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19 Avril 2005
 

La parabole du semeur

 

Le 20 septembre 2008 - (E.S.M.) - Ne vous étonnez pas que Jésus-Christ donne le nom d’ "épines aux plaisirs de la vie." Vous êtes trop charnel et trop enivré de vos passions pour comprendre cette vérité. Mais ceux qui renoncent à ces faux plaisirs, savent que les délices ont des pointes plus perçantes et plus mortelles que toutes les épines que nous voyons, et qu’elles perdent encore plus l’âme et le corps même, que les soins et les embarras du monde.

Le semeur (Pieter Breughel) - Pour agrandir l'image Cliquer

La parabole du semeur

Homélie de saint Grégoire le Grand († 604) Homélie sur l’Évangile de Jésus-Christ selon saint Luc 8,4-15. Samedi 20 septembre 2008  (les lectures)

Le 20 septembre 2008 -  Eucharistie Sacrement de la Miséricorde - En ce temps-là, une foule nombreuse s’étant rassemblée, et des gens étant venus à lui de diverses villes, Jésus dit en parabole : "Le semeur sortit pour semer sa semence. Et pendant qu’il semait, une partie des graines tomba au bord du chemin; et elle fut piétinée, et les oiseaux du ciel la mangèrent. Une autre partie tomba sur la pierre; et après sa levée, elle se dessécha, car elle manquait d’humidité. Une autre partie tomba dans les épines; et les épines poussant en même temps l’étouffèrent. Une autre partie, enfin, tomba dans la bonne terre; et ayant levé, elle porta du fruit au centuple." Disant cela, il criait : "Que celui qui a des oreilles pour entendre, entende."

Ses disciples lui demandèrent ce que signifiait cette parabole. Il leur dit : "A vous, il est donné de connaître le mystère du Royaume de Dieu, tandis qu’aux autres il est annoncé en paraboles, de sorte qu’en voyant ils ne voient pas, et qu’en entendant ils ne comprennent pas. Voici le sens de cette parabole : la semence, c’est la parole de Dieu; ce qui est tombé au bord du chemin représente ceux qui entendent, mais ensuite vient le diable et il enlève la parole de leur cœur, de peur qu’ils ne croient et ne soient sauvés. Ce qui est tombé sur la pierre représente ceux qui, ayant entendu la parole, la reçoivent avec joie. Mais ils n’ont pas de racine : ils croient pour un temps, et ils succombent à l’heure de la tentation. Ce qui est tombé dans les épines représente ceux qui, ayant entendu la parole, se laissent en chemin étouffer par les soucis, les richesses et les plaisirs de la vie, et ne portent pas de fruit. Enfin, ce qui est tombé dans la bonne terre représente ceux qui, entendant la parole avec un cœur bon et excellent, la gardent et portent du fruit par la patience."
(Lc 8, 4-15)

La lecture du Saint Évangile que vous venez d’entendre, frères très chers, n’appelle pas une explication, mais une exhortation. Car ce que la Vérité elle-même a expliqué, la fragilité humaine ne peut avoir la présomption de le discuter. Mais il y a une chose que vous devez considérer attentivement dans cette explication du Seigneur : si nous vous disions que la semence symbolise la parole, le champ le monde, les oiseaux les démons, les épines les richesses, votre esprit hésiterait peut-être à nous croire. C’est pourquoi le Seigneur en personne a daigné expliquer ce qu’il disait, afin que vous appreniez à chercher également ce que signifient les choses qu’il n’a pas voulu interpréter lui-même. Ainsi, par le commentaire qu’il a donné de sa parabole, il a fait savoir qu’il usait de symboles pour parler, ce qui doit vous rassurer lorsque nous, tout faible que nous sommes, nous vous découvrons le sens symbolique de ses paroles. Qui m’aurait jamais cru, en effet, si j’avais voulu voir dans les épines les richesses, d’autant que celles-là piquent et que celles-ci charment ? Cependant, les richesses sont bien des épines, puisque notre esprit se déchire aux piqûres des préoccupations qu’elles engendrent, et qu’en nous entraînant jusqu’au péché, elles nous infligent pour ainsi dire une sanglante blessure. Aussi est-ce avec raison qu’en cet endroit, selon le témoignage d’un autre évangéliste, le Seigneur ne les appelle pas des richesses, mais des richesses trompeuses
(cf. Mt 13, 22). Trompeuses, en effet, sont les richesses que nous ne pouvons pas conserver longtemps. Trompeuses sont les richesses qui ne nous ôtent pas la pauvreté de l’âme. (ndlr: souvenons-nous des paroles du pape Benoît XVI prononcées samedi dernier aux invalides : (...) l'amour de l'argent est la racine de tous les maux. Pour s'y être livrés, précise-t-il, « certains se sont égarés loin de la foi et se sont infligés à eux-mêmes des tourments sans nombre » (1 Tm6, 10). L'argent, la soif de l'avoir, du pouvoir et même du savoir n'ont-ils pas détourné l'homme de sa Fin véritable, de sa propre Vérité ? (lire l'homélie)]. Les seules vraies richesses sont celles qui nous rendent riches de vertus. Si donc, frères très chers, vous voulez être riches, aimez les vraies richesses. Si vous cherchez à parvenir au sommet de l’honneur véritable, aspirez au Royaume céleste. Si vous aimez la gloire et les dignités, hâtez-vous de vous faire inscrire dans la cour céleste des anges.

2. Conservez en votre âme les paroles du Seigneur reçues par vos oreilles. Car la parole de Dieu est la nourriture de l’âme. Et quand la parole entendue n’est pas retenue par le ventre de la mémoire, elle est comme une nourriture qu’on a prise, mais que refuse un estomac malade. Or on désespère avec raison de la vie de celui qui ne peut garder les aliments [qu’il a absorbés]. Craignez donc le péril de la mort éternelle, si tout en recevant la nourriture des saintes exhortations, vous ne retenez pas dans votre mémoire les paroles de vie, qui sont l’aliment de la justice.

Voici que passe tout ce que vous faites, et que chaque jour, sans aucun temps d’arrêt, vous vous approchez — que vous le vouliez ou non — du jugement dernier. Pourquoi donc aimer ce qu’on doit quitter ? Pourquoi se désintéresser du lieu où l’on doit parvenir ? Souvenez-vous de cette parole: "Que celui qui a des oreilles pour entendre, entende." Tous ceux qui étaient alors présents avaient bien des oreilles corporelles. Mais celui qui dit à tous ces gens qui avaient des oreilles : "Que celui qui a des oreilles pour entendre, entende", recherche sans aucun doute les oreilles du cœur. Ayez donc soin que la parole reçue demeure dans l’oreille de votre cœur. Ayez soin de ne pas laisser tomber la semence au bord du chemin, de peur que l’esprit malin, survenant, n’enlève la parole de votre mémoire.

Ayez soin de ne pas la recevoir en une terre pierreuse, qui produirait bien le fruit des bonnes œuvres, mais sans les racines de la persévérance. Car beaucoup aiment ce qu’ils entendent, et se proposent d’entreprendre de bonnes œuvres, mais bientôt, la fatigue due aux difficultés leur fait abandonner ce qui était commencé. La terre pierreuse a ainsi manqué d’humidité, puisqu’elle n’a pu amener ce qui avait germé jusqu’au fruit que produit la persévérance. Beaucoup, en effet, lorsqu’ils entendent parler contre l’avarice, détestent cette avarice et louent le mépris de toutes choses. Mais dès que leur âme aperçoit un objet désirable, elle oublie ce qu’elle louait. Beaucoup, quand ils entendent parler contre la luxure, non seulement n’ont plus envie de souiller leur chair, mais rougissent même de l’avoir souillée. Cependant, dès qu’une beauté de chair apparaît à leurs yeux, leur âme se laisse emporter par le désir comme s’ils n’avaient encore pris aucune résolution pour résister à un tel désir. Et ils commettent des actes condamnables, bien qu’ils aient auparavant condamné en leur âme ceux qu’ils se souvenaient d’avoir commis.

Souvent aussi, nous sommes remplis de componction pour nos péchés, et nous retombons pourtant dans ces mêmes péchés, après les avoir pleurés. Balaam pleura ainsi à la vue des tentes du peuple d’Israël, et il demanda à lui devenir semblable dans la mort : "Que mon âme, dit-il, meure de la mort des justes, et que mes dernières heures soient semblables aux leurs."
(Nb 23, 10). Mais sitôt passée l’heure de la componction, une mauvaise cupidité l’enflamma : en vue des présents qu’on lui avait promis, il donna un conseil de mort pour ce peuple dont il avait souhaité imiter la mort. Il oublia ce qu’il avait pleuré, quand il refusa d’éteindre en lui le feu qu’allumait la cupidité.

3. Remarquons-le bien, le Seigneur affirme dans son commentaire que les soucis, les plaisirs et les richesses étouffent la parole. Ils l’étouffent en effet, car ils prennent l’esprit à la gorge par les préoccupations qu’ils engendrent sans cesse. En empêchant les bons désirs de pénétrer jusqu’au cœur, c’est comme s’ils fermaient l’accès à l’air qui nous fait vivre. Il faut noter aussi que le Seigneur associe deux choses aux richesses, les soucis et les plaisirs : c’est que les richesses étouffent l’esprit en le rendant inquiet, et l’amollissent en le comblant de biens. Paradoxalement, tout en accablant ceux qui les possèdent, elles les livrent à l’impureté.

Mais le plaisir ne pouvant coexister avec l’accablement, elles tourmentent, à certains moments, par les soucis qu’entraîne le soin de leur conservation, et amollissent, à d’autres moments, par leur abondance qui porte aux plaisirs.

4. Quant à la bonne terre, c’est par la patience qu’elle rend son fruit, puisque nos bonnes actions restent sans valeur si nous ne supportons par ailleurs, avec égalité d’âme, les maux qui nous viennent de notre entourage. Et plus on progresse vers les sommets, plus on rencontre en ce monde de choses pénibles à supporter, car l’opposition du siècle présent s’accroît dans la mesure où nous lui retirons notre affection. Voilà pourquoi nous voyons beaucoup de gens qui, tout en faisant le bien, peinent cependant sous le fardeau pesant des tribulations. S’ils fuient désormais les désirs terrestres, ils sont pourtant frappés par des coups plus durs. Mais conformément à la parole du Seigneur, ils rendent du fruit par leur patience, parce qu’en recevant les épreuves avec humilité, ils sont eux-mêmes reçus dans le repos avec honneur après les épreuves. C’est ainsi que la grappe foulée aux pieds s’écoule en un vin savoureux. C’est ainsi que l’olive broyée et pressée se dépouille de son marc pour donner la riche liqueur de l’huile. C’est ainsi qu’on sépare les grains de la balle en les battant dans l’aire, et ils parviennent purifiés de leur paille au grenier. Que celui qui désire vaincre complètement ses vices s’applique donc à supporter humblement les épreuves qui doivent le purifier, afin de parvenir ensuite au Juge d’autant plus pur que le feu de la tribulation l’aura mieux débarrassé ici-bas de sa rouille.

5. Sous le portique qui mène à l’église du bienheureux Clément, se tenait un certain Servulus — que beaucoup d’entre vous ont connu comme moi — pauvre en biens, riche en mérites, et exténué par une longue maladie. Depuis son plus jeune âge jusqu’à la fin de sa vie, il resta couché, paralysé. Ce n’est rien de dire qu’il ne pouvait se tenir debout, puisqu’il était même incapable de se redresser sur son lit, ne fût-ce que pour s’asseoir. Jamais il ne put porter la main à sa bouche, jamais non plus se retourner sur l’autre côté. Il avait sa mère et son frère pour le servir, et par leurs mains, il distribuait aux pauvres tout ce qu’il pouvait recevoir comme aumônes. Il ne savait pas l’alphabet, mais il s’était acheté des manuscrits de l’Écriture Sainte, et il se la faisait lire sans cesse par tous les gens pieux qu’il recevait chez lui. C’est ainsi qu’il apprit à connaître l’Écriture Sainte aussi à fond qu’il le pouvait, alors que, comme je l’ai dit, il ignorait complètement l’alphabet. Dans ses souffrances, il s’efforçait de toujours rendre grâces et de vaquer nuit et jour aux hymnes et aux louanges de Dieu.

Quand le temps fut venu où une si grande patience devait être récompensée, les souffrances des membres remontèrent aux organes vitaux. Se sentant sur le point de mourir, Servulus demanda aux étrangers à qui il donnait l’hospitalité de se lever et de chanter des psaumes avec lui dans l’attente de son départ. Comme le moribond lui-même psalmodiait avec eux, il fit soudain cesser la psalmodie par un grand cri de stupeur : "Silence! N’entendez-vous donc pas les louanges dont le Ciel retentit ?" Et pendant qu’il tendait l’oreille de son cœur à ces louanges qu’il entendait au-dedans de lui, sa sainte âme se sépara de son corps. Mais à son départ, un parfum si exquis se répandit que toute l’assistance fut remplie d’une douceur inexprimable; et tous en conclurent sans hésitation possible que par ces louanges, c’est le Ciel qui venait d’accueillir cette âme. Il se trouvait là un de nos moines, qui est encore en vie. Il a coutume d’attester, en pleurant beaucoup, que jusqu’à la mise au tombeau, on ne cessa de sentir l’odeur du parfum. Voilà comment quitta cette vie celui qui, en cette vie, avait supporté les tourments avec sérénité. Ainsi, selon la parole du Seigneur, la bonne terre a rendu son fruit par la patience, et labourée par le soc de l’effort, elle est parvenue à la moisson de la récompense.

Mais vous, frères très chers, considérez, je vous le demande, quelles excuses nous pourrons bien présenter au sévère jugement de Dieu, nous qui, ayant reçu biens et mains, demeurons tièdes dans la pratique des bonnes œuvres, alors qu’un malheureux dépourvu de tout bien et privé de ses mains a trouvé le moyen d’accomplir les préceptes du Seigneur. Puisse alors le Seigneur ne pas faire paraître pour nous accuser les apôtres, qui, par leur prédication, ont entraîné avec eux dans le Royaume des foules de fidèles. Puisse-t-il ne pas faire paraître pour nous accuser les martyrs, qui sont parvenus à la patrie céleste par l’effusion de leur sang. Que pourrons-nous dire alors, lorsque nous verrons ce Servulus dont nous avons parlé ? Sa longue maladie lui paralysait les bras, sans pour autant les empêcher d’accomplir les bonnes œuvres. Prêtez attention à tout cela, mes frères, et excitez ainsi votre zèle pour ces bonnes œuvres, afin qu’en vous proposant maintenant d’imiter les hommes de bien, vous méritiez de partager un jour leur sort.

Comprenons donc ces vérités, fuyons le luxe et les délices, aimons la sobriété et la vie réglée, pour jouir dans le corps et dans l’âme d’une parfaite santé, et pour obtenir ensuite les biens à venir, par la grâce et par la miséricorde de Notre-Seigneur Jésus-Christ, à qui est la gloire et l’empire dans tous les siècles des siècles.

Table des méditations

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Sources : Traduction et notes par les moines du Barroux - Editions Sainte-Madeleine -  (E.S.M.)
Ce document est destiné à l'information; il ne constitue pas un document officiel
Eucharistie sacrement de la miséricorde - (E.S.M. sur Google actualité)  20.09.2008 - T/Méditations

 

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