Le pape Benoît XVI en Australie,
l'analyse de l'Osservatore Romano |
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Rome le 22 juillet 2008 -
(E.S.M.)
- Les signes de la visite de Benoît XVI en Australie se
multiplient et, dans le même temps, convergent toujours davantage vers
l'essence de l'être chrétien. C'est ainsi qu'à la messe pour la
consécration du nouvel autel de la cathédrale de Sydney, la splendide
liturgie célébrée avec les évêques a réellement marqué le début d'une
nouvelle édification de l'Eglise australienne.
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Le pape
Benoît XVI lors de la messe de clôture- Pour
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Le pape Benoît XVI en Australie, l'analyse de
l'Osservatore Romano
Les éditoriaux du directeur de L'Osservatore
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Benoît XVI de retour à Castel Gandolfo
Sous les étoiles de la Croix du Sud
Les signes de la visite de Benoît XVI en Australie se multiplient et, dans
le même temps, convergent toujours davantage vers l'essence de l'être
chrétien. C'est ainsi qu'à la messe pour la consécration du nouvel autel de
la cathédrale de Sydney, la splendide liturgie célébrée avec les évêques a
réellement marqué le début d'une nouvelle édification de l'Eglise
australienne, et que, de la même manière, l'émouvante veillée avec les
jeunes - sous les étoiles de la Croix du Sud, au cours d'une nuit froide et
limpide - a exprimé la nécessité d'ouvrir le cœur à
l'Esprit Saint, centre de cette importante Journée mondiale de la Jeunesse.
Par un témoignage évident, s'ajoutant aux autres symboles de ce voyage
pontifical, face à un monde qui a besoin de la nouveauté chrétienne. Même
s'il semble l'ignorer, ou même s'il veut la refuser.
Dans la cathédrale dédiée à la Sainte Vierge Marie, berceau du catholicisme
australien, le nouvel autel consacré par le Pape, sur lequel se détache un
bas-relief inspiré par l'image du Saint Suaire, a été au centre de la
célébration. Pour souligner immédiatement que le
Christ est à la fois prêtre, autel et victime. Et les chrétiens
également, comme l'autel, sont consacrés: c'est-à-dire mis à part pour le
Royaume de Dieu - l'Evêque de Rome l'a souligné - dans un monde qui voudrait
en revanche mettre Dieu de côté. Non, la foi ne peut être ni mise de côté ni
réduite à une dimension seulement personnelle; dans la proposition de Benoît
XVI, la question de Dieu doit en effet inspirer une
vision du monde cohérente et capable d'un dialogue rigoureux avec les
nombreuses autres visions humaines.
La consécration des chrétiens dans le mystère de la foi est ensuite tout
aussi réelle qu'exigeante. C'est pour cela que le Pape a encore une fois
exprimé - avec une douleur et une force qui ne laissent pas de place aux
doutes - la honte et la peine pour les affaires d'abus sexuels sur des
mineurs. Il a exhorté immédiatement après les séminaristes et les religieux
à devenir des autels vivants, dans la fidélité d'un choix radical capable,
par la grâce divine, de vaincre le péché. Comme, dans la cathédrale de
Sydney, le montrent les vitraux colorés de l'abside représentant Marie,
nouvelle Eve, lorsqu'elle offre au Christ, nouvel Adam, une pomme: ils
représentent le renversement et le rachat du péché originel portés par
l'Incarnation.
Oui, la foi chrétienne n'est pas adressée à un Dieu lointain, parce que
l'Esprit divin, même s'il est silencieux et invisible, est capable de
changer les cœurs des hommes. C'est précisément à l'Esprit Saint, "de
diverses manières la Personne oubliée de la Très Sainte Trinité", que Benoît
XVI a dédié, en partie sur les traces de saint Augustin, toute la longue
méditation qui a marqué la
veillée au milieu des lumières, des chants et des prières. En
soulignant pour les jeunes présents - mais à travers eux en parlant à toute
l'Eglise dans un texte qui est l'un des plus beaux
de son pontificat - que l'Esprit de Dieu est dans la vie de tout
être humain et attire vers ce qui est réel, ce qui est durable, ce qui est
vrai. Au-delà des limites de tout ce qui passe, et bien au-delà de la folie
consumériste. Parce que l'humanité, comme la Samaritaine de l'Evangile, a
soif de Dieu.
(20 juillet)
Jusqu'aux extrémités de la terre
A propos de la visite du Pape en Australie, on a plusieurs fois rappelé ces
derniers jours le mandat biblique d'arriver "jusqu'aux extrémités de la
terre". Le rapprochement n'est pas une banale figure de rhétorique; on peut
alors se demander pourquoi Benoît XVI a affronté la fatigue d'un voyage
aussi long et exigeant, d'autant plus qu'il en a lui-même parlé dans une
confidence aussi simple qu'inhabituelle. Trouver la réponse ne présente pas
de difficultés: c'est toujours la transmission de la
foi qui a poussé l'Evêque de Rome, sur les traces de ses prédécesseurs
immédiats, à accomplir cette visite qui, en raison de nombreux
signes, restera dans la mémoire collective de notre temps, et davantage
encore dans le cœur de très nombreuses personnes.
Grâce également à l'engagement de l'Eglise enracinée dans cette "terre
australe de l'Esprit Saint" et à la large collaboration du gouvernement
australien - et pour cet accueil on doit rappeler les noms de l'archevêque
de Sydney, le cardinal George Pell, et du Premier ministre, M. Kevin Rudd -
la visite du Pape, longuement préparée, a rendu plus visibles l'actualité de
la proposition chrétienne et l'urgence de la transmettre. Pour un
rendez-vous donné à l'Eglise du monde entier et auquel ont répondu plusieurs
centaines d'évêques de très nombreux pays, ainsi qu'un nombre de jeunes
vraiment élevé.
Encore une fois, en somme, Benoît XVI s'est prodigué
pour montrer la continuité et la vitalité toujours nouvelle de la tradition
chrétienne. Et il a su le faire avec des
paroles sages et suggestives. Comme lors de la dernière grande
célébration qui a terminé cette Journée mondiale de la Jeunesse, où l'Evêque
de Rome a été profond et dans le même temps clair, en décrivant l'action de
l'Esprit Saint dans la vie de l'Eglise. Le don de l'Esprit Saint peut en
effet vaincre les maux d'aujourd'hui: indifférence, lassitude spirituelle,
conformisme à l'esprit du temps, superficialité, apathie, fermeture, dans le
cadre d'un "désert spirituel" qui s'étend. A condition que l'on soit disposé
à ouvrir son cœur à ce don; et "voilà pourquoi - a ajouté le Pape - la
prière est si importante".
Aux centaines de milliers de jeunes réunis à Sydney - et à travers eux à
toute l'Eglise - Benoît XVI a posé des questions simples et radicales,
précisément axées sur la transmission de la foi reçue comme un héritage
précieux: "Construisez-vous quelque chose de durable? Vivez-vous vos vies de
telle sorte que vous faites place à l'Esprit au milieu d'un monde qui veut
oublier Dieu, ou même le rejeter au nom d'un concept erroné de liberté?". De
cette manière, grâce à cette tradition qui doit être conservée vivante, les
chrétiens doivent contribuer "à l'édification d'un monde où la vie est
accueillie, respectée et aimée". En collaborant avec tous, croyants et
non-croyants, pour témoigner du Christ jusqu'aux extrémités de la terre.
(21-22 juillet)
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Sources : www.vatican.va
-
E.S.M.
(©L'Osservatore Romano - 22 juillet 2008)
Eucharistie sacrement de la miséricorde -
(E.S.M.) 22.07.2008 -
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