aux peuples et aux
cultures qui ne le connaissaient pas encore - « le nom de Saint François
Xavier est le plus célèbre de tous, mais combien d’autres ne pourrait-on en
faire ! » - le Saint-Père a déclaré : « Aujourd’hui, les nouveaux peuples
qui ne connaissent pas le Seigneur, ou qui le connaissent mal, au point de
ne pas le reconnaître comme le Sauveur, sont loin, non seulement du point de
vue géographique mais surtout au point de vue culturel. Ce ne sont pas les
mers ou les grandes distances, les obstacles qui sont des problèmes pour les
annonciateurs de l’Evangile, mais bien plutôt les frontières qui, suite à
une vision de Dieu et de l’homme, erronée et superficielle, viennent
s’interposer entre la foi et le savoir humain, la foi et la science moderne,
la foi et l’engagement en faveur de la justice ».
Pour cette raison, « l’Eglise a un besoin urgent de personnes à la foi
solide et profonde, ayant une culture sérieuse et une sensibilité humaine et
sociale authentique, de religieux et de prêtres qui consacrent leur vie à
être précisément sur ces frontières pour témoigner et aider à comprendre
qu’il y a une harmonie profonde entre foi et raison, entre esprit
évangélique, soif de justice, et activité intense en faveur de la paix.
C’est seulement ainsi qu’il sera possible de faire connaître le visage
authentique du Seigneur à tous ceux pour lesquels il reste caché ou
méconnaissable ». Le Pape Benoît XVI a expliqué ensuite que, pour remplir
cette tâche principale, la Compagnie de Jésus devait « continuer à former
ses membres avec un grand soin, dans la science et dans la vertu, sans se
contenter de la médiocrité, parce que la tâche de la confrontation et du
dialogue avec les contextes sociaux et culturels très différents et avec les
mentalités différentes du monde d’aujourd’hui, est parmi les plus difficiles
et les plus laborieuses ».
Durant sa longue histoire, la Compagnie de Jésus « a vécu des expériences
extraordinaires d’annonce et de rencontre entre l’Evangile et les cultures
du monde », déclara le Saint-Père qui invita les Jésuites à se mettre à
nouveau sur les traces de leurs prédécesseurs « avec autant de courage et
d’intelligence, mais aussi avec une motivation aussi profonde de foi et de
passion de servir le Seigneur et son Eglise », à se charger avec loyauté «
du devoir fondamental de l’Eglise de se maintenir fidèle à son Mandat et
d’adhérer ainsi totalement à la Parole de Dieu, et de la tâche du Magistère
de conserver la vérité et l’unité de la doctrine catholique dans toute sa
plénitude ». Le Saint-Père a invité aussi les Jésuites à s’employer afin que
leurs œuvres et leurs institutions « conservent toujours une identité claire
et explicite » pour que le but des activités apostoliques « ne reste pas
ambigu ou obscur ».
La présence dans le monde des forces du mal se manifeste aujourd’hui en
particulier par des tendances culturelles comme le subjectivisme, le
relativisme, l’hédonisme, le matérialisme pratique. « Pour cette raison,
j’ai demandé votre engagement nouveau à promouvoir et à défendre la doctrine
catholique. Les questions, actuellement discutées et remises sans cesse en
question, du salut de tous les hommes dans le Christ, de la morale sexuelle,
du mariage et de la famille, doivent être approfondis et éclairés dans le
contexte de la réalité contemporaine, mais en conservant cette syntonie avec
le Magistère, qui évite de provoquer la confusion et le trouble dans le
Peuple de Dieu. Je sais et je comprends bien que c’est là un point
particulièrement sensible et important pour vous et pour plusieurs de vos
confrères, en particulier ceux qui sont engagés dans la recherche
théologique, dans le dialogue interreligieux et dans le dialogue avec les
cultures contemporaines. C’est précisément pour cela que je vous ai invités
et que je vous invite aujourd’hui encore à réfléchir pour retrouver le sens
plus complet de votre caractéristique ‘quatrième vœu’ d’obéissance au
successeur de Pierre, qui ne comporte pas seulement la promptitude à être
envoyés en Mission dans des terres lointaines, mais aussi - dans l’esprit
ignacien le plus authentique du ‘sentir avec l’Eglise et dans l’Eglise’ - à
‘aimer et à servir’ le Vicaire du Christ en Terre, avec cette dévotion
‘effective et affective’ qui doit faire de vous ses collaborateurs précieux
et irremplaçables dans son service en faveur de l’Eglise Universelle »
Enfin, le Saint-Père a invité les Jésuites « à continuer et à renouveler
leur Mission auprès des pauvres et avec les pauvres », et à accorder « une
attention spécifique « au ministère des Exercices spirituels ». « Le choix
des pauvres n’est pas idéologique, mais il naît de l’Evangile. Elles sont
innombrables et dramatiques les situations d’injustice et de pauvreté dans
le monde d’aujourd’hui, et s’il faut s’employer à en comprendre et à en
combattre les causes structurelles, il faut aussi savoir descendre pour
combattre, jusque dans le cœur même de l’homme, les racines profondes du mal, le
péché qui le sépare de Dieu, sans oublier d’aller au-devant des besoins plus
urgents dans l’esprit de la charité du Christ ». A propos des Exercices
Spirituels, le Saint-Père a déclaré : « Il vous revient de continuer à en
faire un instrument précieux et efficace pour la croissance spirituelle des
âmes, pour leur initiation à la prière, à la méditation, dans ce monde
sécularisé où Dieu semble être absent. Les Exercices Spirituels sont une
voie et une méthode particulièrement précieuses pour chercher et pour
trouver Dieu, en nous, autour de nous et en chaque chose, pour connaître sa
volonté et la mettre en pratique ». (S.L.)
Texte intégral du discours du Saint-Père
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Benoît XVI s'adresse aux jésuites, un discours venant du cœur
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Sources:
www.vatican.va -
E.S.M.
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un document officiel
Eucharistie sacrement de la miséricorde -
(E.S.M.) 23.02.2008 -
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