Le relativisme, affirme Benoît XVI,
n'est pas la vraie philosophie de l’humanité |
|
Cité du Vatican, le 18 novembre 2007 -
(E.S.M.)
- Dans un monde empreint de
relativisme moral, il incombe à l’Église de
rétablir les valeurs chrétiennes. Benoît XVI a défini le relativisme comme
le mal principal contre lequel l’Église doit sans cesse lutter.
|
L’inculturation, comme
masque du relativisme -
Pour
agrandir l'image ►
Cliquer
Le relativisme, affirme Benoît XVI, n'est pas la vraie philosophie de
l’humanité
L’Église : entre le fait et l’idéologie
Au IV° siècle,
Saint Cyrille, Évêque de Jérusalem,
avertissait les pèlerins chrétiens en visite aux Lieux Saints : « …ne
demande pas non plus où est l’Église, mais précise bien et demande où est
l’Église Catholique » (P.G. 33, 1048). Il appartenait au groupe d’Évêques
qui n’avait pas peur d’enseigner à lire de manière théologique -
c’est-à-dire du point de vue de Dieu - le fait de l’Église Catholique qui
naît et qui se répand, parce que c’est Dieu qui la fait naître et la
rassemble de toutes les parties
(c’est ce que dit aussi l’étymologie de « ek-klesia
»), en appelant qui Il veut à se convertir à son Fils.
A notre époque en revanche, on préfère, à propos de l’Église
(et dans
l’Église), la « lecture » géopolitique ou œcuménique : la vocation, la
conversion, la mission, la persécution, sont abordées elles aussi surtout du
point extérieur, comme phénomène, en examinant combien l’Église influe sur
le monde, accueille ses problèmes, dialogue avec lui. Qui se préoccupe, au
contraire, que la doctrine - qui vient du latin « docere », enseigner,
et
indique que l’on n’enseigne pas sa propre opinion - confiée in primis aux
Évêques, soit « saine, sûre et pure » (cf. Tite, 1,9-11 ; 2, 1.8), comme
saint Paul le recommande à Tite ? Il semble parfois que l’on se préoccupe
plus de l’inculturation !
Voyons quelle question est en jeu, aidés par une étude de Joseph Ratzinger
d’il y a dix ans : « Le fait que le relativisme se présente, à l’enseigne de
la rencontre des cultures, comme la vraie philosophie de l’humanité, lui
confère une grande force de persuasion qui, en pratique, n’admet pas de
rivaux. Celui qui s’y oppose ne prends pas seulement position contre la
démocratie et contre la tolérance, qui sont les préceptes fondamentaux de la
coexistence humaine, mais se fige aussi avec obstination dans la prééminence
de sa propre culture, la culture occidentale, et refuse la rencontre entre
les cultures, qui est aujourd’hui l’impératif le plus urgent. Celui qui veut
rester dans la foi de la Bible et de l’Église, se trouve relégué avant tout
en terrain neutre (no man’s land), et doit s’orienter de nouveau dans la «
folie de Dieu » (1 Corinthiens, 1, 18),
pour pouvoir y reconnaître la vraie
sagesse » (La fede e la teologia dei nostri giorni, in : “L’Osservatore
Romano”, 1° novembre 1996). L’inculturation, comme masque du relativisme
Il arrive ainsi, lorsque l’on parle de manière idéologique du « visage
asiatique du Christ », que les yeux ne s’ouvrent pas devant le miracle de
l’Église de Chine, qui se développe malgré les obstacles persistants. Elle
ne se s’engage pas tellement dans des dialogues oecuméniques à la recherche
d’accords improbables, mais s’occupe plutôt de se maintenir fidèle au
Successeur de Pierre : de cette racine mûrira le fruit de l’unité des
chrétiens. On peut dire la même chose face au grand nombre de vocations en
Asie et en Afrique. Ce sont seulement des exemples pour montrer comme on
préfère aujourd’hui, y compris de la part de certains Pasteurs, suivre un
projet de manière idéologique - depuis quelque temps, on préfère, dans les
cercles pastoraux, dire « rêve » - d’Église qui « n’existe pas », au lieu de
prendre acte du fait que, pendant ce temps, le Saint-Esprit a pris la parole
sans demander de permission et a suscité des communautés vivantes et des
mouvements ecclésiaux non prévus par les plans pastoraux.
Un autre exemple pourrait être l’opposition au «
Motu Proprio » du Pape Benoît XVI qui,
de manière réaliste, regarde au fait (non au projet pastoral) que de
nombreux prêtres et fidèles désirent célébrer le rite romain ancien.
Une chose nous frappe, tout en ayant été répétée dans l’histoire : les
personnes qui sont fidèles au Saint-Père sont parfois persécutées même au
sein des Églises locales, et non pas seulement à l’extérieur par des
gouvernements laïcs. La pensée non catholique et mondaine, qui a pénétré
dans l’Église, tente de la diviser en en créant une pour soi, en laissant
l’autre à Dieu. Mais Paul VI avertissait qu’il y aura toujours un Reste,
parce qu’elle est « une entité ethnique sui generis », et donc que l’on ne
peut réduire aux schémas mondains. Une Epître bien connue, l’Epitre à
Diognète, décrit l’Église, en un certain sens, comme étant toujours
clandestine dans le monde. L’Église Catholique, de manière ordinaire, sera
toujours persécutée, et de manière extraordinaire subira toujours le
martyre. Mais elle sera toujours consolée par Dieu. Le plan ne réussira pas
: grâce au Primat Pétrinien et Romain, ils ne pourront pas prévaloir. Les
Églises particulières, quand elles ne se reconnaissent pas, précisément,
comme « appartenant » à l’Église Universelle, Une et Catholique, abandonnent
la Tradition Apostolique, perdant ainsi l’occasion de faire partie de la
véritable première « institution globale » capable de répondre avec amour à
la demande de vérité des peuples et des nations, comme cela ressort avec
évidence des foules impressionnantes qui accourent chaque semaine auprès du
Saint-Père
(et sur lesquelles est tombée une censure de la part de la grande
information).
Si nous niions les « faits », pour suivre les «
projets », et les « rêves
» abstraits, nous risquerions de commettre l’erreur des scribes et
des pharisiens qui contestaient, à l’aveugle-né, la vérité évidente du
miracle. Jésus a déclaré qu’il était venu pour que ceux qui croient voir
deviennent aveugles. Nous ne voudrions pas être parmi eux.
(par l’Abbé Nicola Bux et l’Abbé
Salvatore Vitiello)
La certitude du Magistère pétrinien face au
subjectivisme et au relativisme
Le Magistère pétrinien représente l’un des aspects les plus importants de l’Église
catholique. Il occupe une place prééminente dans l’enseignement catholique,
surtout en matière de foi et de morale. Grâce au Magistère, l’Église
catholique communique et professe au monde la vérité sur le Christ. Le
Christ a déclaré: “vous connaîtrez la vérité et la vérité vous libérera”
(Jn
8:32). Le Concile Vatican II confirme que l’Église a le devoir de proclamer
et d’enseigner avec autorité, à travers le Magistère, la vérité qui est le
Christ. La mission de l’Église consiste à déclarer et à confirmer, en vertu
de son autorité, les principes moraux inhérents à la nature humaine
(cf.
DH
14).
Le Magistère au service du Christ
Le Magistère pétrinien de l’Église est toujours au service du Christ. Il
exerce son autorité en enseignant les valeurs du Royaume de Dieu dans le
monde. Le Magistère est dépositaire de la Vérité, il réfute et rejette
l’erreur. Tous les catholiques ont donc l’obligation d’adhérer aux
enseignements du Magistère.
Lumen
Gentium nous rappelle que les sentences
prononcées par le Pontife doivent être acceptées avec révérence
(cf.
LG
25).
Dans un monde empreint de relativisme moral, il incombe à l’Église de
rétablir les valeurs chrétiennes. Benoît XVI a défini le relativisme comme
le mal principal contre lequel l’Église doit sans cesse lutter.
Adhérer aux vérités fondamentales du Christ et de l’Église ne veut pas dire
entacher la liberté humaine. L’adhésion à la vérité, au contraire, renforce
la liberté humaine. L’Église continue à proclamer la vérité et à la
sauvegarder contre l’avancée du subjectivisme et du relativisme. Une
nouvelle évangélisation et une nouvelle catéchèse mèneront l’être humain à
la réalisation de sa fin ultime et à son épanouissement.
Le Magistère et la sainteté
Le relativisme est défini comme étant une pensée et une pratique
philosophique selon laquelle tous les points de vue auraient la même valeur
et la vérité ne serait qu’un concept relatif à l’individu. Le Magistère,
quant à lui, est tenu de proclamer des vérités absolues, parce qu’il est
responsable de la sainteté des fidèles. Le Magistère doit promouvoir les
principes fondateurs de l’Église, établis dans les documents du Concile
Vatican II, et scruter attentivement les signes des temps
(cf.
GS
4). Le
Magistère défend les vrais principes et rejette les faux. Les évêques sont
tenus à se soucier du bien de leur troupeau, ainsi que du bien de l’Église
et de la sainteté des fidèles (cf.
LG
22).
La perte d’objectivité dans la définition des critères moraux a entraîné de
nombreux fidèles vers une “crise de la foi”. Aujourd’hui, on prend des
décisions sans inclure Dieu dans tous les aspects d’une action. Les vérités
ne sont pas déterminées par les sondages ou par les points de vue
individuels. Dans ce cas-là, l’homme se considère comme étant indépendant
des vérités absolues, en devenant un créateur autonome de ses propres
valeurs et des vérités morales. Protéger le Magistère pétrinien veut dire
rétablir la base de la liberté humaine qui est la Vérité divine. L’Église
met en garde contre les dangers d’une moralité subjective. L’Église proclame
que la véritable autonomie morale ne se réalise qu’à travers la liberté
humaine et la loi de Dieu. C’est grâce à la Vérité que la liberté de l’homme
devient authentiquement humaine et responsable. Aujourd’hui, nous avons
besoin de protéger davantage le dépôt de la foi, qui tracera notre chemin
vers une vie de sainteté. (Prof. Jose Vidamor B. Yu,
Manille)
Repères :
Lire l'article : ►
Pour un concept d’humanité sublime!
La dictature du relativisme : ►
Benoît XVI
Sources:
www.vatican.va
Ce document est destiné à l'information; il ne constitue pas
un document officiel
Eucharistie sacrement de la miséricorde -
(E.S.M.) 18.11.2007 - BENOÎT XVI -
T/Doctrine |