Benoît XVI
renvoie à la dimension intérieure de la
célébration eucharistique |
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Le 20 septembre 2007 -
(E.S.M.) -
Dans toute la seconde partie de l'Exhortation post Synodale de Benoît
XVI, il n’est question que d’une pastorale qui se nourrit de
l’excellence de la liturgie à laquelle viennent s’associer les
différents modes d’adoration eucharistique.
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La
liturgie est une porte qui ouvre sur le ciel
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Benoît XVI renvoie à la dimension intérieure de la célébration eucharistique
Deuxième partie :
(§ 34 au § 94) : (11)
la dimension intérieure de la célébration
eucharistique :
Pour lire la première partie :
Benoît XVI
Dans toute la seconde partie de l'Exhortation post Synodale "Sacramentum Caritatis"
de Benoît XVI, il n’est question que
d’une pastorale qui se nourrit de l’excellence de la liturgie à laquelle
viennent s’associer les différents modes d’adoration eucharistique.
On fait allusion aux années durant lesquelles le primat de l’idéologie fut
imposé avec une réelle violence morale, intellectuelle et spirituelle,
allant jusqu’à marginaliser ceux qui osaient s’opposer à cette infestation.
Ce fut un climat réellement révolutionnaire, les deux extrêmes se
nourrissant des marigots du siècle des Lumières et de toutes les exaltations
du 19eme. Ces tribulations atteignirent la liturgie et les sacrements, tous
les deux furent instrumentalisés, cristallisant les options politiques et
idéologiques si opposées dans leurs formes et contenus et pourtant d’une
origine unique cette maudite culture révolutionnaire. C’est si vrai, que
nous nous entendîmes dire par un prêtre que nous sollicitions pour la
confession : « Votre démarche ne s’oppose pas à la lutte des classes. » Nous
n’avons toujours pas bien saisit ce qu’il voulait dire, - il est difficile
de trouver le lien entre le désir de se réconcilier avec Dieu et la lutte
des classes - !
De nos jours, dans des réunions de formation, il n’est pas rare d’entendre
des prêtres affirmer une contre vérité : « L’action est le sommet de la
journée d’un chrétien ! » Quand on sait tout ce que cette affirmation
suppose d’antériorité désastreuse, on se demande, si on verra la fin du
modernisme en Occident ?
La dichotomie entre la liturgie et le sacrement est le facteur majeur qui
oppose les fondus du progressisme avancé aux fondus d’un fixisme désincarné
enseveli dans les ors et velours nostalgiques.
Le saint Père Benoît XVI et le saint Synode nous entraînent dans une réflexion qui aura
beaucoup manqué dans ces quarante dernières années.
Nous nous souvenons des terribles affrontements nourris par des substances
viciées, de controverses dans lesquelles être pour le beau, pour le principe
d’autorité comme pour l’éclosion d’une certaine élite, nous excluaient de la
communauté ecclésiale. Nous étions des contre-révolutionnaires, des
contre-conciliaires. Au nom d’une vision activiste de forcené, il était
inconcevable que l’on puisse seulement suggérer une certaine grâce dans
l’exécution du rite.
La beauté est chose essentielle pour l’homme et sa société. Elle permet la
transcendance du quotidien. Les dictatures idéologiques le comprirent que
trop bien et se servirent des arts pour enfermer l’homme et la femme dans
une bulle de béton armé de laquelle ne filtrait ni espoir, ni espérance ;
tout ne fut que duperie. Il en était de même pour le capitalisme et
maintenant avec la dictature du libéralisme et du relativisme infanticide.
Mépriser le besoin de beauté revient à nier l’homme, à le réduire à sa seule
animalité. Dans la liturgie, la beauté n’est pas seulement un élément
cultuel décoratif ; il s’agit d’une attitude dans l’exécution du rite, une
nécessité du geste gracieux, rempli de la présence divine et sanctifiante.
Geste qui suggère, invite à entrer dans l’intériorité du mystère. On ne
célèbre pas la liturgie comme on mange dans un restaurant rapide ; la messe
basse n’est pas synonyme de célébration galvaudée. Les négligences
liturgiques, les dérives délirantes furent des facteurs psychologiques qui
déterminèrent le recul de la pratique religieuse et accélérèrent la
progression du relativisme, initiant également le recul de la culture
chrétienne.
Certains exorcistes acquirent la certitude que le non-respect du canon
liturgique et, en particulier, l’irrévérence dans la manière de communier
dans la main – ce qui généra l’éloignement de la pratique de la confession -
contribuèrent à l’expansion des sectes lucifériennes et de ses forces.
Certains, par leur expérience, comprirent que la crise liturgique contribua
à l’explosion du péché individuel et des sociétés. Et, sans tomber dans la
dramaturgie ‘du bon-marché’, au cours d’exorcismes, on apprit que beaucoup
de prêtres perdirent leur éternité bienheureuse pour n’avoir pas respecté le
canon de la liturgie : L'ars celebrandi, précise le pape Benoît XVI,
découle de l'obéissance fidèle aux
normes liturgiques dans leur totalité, puisque c'est justement cette façon
de célébrer qui a assuré, depuis 2000 ans, la vie de foi de tous les
croyants, qui sont appelés à vivre la célébration en tant que peuple de
Dieu, sacerdoce royal, nation sainte (cf. 1 P 2, 4-5.9). (S.C.38).
La beauté est pour la femme et l’homme le moyen, avec le travail ,de
transfigurer l’ordinaire : La beauté intrinsèque de la liturgie a pour sujet
propre le Christ ressuscité et glorifié dans l'Esprit Saint, qui inclut
l'Église dans son action. Célébrer l’Eucharistie, c’est progressivement se
laisser absorber par le Christ jusqu’à le consommer pour qu’Il vous consomme
et que nous ne fassions plus qu’un. Un baptisé qui assiste à la messe et
communie au Corps et au Sang du Christ, soit sous les deux espèces ou sous
une seule ne devient pas un autre Christ, il devient Christ.
La participation des laïcs au rite répond aux besoins d’inculturation du
mystère eucharistique. Cette participation doit se faire dans le respect
absolu des normes et règles liturgiques. Il n’est pas compréhensible que des
laïcs aillent eux-mêmes, dans le cadre de la célébration, chercher les
Saintes Espèces au tabernacle, ni même donner la communion de manière
ordinaire. Cette démarche relève exclusivement du célébrant. Il ne faut pas
s’y tromper, l’activisme liturgique des laïcs fut et reste souvent le moyen
pour faire avancer les idéologies dans l’Église. Les laïcs qui agissent de
la sorte perdent tout sens du sacré ; ils ont donc des difficultés pour
prier et plus délicats, ils considèrent en une sorte de promotion sociale la
charge qui leur est confiée. La participation des laïcs dans le déroulement
des célébrations liturgiques doit se faire avec un esprit d’adoration et
profondément respectueux du sacré.
Les extravagances liturgiques furent telles, qu’il faut envisager une
suspension provisoire de la participation des laïcs pour revenir à une
culture non seulement du beau mais aussi du sacré. La liturgie n’est pas un
self-service du sacrement d’amour, ni un espace festif pour âme en
goguette.
La messe n’est jamais un acte, ni un moment anodin ; il y a une similitude
entre elle et la théophanie du Buisson Ardent : « Moïse, retire tes sandales
! » La messe quotidienne comme dominicale ou solennelle reste un temps
extraordinaire dans la vie du baptisé, un temps extraordinaire dans le
quotidien ordinaire, banal. La liturgie est une porte qui ouvre sur le ciel,
un seuil sur lequel se rencontrent deux cœurs humbles parce que mis en
vérité. Elle n’est pas une fin en soi, mais un moyen éminent pour aider le
pèlerin à entrer dans la configuration au Christ-Jésus ; elle n’est pas
séparable de tous les éléments qui construisent la pastorale.
Dès le moment où vous décidez d’aller à la messe ,commence un pèlerinage.
N’allez pas à l’Église comme sur une grande surface ; l’Église ce n’est pas
l’espace de la grande-bouffe ! Même si l’Église est à cent mètres de votre
foyer considérez ces cent mètres comme un chemin de pèlerin, entrez en
vous-même, faites silence à votre esprit, priez, préparez-vous à recevoir
Jésus par Marie. Soyez convaincus d’une chose, si vous entrez avec
difficulté dans la liturgie, c’est que votre dévotion, votre relation avec
Marie n’est pas ce qu’elle devrait être. Et que vous devez peut être aller à
confesse ou corriger votre vie. Assister à la messe, c’est y participer même
si nous n'y avons aucun rôle liturgique précis, c’est donc également disposer
son cœur et son âme, tout son être et sa personne à la conversion.
Les pères synodaux unis au Saint Père Benoît XVI reviennent sur
la dimension intérieure
de la célébration eucharistique, sur le sacrement. Ils soulignent
l’importance de communier au Corps du Christ, sans cette démarche faite dans
les règles canoniques, il n’est guère possible de vivre chrétiennement,
c’est-à-dire rechercher la grâce d’union.
La recherche de la configuration de soi en Christ commence sur la Terre ; il
faut donc se saisir le plus possible des dispositions sacramentelles et
autres pratiques et instruction.
Le texte, s’appuyant sur saint Paul et les Pères de l’Église, rappelle
l’importance du corps physique. Il rappelle que tout baptisé jouit d’une
incarnation de la vie sanctifiante. L’attitude physique qui doit être humble
et adorante est très importante, car le baptisé est totalement engagé sur le
chemin du salut ; il est engagé en tant que personne physique, morale,
affective et spirituelle. Il est vraiment important de revenir à une
attitude physique qui communie au rite, rien de toute la personne ne doit
être négligée pour favoriser l’établissement de la vie d’union.
La vie eucharistique reçue dans le sacrement ultime de la vie chrétienne
doit se poursuivre d’une eucharistie à l’autre. L’action de grâce ne doit
pas se limiter aux quelques instants de recueillement que l’on veut accorder
à Jésus, mais il doit se poursuivre dans tous les actes ; le repos ne doit
pas échapper à cette attention. On ne peut parvenir à la vie eucharistique
sans l’aide de « La Dame Eucharistie ». (Rosarium
Virginis Mariae)
Le dimanche est en lui-même l’excellence de l’action de grâce, il ne doit
pas seulement se refermer sur le foyer ,mais bien évidemment s’ouvrir à la
soif du Christ sur la Croix. Ce jour-là doit non seulement être sanctifié,
mais s’affirmer en une zone temporelle de joie, de repos, de prière et de
service selon l’appel singulier de chacun.
Le jour dominical devrait faire l’objet d’une réflexion, un point d’appui
pour une refonte de la vie paroissiale. L’Eucharistie, sacrement d’unité,
exaltation de la charité, est le cœur de toute la vie paroissiale. La
communauté qu’elle fédère doit retrouver des liens de solidarité, d’amitié,
d’affection, elle doit réfléchir la charité qui se laisse manger. C’est la
raison pour laquelle, nous insistons sans cesse sur la nécessité de
reconsidérer notre vie de chrétien, notre vie paroissiale dans la seule
lumière de l’Évangile, dans la seule lumière de l’Église. Il faut se libérer
des chaînes idéologiques, des conformismes dangereux. Il faut sans crainte
assumer dans la Foi, l’Espérance et la Charité notre identité de catholique
apostolique et romain ; l’assumer sans orgueil et sans culpabilité. Nous
avons plus de raisons d’être fiers de notre appartenance à l’Église, et de
notre romanité que d’en rougir.
Dans la conclusion du document rédigée de la main de Benoît XVI, nous lisons
l’ultime recommandation de vivre notre foi quotidienne nourrie du sacrement
de l’Eucharistie, de vivre ce sacrement de telle manière qu’il ne cesse
d’être une action de grâce pour que, partant de l’action de grâce nous y
retournions le lendemain. Quoi que puissent en penser les esprits chagrins
et contrefaits, l’Eucharistie est l’ouverture solennelle de la journée et il
nous appartient de remonter vers elle sa conclusion.
Le rappel historique, que fait Benoît XVI, nous aide à comprendre les liens
fondateurs qu’il y a entre la naissance de l’Église et l’institution de
l’Eucharistie. Sans ce divin sacrement l’Église ne serait plus rien, la
communauté catholique ressemblerait aux autres communautés ecclésiales de la
mouvance réformée : elles ne peuvent se réclamer d’une Église ; elles ne
sont que des communauté ecclésiales plus ou moins hiérarchisées.
Le rappel que le pape fait de l’importance de Marie, l’Immaculée, demanderait à
lui seul un exposé à part. Revenons tous à l’attitude intérieure qui
consiste à être des enfants de l’Immaculée parce que nous sommes les enfants
d’une Église qui ne cesse d’être mère et père. On ne peut séparer la culture
adorante de l’Eucharistie de la dévotion que nous devons à l’Immaculée.
Marie est notre mère spirituelle dès l’instant de son Fiat, amour maternel
spirituel qui ne cessera plus de se développer jusqu’à ce qu’au pied de la
Croix de son fils qui est aussi son Dieu et son Sauveur, elle se voit
confirmée et non instituée comme mère de l’Église, mère de tous ceux qui
prennent le chemin du salut. Marie, l’Immaculée, mère de l’humanité.
Marie, La Dame Eucharistique doit être invitée dans notre dévotion de
l’Eucharistie ; elle y a toute sa place. Nous ne pouvons avancer dans notre
vie d’union au Christ sans recourir à sa maternelle pédagogie. Nous
catholiques, moins que quiconque, nous ne devons pas nous faire orphelins de
l’amour de Marie.
L’Immaculée a toute sa place dans notre rédemption. Sans rougir, sans honte
ou fausse pudeur, nous pouvons et devons enseigner et témoigner : « … qu’on
ne peut aller à Jésus sans passer par Marie, la mère qu’Il nous offre pour
aller plus sûrement à Lui. »
Soyons de nouveau de ces enfants qui se moquent des grimaces du monde.
Ne craignons pas d’être de l’Église, soyons en fiers, car c’est en elle que
nous nourrissons notre liberté, notre dignité. C’est avec elle que nous
affirmons que tout homme et tout femme est aimé de Dieu et qu’il faut lui
reconnaître la dignité qui surabonde en lui.
« Ô Marie ! O Immaculée ! Ô Dame Eucharistie ! purifie et présente à la
Saint Trinité notre soupir d’enfant : « Qu’à Dieu soit rendue toute grâce
pour le don de son Fils Unique, Lui qui nous mérita le don de l’Église. Amen
! »
«Eglise de France,
église de France rends sa fierté au peuple de Dieu dont tu as la charge »
Léonce Grattepanche
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Sacramentum Caritatis
Source: Site ami : lescatholiques.free.fr
Ce document est destiné à l'information; il ne constitue pas
un document officiel
Eucharistie, sacrement de la miséricorde -
(E.S.M.) 20.09.2007 - BENOÎT XVI -
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