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19 Avril 2005
 

En marge su Synode sur la Famille, propos de Benoît XVI

Le 18 octobre 2014 - (E.S.M.) - Ce chapitre, exposé par le pape Benoît XVI en 2010, apporte une réponse extrêmement lumineuse et compréhensible aux multiples thèmes du Synode sur la Famille. Pourquoi la presse internationale se focalise-t-elle sur deux ou trois sujets médiatiquement rentable ? Vrai mouton de panurge sans aucune expérience de la vie chrétienne.

Benoît XVI et une famille, toutes générations confondues

Extraits de la troisième partie "OÙ ALLONS-NOUS?" Entretient de Benoît XVI avec Peter Seewald. [à suivre... 3) Comment avance la rénovation ?]

1) Le pape, l'Église et les signes des temps - 16.10.2014

2) LE PRETENDU BLOCAGE DES REFORMES

Célibat, ordination des femmes, homosexualité : depuis des décennies, cet ensemble de questions, toujours les mêmes, domine les débats dans les médias. On dit que l'Église ne pourra de nouveau séduire que le jour où l'on aura apporté une réponse positive à ces problèmes. Ce qui est remarquable, c'est qu'en Allemagne, l'Église protestante, qui n'impose pas le célibat et autorise les femmes à être prêtre, perd plus de fidèles que les catholiques. Mais ce qui est vrai, aussi, c'est que ces positions compliquent l'annonce. Passons rapidement quelques points en revue.
Les catholiques qui se remarient après un divorce ne peuvent recevoir la communion. Vous avez estimé un jour qu'il fallait « mener une réflexion plus intense » sur cette règle.


Bien sûr, il faut le faire. Il y a d'un côté la certitude que le Seigneur nous dit : le mariage noué dans la foi ne peut pas être dénoué. Cette parole, nous ne pouvons pas la manipuler. Nous devons la conserver comme telle — même si elle s'oppose aux formes de vie aujourd'hui dominantes. Il y a eu des époques où l'élément chrétien avait une telle actualité que l'indissolubilité du mariage était la norme ; mais elle ne l'est pas dans de nombreuses civilisations. Des évêques de pays du Tiers-monde ne cessent de me dire : « Le sacrement du mariage est le plus difficile de tous. » Ou encore : « Chez nous, nous en sommes encore loin. »
Harmoniser ce sacrement avec les modes traditionnels de la vie en communauté est un processus qui met en jeu toute l'existence, et une lutte dont l'issue ne peut pas être obtenue par la force. Dans cette mesure, ce que nous vivons aujourd'hui dans une société occidentale en décomposition progressive n'est pas le seul point de crise en la matière. Mais abandonner pour autant le mariage monogame ou le combat pour cette forme de vie serait aller à l'encontre de l'Évangile.

Le Créateur a fait les humains hommes et femmes, dit Jésus, et ce que Dieu a noué, l'homme ne doit pas le défaire. Mais les premiers disciples rechignaient déjà à propos de ce commandement.

Oui. Ce qu'on peut faire, c'est, d'une part, examiner plus attentivement la question de la validité des mariages. Jusqu'ici, le droit canonique supposait qu'une personne qui se mariait le faisait en connaissance de cause, en sachant ce qu'est le mariage. Quand cette connaissance est effective, le mariage est valide et indissoluble. Dans la confusion actuelle des opinions, dans ce contexte totalement inédit, ce que l'on « sait », c'est plutôt qu'il est normal de rompre le mariage. On doit donc se demander comment on peut en reconnaître encore la validité et dans quels cas des guérisons sont possibles.
Cela restera toujours une lutte. Mais pour autant, cesser de brandir la norme et baisser les bras n'élèverait pas le niveau moral de la société. Garder comme critère ce qui est difficile, ce à quoi les hommes peuvent toujours se mesurer de nouveau, voilà une mission qu'il faut remplir si l'on veut éviter de nouvelles chutes.
Cela provoque une certaine tension intérieure. La direction spirituelle doit alors chercher comment elle peut rester proche des individus et les aider, y compris dans leur situation, disons, irrégulière, à croire au Sauveur, à croire en Sa bonté, parce qu'il est toujours là pour eux, même s'ils ne peuvent recevoir la communion. Et à rester dans l'Église, même si leur situation n'est pas conforme au regard du droit canonique. Elle doit aider à reconnaître ceci : je ne suis certes pas à la hauteur de ce que je devrais être en tant que chrétien, mais je ne cesse pas d'être un chrétien, d'être aimé par le Christ, et je reste d'autant plus dans l'Église que je suis porté par Lui.

En 1968, Paul VI a fait de la contraception le sujet de sa fameuse encyclique Humanae Vitae. Il soulignait à l'époque qu'une intervention de l'homme dans l'ordre naturel aurait des conséquences fatidiques. La vie était trop grande, disait-il, elle était trop sacrée pour que nous puissions y semer notre désordre. Comme s'il avait voulu dire : si nous ne respectons pas la vie des enfants, nous nous perdrons aussi, nous-mêmes, notre société, notre monde.
On n'était peut-être pas encore en état de comprendre cette vision à l'époque. Aujourd'hui, non seulement nous découvrons les effets immensément nocifs de la pilule contraceptive sur la santé et l'environnement, mais nous voyons aussi nos systèmes sociaux se briser parce que nous sommes devenus une société sans enfants et qui perd ses fondements. Et pourtant l'Église catholique ne parvient pratiquement plus à faire comprendre son éthique sexuelle. Un top-modèle brésilien estime par exemple qu'aujourd'hui, presque aucune femme n'arrive plus vierge au mariage. Un évêque coadjuteur émérite critique le fait qu'aux questions liées à la sexualité avant le mariage, on apporte des réponses telles « qu'elles sont pratiquement invivables pour les gens, qui du coup les vivent sans doute effectivement d'une autre manière ».


C'est un vaste problème. Nous ne pouvons pas entrer ici dans toute sa diversité et tous ses détails. Dans ce domaine, il est vrai, beaucoup doit être repensé et dit d'une autre manière. Mais d'un autre côté, face à ce qu'affirmé ce top-modèle et ce que pensent aussi beaucoup d'autres personnes, je voudrais affirmer que les statistiques ne peuvent pas être la norme de la morale. Il est déjà suffisamment grave que les enquêtes d'opinion deviennent la norme des décisions politiques, et qu'on regarde toujours autour de soi pour savoir où trouver le plus de partisans au lieu de poser la question : « Qu'est-ce qui est juste ? » Les résultats des sondages sur nos attitudes et notre manière de vivre ne constituent donc pas en soi la norme du vrai et du juste.
Sous l'angle prophétique, Paul VI a eu raison. Il était convaincu que la société se prive elle-même de ses grands espoirs en tuant des êtres humains par avortement. Combien d'enfants tue-t-on qui auraient pu devenir un jour des génies, qui auraient pu apporter du neuf à l'humanité, nous offrir un nouveau Mozart, nous apporter de nouvelles découvertes dans le domaine technique ? Il faut imaginer, pour une fois, quelle capacité d'humanité on détruit ici, et sans parler du fait que les enfants à naître sont des personnes humaines dont nous devons respecter la dignité et le droit à la vie.

Quant à la pilule contraceptive, c'est encore un autre problème.

Oui. Ce que voulait dire Paul VI, et qui est toujours exact comme vision générale c'est : en instaurant une séparation radicale entre sexualité et fécondité, ce qui est fait en utilisant la pilule, alors la sexualité devient arbitraire. Et dans ce cas, tous les types de sexualité ont la même valeur. On a pu croire alors que nous pouvions concevoir rationnellement des enfants, et qu'il ne s'agissait pas simplement d'un don de la nature. Conviction qui est alors très rapidement suivie par l'idée que l'homosexualité a la même valeur que l'hétérosexualité.
Les perspectives dessinées dans Humanae Vitae demeurent justes. Mais trouver des chemins permettant de les vivre aujourd'hui est une autre affaire. Je crois qu'il y aura toujours des noyaux de personnes qui s'en laisseront convaincre et combler, et qui entraîneront l'adhésion d'autres personnes dans leur sillage. Nous sommes des pécheurs. Et le fait que les modes de vie dominants ne suivent pas cette morale ne doit pas nous donner l'illusion d'une instance d'autorité supérieure à la vérité. Nous devons tenter de faire autant de bonnes choses que possible pour nous soutenir et nous supporter mutuellement. Exprimer tout cela aussi sur le plan pastoral, théologique et intellectuel, dans le contexte de la recherche actuelle sur la sexualité et l'anthropologie, de telle manière que cela soit compréhensible : voilà une grande mission à laquelle on travaille et à laquelle il faut encore travailler plus et mieux.

Ces idées ont au moins été défendues par l'ancienne star de Hollywood et sex-symbol qu'est Raquel Welch. La comédienne américaine dit aujourd'hui que l'introduction de la pilule contraceptive, il y a cinquante ans, a débouché sur une pratique sexuelle sans responsabilité, qui affaiblit le couple et la famille pour aboutir à des « situation chaotiques ».
L'Église catholique refuse-t-elle toute régulation des naissances ?


Non. On sait bien qu'elle approuve la régulation naturelle des naissances, qui n'est pas seulement une méthode, mais un chemin. Car elle suppose que l'on ait du temps les uns pour les autres. Que l'on vive dans une relation durable. Et c'est quelque chose de fondamentalement différent si, sans avoir de relation intime avec une autre personne, je prends la pilule afin de m'adonner rapidement à la première relation venue.

Le fait que seuls les catholiques sont autorisés à participer à l'eucharistie est ressenti comme une exclusion et même, parfois, comme une discrimination. On ne peut pas parler, dit-on, d'une unité des chrétiens si l'on n'est même pas disposé à célébrer ensemble, devant l'autel, le legs que nous a laissé Jésus. Que dit le pape à ce propos ?

L'Église catholique n'est pas seule dans ce cas. Toute l'orthodoxie mondiale enseigne que seul celui qui appartient entièrement à l'Église, dans la foi, peut recevoir l'eucharistie. Que ce soit dans le Nouveau Testament ou chez les Pères apostoliques, il est parfaitement clair que l'Eucharistie est l'acte le plus intime de l'Église : la vie dans le corps du Christ au sein de la communauté unie. C'est la raison pour laquelle l'eucharistie n'est pas un quelconque rite social où l'on se rencontre aimablement, mais l'expression de l'Être au cœur de l'Église. Elle ne peut donc pas être exonérée de cette condition d'appartenance, tout simplement parce qu'elle est elle-même l'acte d'appartenance lui-même.

On rend toujours le célibat responsable de tout, qu'il s'agisse des abus sexuels, du manque de prêtres, ou de quitter l'Église. Sur ce dernier point, voilà ce qu'on pourrait peut-être dire : si on rapporte leur nombre à celui des personnes qui vont à la messe, il n'y a pas moins de prêtres aujourd'hui, mais plus. En Allemagne, en tout cas, si l'on se réfère à l'année 1960, le nombre des prêtres a tout simplement doublé par rapport au nombre de catholiques qui pratiquent encore à l'heure actuelle. Il n'empêche que même les évêques recommandent actuellement de déployer « plus d'imagination et un peu plus de générosité » pour « ouvrir, à côté de la forme de base, celle du prêtre célibataire, la possibilité d'un service sacerdotal accompli par une personne mariée. »

Que les évêques y réfléchissent dans notre époque troublée, je peux bien le comprendre. Mais ensuite, il est difficile de dire à quoi pourrait ressembler cette coexistence de deux systèmes. Je crois que le célibat gagnera en signification, et surtout en vitalité, si des communautés de prêtres se forment. Il est important que les prêtres ne vivent pas isolés, qu'ils soient ensemble au sein de petites communautés, qu'ils se soutiennent les uns les autres, qu'ils découvrent ainsi la communauté qu'ils forment dans leur action au service du Christ et dans leur renoncement au profit du Royaume céleste — et que cette conscience leur soit redonnée régulièrement.
Le célibat est toujours, disons, une forme d'agression contre les idées naturelles de l'homme ; quelque chose qui n'est réalisable et crédible que si Dieu existe et si je m'engage ainsi en faveur du Royaume de Dieu. Dans cette mesure, le célibat est un signe d'une nature particulière. Le scandale qu'il déclenche tient précisément à ce qu'il montre : il y a des gens qui croient cela. Dans cette mesure, ce scandale a aussi son côté positif.

L'impossibilité de l'ordination des femmes dans l'Église catholique a été clairement tranchée par un « Non possumus » du magistère suprême. La Congrégation pour la Doctrine de la Foi l'a fixée sous l'égide de Paul VI dans le document
Inter insigniores de 1976, Jean-Paul II l'a confirmée dans la lettre apostolique Ordinatio Sacerdotalis de 1994. Il y déclare littéralement, « en vertu de ma mission de confirmer mes frères », à propos de « la constitution divine de l'Église », « que l'Église n 'a en aucune manière le pouvoir de conférer l'ordination sacerdotale à des femmes et que cette position doit être définitivement tenue par tous les fidèles de l'Église ».
Les critiques y voient une discrimination. Selon eux, si Jésus n'a pas donné de fonctions de prêtresses à des femmes, c'est uniquement parce que cela aurait été impensable il y a deux mille ans.


C'est une absurdité : à l'époque, le monde était rempli de prêtresses. Toutes les religions avaient les leurs, et il était plutôt étonnant qu'il n'y en ait pas dans la communauté de Jésus Christ, ce qui, cela dit, est dans la lignée de la foi d'Israël.
La formulation utilisée par Jean-Paul II est très importante : l'Église n'a « en aucune manière le pouvoir » d'ordonner des femmes. Nous ne disons pas : nous ne voulons pas, mais : nous ne pouvons pas. Le Seigneur a donné à l'Église une forme, avec les Douze Apôtres puis, à leur suite, les évêques et les presbytres, les prêtres. Ce n'est pas nous qui avons donné cette forme à l'Église : c'est Lui, et elle est constitutive. S'y conformer est un acte d'obéissance, une obéissance peut-être laborieuse dans la situation actuelle. Mais c'est précisément l'important : que l'Église montre que nous ne sommes pas un régime arbitraire.
Nous ne pouvons pas faire ce que nous voulons. Il y a au contraire une volonté du Seigneur à notre égard, à laquelle nous devons nous tenir, même si c'est laborieux et difficile dans cette culture et cette civilisation.
Par ailleurs, les femmes occupent tant de grandes fonctions significatives dans l'Église que l'on ne peut pas parler de discrimination. Ce serait le cas si la prêtrise était une sorte de pouvoir, mais en réalité elle doit être entièrement consacrée au service. Quand on étudie l'histoire de l'Église, le rôle des femmes, de Marie à Mère Teresa en passant par Monique, est tellement éminent qu'à maints égards, les femmes ont plus marqué l'image de l'Église que les hommes. Pensons seulement aux grandes célébrations catholiques comme la Fête-Dieu ou le dimanche de la Miséricorde, qui sont toutes associées à des femmes. Il y a aussi à Rome, par exemple, une église où l'on ne voit aucun homme, pas un seul, sur aucune des peintures d'autel.

L'homosexualité pratiquée passe aujourd'hui en Occident pour une forme de vie largement reconnue. Les modernes estiment même que son acceptation est un critère du degré de progrès d'une société. Dans le Catéchisme de l'Église catholique, dont vous avez assumé la responsabilité en tant que préfet de la Congrégation pour la doctrine de la foi, on peut lire : « Un nombre non négligeable d'hommes et de femmes présente des tendances homosexuelles foncières. [...] Ils doivent être accueillis avec respect, compassion et délicatesse. On évitera à leur égard toute marque de discrimination injuste. Ces personnes sont appelées à réaliser la volonté de Dieu dans leur vie [...j1. »
Mais dans le même catéchisme, on peut aussi lire : « S'appuyant sur la Sainte Écriture, qui les présente comme des dépravations graves, la Tradition a toujours déclaré que les actes d'homosexualité sont intrinsèquement désordonnés 2. » N'y a-t-il pas dans cette phrase une certaine contradiction avec le respect pour les homosexuels exprimé dans celle que j'ai d'abord citée ?


Non. Le premier point, c'est qu'il s'agit de personnes humaines avec leurs problèmes et leurs joies, qu'en tant qu'êtres humains ils méritent le respect, même s'ils portent cette tendance en eux, et qu'ils ne doivent pas être rejetés à cause de cela. Le respect de l'être humain est tout à fait fondamental et décisif.
Mais dans le même temps, la signification interne de la sexualité n'est pas la même. On pourrait dire, si l'on veut s'exprimer ainsi, que l'évolution a produit la sexualité pour permettre la reproduction de l'espèce. Cela vaut aussi du point de vue théologique. Le sens de la sexualité est de guider l'homme et la femme l'un vers l'autre et de donner ainsi à l'humanité une descendance, des enfants, un avenir. C'est sa détermination interne, sa nature. Toute autre représentation s'oppose au sens interne de la sexualité. C'est à cela que nous devons nous tenir, même si ça n'est pas dans l'air du temps.
II s'agit de la vérité intérieure de ce que signifie la sexualité dans la construction de l'être humain. Si quelqu'un a des tendances homosexuelles profondes — on ignore à ce jour si elles sont vraiment innées ou si elles apparaissent dans la petite enfance —, en tout cas, si ces tendances tiennent cette personne en leur pouvoir, c'est pour elle une grande épreuve, à l'instar des autres épreuves auxquelles un être humain peut être confronté. Mais cela ne signifie pas que l'homosexualité soit juste pour autant. Elle reste quelque chose qui s'oppose à l'essence même de ce que Dieu a voulu à l'origine.

1. §2358. (N.d.T.)
2. §2357. (N.d.T.)


Ce n'est pas un secret: il y a aussi des homosexuels parmi les prêtres et les moines. Tout récemment, à Rome, un scandale autour de passions homosexuelles entre des prêtres a provoqué un grand émoi.

L'homosexualité n'est pas conciliable avec la vocation de prêtre. Car dans ce cas, le célibat, comme renoncement, n'a pas de sens non plus. On courrait un grand risque si le célibat devenait en quelque sorte un prétexte pour faire entrer dans la prêtrise des gens qui ne peuvent de toute façon pas se marier, parce qu'au bout du compte leur situation à l'égard de l'homme et de la femme est d'une certaine manière transformée, perturbée, et qu'en tout cas elle ne se situe pas dans ce courant de la création dont nous avons parlé.
Il y a quelques années, la Congrégation pour l'éducation catholique a publié un décret affirmant que les candidats homosexuels ne peuvent pas devenir prêtres parce que leur orientation sexuelle les éloigne du véritable rôle de père, du cœur même de la prêtrise. La sélection des candidats à la prêtrise doit donc être très attentive. Il faut y apporter la plus grande attention pour éviter que s'instaure une confusion de ce type et qu'au bout du compte le célibat des prêtres soit pour ainsi dire assimilé à la tendance à l'homosexualité.

Il ne fait pourtant aucun doute que dans les monastères, parmi les religieux, il existe une homosexualité qui n'est peut-être pas vécue et donc justement pas pratiquée.

Cela aussi fait partie des difficultés de l'Église. Et les personnes concernées doivent au moins essayer de ne pas céder à cette tendance activement afin de rester fidèles à la mission inhérente à leur ministère.

L'Église catholique se considère comme le lieu de la révélation unique de Dieu. En elle s'exprime le message de Dieu, qui élève l'homme à sa plus haute dignité, honte et beauté. Mais voilà : aujourd'hui, notamment compte tenu du nombre de ceux qui entrent en quelque sorte en concurrence sur ce terrain, il est de plus en plus difficile de faire passer cette idée. Vous-même, à Lisbonne, vous avez parlé, lors d'une rencontre avec des artistes, dans le cadre du « Dialogue avec le monde », d'une « coexistence » des vérités.

Dire que le Christ est le fils de Dieu et qu'en lui s'exprime toute l'actualité de la vérité sur Dieu, c'est une chose. Que des vérités de natures diverses soient aussi présentes dans d'autres religions, que celles-ci constituent en quelque sorte aussi un mouvement intérieur vers lui, c'est une autre affaire. Dire que Dieu est présent dans le Christ et qu'ainsi, le vrai Dieu nous apparaît et nous parle en personne, n'exclut pas qu'il y ait aussi des vérités dans les autres religions — mais justement, des vérités qui renvoient en quelque sorte à la vérité. Dans ce sens, le dialogue dans lequel cette référence doit devenir apparente est une conséquence intérieure de la situation de l'humanité.
 

Sources : www.vatican.va 2010-  E.S.M.
Ce document est destiné à l'information; il ne constitue pas un document officiel
Eucharistie sacrement de la miséricorde - (E.S.M.) 18.10.2014

 

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