Benoît XVI: homélie coeur à coeur
avec les jeunes |
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ROME, le 19 mars 2007 -
(E.S.M.) -
Dans une homélie coeur à coeur, Benoît XVI a dévoilé dimanche à des
détenus mineurs, dans un centre pénitentiaire de Rome, l'itinéraire de
la véritable liberté.
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Deux jeunes détenus se
confient au pape Benoît XVI
Le pape
Benoît XVI: homélie coeur à coeur avec les jeunes
Le Saint Père retrace le chemin de la
"véritable liberté": parabole du fils prodigue
Synthèse de l'homélie du Saint
Père Benoît XVI, lors
de sa visite à l'Institution Pénitentiaire pour Mineurs de Casal del Marmo
(Rome) -
(texte intégral
après traduction)
Dans une homélie coeur à coeur, Benoît XVI a dévoilé dimanche à des
détenus mineurs dans un centre pénitentiaire de Rome l'itinéraire de
la véritable liberté.
Cet Institut pour mineurs, de Casal del Marmo, a été le choix du Pape
Benoît XVI pour sa première visite dans un centre de détention.
Dans la belle et petite chapelle du Père Miséricordieux de l'Institut, le Saint Père a présidé
la Sainte Messe à laquelle ont pris part une cinquantaine de jeunes du
centre, garçons et fille, autorités ecclésiales et civiles - comme le ministre italien
de la Justice, Clemente Mastella -, le personnel, les éducateurs, les
membres des familles et volontaires.
Le climat de fête n'a pas empêché le recueillement pendant la
célébration eucharistique, dont le Pape a prononcé l'homélie, la plus grande
partie du temps en improvisant, en suivant l'Evangile
dominical qui raconte
la parabole du fils prodigue.
Depuis l'ambon - non depuis la chaire -, en regardant constamment les jeunes
dans les yeux et en leur parlant coeur à coeur, Benoît XVI a souligné
l'importance de la Messe, "dans laquelle on renouvelle le don de l'amour de
Dieu dont parle l'Évangile, amour qui nous console et donne la paix,
spécialement dans les moments difficiles de notre vie".
Et cela parce que dans l'Eucharistie "c'est le Christ lui-même qui se rend
présent, Il est parmi nous - a ajouté le Pape -, Il vient nous illuminer par
son enseignement et nous nourrir de Son Corps et Son Sang, il vient nous
enseigner et nous rendre capables d'aimer et de pouvoir vivre".
"Peut-être, vous direz que c'est difficile d'aimer véritablement, de vivre
bien", a exprimé le Pape aux jeunes.
Le Saint Père les a alors invités à méditer la parabole du père
miséricordieux et du fils prodigue, dans laquelle apparaissent trois
personnes : le père et ses deux fils. “Les deux fils vivent en paix,
sont des agriculteurs assez aisés, ont donc de quoi vivre, vendent bien
leurs produits, la vie semble être bonne. Et cependant le fils le plus
jeune trouve cette vie ennuyeuse, non satisfaisante”. Désireux
d’expérimenter une autre vie, où il soit réellement libre de faire ce
qui lui plaît, “une vie libérée de cette discipline et des commandements
de Dieu, des ordres du père”, il prend son patrimoine et s’en va. “Son
père est très respectueux et généreux, et il respecte la liberté de son
fils: c’est lui qui doit trouver son projet de vie”. Le fils va dans un
pays très lointain, probablement pas seulement d’un point de vue
géographique, “parce qu’il veut une vie totalement différente”.
Dans un premier temps tout va bien, mais ensuite, avec le temps, tout
devient vide : “encore maintenant il retrouve l’esclavage de faire les
mêmes choses. Et à la fin même son argent s’épuise et le jeune homme
trouve que son niveau de vie est en dessous de celui des cochons. Alors
il commence à réfléchir et se demande si c’était réellement celle-la la
voie de la vie: une liberté interprétée comme faire tout ce que je veux,
vivre, avoir la vie seulement pour moi, ou si au contraire la vie ne
serait pas plutôt vivre pour les autres, contribuer à la construction du
monde, à la croissance de la communauté humaine”. Le jeune homme
réfléchit et commence à voir qu’il était beaucoup plus libre chez lui,
“étant propriétaire lui aussi, contribuant à la construction de la
maison et de la société en communion avec le Créateur, connaissant le
but de sa vie, devinant le projet que Dieu avait sur lui”. Le plus jeune
fils se met donc en route pour revenir chez lui, pour reprendre sa vie
d’autrefois.
Son père qui lui avait laissé sa liberté “pour lui donner la possibilité
de comprendre intérieurement ce que c’est que vivre, ce que c’est que ne
pas vivre”, l’embrasse et lui prépare une fête. “Le fils comprend que le
travail, l’humilité, la discipline de chaque jour crée la vraie fête et
la vraie liberté. Certainement même à l’avenir sa vie ne sera pas
facile, les tentations reviendront, mais lui est désormais pleinement
conscient qu’une vie sans Dieu ne fonctionne pas : il manque
l’essentiel, il manque la lumière, il manque le pourquoi, il manque le
grand sens d’être un homme. Le jeune homme comprend que les
Commandements de Dieu ne sont pas un obstacle à la liberté et à une vie
belle, mais sont les indicateurs de la voie sur laquelle cheminer pour
trouver la vie. Il comprend que même le travail, la discipline,
l’engagement non pour soi, mais pour les autres, élargit la vie”. La
réaction de haine de l’autre fils resté chez lui, nous fait comprendre
que “lui aussi dans son intimité doit ‘revenir à la maison’ et
comprendre de nouveau ce qu’est la vie, comprendre que l’on ne vit
vraiment qu’avec Dieu, qu’avec sa Parole, dans la communion de sa
famille, du travail, dans la communion de la grande famille de Dieu”.
Benoît XVI a ensuite terminé son explication de la parabole par quelques
observations : “L’Evangile nous aide à comprendre qui est vraiment Dieu
: Il est le Père miséricordieux qui en Jésus nous aime au-delà de toute
mesure. Les erreurs que nous commettons, même si elles sont grandes,
n’entament pas la fidélité de son amour. Dans le sacrement de la
confession nous pouvons toujours de nouveau repartir avec la vie : Il
nous accueille, il nous restitue la dignité de ses enfants. En outre
cette parabole nous aide à comprendre qui est l’homme : ce n’est pas une
“monade”, une entité isolée qui vit seulement pour elle-même et doit
avoir la vie seulement pour soi-même. Au contraire, nous vivons avec les
autres, nous sommes créés avec les autres, et c’est seulement en étant
avec les autres, en nous donnant aux autres que nous trouvons la vie. Et
enfin l’homme est une personne libre. Nous devons comprendre ce qu’est
la liberté et ce qui n’est que l’apparence de la liberté. La liberté,
pourrions-nous dire, est un tremplin pour plonger dans la mer infinie de
la bonté divine, mais peut devenir aussi un plan incliné sur lequel
glisser vers l’abîme du péché et du mal et perdre ainsi même la liberté
et notre dignité”.
Enfin le Saint-Père a rappelé qu’en ce temps de Carême l’Eglise “nous
invite à la conversion qui, avant d’être un effort toujours important
pour changer nos comportements, est une opportunité pour décider de nous
lever et de repartir, d’abandonner ce qui est péché et de choisir de
revenir à Dieu. Faisons - tel est l’impératif du Carême - ensemble ce
chemin de libération intérieure”.
Qui est Dieu et qui est l'homme
Benoît XVI a en outre rappelé deux enseignements de la parabole du fils
prodigue. D'une part, elle aide à comprendre qui est Dieu : "Il est le Père
miséricordieux qui en Jésus nous a aimées au-delà de toute mesure, a indiqué le
pape ; les erreurs que nous commettons, même si elles sont
grandes, ne sont pas une entrave à la fidélité de Son amour".
Et il a indiqué que c'est dans le sacrement de la confession qu'on trouve le
moyen de "toujours recommencer à nouveau la vie", et a invité à le
redécouvrir parce qu'à travers lui, Dieu "nous accueille, nous restitue la
dignité de son fils".
La parabole aide également à comprendre qui est l'homme, comme quelqu'un qui
a été créé avec les autres, non isolement. "Et c'est seulement en vivant
pour les autres, en nous donnant, que nous trouvons la vie", a dévoilé le
Saint Père.
Dans l'homme, Dieu a imprimé son image et l'attire à l'horizon de sa
grâce, mais le Pape a également ajouté que l'homme est une
créature fragile, qui est exposée au mal, mais est capable du bien.
De même, l'homme est libre, mais Benoît XVI a insisté sur la nécessité de
bien comprendre ce qu'est la liberté et ce qui n'est qu'apparence de
liberté, en indiquant que la véritable liberté est un "tremplin"
qui peut nous plonger dans la mer infinie de la bonté divine.
La Sainte Messe s'est caractérisée par la participation des jeunes internes
; ils ont lu les intentions des fidèles, ils ont porté à l'autel les
offrandes et ont reçu la communion des mains du Saint Père.
A la fin de la messe, Benoît XVI s’est rendu dans la palestre de l’Institut
pénal pour rencontrer les jeunes hôtes et les agents de police
pénitencière. “Je voudrais avant tout vous dire merci pour votre joie,
merci pour cette préparation. Pour moi, c’est une grande joie de vous
avoir donné un peu de lumière par ma visite” a dit le Pape, ajoutant :
“Sachez que le Pape veut votre bien et vous suit avec affection”. Puis
il a poursuivi : “Aujourd’hui pour vous c’est une journée de fête, une
journée de joie. La liturgie elle-même de ce dimanche commence par une
invitation à être dans la joie. Pendant la messe nous avons rappelé que
Dieu nous aime : voici la source de la vraie joie. Même en ayant tout ce
qu’on désire, on est parfois malheureux; on pourrait au contraire être
privé de tout, jusqu’à la liberté ou la santé, et être en paix et dans
la joie, si dans notre coeur, il y a Dieu. Le secret est là : il faut
que Dieu occupe toujours la première place dans notre vie”.
Dans sa salutation de bienvenue, la chapelain de l'Institution
Pénitentiaire, le père Gaetano Greco, a remercié le Pape pour sa présence, autant que tous ceux qui travaillent dans ce lieu et il s'est
spécialement adressé aux jeunes : "Ma gratitude va aux jeunes que j'ai
rencontrés ici, parce qu'ils ont donné une raison à mon sacerdoce".
Texte intégral de l'homélie du saint Père:
Le Père, dit Benoît XVI, nous aime au-delà de toute mesure
Lire la synthèse de la rencontre:
Benoît XVI s'est rendu dans un Institut pénal pour mineurs de son
diocèse
Les photos de la visite:
Voir pages 46
et 47
Synthèse du
discours:
Benoît XVI aux jeunes:
"Dieu nous aime, c'est la source de la vraie joie"
Sources:
www.vatican.va
-
E.S.M.
Ce document est destiné à l'information; il ne constitue pas
un document officiel
Eucharistie sacrement de la miséricorde -
(E.S.M.) 19.03.2007 - BENOÎT XVI - Jeunes |