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19 Avril 2005
 

Les "confessions" de Benoît XVI sur st Augustin

 

ROME, le 22 avril 2007 - (E.S.M.) - Au cours de la Célébration Eucharistique devant plus de 20.000 personnes, qui a commencé par des mots d'accueil de l'Évêque de Pavie, S.E. Mgr Giovanni Giudici, après la proclamation du Saint Évangile, le Pape Benoît XVI a prononcé l'homélie centré sur Saint Augustin .

Le pape Benoît XVI - Messe célébrée à Pavie - Pour agrandir l'image:  Cliquer

La "passion pour la vérité", c'est le mot clef de la vie de Sain Augustin, dit Benoît XVI

Synthèse de l'homélie - Texte intégral en 2è partie

Après sa visite à la polyclinique "San Matteo", le pape Benoît XVI a été conduit en voiture panoramique aux Jardins de Saint Charles Borromée où, à 10h30, il a présidé la Célébration de la Saint Messe avec les Évêques de Lombardie, les Prêtres du Diocèse et une représentation des Pères Augustiniens.

Au second jour de sa visite pastorale aux diocèses lombards de Vigevano et de Pavie, le Pape Benoît XVI a présidé la Sainte Messe dans le Collège Borromeo (Pavie) et dans son homélie centrée sur la conversion de Saint Augustin - dont les reliques se trouvent dans un monastère augustin de cette localité -, a souligné que ce processus et sa vie entière a été consacrée par sa recherche et sa "passion pour la vérité".

Sur la conversion de ce Père et  Docteur de l'Église, Benoît XVI a souligné que " la conversion n'a pas été un événement d'un seul moment mais un chemin divisé en "trois grandes étapes".

 "Le chemin intérieur vers le christianisme" comme "la première conversion fondamentale", celui "en effet de la foi et du Baptême" qui a eu pour aspect essentiel qu'Augustin "a toujours été une personne en recherche".
 
A peine baptisé, Augustin "voulait trouver la vérité". Ce n'est pas un hasard si "la passion de la vérité est la passion-clé de sa vie", mais cette recherche de la vérité avait un objectif "comprendre mieux, et en profondeur, Jésus".
 
"Il avait toujours cru, par moments, vaguement, par moments, plus clairement, que Dieu Existe, et qu'Il prend soin de nous. Mais connaître vraiment ce Dieu, se familiariser vraiment avec ce Jésus, et parvenir à lui dire 'oui', avec toutes ses conséquences - tel était le combat intérieur de ses jeunes années".
 
Il nous raconte comment, à travers la philosophie platonicienne, il avait appris et reconnu qu'"au commencement était le Verbe", le Logos, la raison créatrice. Mais la philosophie ne lui indiquait aucun chemin pour atteindre ce but. Ce Logos demeurait lointain et intangible.

"Il n'a jamais été  satisfait de la vie comme celle-ci était présentée et comme tous la vivaient. Il a toujours été tourmenté par la question de la vérité. Il voulait trouver la vérité. Il voulait savoir qui est l'homme ; d'où provient le monde ; d'où nous venons nous-mêmes, où nous allons et où nous pouvons trouver la véritable vie. Il voulait trouver le chemin droit pas l'intermédiaire et non simplement vivre aveuglément sans aucun sens ni objectif. La passion pour la vérité est le véritable mot clef de sa vie".

Benoît XVI a aussi observé que pour le Saint d'Hippone, "à l'humilité de l'incarnation de Dieu devait correspondre l'humilité de notre foi, qui abandonne l'orgueil et s'incline pour prendre part à la Communauté du corps du Christ".

Sur la seconde conversion, le Saint Père a raconté ce qui est écrit à la fin du second livre des "Confessions", quand Augustin "a été consacré prêtre par la force", fait par lequel "le rêve de la vie contemplative s'était évanoui, la vie d'Augustin s'en est trouvée fondamentalement changée. Il devait maintenant vivre avec le Christ pour tous. Il devait traduire ses connaissances et pensées sublimes à la pensée et au langage des gens simples de sa ville. La grande oeuvre philosophique de toute une vie est restée non écrite. À la place, il nous a fait un don plus précieux : l'Évangile traduit dans le langage de la vie quotidienne". Et ce fut la seconde conversion: "ce que cet homme, souffrant et luttant, dut continuellement réaliser: toujours, à nouveau, être là pour tous; toujours, et de nouveau, avec le Christ, donner sa propre vie, afin que les autres puissent Le trouver, la vraie Vie".

Mais c'est la troisième conversion d'Augustin qui apparaît la plus singulière dans la réflexion de Benoît XVI. Celle qui a mûri dans les "Rétractations", un livre écrit 20 ans après être devenu évêque, quand il n'était plus jeune, où il dresse le bilan de sa vie et de ses oeuvres. Dans ce livre "il passe en revue de façon critique les oeuvres écrites jusque là, apportant des corrections là où, entre temps, il avait appris des choses nouvelles.

Concernant l'idéal de la perfection, dans son homélie ayant pour thème le sermon sur la montagne, il remarque: "Durant ce temps, j'ai compris qu'Un seul est vraiment parfait, et que les paroles du sermon sur la montagne sont seulement réalisées en Un seul, en Jésus-christ lui-même. Toute l'Eglise, au contraire - nous tous, y compris les apôtres, nous devons prier chaque jour: 'pardonne-nous nos offenses, comme nous pardonnons à ceux qui nous ont offensés'. "

Cette troisième étape a eu lieu quand Augustin "a appris le dernier degré d'humilité - non seulement l'humilité de plonger sa pensée dans la foi de l'Église, non seulement l'humilité de traduire ses grandes connaissances dans la simplicité de l'annonce de l'Evangile, mais aussi l'humilité de reconnaître que la bonté miséricordieuse d'un Dieu qui est une personne était nécessaire à lui-même et à toute l'Église pèlerine; nous nous rendons ainsi le plus semblable au Christ, Lui qui est Parfait, quand nous nous transformerons comme Lui en personnes miséricordieuses", a conclu Benoît XVI.

Texte intégral de l'homélie du Saint Père

Chers frères et sœurs !

Hier après-midi, j'ai rencontré la communauté diocésaine de Vigevano et le cœur de ma visite pastorale a été la concélébration eucharistique sur la Place Ducale; aujourd'hui, j'ai la joie de visiter votre diocèse et le moment culminant de notre rencontre est, ici aussi, la messe. Je salue avec affection les confrères qui célèbrent avec moi : le cardinal Dionigi Tettamanzi, archevêque de Milan, le pasteur de votre diocèse, Mgr Giovanni Giudici, l’évêque émérite, Mgr Giovanni Volta, ainsi que les autres prélats de Lombardie. Je remercie de leur présence les représentants du gouvernement et des administrations locales. J'adresse mon salut cordial aux prêtres, aux diacres, aux religieux et aux religieuses, aux responsables des associations de laïcs, aux jeunes, aux malades et à tous les fidèles, et j'étends ma pensée à toute la population de cette antique et noble ville et du diocèse.

Au cours du temps pascal, l'Eglise nous présente, dimanche après dimanche, quelques passages de la prédication à travers lesquels les Apôtres, en particulier Pierre, après Pâques, invitaient Israël à la foi en Jésus Christ, le Ressuscité, fondant ainsi l'Eglise. Dans la lecture d'aujourd'hui, les Apôtres se tiennent devant le Sanhédrin - devant l'institution qui, ayant déclaré Jésus coupable de mort, ne pouvait tolérer que ce Jésus, à travers la prédication des Apôtres, commence à agir à nouveau ; elle ne pouvait tolérer que sa force de guérison soit à nouveau présente et qu'autour de ce nom se rassemblent des personnes qui croyaient en Lui comme dans le Rédempteur promis. Les Apôtres sont accusés. Le reproche est le suivant : « Vous voulez faire retomber sur nous le sang de cet homme-là ». A cette accusation, Pierre répond par une brève catéchèse sur l'essence de la foi chrétienne : « Non, nous ne voulons pas faire retomber son sang sur vous. L'effet de la mort et de la résurrection de Jésus est totalement différent. Dieu a fait de lui “la tête et le sauveur” pour tous, précisément pour vous également, pour son peuple d'Israël ». Et où conduit cette « tête », qu'apporte ce « sauveur » ? Saint Pierre nous dit qu'il conduit à la conversion - il crée l'espace et la possibilité de reconnaître ses torts, de se repentir, de recommencer. Et Il donne le pardon des péchés - il nous introduit dans le juste rapport avec Dieu et ainsi dans le juste rapport de chacun avec soi-même et avec les autres.

Cette brève catéchèse de Pierre ne valait pas seulement pour le Sanhédrin. Elle nous parle à tous. Parce que Jésus, le Ressuscité, vit également aujourd'hui. Et pour toutes les générations, pour tous les hommes, Il est la « tête » qui précède sur le chemin, qui montre la voie et le « sauveur » qui rend notre vie juste. Les deux paroles « conversion » et « pardon des péchés » correspondent aux deux titres du Christ « tête » archegòs en grec, et « sauveur », il s'agit des deux paroles-clés de la catéchèse de Pierre, paroles qui en cet instant, veulent atteindre également notre cœur. Et que veulent-elles dire ? Le chemin que nous devons accomplir - le chemin que Jésus nous indique, s'appelle « conversion ». Mais quel est-il ? Que faut-il faire ? Dans chaque vie, la conversion possède sa propre forme, car chaque homme est quelque chose de nouveau et personne n'est uniquement la copie d'un autre. Mais au cours de l'histoire du christianisme, le Seigneur nous a envoyé des modèles de conversion, qui, si nous tournons notre regard vers eux, peuvent nous orienter. Nous pourrions pour cela regarder Pierre lui-même, auquel le Seigneur avait dit au Cénacle: « Toi donc, quand tu seras revenu, affermis tes frères » (Lc 22, 32). Nous pourrions nous tourner vers Paul comme vers un grand converti. La ville de Pavie parle de l'un des plus grands convertis de l'histoire de l'Eglise : saint Aurélien Augustin. Il mourut le 28 août 430 dans la ville portuaire d'Hippone, en Afrique, alors encerclée et assiégée par les Vandales. Après la grande confusion d'une histoire agitée, le roi des Lombards fit l'acquisition de sa dépouille pour la ville de Pavie, de sorte qu'aujourd'hui, il appartient de façon particulière à cette ville, et en elle et d'elle, il nous parle à tous, à l'humanité, mais en particulier à nous tous, et ici spécialement.

Dans son livre « Les Confessions », Augustin a illustré de façon touchante le chemin de sa conversion, qui, avec le Baptême qui lui a été administré par l'évêque Ambroise dans la Cathédrale de Milan, avait atteint son but. Qui lit Les Confessions peut partager le chemin qu'Augustin, dans une longue lutte intérieure, dut parcourir pour recevoir finalement sur les fonds baptismaux, dans la nuit de Pâques 387, le Sacrement qui marqua le grand tournant de sa vie. En suivant attentivement le cours de la vie d'Augustin, on peut voir que la conversion ne fut pas seulement un événement d'un moment unique, mais précisément un chemin. Et l'on peut voir que ce chemin ne s'est pas arrêté sur les fonds baptismaux. Comme avant le Baptême, de même après lui, la vie d'Augustin est demeurée, bien que de façon diverse, un chemin de conversion - jusque dans la dernière étape de sa maladie, lorsqu'il fit accrocher sur les murs les Psaumes pénitentiels pour qu'il les ait toujours sous les yeux ; lorsqu'il s'exclut lui-même du sacrement de l'Eucharistie pour reparcourir encore une fois la voie de la pénitence et recevoir le salut des mains du Christ comme don des miséricordes de Dieu. Ainsi, nous pouvons à juste titre parler des « conversions » d'Augustin qui, de fait, ont été une unique grande conversion dans la recherche du Visage du Christ, puis dans le chemin parcouru avec Lui.

Je voudrais parler brièvement de trois grandes étapes dans ce chemin de conversion, de trois « conversions ». La première conversion fondamentale fut le chemin intérieur vers le christianisme, vers le « oui » de la foi et du Baptême. Quel fut l'aspect essentiel de ce chemin ? Augustin, d'une part, était le fils de son temps, profondément conditionné par les habitudes et par les passions qui dominaient en lui, ainsi que par toutes les questions et les problèmes d'un jeune homme. Il vivait comme tous les autres et toutefois, il y avait quelque chose de différent en lui : il demeura toujours une personne en recherche. Il ne se contenta jamais de la vie telle qu'elle se présentait et comme tous la vivaient. Il était toujours tourmenté par la question de la vérité. Il voulait trouver la vérité. Il voulait réussir à savoir ce qu'est l'homme ; d'où vient le monde ; d'où nous venons nous-mêmes, où nous allons et comment nous pouvons trouver la vie véritable. Il voulait trouver une vie droite et pas seulement vivre aveuglément sans sens, ni but. La passion pour la vérité est la véritable parole-clé de sa vie. La passion pour la vérité l'a véritablement guidé. Et il y a encore une particularité. Tout ce qui ne portait pas le nom du Christ ne lui suffisait pas. L'amour pour ce nom - nous dit-il - avait été bu avec le lait même de sa mère (cf. Conf. 3, 4, 8). Et il avait toujours cru, parfois plutôt vaguement, parfois plus clairement - que Dieu existe et qu'il prend soin de nous (cf. Conf. 6, 5, 8). Mais connaître véritablement ce Dieu et se familiariser véritablement avec Jésus Christ et arriver à Lui dire « oui » avec toutes les conséquences que cela comporte - était la grande lutte intérieure de ses années de jeunesse. Il nous raconte qu'à travers la philosophie platonicienne, il avait appris et reconnu qu'« au commencement était le Verbe » - le Logos, la raison créatrice. Mais la philosophie, qui lui montrait que le principe de tout est la raison créatrice, cette même philosophie ne lui indiquait aucune voie pour l'atteindre ; ce Logos demeurait lointain et intangible. Ce n'est que dans la foi de l'Eglise qu'il trouva ensuite la seconde vérité essentielle : le Verbe, le Logos, s'est fait chair. Et ainsi, il nous touche, nous le touchons. A l'humilité de l'incarnation de Dieu doit correspondre - tel est le grand pas - l'humilité de notre foi, qui abandonne l'orgueil pédant et qui s'incline en entrant dans la communauté du corps du Christ ; qui vit avec l'Eglise et seulement ainsi entre dans la communion concrète, et même corporelle, avec le Dieu vivant. Je n'ai pas besoin de dire combien tout cela nous concerne : demeurer des personnes qui cherchent, ne pas se contenter de ce que tous disent et font. Ne pas détacher son regard de Dieu éternel et de Jésus Christ. Apprendre l'humilité de la foi dans l'Eglise corporelle de Jésus Christ, dans le Logos incarné.

Augustin nous décrit sa deuxième conversion à la fin du livre X de ses Confessions à travers ces paroles: « Plié sous la crainte de mes péchés et le fardeau de ma misère, j'avais délibéré dans mon cœur et presque résolu de fuir au désert; mais vous m'en avez empêché, me rassurant par cette parole : “Le Christ est mort pour tous, afin que ceux qui vivent ne vivent plus à eux-mêmes, mais à celui qui est mort pour eux” (2 Co 5, 15; Conf 10, 43, 70) ». Que s'était-il passé ? Après son Baptême, Augustin s’était décidé à retourner en Afrique, et là, il avait fondé avec ses amis un petit monastère. A présent, sa vie devait être consacrée entièrement au dialogue avec Dieu et à la réflexion et à la contemplation de la beauté et de la vérité de sa Parole. Ainsi, il vécut trois années de bonheur, croyant avoir atteint le but de sa vie ; à cette époque vit le jour une série de précieuses œuvres philosophiques et théologiques. En 391, quatre ans après son baptême, il alla rendre visite dans la ville portuaire d'Hippone à un ami, qu'il voulait intégrer à son monastère. Mais au cours de la liturgie du dimanche, à laquelle il participait dans la cathédrale, on le reconnut. L'évêque de la ville, un homme d'origine grecque, qui ne parlait pas bien le latin et qui avait des difficultés à prêcher, affirma, non par hasard, dans son homélie qu'il avait l'intention de choisir un prêtre auquel confier la charge de la prédication. Immédiatement, la foule se saisit d'Augustin et le conduisit de force à l'avant, afin qu'il fût consacré prêtre au service de la ville. Immédiatement après sa consécration forcée, Augustin écrivit à l'évêque Valerio: « Je me sentais comme quelqu'un à qui on a donné la seconde place au gouvernail, à moi qui ne savais pas même tenir un aviron... Voilà pourquoi, au temps de mon ordination, quelques-uns de mes frères me virent, dans la ville, verser des larmes » (cf. Lettres 21, 1s). Le beau rêve de la vie contemplative avait disparu, la vie d'Augustin s'en trouva fondamentalement transformée. A présent, il ne pouvait plus s'adonner à la méditation dans la solitude. Il devait vivre avec le Christ pour tous. Il devait traduire ses connaissances et ses pensées sublimes dans la pensée et le langage des personnes simples de sa ville. La grande œuvre philosophique de toute une vie, qu'il avait rêvée, demeura non écrite. A sa place, nous fut donné quelque chose de plus précieux : l'Evangile traduit dans le langage de la vie quotidienne et de ses souffrances. Il a décrit ainsi ce qui constituait désormais son quotidien : « Réprimer les orgueilleux, consoler les pusillanimes, soutenir les faibles, réfuter les contradicteurs... exciter les paresseux, apaiser les disputeurs, aider les indigents, délivrer les opprimés, encourager les bons, tolérer les méchants, aimer tout le monde » (cf. Serm 340, 3). « Prêcher, reprendre, corriger, édifier, s'inquiéter pour chacun, quelle charge, quel poids, quel travail » (Serm 339, 4). Telle fut la deuxième conversion que cet homme, en luttant et en souffrant, dut continuellement réaliser : être toujours à nouveau là pour tous, non pas pour sa propre perfection ; toujours à nouveau, avec le Christ, donner sa vie, afin que les autres puissent le trouver, Lui, la véritable vie.

Il y a encore une troisième étape décisive sur le chemin de conversion de saint Augustin. Après son ordination sacerdotale, il avait demandé une période de congé pour pouvoir étudier plus à fond l'Ecriture Sainte. Son premier cycle d'homélies, après cette pause de réflexions, concerna le Discours sur la montagne; il y expliquait la voie menant à une vie droite, « à la vie parfaite » indiquée de façon nouvelle par le Christ - il la présentait comme un pèlerinage sur le mont saint de la Parole de Dieu. Dans ces homélies, on peut encore percevoir tout l'enthousiasme d'une foi venant d'être trouvée et vécue : la ferme conviction selon laquelle le baptisé, vivant totalement selon le message du Christ, peut être, précisément, « parfait » selon le Sermon de la montagne. Une vingtaine d'années plus tard, Augustin écrivit un livre intitulé « Les Rétractations », dans lequel il passait en revue de façon critique ses œuvres rédigées jusqu'alors, apportant des corrections là où, entre temps, il avait appris de nouvelles choses. En ce qui concerne l'idéal de la perfection dans ses homélies sur le Discours sur la montagne, il souligne : « Entre temps, j'ai compris qu'une seule personne est véritablement parfaite et que les paroles du Discours sur la montagne ne trouvent leur pleine réalisation qu'en une seule personne: en Jésus Christ lui-même. En revanche, toute l'Eglise - nous tous, y compris les Apôtres - devons prier chaque jour : pardonnez-nous nos péchés comme nous pardonnons à ceux qui nous ont offensées » (cf. Retract. I, 19, 1-3). Augustin avait appris un dernier degré d'humilité - non seulement l'humilité d'insérer sa grande pensée dans l'humble foi de l'Eglise, non seulement l'humilité de traduire ses grandes connaissances dans la simplicité de l'annonce, mais également l'humilité de reconnaître qu'à lui-même et à toute l'Eglise en pèlerinage, était et est continuellement nécessaire la bonté miséricordieuse d'un Dieu qui pardonne chaque jour. Et nous - ajoutait-il - nous nous rendons semblables au Christ, l'unique Parfait, dans la plus grande mesure possible, lorsque nous devenons comme Lui des personnes de miséricorde.

En cette heure, rendons grâce à Dieu pour la grande lumière qui irradie de la sagesse et de l'humilité de saint Augustin et prions le Seigneur afin qu'il nous donne à tous, jour après jour, la conversion nécessaire et qu'il nous conduise.

Texte original de l'homélie du pape Benoît XVI: Italien
Visite pastorale de Benoît XVI à Vigevano et Pavie: Tous les articles
Toutes les photos   Pages 71-72-73

Repères:
Il existe un certain nombre de sites consacrés à St Augustin, on peut même accéder à de nombreuses oeuvres en ligne,
On pourrait dire que Saint Augustin a écrit à peu près sur tous les sujets qui concernaient l'Eglise de son époque, mais beaucoup des thèmes et des questions traités par lui continuent à concerner l'Eglise actuelle. On peut trouver dans l'immense oeuvre d'Augustin des orientations et des éléments de réponse pour des questions qui préoccupent le croyant ou l'incroyant (car Saint Augustin a d'abord été incroyant avant d'être l'un des croyants les plus passionnés de toute la chrétienté !). Mais Augustin a surtout été, toujours, un chercheur de Dieu ("Bien tard je t'ai aimée, ô beauté si ancienne et si nouvelle", Conf., Ch. X) : quand il était simplement catéchumène, pas encore bien décidé à recevoir le baptême ("Tu étais avec moi et je n'étais pas avec toi", Conf. Ch. X), quand il voulait découvrir le vrai Dieu, assoiffé qu'il était de vérité et d'Amour ("j'ai goûté, et j'ai faim et j'ai soif ; tu m'as touché et je me suis enflammé pour ta paix.", Conf. Ch. X), mais aussi quand il songeait aux orientations à donner à sa vie, puis quand, baptisé, devenu très rapidement moine et prêtre, puis évêque, il défendit la foi catholique face à à de nombreuses hérésies, et quand il annonça partout et toujours à travers sa prédication quotidienne, les fondements de la foi (qu'il contribua à préciser doctrinalement), nourrie par la lecture constante de la Bible et la méditation et la rencontre de Dieu dans la prière.

Quelle place les Pères de l'Eglise occupent-ils dans la pensée de Benoît XVI
 

Sources: www.vatican.va - E.S.M.

© Copyright du texte original en italien : Librairie Editrice Vaticane

Eucharistie sacrement de la miséricorde - (E.S.M.) 22.04.2007 - BENOÎT XVI - Table Pavie

 

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