Un signe de contradiction |
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Le 22 Juin 2008 -
(E.S.M.)
- Ces quelques lignes pour préparer au
voyage, les pèlerins que ne manquerons de faire le voyage lorsque
le pape Benoît XVI se rendra à Lourdes. Nous leur souhaitons autant de
grâces qu'à Émile Zola, à Alexis Carrel et aux millions de pèlerins qui
ont trouvé, dans ce jardin de Marie, le chemin de la conversion et de la
prière.
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La procession aux
flambeaux -
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Un signe de contradiction
Les guérisons spirituelles et physiques qui ont lieu à Lourdes sont un signe
criant de contradiction pour ceux qui vivent comme si Dieu n'existait pas.
C'est un appel pressant à la conversion que le Christ nous adresse sans
cesse, Lui qui nous a réellement aimés jusqu'à la fin (cf.
Jn 13,1).
A une époque où l'on tente de nier avec force l'existence de Dieu et de
questionner les signes de Son action dans le monde, le Créateur, à travers
les apparitions de Notre Dame de Lourdes, donne à l'humanité des signes très
visibles de Sa présence, de Son amour et de Son souci pour l'homme.
La contradiction
Les apparitions de la Mère de Dieu à Lourdes en 1858 ainsi que les miracles
qui s'y déroulent jusqu'à nos jours contredisent une conception du monde
sans Dieu aimant et personnel. Rien d'étonnant donc qu'ait débuté
alors une attaque massive de propagande contre Lourdes, tournant en ridicule
et discréditant les apparitions, en les présentant comme une grande
escroquerie du clergé catholique.
Dans ce but on utilisa les moyens les plus perfides, y compris des
tentatives de falsification de documents, ce qui, heureusement, a été
démasqué.
En 1906, l'écrivain Jean de Bonnefon publia un pamphlet intitulé Lourdes et
ses tenanciers où il appelait à la fermeture du sanctuaire car, selon lui,
les apparitions avaient été planifiées et imaginées par les escrocs du
clergé. Il voulait convaincre ses lecteurs que les prêtres catholiques
utilisent toujours le mensonge. A première vue, ce livre semblait être écrit
sur la base de documents historiques. Il a fallu les recherches d'historiens
compétents pour montrer que dans ce texte, aux côtés de documents
authentiques, se trouve également une falsification de la lettre du
procureur général de Pau, Pierre-Claude Falconnet. Les chercheurs ont prouvé
que le contenu de cette lettre avait été inventé par Bonnefon lui-même afin
de défendre la thèse principale de son ouvrage. L'auteur du pamphlet n'a
cependant pas remarqué que le contenu authentique du rapport de Falconnet au
ministre démasque totalement la falsification qu'il avait effectuée.
Émile Zola fut l'auteur de l'une des plus grandes escroqueries littéraires.
En août 1892 il arrive à Lourdes pour écrire un livre sur le sanctuaire.
Zola ne croyait pas en Dieu et d'autant moins en la possibilité de guérisons
miraculeuses. Il croyait uniquement en la science et était persuadé qu'elle
répondrait à toutes les questions de l'humanité. Son intention état de « démasquer la grande escroquerie que le clergé se permet à Lourdes
». Zola
était tellement prisonnier et fermé par sa foi aveugle dans les dogmes de la
culture laïque, qu'à Lourdes il ne pouvait être un observateur impartial. Il
ne cherchait pas une vérité objective, mais uniquement des preuves
irrévocables pour soutenir la thèse qu'il n'existe aucun miracle. Lors de
son séjour à Lourdes, il s'est intéressé à deux femmes, Marie Lebranchu et
Marie Lemarchand, toutes deux mourantes au dernier stade de la tuberculose.
Toutes les deux furent miraculeusement guéries lors de la prière auprès de
la grotte. Zola a été le témoin de cet événement extraordinaire, mais dans
son livre il a écrit exactement le contraire. Il y a menti avec
préméditation car non seulement il a infirmé leur guérison miraculeuse, mais
a écrit qu'elles étaient décédées peu après leur retour de pèlerinage. Et
quand quelque temps plus tard il a réalisé que son mensonge pouvait être
démasqué, il s'est rendu auprès de ces deux femmes en essayant de les
convaincre de déménager en Belgique. Il est cependant extraordinaire
qu'après la publication de cet ouvrage, le nombre de pèlerins se rendant à
Lourdes ait doublé.
De plus en plus de journalistes, scientifiques et hommes de culture se
rendent à Lourdes. Nombreux sont ceux parmi eux qui se convertissent en
voyant les guérisons miraculeuses. Après un séjour à Lourdes, l'écrivain
Joris-Karl Huysmans, ami de Zola, renonce à sa foi en l'athéisme et devient
catholique ; plus tard il entrera au couvent. La conversion du professeur
Alexis Carrel, Prix Nobel de Médecine, se déroule également à Lourdes. Il y
arrive en tant qu'athée en 1903 et est le témoin de la guérison miraculeuse
de l'une de ses patientes au dernier stade de la tuberculose.
Après cette
expérience il comprend qu'il existe une autre dimension de la réalité et que
l'unique chemin qui conduit à Dieu passe par l'établissement d'une relation
personnelle avec Lui à travers la foi, une prière persévérante et une vie
conforme à l'Évangile. Sa conversion soulève l'hostilité de l'université de
Lyon. Carrel doit partir à New York où son travail scientifique à l'Institut
Rockefeller sera couronné par un Prix Nobel en 1912.
Émile Zola a vu un miracle et n'y a pas cru ; Alexis Carrel, quant à lui, a
vu dans le miracle un signe qui l'a appelé à la conversion et c'est
pourquoi, dans une foi humble, il s'est ouvert au mystère de l'amour de
Dieu. Les miracles ne sont donc des signes visibles que pour les hommes de
bonne volonté. Cependant, à la fin, Zola qui était grand maître d'une loge
maçonnique, a lui aussi vécu sa conversion. En 1896, à la suite d'une triple
fracture ouverte à la jambe qui, malgré des soins intensifs, ne veut pas
guérir, il risque l'amputation. Le soir de Noël, Zola rêve qu'il est à
l'église et qu'il chante un chant devant la Madone et l'Enfant qui lui sont
apparus. Le lendemain matin, sa femme qui, pendant la nuit, l'a entendu avec
étonnement fredonner ce chant d'église, lui demande ce que signifie cet
étrange événement. La réponse est qu'elle doit allumer un cierge devant
l'image de la Mère de Dieu. Le même jour, Zola est miraculeusement guéri. Ce
fut pour lui un tel choc spirituel, qu'il se réconcilia avec Dieu dans le
sacrement de pénitence et qu'il commença ensuite à prier chaque jour et à
participer à l'Eucharistie. Il écrivit également une déclaration dans
laquelle il affirme qu'il a compris que durant les trente dernières années
il a vécu dans l'erreur. Il met en garde également contre les dangers de la
franc-maçonnerie dont il a professé et répandu la doctrine durant de longues
années, amenant grand nombre de gens sur le chemin du mensonge et du péché.
Il regrette et se repent sincèrement. Il rompt tous les liens avec la
franc-maçonnerie et demande à Dieu le pardon de tous ses péchés. Il demande
également au pape Léon XIII de lui pardonner toutes ses publications et
manifestations contre l'Église.
Quant aux diverses attaques contre Lourdes, elles se poursuivront jusqu'en
1958.
Un « langage » spécifique de Dieu
Depuis 150 ans se déroulent sans cesse à Lourdes des miracles évangéliques :
guérisons spirituelles du péché et du manque de foi en Dieu, guérisons
physiques des maladies les plus diverses. A Lourdes, Dieu agit toujours
d'une manière particulièrement suggestive. Cela conduit à la réflexion, à
s'ouvrir dans la foi au mystère de l'amour de Dieu. Entre 1858 et 1914, par
exemple, on enregistre 4445 guérisons physiques miraculeuses. Elles ont
toujours lieu, les aveugles retrouvent la vue, les infirmes remarchent, les
tumeurs disparaissent... Toutes les guérisons sont enregistrées au Bureau
des Constatations Médicales qui, en 1947, devient le Bureau Médical de ND de
Lourdes. On y trouve des documents inestimables témoignant de guérisons
miraculeuses qui montrent le caractère surnaturel de ce qui s'y passe. A ce
bureau appartiennent les meilleurs spécialistes
du domaine médical qui font des examens détaillés pour étudier de manière
scientifique les cas de guérisons inexpliquées.
Les miracles à Lourdes sont un « langage » spécifique de Dieu. Ils parlent
de la réalité des apparitions de la Mère de Dieu dans la grotte de Massabielle, ils disent qu'Elle y est toujours présente de manière invisible
afin d'intercéder auprès de Son Fils pour obtenir des grâces pour la
multitude de pèlerins qui se rendent à Lourdes.
Ce « langage » spécifique de Dieu ne peut être compris que par ceux qui
cherchent sincèrement et humblement la vérité, ceux qui sont ouverts au
mystère de Dieu et qui sont prêts à Lui soumettre toute leur vie quand ils
voient les signes visibles de Son action. Cependant, ceux « qui tiennent la
vérité captive dans l'injustice » (Rm 1,18) ne
sont pas en état de comprendre ces signes.
Les miracles à Lourdes ne sont pas uniquement des guérisons physiques. Y ont
lieu des guérisons de l'âme et du cœur, c'est-à-dire le pardon des péchés et
la libération de l'asservissement au mal. Il s'agit de cette sorte de
miracles que seul Dieu peut réaliser. Le
Seigneur Jésus demande : « Quel est donc le plus facile, de dire : Tes
péchés sont remis, ou de dire : Lève-toi et marche ? » (Mt
9,5). Bien entendu, c'est le premier qui est le plus difficile.
La guérison de l'âme humaine ne peut être faite que par Dieu. Lourdes fait
justement partie de ces rares endroits sur la terre où le plus de monde
reçoit le sacrement de pénitence. C'est là, près de la Grotte de Massabielle,
qu'agit l'amour tout-puissant du Christ qui apporte le repentir aux pécheurs
les plus endurcis et pardonne tous les péchés. Ce sont là les plus grands
miracles de Lourdes.
La stratégie de Dieu
Dieu a choisi Bernadette Soubirous, une enfant de 14 ans, pour voir la
Sainte Vierge et nous transmettre à tous un message qui appelle l'humanité à
la conversion et à la prière. Bernadette a été choisie pour accomplir cette
mission importante bien qu'elle ait appartenu à l'une des familles les plus
pauvres de la ville, bien qu'elle n'ait reçu aucune instruction et qu'elle
soit de santé fragile, ce qui - humainement parlant - la destinait le moins
à cette mission, (cf. 1Cor 1,20.25 ; 2,14 ; 3,19).
Il faut se souvenir que Bernadette était la seule à voir l'Immaculée, la
seule à parler avec Elle. Aucune des personnes présentes durant les
apparitions n'a vu la Sainte Vierge. Telle est la stratégie de l'action de
Dieu. Dieu se révèle aux hommes avec une grande humilité, avec un grand
respect de leur liberté, de manière à ne rien imposer, afin de ne contraindre
personne par l'immensité de Sa puissance, de Sa beauté et de Sa bonté. Il en
est de même du Christ qui après la résurrection n'est apparu qu'aux apôtres
et à des personnes choisies. Il apparaissait de manière à ne contraindre
personne, mais conduire tout le monde à la certitude et à la foi qu'il est
vivant. Dieu est amour, II veut établir avec nous une relation d'amour, et
là où il y a l'amour, il doit y avoir la liberté - sans aucune obligation,
contrainte ou peur. Il nous faut nous souvenir que Lui-même a surmonté la
distance infinie qui existe entre le Créateur et l'homme, en devenant vrai
homme en Jésus-Christ. Cependant, après son incarnation, II est resté pour
nous un Dieu caché, accessible par l'effort de la prière quotidienne et
d'une vie selon l'Évangile. Il est resté un Dieu caché afin que nous soyons
capables de nouer avec Lui une relation d'amour. En même temps, II nous
donne des signes si clairs et si évidents de Sa présence, que celui qui
recherche avec sincérité la vérité, Le trouvera sûrement
et établira avec
Lui une relation personnelle d'amitié et d'amour et, ainsi, Lui donnera son
accord afin qu'il puisse nous libérer de l'esclavage du péché, des pièges du
mal et de la mort. Relire à ce sujet la réponse du pape Benoît XVI
lors d'une rencontre avec les jeunes de Rome et du Latium, place
Saint-Pierre, en préparation à la Journée mondiale de la Jeunesse. (sur
cette page aller à la question/réponse 4)
Biaise Pascal écrit : Si Dieu « eût voulu surmonter l'obstination des plus
endurcis, II l'eût pu, en se découvrant si manifestement à eux qu'ils
n'eussent pu douter de la vérité de Son essence ». Il ne l'a pas fait car II
respecte notre liberté et II veut que nous découvrions Sa présence et Son
infinie miséricorde sur le difficile chemin de «
la foi agissant par l'amour »
(cf. Ga 5,6). Tous ceux qui cherchent sincèrement la vérité comprendront
certainement les signes lisibles par lesquels Dieu nous appelle à la
conversion. Cependant pour tous ceux qui ne s'engagent pas dans l'effort de
recherche de la vérité, ces signes divins deviennent illisibles et
incompréhensibles. Pascal souligne : « II y a assez de lumière pour ceux qui
ne désirent que de voir, et assez d'obscurité pour ceux qui ont une
disposition contraire » (Pensées). Et dans les Saintes Écritures nous lisons
: « Un peu d'ardeur, et repens-toi ! Voici, je me tiens à la porte et je
frappe ; si quelqu'un entend ma voix et ouvre la porte, j'entrerai chez lui
pour souper, Moi près de lui et lui près de Moi » (Ap 3,20).
Père Marie Jean
Sources : Miséricorde divine -
E.S.M.
Ce document est destiné à l'information; il ne constitue pas
un document officiel
Eucharistie, sacrement de la miséricorde -
(E.S.M.) 22.06.08 -
T/Lourdes |