Benoît XVI aux jeunes réunis au
Séminaire Saint-Joseph |
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Rome, le 21 avril 2008 -
(E.S.M.) - Remercions Dieu, a évoqué Benoît XVI aux jeunes
réunis au Séminaire Saint-Joseph, de ce que, aujourd’hui, beaucoup de
gens de votre génération sont en mesure de jouir de libertés qui sont
apparues grâce à la diffusion de la démocratie et du respect des droits
de l’homme.
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Le pape Benoît XVI aux
jeunes -
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"Montrez au
monde la raison d’espérer qui est en vous"
Texte intégral du discours du
Saint Père
New York, aux jeunes réunis au Séminaire Saint-Joseph, samedi 19 avril 2008
Votre Eminence,
Chers frères évêques,
Chers jeunes amis,
Proclamez le Christ Seigneur « toujours prêts à la défense contre
quiconque vous demande raison de l'espérance qui est en vous »
(1 P 3, 15). C'est avec ces mots de la
première épître de Pierre que je salue chacun de vous avec une
affection cordiale. Je remercie le cardinal Egan pour ses aimables
paroles de bienvenue et je remercie aussi les représentants choisis
parmi vous pour leurs gestes d'accueil. A Mgr Walsh, recteur du
séminaire Saint-Joseph, au personnel et aux séminaristes, j'exprime mes
souhaits et ma gratitude.
Jeunes amis, je suis très heureux d'avoir l'occasion de parler avec
vous. Communiquez, je vous en prie, mes chaleureuses salutations aux
membres de votre famille et à vos parents, aux professeurs et au
personnel des différentes écoles, collèges et universités que vous
fréquentez. Je sais que beaucoup de personnes ont travaillé de manière
intense pour que notre rassemblement puisse avoir lieu. Je leur suis à
tous profondément reconnaissant. Je souhaite mentionner votre chant de
« Joyeux anniversaire ». Merci de ce geste émouvant, je vous donne à
tous un « A + » pour votre prononciation allemande. Ce soir, je veux
partager avec vous quelques pensées sur le fait d'être disciples de
Jésus Christ : sur les pas du Seigneur, nos vies deviennent un voyage
d'espérance.
Face à vous, il y a les images de six hommes et femmes ordinaires, qui
ont grandi et qui ont mené des vies extraordinaires. L'Eglise les
honore en tant que vénérables, bienheureux ou saints : chacun a répondu
à l'appel du Seigneur à une vie de charité et chacun l'a servi ici,
dans les allées, les rues, et les banlieues de New York. Je suis frappé
par le fait qu'ils constituent un groupe incroyablement diversifié :
pauvres et riches, hommes et femmes laïcs, - dont une très riche épouse
et mère de famille -, des prêtres et des religieuses, des immigrés de
l'étranger, la fille d'un père guerrier Mohawk et d'une mère Algonquin,
un autre, un esclave Haïtien, et un intellectuel cubain.
Sainte Elizabeth Ann Seton, sainte Françoise-Xavier Cabrini, saint Jean
Neumann, la bienheureuse Kateri Tekakwitha, le vénérable Pierre
Toussaint, et le Père Felix Varela : n'importe qui d'entre nous
pourrait être parmi eux, parce qu'il n'y a aucun stéréotype dans ce
groupe, aucun modèle uniforme. Mais à y regarder de plus près, il ont
des éléments communs. Embrasées par l'amour de Jésus, leurs vies sont
devenues de remarquables voyages de l'espérance. Pour certains, cela
voulait dire quitter leur maison, et s'embarquer pour un pèlerinage de
centaines de milles. Pour chacun d'eux, il y a eu un acte d'abandon à
Dieu, avec la confiance qu'il est la destination finale de tout
pèlerin. Et ils ont tous offert une main tendue d'espérance à ceux
qu'ils rencontraient sur leur chemin, en éveillant souvent en eux la
vie de la foi. Par des orphelinats, des écoles et des hôpitaux, en se
faisant amis des pauvres, des malades, et des marginaux, et par le
témoignage convainquant qui vient du fait de marcher humblement dans
les pas du Christ, ces six personnes ont ouvert la voie de la foi, de
l'espérance et de la charité à un nombre incalculable de personnes, y
compris peut-être vos propres ancêtres.
Et aujourd'hui ? Qui porte témoignage à la Bonne nouvelle de Jésus,
dans les rues de New York, dans les banlieues troublées des grandes
villes, sur les places où les jeunes se rassemblent, cherchant
quelqu'un en qui avoir confiance ? Dieu est notre origine et notre
destination, et Jésus le chemin. La route de cette journée (comme cela
a été le cas pour nos saints) serpente à travers les joies et les
épreuves de la vie quotidienne ordinaire : dans les familles, à l'école
ou au collège, au cours de vos activités de détente, et dans vos
communautés paroissiales. Tous ces endroits sont marqués par la culture
dans laquelle vous grandissez. En tant que jeunes Américains, on vous
offre de nombreuses occasions de développement personnel, et vous êtes
élevés avec un sens de la générosité, du service et de la loyauté.
Pourtant vous n'avez pas besoin que je vous dise qu'il y a aussi des
difficultés : des activités et des modes de pensée qui étouffent
l'espérance, des voies qui semblent conduire au bonheur et à
l'accomplissement mais en fait s'achèvent dans la confusion et la peur.
Mes années d'adolescence ont été dévastées par un régime sinistre qui
pensait avoir les réponses à tout. Son influence a grandi, - infiltrant
les écoles et les milieux sociaux, politiques et religieux - avant
d'être pleinement reconnu comme le monstre qu'il était. Il bannit Dieu
et devint ainsi inaccessible à tout ce qui était vrai et bon. Beaucoup
de vos grands-parents et arrière-grands-parents vous auront raconté
l'horreur de la destruction qui a suivi. En effet certains d'entre eux
vinrent en Amérique justement pour fuir cette terreur.
Remercions Dieu du fait qu'aujourd'hui beaucoup de gens de votre
génération peuvent jouir de libertés qui ont surgi grâce à l'extension
de la démocratie et au respect des droits humains. Remercions Dieu pour
tous ceux qui s'efforcent de vous assurer de pouvoir grandir dans un
environnement qui nourrit ce qui est beau, bon, et vrai : vos parents
et vos grands-parents, vos professeurs et vos prêtres, ces responsables
civils qui cherchent ce qui est droit et juste.
Le pouvoir de destruction demeure cependant. Prétendre le contraire, ce
serait se faire illusion. Pourtant, il ne triomphe pas : il est défait.
C'est l'essence de l'espérance qui nous définit en tant que chrétiens.
Et l'Eglise rappelle cela dramatiquement lors du triduum pascal, et
elle le célèbre avec une grande joie pendant le temps pascal !
Celui qui nous montre le chemin au-delà de la mort est celui qui nous
montre comment surmonter les destructions et la peur : ainsi, c'est
Jésus qui est le vrai maître de la vie (cf.
Spe Salvi, 6). Sa mort et sa résurrection signifie que
nous pouvons dire au Père « tu nous a rendu la vie »
(Prière après la communion, Vendredi saint). Et ainsi, il y
a seulement quelques semaines, au cours de la belle liturgie de la
Veillée pascale, ce n'est pas par désespoir ou par peur que nous avons
crié vers Dieu pour notre monde, mais avec une confiance pleine
d'espérance : chasse les ténèbres de notre cœur ! Chasse les ténèbres
de notre esprit ! (cf. Prière sur le cierge pascal).
Qu'est-ce donc que cette ténèbres ? Qu'est-ce qui se passe lorsque les
gens, spécialement les plus vulnérables, rencontrent le poing fermé de
la répression ou de la manipulation, plutôt qu'une main d'espérance ?
Un premier groupe d'exemples appartient au cœur. Ici, les rêves et les
aspirations des jeunes peuvent être assombris ou détruits. Je pense à
ceux qui sont affectés par la drogue et par l'abus de stupéfiants, les
sans abri, les pauvres, les victimes du racisme, de la violence, de la
dégradation - spécialement les jeunes filles et les femmes. Les causes
de ces problèmes sont complexes mais ils ont tous en commun un état
d'esprit empoisonné qui se manifeste dans le fait de traiter les
personnes comme de simples objets - il en résulte une dureté de cœur
qui tout d'abord ignore et ensuite ridiculise la dignité de tout être
humain donnée par Dieu. De telles tragédies soulignent aussi ce qui
aurait pu se passer et ce qui pourrait se passer, si d'autres mains -
vos mains - s'étaient tendues, se tendaient vers elles. Je vous
encourage à inviter les autres, spécialement les personnes vulnérables
et innocentes, à se joindre à vous sur le chemin de la bonté et de
l'espérance.
Le deuxième domaine de ténèbres - celles qui affectent l'esprit - passe
souvent inaperçu et est, pour cette raison, particulièrement sinistre.
La manipulation de la vérité déforme notre perception de la réalité et
ternit notre imagination et nos aspirations. J'ai déjà mentionné les
nombreuses libertés dont vous avez la chance de jouir. L'importance
fondamentale de la liberté doit être rigoureusement sauvegardée. Ce
n'est donc pas surprenant que de nombreuses personnes proclament
bruyamment leur liberté sur la place publique. Cependant, la liberté
est une valeur délicate. Elle peut être mal comprise, et mal utilisée,
et ainsi conduire non pas au bonheur que nous attendons tous de la
liberté, mais à une zone sombre de manipulation dans laquelle notre
compréhension de nous-mêmes et du monde devient confuse, et même
déformée par ceux qui ont un autre projet.
Avez-vous remarqué le nombre de fois où la liberté est revendiquée sans
jamais une référence à la vérité de la personne humaine ? Il y a ceux
qui affirment aujourd'hui que le respect de la liberté de la personne
individuelle rend injuste la recherche de la vérité, y compris la
vérité sur ce qui est bien. Dans certains milieux, parler de la vérité
est considéré comme une source de discussions et de divisions et on
préfère donc réserver cela à la sphère privée. Et à la place de la
vérité - ou plutôt de son absence - s'est répandue l'idée qu'en donnant
de la valeur à tout sans distinctions, on assure la liberté et on
libère la conscience. C'est ce que nous appelons le relativisme. Mais
quel est l'objectif d'une « liberté » qui, ignorant la vérité, poursuit
ce qui est faux ou injuste ? A combien de jeunes a-t-on proposé une
aide qui, au nom de la liberté et de l'expérience les a conduits à une
accoutumance aux stupéfiants, à la confusion morale ou intellectuelle,
à blesser, à la perte du respect de soi, et même au désespoir, et
ainsi, tragiquement et tristement, au suicide ? Chers amis, la vérité
n'est pas une imposition. Elle n'est pas non plus un simple ensemble de
règles. C'est la découverte de Quelqu'un qui ne nous trahit jamais ; de
Quelqu'un en qui nous pouvons toujours avoir confiance. En cherchant la
vérité nous finissons par vivre selon la foi car, en définitive, la
vérité est une personne : Jésus Christ. C'est la raison pour laquelle
la liberté authentique n'est pas le choix de « se désengager de ».
C'est le choix de « s'engager pour » ; rien de moins que sortir de soi
et se laisser associer à l'« être pour les autres » du Christ
(cf.
Spe Salvi, 28).
Comment pouvons-nous alors en tant que croyants, aider les autres à
marcher sur le chemin de la liberté qui conduit à l'épanouissement et
au bonheur durable ? Tournons-nous à nouveau vers les saints. De quelle
manière leur témoignage a-t-il véritablement libéré d'autres personnes
des ténèbres du cœur et de l'esprit ? La réponse se trouve dans le
noyau de leur foi - de notre foi. L'incarnation, la naissance de Jésus,
nous dit que Dieu trouve vraiment une place parmi nous. Il n'y a plus
de place à l'auberge mais il entre par l'étable, et il y a des
personnes qui voient sa lumière. Elles reconnaissent le monde sombre et
fermé d'Hérode, pour ce qu'il est, et suivent en revanche l'étoile qui
brille et les guide dans le ciel nocturne. Et quelle lumière
répand-elle ? Vous pouvez ici vous souvenir de la prière prononcée lors
de la très sainte nuit de Pâques : « O Père, toi qui, par ton Fils,
lumière du monde, nous as transmis la lumière de ta gloire, allume en
nous la flamme vivante de ton espérance ! » (cf.
Bénédiction du feu). Et ainsi, dans une procession
solennelle avec nos cierges allumés, nous nous sommes passé la lumière
du Christ les uns aux autres. C'est la lumière qui « triomphe du mal,
lave nos fautes, redonne l'innocence aux pécheurs, la joie aux
affligés, dissipe la haine, nous apporte la paix et humilie l'orgueil
du monde » (cf. Exsultet). C'est la
lumière du Christ à l'œuvre. C'est le chemin des saints. C'est la
magnifique vision de l'espérance - la lumière du Christ vous invite à
être des étoiles pour guider les autres, en marchant sur la route du
Christ qui est la route du pardon, de la réconciliation, de l'humilité,
de la joie et de la paix.
Cependant, nous sommes parfois tentés de nous refermer sur nous-mêmes,
de douter de la force de rayonnement du Christ, de limiter l'horizon de
l'espérance. Courage ! Fixez votre regard sur nos saints ! La diversité
de leurs expériences de la présence de Dieu est une invitation à
redécouvrir la largeur et la profondeur du christianisme. Laissez votre
imagination se promener librement le long de l'expansion illimitée des
horizons du disciple du Christ. Nous sommes parfois considérés comme
des personnes qui ne parlent que d'interdictions. Rien ne pourrait être
plus éloigné de la vérité ! Ce qui caractérise un authentique disciple
du Christ, c'est le sens de l'émerveillement. Nous sommes devant ce
Dieu que nous connaissons et aimons comme un ami, devant l'immensité de
sa création et la beauté de notre foi chrétienne.
Chers amis, l'exemple des saints nous invite alors à considérer quatre
aspects essentiels du trésor de notre foi : la prière personnelle et le
silence, la prière liturgique, la charité vécue et les vocations.
Le plus important est que vous développiez une relation personnelle
avec Dieu. Cette relation s'exprime dans la prière. De par sa nature
même, Dieu parle, écoute et répond. Saint Paul nous rappelle en effet
que nous pouvons et devons « prier sans cesse » (cf.
1 Th 5, 17). Loin de nous replier sur nous-mêmes et de fuir
les hauts et les bas de la vie, à travers la prière nous nous tournons
vers Dieu et, à travers Lui, nous nous tournons les uns vers les
autres, y compris les personnes marginalisées et celles qui suivent des
voies qui ne sont pas celles de Dieu (cf.
Spe Salvi, 33). Comme les saints nous l'enseignent de
manière particulièrement vivante, la prière devient l'espérance en
acte. Le Christ était leur compagnon de toujours, avec lequel il
parlait à chaque instant sur leur chemin au service des autres.
Il y a un autre aspect de la prière dont nous devons nous rappeler : la
contemplation dans le silence. Saint Jean, par exemple, nous dit que
pour accueillir la révélation de Dieu il faut d'abord écouter et
ensuite répondre en annonçant ce que nous avons vu et entendu
(cf. 1 Jn 1, 2-3 ; Const. Dei Verbum, 1).
N'avons-nous pas peut-être un peu perdu l'art d'écouter ? Laissez-vous
un peu d'espace pour entendre le murmure de Dieu qui vous appelle à la
bonté ? Chers amis, n'ayez pas peur du silence et du calme, écoutez
Dieu, adorez-le dans l'Eucharistie ! Laissez sa parole façonner votre
chemin comme un développement de la sainteté.
Dans la liturgie nous trouvons l'Eglise tout entière en prière. Le mot
« liturgie » signifie la participation du Peuple de Dieu à « l'œuvre du
Christ prêtre et de son Corps qui est l'Eglise » (Sacrosanctum
Concilium, 7). En quoi consiste cette œuvre ? Elle se
réfère avant tout à la Passion du Christ, à sa mort et sa résurrection
et à son ascension - ce que nous appelons « Mystère pascal ». Elle se
réfère aussi à la célébration de la liturgie elle-même. Les deux
significations sont en effet liées de manière inséparable, car cette «
œuvre de Jésus » est le véritable contenu de la liturgie. A travers la
liturgie, l' « œuvre de Jésus » est continuellement mise en contact
avec l'histoire ; avec notre vie, pour la façonner. Nous avons ici un
nouvel aperçu de la grandeur de notre foi chrétienne. Chaque fois que
vous vous réunissez pour la messe, quand vous allez vous confesser,
chaque fois que vous célébrez un des sacrements, Jésus est à l'œuvre. A
travers l'Esprit Saint, il vous attire vers lui, dans son amour
sacrificiel pour le Père, qui devient amour pour tous. Nous voyons
ainsi que la liturgie de l'Eglise est un ministère d'espérance pour
l'humanité. Votre participation pleine de foi est une espérance active
qui aide à maintenir le monde - les saints comme les pécheurs - ouvert
à Dieu ; voilà la véritable espérance humaine que nous offrons à chacun
(cf.
Spe Salvi, 34).
Votre prière personnelle, vos moments de contemplation silencieuse et
votre participation à la liturgie de l'Eglise vous rapprochent de Dieu
et vous préparent également à servir les autres. Les saints qui nous
accompagnent ce soir nous montrent que la vie de foi et d'espérance est
aussi une vie de charité. En contemplant Jésus sur la croix nous voyons
l'amour sous sa forme la plus radicale. Nous pouvons commencer à
imaginer le chemin de l'amour sur lequel nous devons avancer
(cf.
Deus Caritas est, 12). Les occasions pour avancer
sur ce chemin sont nombreuses. Regardez autour de vous avec les yeux du
Christ, écoutez avec ses oreilles, ayez les mêmes sentiments que lui et
pensez avec son cœur et son esprit. Etes-vous prêts à tout donner pour
la vérité et la justice, comme Il le fit ? Beaucoup des exemples de
souffrance auxquels nos saints ont répondu avec compassion se trouvent
encore dans cette ville et ses alentours. Et de nouvelles injustices
sont apparues : certaines sont complexes et dérivent de l'exploitation
du cœur et de la manipulation de l'esprit ; notre habitat commun, la
terre elle-même, gémit aussi sous le poids de l'avidité consumériste et
de l'exploitation irresponsable. Nous devons écouter profondément. Nous
devons répondre avec une action sociale renouvelée qui naisse de
l'amour universel qui ne connaît pas de limite. Ainsi, nous serons sûrs
que nos œuvres de miséricorde et de justice deviendront une espérance
en acte pour les autres.
« Mes amis... et aujourd'hui ? Que recherchez-vous ? Qu'est-ce que Dieu
vous suggère ? L'espérance qui ne déçoit jamais est Jésus Christ... Et
c'est de l'intérieur de l'Eglise que vous trouverez vous aussi le
courage et le soutien pour marcher sur la voie du Seigneur », a affirmé
Benoît XVI dans son discours aux jeunes et aux séminaristes, à New York
le 19 avril dernier. .
Chers jeunes, pour finir je voudrais vous dire encore un mot sur les
vocations. Tout d'abord, mes pensées vont à vos parents, à vos
grands-parents et à vos parrains et marraines. Ils ont été vos premiers
éducateurs dans la foi. En vous présentant pour le Baptême, ils vous
ont donné la possibilité de recevoir le don le plus grand de votre vie.
Ce jour-là, vous êtes entrés dans la sainteté de Dieu lui-même. Vous
êtes devenus des fils et des filles adoptifs du Père. Vous avez été
incorporés au Christ. Vous avez été transformés en demeures de son
Esprit. Nous prions pour les pères et les mères du monde entier, en
particulier pour ceux qui luttent à chaque instant, socialement,
matériellement, spirituellement. Nous honorons la vocation du mariage
et la dignité de la vie familiale. Nous voulons toujours reconnaître
que les familles sont le lieu où naissent les vocations.
Rassemblés ici au « Saint Joseph Seminary », je salue les séminaristes
présents et, j'encourage tous les séminaristes d'Amérique. Je suis
heureux de savoir que votre nombre augmente ! Le Peuple de Dieu attend
de vous que vous soyez des prêtres saints, sur un chemin quotidien de
conversion, en suscitant chez les autres le désir d'entrer plus
profondément dans la vie ecclésiale des croyants. Je vous exhorte à
approfondir votre amitié avec Jésus, le Bon Pasteur. Parlez avec Lui à
cœur ouvert. Rejetez toute tentation d'ostentation, de carriérisme ou
de vanité. Recherchez un style de vie vraiment caractérisé par la
charité, la chasteté et l'humilité, à l'imitation du Christ, le Prêtre
Suprême éternel dont vous devez devenir l'image vivante
(cf.
Pastores Dabo Vobis, n. 33). Chers séminaristes, je prie
pour vous chaque jour. Rappelez-vous que ce qui compte devant le
Seigneur est de demeurer dans son amour et de faire rayonner son amour
pour les autres.
Les sœurs, les frères et les prêtres des congrégations religieuses
contribuent largement à la mission de l'Eglise. Leur témoignage
prophétique est caractérisé par une profonde conviction du primat avec
lequel l'Evangile façonne la vie chrétienne et transforme la société.
Aujourd'hui, je voudrais attirer votre attention sur le renouveau
spirituel positif que les congrégations sont en train d'entreprendre en
relation avec leur charisme. La parole « charisme » signifie un don
accordé librement et gratuitement. Les charismes sont accordés par
l'Esprit Saint qui inspire les fondateurs et les fondatrices et qui
forme en conséquence les congrégations avec leur patrimoine spirituel.
La merveilleuse série de charismes propres à chaque institut religieux
est un trésor spirituel extraordinaire. En effet, la plus belle
illustration de l'histoire de l'Eglise est peut-être l'histoire de ses
écoles de spiritualité, dont la plupart remontent aux vies saintes de
fondateurs et de fondatrices. Je suis certain qu'à travers la
découverte des charismes qui produisent une telle profondeur de sagesse
spirituelle, certains d'entre vous seront attirés par une vie de
service apostolique ou contemplatif. N'ayez pas peur de parler avec des
frères, des sœurs ou des prêtres religieux du charisme ou de la
spiritualité de leur congrégation. Il n'existe aucune communauté
parfaite, mais c'est le discernement de la fidélité à un charisme
fondateur, et non à une personne en particulier, que le Seigneur vous
demande. Soyez courageux ! Vous aussi pouvez faire de votre vie un don
personnel pour l'amour du Seigneur Jésus et, en Lui, de chaque membre
de la famille humaine (cf.
Vita
Consecrata, n.3).
Mes amis, je vous le demande à nouveau, et aujourd'hui ? Que
recherchez-vous ? Qu'est-ce que Dieu vous suggère ? L'espérance qui ne
déçoit jamais est Jésus Christ. Les saints nous montrent l'amour
désintéressé de son chemin. En tant que disciples du Christ, leurs
itinéraires extraordinaires se développèrent au sein de cette
communauté de l'espérance qui est l'Eglise. Et c'est de l'intérieur de
l'Eglise que vous trouverez vous aussi le courage et le soutien pour
marcher sur la voie du Seigneur. Nourris par la prière personnelle,
préparés par le silence, façonnés par la liturgie de l'Eglise, vous
découvrirez la vocation particulière que le Seigneur vous réserve.
Embrassez-la avec joie. Aujourd'hui, c'est vous qui êtes les disciples
du Christ. Faites rayonner sa lumière sur cette grande ville et
au-delà. Montrez au monde les raisons de l'espérance qui est en vous.
Parlez avec les autres de la vérité qui vous rend libres. Avec ces
sentiments de grande espérance en vous, je vous salue en vous disant «
au revoir », dans l'attente de vous rencontrer à nouveau à Sydney, en
juillet, pour la Journée mondiale de la jeunesse ! Et, en gage de mon
affection pour vous et pour vos familles, je vous donne avec joie ma
Bénédiction apostolique.
Chers séminaristes, chers jeunes, c'est pour moi une grande joie de
pouvoir vous rencontrer tous au cours de cette visite, pendant laquelle
j'ai aussi fêté mon anniversaire. Merci de votre accueil et de la
gentillesse dont vous avez fait preuve à mon égard.
Je vous exhorte à ouvrir votre cœur au Seigneur, afin qu'il le comble
pleinement, de façon à ce qu'avec le feu de son amour vous puissiez
apporter son Evangile dans tous les quartiers de New York.
La lumière de la foi vous poussera à répondre au mal par le bien et par
la sainteté de votre vie, comme l'ont fait les grands témoins de
l'Evangile au cours des siècles. Vous êtes appelés à poursuivre cette
chaîne d'amis de Jésus, qui trouveront dans son amour le grand trésor
de leur vie. Cultivez cette amitié à travers la prière, aussi bien
personnelle que liturgique, et à travers les œuvres de charité et
l'engagement à aider ceux qui sont le plus en difficulté. Au cas ou
vous ne l'auriez pas encore fait, demandez-vous sérieusement si le
Seigneur ne vous invite pas à le suivre de manière radicale dans le
ministère sacerdotal ou dans la vie consacrée. Un rapport sporadique
avec le Christ ne suffit pas. Une telle amitié n'est pas une véritable
amitié. Le Christ souhaite que vous soyez ses amis intimes, fidèles et
persévérants.
En vous renouvelant mon invitation à participer à la Journée mondiale
de la jeunesse à Sydney, je vous assure de mon souvenir dans la prière,
dans laquelle je prie Dieu de faire de vous d'authentiques disciples du
Christ ressuscité. Je vous remercie de tout cœur !
Texte
original du discours du Saint Père
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Sources : www.vatican.va -
E.S.M.
© Copyright 2008 du texte original- Libreria Editrice Vatican
Eucharistie, sacrement de la miséricorde -
(E.S.M.) 21.04.08 -
BENOÎT XVI |