 |
Benoît XVI reçoit le deuxième groupe de prélats de la CEA
|
CITE DU VATICAN, LUNDI 20 NOVEMBRE 2006 -
(E.S.M.) - Le Pape Benoît XVI a reçu samedi matin le
deuxième groupe de prélats de la Conférence épiscopale d'Allemagne,
en conclusion de leur visite Ad Limina.
|
|
Le pape Benoît XVI entoure ses évêques d'une grande sollicitude
Benoît XVI
reçoit le deuxième groupe de prélats de la Conférence épiscopale d'Allemagne
Suite de la synthèse du Discours du Saint-Père aux
évêques d'Allemagne où le pape demande, entre autres, de promouvoir le
mariage et la famille. Lire le texte intégral
(1)
Samedi, nous avons déjà développé
une partie de ce long discours du Saint-Père aux deuxième groupe d'évêques
où le pape développe quelques éléments pour la
pastorale des jeunes, sous le titre: Le
pape Benoît XVI rappelle les conditions d'une bonne réforme de l'Eglise:
►
Benoît XVI
Le Saint-Père a commencé son discours en
rappelant que "la rencontre avec le Christ vivant, qui donne à notre vie
l'orientation décisive, est au coeur du service" épiscopal.
Benoît
XVI a parlé de la préoccupation des évêques pour que "le développement des
structures pastorales corresponde à la situation". Face à la diminution du
nombre des prêtres et des fidèles qui vont à la messe dominicale, de
nombreux diocèses adoptent des réformes pour rénover la pastorale et l'image
du curé, "au risque de l'estomper".
"Mais je suis, a poursuivi Benoît XVI, que vous n'approuverez que les
réformes structurelles en pleine syntonie avec l'enseignement de l'Eglise
sur le sacerdoce et avec ses normes juridiques, tout en ayant soin que
l'application des réformes ne diminue pas la force d'attraction du ministère
sacerdotal".
Évoquant ensuite la participation des laïques aux
structures ecclésiales, le Pape a précisé qu'un "apostolat laïque vaste et
ouvert est une priorité, tant sont importantes ses tâches": l'annonce de la
Bonne nouvelle, la catéchèse, les services caritatifs, les moyens de
communication sociale, "l'engagement social pour une complète tutelle de la
vie humaine, pour la justice sociale".
Lors de l'annonce de la foi
aux enfants et aux jeunes "qui vivent dans une culture sécularisée" où Dieu
est absent, les servants de messe -a rappelé le Pape- doivent "pouvoir
rencontrer Dieu dans l'Eglise, sa Parole, le sacrement de sa présence
(l'Eucharistie) et qu'ils apprennent à modeler leur vie sur ces bases".
Quant aux mouvements ecclésiaux, le Pape a demander de respecter leurs
charismes et "de se réjouir de la naissance de formes communautaires de foi
dans lesquelles la parole de Dieu se convertit en vie".
Benoît XVI a
ensuite affirmé que les oeuvres caritatives ecclésiales ne doivent pas
"tomber dans la confusion des intérêts politiques ou d'autre genre mais de
les utiliser pour le bien des personnes". C'est pourquoi il a demandé une
étroite collaboration avec les évêques et les conférence épiscopales".
Puis le Pape Benoît XVI a dit que "l'ordre du mariage, comme établi lors
de la création est aujourd'hui progressivement estompé" et que, face à la
culture matérialiste, "les jeunes ont plus de difficultés à s'unir
définitivement". Avoir des enfants signifie aussi "leur offrir cet espace
constant de croissance et maturation que seule la famille fondée sur le
mariage peut offrir".
Le Saint-Père a alors recommandé "d'aider les
jeunes à se dire le 'oui' définitif, qui n'est pas en opposition avec la
liberté, mais qui représente sa plus grande opportunité.
L'amour atteint sa vraie maturité dans la patience
exercée à être ensemble pour toute la vie. Dans ce contexte
d'amour pour toute la vie, les enfants apprennent à vivre et à aimer".
Le Pape a finalement parlé de l'oecuménisme. "En Allemagne, nos efforts
doivent se diriger essentiellement vers les chrétiens de foi luthérienne et
réformée. L'engagement oecuménique, ne peut se limiter à la publication de
documents communs. Il doit être visible et efficace là où les chrétiens de
différentes Eglises et communautés ecclésiales, dans un contexte toujours
plus étranger à la religion, professent ensemble et de façon convaincante
les valeurs transmises par la foi chrétienne et les mettent en valeurs avec
force dans leur action politique et sociale".
Texte intégral Messieurs les Cardinaux!
Chers confrères dans l'épiscopat!
C'est avec une joie particulière que je vous souhaite la bienvenue, chers
confrères de notre patrie allemande et bavaroise commune, ici dans la maison
du Pape. Votre visite "ad limina Apostolorum" vous conduit auprès des tombes
des Apôtres, qui ne parlent cependant pas seulement du passé, mais qui nous
renvoient surtout au Seigneur ressuscité, qui est toujours présent dans son
Eglise et la "précède" toujours (Mc 16, 7). Les tombes nous parlent du fait
que l'Eglise reste toujours liée au témoignage des origines, mais que dans
le même temps, elle continue à être vivante dans le sacrement de la
succession des Apôtres; que le Seigneur, à travers le ministère apostolique,
nous parle toujours au présent. Cela concerne notre devoir en tant que
Successeurs des Apôtres: nous vivons dans le lien qui nous lie à Celui qui
est l'Alpha et l'Oméga (cf. Ap 1, 8; 21, 6; 22, 13), à Celui qui est, qui
était et qui vient (Ap 1, 4). Nous annonçons le Seigneur dans la communauté
vivante de son corps animée par son Esprit - dans la communion vivante avec
le Successeur de Pierre et le Collège des Evêques. La visite "ad limina"
doit nous affermir dans cette communion; elle doit nous aider afin que nous
puissions toujours être davantage jugés comme des administrateurs fidèles et
sages des biens qui nous ont été confiés par le Seigneur (cf. Lc 12, 42).
Pour rester fidèle au Seigneur et donc à elle-même, l'Eglise doit sans cesse
être renouvelée. Mais comment réaliser cela? Pour répondre à cette question,
nous devons tout d'abord sonder la volonté du Seigneur, Tête de l'Eglise, et
reconnaître clairement que chaque réforme ecclésiale naît de l'engagement
sérieux pour parvenir à une connaissance plus profonde de la vérité de la
foi catholique et de l'aspiration persistante à la purification morale et à
la vertu. Il s'agit d'un appel qui s'adresse tout d'abord à chaque personne,
puis au peuple de Dieu tout entier.
La recherche de la réforme peut facilement glisser vers un activisme
extérieur, si celui qui agit ne vit pas une authentique vie spirituelle et
s'il n'analyse pas constamment les motivations de son action à la lumière de
la foi. Cela vaut pour tous les membres de l'Eglise: pour les Evêques, les
prêtres, les diacres, les religieux et tous les fidèles. Le saint Pape
Grégoire le Grand, dans sa Regula pastoralis, place comme un miroir
devant l'Évêque: "En raison de l'engagement extérieur, l'Évêque ne doit pas
négliger sa vie intérieure [...] Il considère souvent qu'il est supérieur à
tous grâce à sa position [...] De l'extérieur, il reçoit des louanges
inopportunes, mais intérieurement, il perd la vérité" (2, 1). Il s'agit - et
cela est certainement aussi la tâche quotidienne de chaque chrétien - de
faire abstraction de son propre moi et de s'exposer au regard plein d'amour
de Jésus qui nous interpelle. Au centre de notre
service, se trouve toujours la rencontre avec le Christ vivant,
une rencontre qui donne son orientation décisive à notre vie. En Lui, c'est
l'amour de Dieu qui nous regarde; un amour qui, à travers notre ministère
sacerdotal et épiscopal, se transmet aux hommes dans les situations les plus
diverses, à celui qui est sain comme à celui qui est malade, à celui qui
souffre comme à celui qui est coupable. Dieu nous donne son amour qui
pardonne, qui rachète et qui sanctifie. Il vient toujours à nouveau à notre
rencontre, "par des hommes à travers lesquels il transparaît, ainsi que par
sa Parole, dans les Sacrements, spécialement dans l'Eucharistie. Dans la
liturgie de l'Eglise, dans sa prière, dans la communauté vivante des
croyants, nous faisons l'expérience de l'amour de Dieu, nous percevons sa
présence et nous apprenons aussi de cette façon à la reconnaître dans notre
vie quotidienne" (Encyclique Deus caritas est, n. 17).
Naturellement, dans l'Eglise est également nécessaire une planification
institutionnelle et structurelle. Les institutions ecclésiales, les
programmes pastoraux et les autres structures juridiques ne sont, jusqu'à un
certain point, que des nécessités pratiques. Mais elles sont parfois
présentées comme étant ce qui est essentiel, empêchant ainsi de voir ce qui
est vraiment essentiel. Celles-ci n'ont une véritable signification que si
elles sont évaluées et orientées selon le critère de la vérité de la foi. En
définitive, ce doit être et ce sera la foi elle-même, qui marquera, dans
toute sa grandeur, sa clarté et sa beauté, le rythme de la réforme qui est
fondamentale et dont nous avons besoin. Dans tout cela, il ne faut bien sûr
jamais oublier que les capacités et la bonne volonté de ceux dont dépend la
réalisation des mesures de réforme est toujours liée à leur condition
d'êtres humains. A cet égard et pour autant que cela puisse paraître
difficile dans les cas particuliers, on doit toujours prendre à nouveau des
décisions personnelles claires.
Chers frères dans le ministère épiscopal! Je sais qu'un bon nombre d'entre
vous sont, à juste titre, préoccupés par le développement de structures
pastorales adaptées à la situation présente. Face au nombre actuellement en
diminution des prêtres, ainsi que malheureusement des fidèles qui
fréquentent la Messe (dominicale), dans plusieurs diocèses de langue
allemande ont été appliqués des modèles de modification et de
restructuration de la pastorale, dans lesquels l'image du curé, c'est-à-dire
du prêtre qui en tant qu'homme de Dieu et de l'Eglise guide une communauté
paroissiale, risque de disparaître. Chers confrères,
je suis certain que vous ne laissez pas l'élaboration de ces projets à de
froids planificateurs, mais que vous les confiez seulement à des
prêtres et à des collaborateurs qui disposent non seulement du jugement
nécessaire éclairé par la foi et d'une formation théologique, canonique,
historique et pratique adaptée, ainsi que d'une expérience pastorale
suffisante, mais qui ont également vraiment à coeur le salut des hommes et
qui, comme nous l'aurions dit par le passé, se distinguent par leur "zèle
pour les âmes" et ont donc le salut intégral et éternel de
l'homme comme lex suprema de leur pensée et de leur action. Vous ne
donnerez votre approbation qu'aux réformes structurelles qui sont en pleine
harmonie avec l'enseignement de l'Eglise sur le sacerdoce et avec ses normes
juridiques, en ayant soin que l'application des réformes ne diminue pas la
force d'attraction du ministère sacerdotal.
Si l'on soutient parfois que les laïcs ne pourraient pas suffisamment
s'insérer dans les structures de l'Eglise, c'est parce qu'il existe à la
base un préjugé restrictif sur leur collaboration dans les organes de
direction, sur les fonctions importantes au sein des structures financées
par l'Eglise ou sur l'exercice de fonctions liturgiques déterminées. Ces
domaines ont aussi naturellement leur importance. Toutefois, ils ne doivent
pas conduire à oublier le domaine vaste et ouvert de l'apostolat des laïcs
extrêmement urgent et ses multiples tâches: l'annonce de la Bonne Nouvelle à
des millions de concitoyens qui ne connaissent pas encore le Christ et son
Eglise; la catéchèse des enfants et des adultes dans nos communautés
paroissiales; les services caritatifs; le travail dans les moyens de
communication sociale, ainsi que l'engagement social pour une protection
intégrale de la vie humaine, pour la justice sociale et dans le domaine des
initiatives culturelles chrétiennes. Les tâches ne manquent certainement pas
pour les laïcs catholiques engagés; mais aujourd'hui, on constate aussi
parfois un manque d'esprit missionnaire, de créativité et de courage pour
parcourir des chemins nouveaux.
Dans le discours au premier groupe d'Evêques allemands, j'ai déjà évoqué
brièvement les multiples services liturgiques de la part des laïcs qui sont
aujourd'hui possibles dans l'Eglise: celui de ministre extraordinaire de l'Eucharisite,
auquel s'ajoutent celui de lecteur et celui de guide de la liturgie de la
Parole. Je ne voudrais pas revenir à nouveau sur ce thème.
Il est important que ces devoirs ne soient pas
accomplis en les revendiquant presque comme un droit, mais dans un esprit de
service. La Liturgie nous appelle tous au service de Dieu, pour Dieu
et pour les hommes; un service dans lequel nous ne voulons pas nous mettre
nous-mêmes en avant, mais nous placer avec humilité face à Dieu et nous
rendre perméables à sa lumière. Dans ce discours, je voudrais traiter
brièvement de quatre autres points qui me tiennent à coeur.
Le premier est l'annonce de la foi aux jeunes de
notre temps. Les jeunes d'aujourd'hui vivent dans une culture
sécularisée, totalement orientée vers les choses matérielles. Au quotidien -
dans les moyens de communication, dans le travail, dans le temps libre -,
ils font l'expérience d'une culture dans laquelle, généralement, Dieu n'est
pas présent. Et, toutefois, ils attendent Dieu. Les Journées mondiale de la
Jeunesse en 2005 nous montrent l'attente et la disponibilité à l'égard de
Dieu et de l'Evangile qui existe chez les jeunes de notre temps. Notre
réponse à cette attente doit revêtir diverses formes. Les Journées mondiales
de la Jeunesse présupposent que les jeunes puissent parvenir, dans leurs
milieux de vie, en particulier dans la paroisse, à la rencontre avec la foi.
Ici, par exemple, le service des servants d'autel, qui
met les enfants et les jeunes au contact avec l'autel, avec la Parole
de Dieu, avec la vie intime de l'Eglise, est important. Il était beau, à
l'occasion du pèlerinage des servants d'autel, de voir réunis joyeusement
dans la foi tant de jeunes provenant d'Allemagne.
Poursuivez cet engagement et faites en sorte que, dans l'Eglise, les
servants d'autel puissent véritablement rencontrer Dieu, sa Parole, le
sacrement de sa présence, et qu'ils puissent apprendre à modeler leur vie à
partir de cela. Une voie importante est également le travail avec les
choeurs, dans lesquels les jeunes peuvent être éduqués à ce qui est beau,
être éduqués à la communion, et faire l'expérience de la joie de participer
à la Messe, et ainsi, recevoir une formation à la foi. Après le Concile,
l'Esprit Saint nous a donné les "mouvements". Ceux-ci peuvent parfois
apparaître au curé ou à l'Évêque comme un peu étranges, mais il s'agit de
lieux de foi dans lesquels les jeunes et les adultes font l'expérience d'un
modèle de vie dans la foi comme opportunité pour la vie d'aujourd'hui. C'est
pourquoi je vous demande d'aller au devant des Mouvements avec beaucoup
d'amour. Ils doivent parfois être corrigés, insérés dans l'ensemble de la
paroisse ou du diocèse. Mais nous devons respecter le caractère spécifique
de leurs charismes et être heureux que naissent des formes communautaires de
foi dans lesquelles la Parole de Dieu devienne vie.
Le deuxième thème que je désire aborder, du moins brièvement, concerne
les oeuvres caritatives de l'Eglise. Dans mon Encyclique Deus
caritas est, j'ai parlé du service de la charité comme de l'expression
fondamentale et incontournable de la foi dans la vie de l'Eglise, en
évoquant également le principe intérieur des oeuvres caritatives. "L'amour
du Christ nous presse" a dit saint Paul (2 Co 5, 14). Le même "devoir" de la
charité (1 Co 9, 16), qui poussa saint Paul à aller dans le monde annoncer
l'Évangile, ce même "devoir" de l'amour du Christ a conduit les catholiques
allemands à fonder les oeuvres caritatives pour aider les personnes qui
vivent dans la pauvreté à revendiquer leur droit à la participation aux
biens de la terre. Or, il est important de veiller à ce que ces oeuvres
caritatives dans leurs programmes et leurs actions, correspondent
véritablement à cet élan intérieur de l'amour soutenu par la foi. Il est
important de prendre garde à ce qu'elles ne deviennent pas dépendantes de
politiques, mais qu'elles servent uniquement à leur devoir de justice et
d'amour. C'est pourquoi, une étroite collaboration est à son tour nécessaire
avec les Évêques et les Conférences épiscopales, qui connaissent
véritablement la situation sur le lieu et qui sont en mesure de faire en
sorte que le don des fidèles soit tenu en dehors de la confusion des
intérêts politiques et d'autre genre, et soit utilisé pour le bien des
personnes. Le Conseil pontifical "Cor Unum" dispose d'une grande expérience
dans ce domaine et offrira volontiers son aide et ses conseils dans toutes
ces questions.
Enfin, le thème du mariage et de la famille me
tient particulièrement à coeur. L'ordre du mariage, comme cela
est établi dans la création, et dont la Bible nous parle expressément au
terme du récit de la création (Gn 2, 24), est aujourd'hui progressivement
terni. De la même façon que l'homme cherche à se construire, de manière
nouvelle, un monde dans son ensemble, mettant ainsi ses bases en danger de
façon toujours plus perceptible, ainsi, il perd également la vision de
l'ordre de la création en ce qui concerne son existence. Il considère qu'il
peut se définir lui-même à volonté en vertu d'une liberté vide. Ainsi, les
fondements sur lesquels reposent son existence et celle de la société
commencent à vaciller. Il devient difficile pour les jeunes de se lier de
façon définitive. Ils ont peur de ce qui est définitif, de ce qui leur
apparaît irréalisable et contraire à la liberté. Ainsi, il devient toujours
plus difficile d'accepter les enfants et de leur donner l'espace durable de
croissance et de maturation qui ne peut être que la famille fondée sur le
mariage. Dans cette situation que nous venons d'évoquer, il est très
important d'aider les jeunes à prononcer le "oui" définitif qui ne s'oppose
pas à la liberté, mais qui représente sa plus grande opportunité. C'est dans
la patience de rester ensemble toute la vie que l'amour atteint sa véritable
maturité. C'est également dans ce contexte d'amour pour toute la vie que les
enfants apprennent à vivre et à aimer. Je désire donc vous demander de faire
tout votre possible pour que le mariage et la famille soient formés, promus
et encouragés.
Enfin, quelques brèves réflexions sur l'oecuménisme.
Toutes les initiatives louables sur le chemin vers la pleine unité de tous
les chrétiens trouvent dans la prière commune et dans la réflexion sur les
Écritures Saintes un terrain fertile sur lequel la communion peut croître et
mûrir. En Allemagne, nos efforts doivent être avant tout dirigés vers les
chrétiens de confession luthérienne et réformée. Dans le même temps, ne
perdons pas de vue nos frères et soeurs des Églises orthodoxes, même si
ceux-ci sont proportionnellement moins nombreux. Le monde a le droit
d'attendre de tous les chrétiens une profession univoque de foi en Jésus
Christ, le Rédempteur de l'humanité. C'est pourquoi l'engagement oecuménique
ne doit pas s'arrêter aux documents conjoints. Il devient visible et
efficace lorsque les chrétiens de diverses Églises et communautés
ecclésiales, dans un contexte social toujours plus étranger à la religion,
professent ensemble de façon convaincante les valeurs transmises par la foi
chrétienne et les soulignent avec force dans leurs actions politiques et
sociales.
Chers frères dans l'épiscopat: Provenant moi-même de votre pays qui m'est si
cher, je me sens particulièrement touché par les réalisations de l'Eglise
qui est en Allemagne, ainsi que par les défis qu'elle doit affronter. Tout
ce qu'il y a de bon dans l'Eglise de notre pays, je le connais non seulement
à travers l'observation et l'expérience personnelle, mais également parce
que les Évêques, les prêtres et d'autres visiteurs provenant d'Europe et de
nombreuses parties du monde, me parlent constamment du bien concret qu'ils
reçoivent à travers les structures et les personnes liées à l'Eglise.
L'Eglise qui est en Allemagne dispose véritablement de grandes ressources
spirituelles et religieuses. En particulier, le service fidèle, souvent trop
peu apprécié, de nombreux prêtres, diacres, religieux et collaborateurs
ecclésiaux professionnels dans des situations pastorales souvent difficiles,
mérite respect et reconnaissance. Je suis en outre sincèrement reconnaissant
car il existe toujours de nombreux chrétiens prêts à s'engager dans les
communautés paroissiales et dans les diocèses, dans les associations et les
mouvements, et à assumer, en tant que catholiques croyants, une
responsabilité également au sein de la société. Dans ce cadre, je partage
avec vous la ferme espérance que l'Eglise qui est en Allemagne devienne
toujours plus missionnaire et trouve des façons de transmettre la foi aux
générations futures.
Chers confrères dans l'épiscopat, je connais bien votre engagement généreux
et également celui de tant de prêtres, de diacres, de religieux et de laïcs
dans vos diocèses. C'est pourquoi je désire vous témoigner aujourd'hui à
nouveau mon affection et vous encourager à accomplir, unis et confiants,
votre service de Pasteurs. Je suis assuré que le Seigneur accompagnera et
récompensera votre fidélité et votre zèle par sa Bénédiction. Que la Très
Sainte Vierge et Mère de Dieu Marie, Mère de l'Eglise et auxiliatrice des
chrétiens, puisse obtenir pour vous, pour le clergé et pour les fidèles de
notre patrie la force, la joie et la persévérance pour affronter
l'engagement nécessaire pour un renouveau authentique de la vie de foi avec
courage et avec la solide espérance dans l'aide de l'Esprit Saint. A travers
son intercession maternelle et celle de tous les saints et les saintes
vénérés dans notre pays, je vous donne de tout coeur, ainsi qu'à tous les
fidèles d'Allemagne, ma Bénédiction apostolique.
© Copyright 2006 - Libreria Editrice
Vaticana - 18.11.2006
Texte intégral
du saint Père au 1er groupe d'évêques(1)
Source: Vatican
Eucharistie sacrement de la miséricorde -
(E.S.M.) - 20.11.2006 - BENOÎT XVI |