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En marge su Synode sur la Famille, propos de Benoît XVI
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Le 18 octobre 2014 -
(E.S.M.)
- Ce chapitre, exposé par le pape Benoît XVI en 2010, apporte une
réponse extrêmement lumineuse et compréhensible aux multiples thèmes
du Synode sur la Famille. Pourquoi la presse internationale se
focalise-t-elle sur deux ou trois sujets médiatiquement rentable ?
Vrai mouton de panurge sans aucune expérience de la vie chrétienne.
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Benoît XVI et une famille, toutes générations
confondues
Extraits de la troisième partie "OÙ ALLONS-NOUS?" Entretient de Benoît XVI
avec Peter Seewald. [à suivre... 3) Comment avance la
rénovation ?]
1)
Le pape, l'Église et les signes des temps - 16.10.2014
2) LE
PRETENDU BLOCAGE DES REFORMES
Célibat, ordination des femmes, homosexualité :
depuis des décennies, cet ensemble de questions, toujours les mêmes,
domine les débats dans les médias. On dit que l'Église ne pourra de nouveau
séduire que le jour où l'on aura apporté une réponse positive à ces
problèmes. Ce qui est remarquable, c'est qu'en Allemagne, l'Église
protestante, qui n'impose pas le célibat et autorise les femmes à être
prêtre, perd plus de fidèles que les catholiques. Mais ce qui est vrai,
aussi, c'est que ces positions compliquent l'annonce. Passons rapidement
quelques points en revue.
Les catholiques qui se remarient après un divorce ne peuvent recevoir la
communion. Vous avez estimé un jour qu'il fallait « mener une réflexion
plus intense » sur cette règle.
Bien sûr, il faut le faire. Il y a d'un côté la certitude que
le Seigneur nous dit : le mariage noué dans la foi ne
peut pas être dénoué. Cette parole, nous ne
pouvons pas la manipuler. Nous devons la conserver comme telle —
même si elle s'oppose aux formes de vie aujourd'hui dominantes. Il y a eu
des époques où l'élément chrétien avait une telle actualité que
l'indissolubilité du mariage était la norme ; mais elle ne l'est pas dans de
nombreuses civilisations. Des évêques de pays du Tiers-monde ne cessent de
me dire : « Le sacrement du mariage est le plus difficile de tous. » Ou
encore : « Chez nous, nous en sommes encore loin. »
Harmoniser ce sacrement avec les modes traditionnels de la vie en communauté
est un processus qui met en jeu toute l'existence, et une lutte dont l'issue
ne peut pas être obtenue par la force. Dans cette mesure, ce que
nous vivons
aujourd'hui dans une société occidentale en décomposition progressive n'est
pas le seul point de crise en la matière. Mais abandonner pour autant le
mariage monogame ou le combat pour cette forme de vie serait aller à
l'encontre de l'Évangile.
Le Créateur a fait les humains hommes et femmes,
dit Jésus, et ce que Dieu a noué, l'homme ne doit pas le défaire. Mais les
premiers disciples rechignaient déjà à propos de ce commandement.
Oui. Ce qu'on peut faire, c'est, d'une part, examiner plus attentivement la
question de la validité des mariages. Jusqu'ici, le droit canonique
supposait qu'une personne qui se mariait le faisait en connaissance de
cause, en sachant ce qu'est le mariage. Quand cette connaissance est
effective, le mariage est valide et indissoluble. Dans
la confusion actuelle des opinions, dans ce contexte totalement inédit, ce
que l'on « sait », c'est plutôt qu'il est normal de rompre le
mariage. On doit donc se demander comment on peut en reconnaître
encore la validité et dans quels cas des guérisons sont possibles.
Cela restera toujours une lutte. Mais pour autant, cesser de brandir la
norme et baisser les bras n'élèverait pas le niveau moral de la société.
Garder comme critère ce qui est difficile, ce à quoi les hommes peuvent
toujours se mesurer de nouveau, voilà une mission qu'il faut remplir si l'on
veut éviter de nouvelles chutes.
Cela provoque une certaine tension intérieure. La direction spirituelle doit
alors chercher comment elle peut rester proche des individus et les aider, y
compris dans leur situation, disons, irrégulière, à croire au Sauveur, à
croire en Sa bonté, parce qu'il est toujours là pour eux, même s'ils ne
peuvent recevoir la communion. Et à rester dans l'Église, même si leur
situation n'est pas conforme au regard du droit canonique. Elle doit aider à
reconnaître ceci : je ne suis certes pas à la hauteur de ce que je devrais
être en tant que chrétien, mais je ne cesse pas d'être un chrétien, d'être
aimé par le Christ, et je reste d'autant plus dans l'Église que je suis
porté par Lui.
En 1968, Paul VI a fait de la contraception le
sujet de sa fameuse encyclique
Humanae
Vitae. Il soulignait à l'époque qu'une
intervention de l'homme dans l'ordre naturel aurait des conséquences
fatidiques. La vie était trop grande, disait-il, elle était trop sacrée pour
que nous puissions y semer notre désordre. Comme s'il avait voulu dire : si
nous ne respectons pas la vie des enfants, nous nous perdrons aussi,
nous-mêmes, notre société, notre monde.
On n'était peut-être pas encore en état de comprendre cette vision à
l'époque. Aujourd'hui, non seulement nous découvrons les effets immensément
nocifs de la pilule contraceptive sur la santé et l'environnement, mais nous
voyons aussi nos systèmes sociaux se briser parce que nous sommes devenus
une société sans enfants et qui perd ses fondements. Et pourtant l'Église
catholique ne parvient pratiquement plus à faire comprendre son éthique
sexuelle. Un top-modèle brésilien estime par exemple qu'aujourd'hui, presque
aucune femme n'arrive plus vierge au mariage. Un évêque coadjuteur émérite
critique le fait qu'aux questions liées à la sexualité avant le mariage, on
apporte des réponses telles « qu'elles sont pratiquement invivables pour les
gens, qui du coup les vivent sans doute effectivement d'une autre manière ».
C'est un vaste problème. Nous ne pouvons pas entrer ici dans toute sa
diversité et tous ses détails. Dans ce domaine, il est vrai, beaucoup doit
être repensé et dit d'une autre manière. Mais d'un autre côté, face à ce
qu'affirmé ce top-modèle et ce que pensent aussi beaucoup d'autres
personnes, je voudrais affirmer que les statistiques ne peuvent pas être la
norme de la morale. Il est déjà suffisamment grave que les enquêtes
d'opinion deviennent la norme des décisions politiques, et qu'on regarde
toujours autour de soi pour savoir où trouver le plus de partisans au lieu
de poser la question : « Qu'est-ce qui est juste ? » Les résultats des
sondages sur nos attitudes et notre manière de vivre ne constituent donc pas
en soi la norme du vrai et du juste.
Sous l'angle prophétique, Paul VI a eu raison. Il était convaincu que la
société se prive elle-même de ses grands espoirs en tuant des êtres humains
par avortement. Combien d'enfants tue-t-on qui auraient pu devenir un jour
des génies, qui auraient pu apporter du neuf à l'humanité, nous offrir un
nouveau Mozart, nous apporter de nouvelles découvertes dans le domaine
technique ? Il faut imaginer, pour une fois, quelle capacité d'humanité on
détruit ici, et sans parler du fait que les enfants à naître sont des
personnes humaines dont nous devons respecter la dignité et le droit à la
vie.
Quant à la pilule contraceptive, c'est encore un
autre problème.
Oui. Ce que voulait dire Paul VI, et qui est toujours exact comme vision
générale c'est : en instaurant une séparation radicale entre sexualité et
fécondité, ce qui est fait en utilisant la pilule, alors la sexualité
devient arbitraire. Et dans ce cas, tous les types de sexualité ont la même
valeur. On a pu croire alors que nous pouvions concevoir rationnellement des
enfants, et qu'il ne s'agissait pas simplement d'un don de la nature.
Conviction qui est alors très rapidement suivie par l'idée que
l'homosexualité a la même valeur que l'hétérosexualité.
Les perspectives dessinées dans
Humanae
Vitae demeurent justes. Mais trouver des chemins permettant
de les vivre aujourd'hui est une autre affaire. Je crois qu'il y aura
toujours des noyaux de personnes qui s'en laisseront convaincre et combler,
et qui entraîneront l'adhésion d'autres personnes dans leur sillage. Nous
sommes des pécheurs. Et le fait que les modes de vie dominants ne suivent
pas cette morale ne doit pas nous donner l'illusion d'une instance
d'autorité supérieure à la vérité. Nous devons tenter de faire autant de
bonnes choses que possible pour nous soutenir et nous supporter
mutuellement. Exprimer tout cela aussi sur le plan pastoral, théologique et
intellectuel, dans le contexte de la recherche actuelle sur la sexualité et
l'anthropologie, de telle manière que cela soit compréhensible :
voilà une grande mission à laquelle on travaille et à
laquelle il faut encore travailler plus et mieux.
Ces idées ont au moins été défendues par l'ancienne
star de Hollywood et sex-symbol qu'est Raquel Welch. La comédienne
américaine dit aujourd'hui que l'introduction de la pilule contraceptive, il
y a cinquante ans, a débouché sur une pratique sexuelle sans responsabilité,
qui affaiblit le couple et la famille pour aboutir à des « situation
chaotiques ».
L'Église catholique refuse-t-elle toute régulation des naissances ?
Non. On sait bien qu'elle approuve la régulation naturelle des naissances,
qui n'est pas seulement une méthode, mais un chemin. Car elle suppose que
l'on ait du temps les uns pour les autres. Que l'on vive dans une relation
durable. Et c'est quelque chose de fondamentalement différent si, sans avoir
de relation intime avec une autre personne, je prends la pilule afin de
m'adonner rapidement à la première relation venue.
Le fait que seuls les catholiques sont autorisés à participer à
l'eucharistie est ressenti comme une exclusion et même, parfois, comme une
discrimination. On ne peut pas parler, dit-on, d'une unité des chrétiens si
l'on n'est même pas disposé à célébrer ensemble, devant l'autel, le legs que
nous a laissé Jésus. Que dit le pape à ce propos ?
L'Église catholique n'est pas seule dans ce cas. Toute l'orthodoxie mondiale
enseigne que seul celui qui appartient entièrement à l'Église, dans la foi,
peut recevoir l'eucharistie. Que ce soit dans le Nouveau Testament ou chez
les Pères apostoliques, il est parfaitement clair que l'Eucharistie est
l'acte le plus intime de l'Église : la vie dans le corps du Christ au sein
de la communauté unie. C'est la raison pour laquelle l'eucharistie n'est pas
un quelconque rite social où l'on se rencontre aimablement,
mais
l'expression de l'Être au cœur de l'Église. Elle ne peut donc pas être
exonérée de cette condition d'appartenance, tout simplement parce qu'elle
est elle-même l'acte d'appartenance lui-même.
On rend toujours le célibat responsable de tout,
qu'il s'agisse des abus sexuels, du manque de prêtres, ou de quitter
l'Église. Sur ce dernier point, voilà ce qu'on pourrait peut-être dire : si
on rapporte leur nombre à celui des personnes qui vont à la messe, il n'y a
pas moins de prêtres aujourd'hui, mais plus. En Allemagne, en tout cas, si
l'on se réfère à l'année 1960, le nombre des prêtres a tout simplement
doublé par rapport au nombre de catholiques qui pratiquent encore à l'heure
actuelle. Il n'empêche que même les évêques recommandent actuellement de
déployer « plus d'imagination et un peu plus de générosité » pour « ouvrir,
à côté de la forme de base, celle du prêtre célibataire, la possibilité d'un
service sacerdotal accompli par une personne mariée. »
Que les évêques y réfléchissent dans notre époque troublée, je peux bien le
comprendre. Mais ensuite, il est difficile de dire à quoi pourrait
ressembler cette coexistence de deux systèmes. Je crois que le célibat
gagnera en signification, et surtout en vitalité, si des communautés de
prêtres se forment. Il est important que les prêtres ne vivent pas isolés,
qu'ils soient ensemble au sein de petites communautés, qu'ils se soutiennent
les uns les autres, qu'ils découvrent ainsi la communauté qu'ils forment
dans leur action au service du Christ et dans leur renoncement au profit du
Royaume céleste — et que cette conscience leur soit redonnée régulièrement.
Le célibat est toujours, disons, une forme d'agression contre les idées
naturelles de l'homme ; quelque chose qui n'est réalisable et crédible que
si Dieu existe et si je m'engage ainsi en faveur du Royaume de Dieu. Dans
cette mesure, le célibat est un signe d'une nature particulière. Le scandale
qu'il déclenche tient précisément à ce qu'il montre : il y a des gens qui
croient cela. Dans cette mesure, ce scandale a aussi son côté positif.
L'impossibilité de l'ordination des femmes dans l'Église catholique a été
clairement tranchée par un « Non possumus » du magistère suprême. La
Congrégation pour la Doctrine de la Foi l'a fixée sous l'égide de Paul VI
dans le document
Inter insigniores
de 1976, Jean-Paul II l'a confirmée dans
la lettre apostolique
Ordinatio Sacerdotalis
de 1994. Il y déclare
littéralement, « en vertu de ma mission de confirmer mes frères », à propos
de « la constitution divine de l'Église », « que l'Église n 'a en aucune
manière le pouvoir de conférer l'ordination sacerdotale à des femmes et que
cette position doit être définitivement tenue par tous les fidèles de
l'Église ».
Les critiques y voient une discrimination. Selon eux, si Jésus n'a pas donné
de fonctions de prêtresses à des femmes, c'est uniquement parce que cela
aurait été impensable il y a deux mille ans.
C'est une absurdité : à l'époque, le monde était rempli de prêtresses.
Toutes les religions avaient les leurs, et il était plutôt étonnant qu'il
n'y en ait pas dans la communauté de Jésus Christ, ce qui, cela dit, est
dans la lignée de la foi d'Israël.
La formulation utilisée par Jean-Paul II est très importante : l'Église n'a
« en aucune manière le pouvoir » d'ordonner des femmes. Nous ne disons pas :
nous ne voulons pas, mais : nous ne pouvons pas. Le Seigneur a donné à
l'Église une forme, avec les Douze Apôtres puis, à leur suite, les évêques
et les presbytres, les prêtres. Ce n'est pas nous qui avons donné cette
forme à l'Église : c'est Lui, et elle est constitutive. S'y conformer est un
acte d'obéissance, une obéissance peut-être laborieuse dans la situation
actuelle. Mais c'est précisément l'important : que l'Église montre que nous
ne sommes pas un régime arbitraire.
Nous ne pouvons pas faire ce que nous voulons. Il y a au contraire une
volonté du Seigneur à notre égard, à laquelle nous devons nous tenir, même
si c'est laborieux et difficile dans cette culture et cette civilisation.
Par ailleurs, les femmes occupent tant de grandes fonctions significatives
dans l'Église que l'on ne peut pas parler de discrimination. Ce serait le
cas si la prêtrise était une sorte de pouvoir, mais en réalité elle doit
être entièrement consacrée au service. Quand on étudie l'histoire de
l'Église, le rôle des femmes, de Marie à Mère Teresa en passant par Monique,
est tellement éminent qu'à maints égards, les femmes ont plus marqué l'image
de l'Église que les hommes. Pensons seulement aux grandes célébrations
catholiques comme la Fête-Dieu ou le dimanche de la Miséricorde, qui sont
toutes associées à des femmes. Il y a aussi à Rome, par exemple, une église
où l'on ne voit aucun homme, pas un seul, sur aucune des peintures d'autel.
L'homosexualité pratiquée passe aujourd'hui en
Occident pour une forme de vie largement reconnue. Les modernes estiment
même que son acceptation est un critère du degré de progrès d'une société.
Dans le Catéchisme de l'Église catholique, dont vous avez assumé la
responsabilité en tant que préfet de la Congrégation pour la doctrine de la
foi, on peut lire : « Un nombre non négligeable d'hommes et de femmes
présente des tendances homosexuelles foncières. [...] Ils doivent être
accueillis avec respect, compassion et délicatesse. On évitera à leur égard
toute marque de discrimination injuste. Ces personnes sont appelées à
réaliser la volonté de Dieu dans leur vie [...j1. »
Mais dans le même catéchisme, on peut aussi lire : « S'appuyant sur la
Sainte Écriture, qui les présente comme des dépravations graves, la
Tradition a toujours déclaré que les actes d'homosexualité sont
intrinsèquement désordonnés 2. » N'y a-t-il pas
dans cette phrase une
certaine contradiction avec le respect pour les homosexuels exprimé dans
celle que j'ai d'abord citée ?
Non. Le premier point, c'est qu'il s'agit de personnes humaines avec leurs
problèmes et leurs joies, qu'en tant qu'êtres humains ils méritent le
respect, même s'ils portent cette tendance en eux, et qu'ils ne doivent pas
être rejetés à cause de cela. Le respect de l'être humain est tout à fait
fondamental et décisif.
Mais dans le même temps, la signification interne de la sexualité n'est pas
la même. On pourrait dire, si l'on veut s'exprimer ainsi, que l'évolution a
produit la sexualité pour permettre la reproduction de l'espèce. Cela vaut
aussi du point de vue théologique. Le sens de la sexualité est de guider
l'homme et la femme l'un vers l'autre et de donner ainsi à l'humanité une
descendance, des enfants, un avenir. C'est sa détermination interne, sa
nature. Toute autre représentation s'oppose au sens interne de la sexualité.
C'est à cela que nous devons nous tenir, même si ça n'est pas dans l'air du
temps.
II s'agit de la vérité intérieure de ce que signifie la sexualité dans la
construction de l'être humain. Si quelqu'un a des tendances homosexuelles
profondes — on ignore à ce jour si elles sont vraiment innées ou si elles
apparaissent dans la petite enfance —, en tout cas, si ces tendances
tiennent cette personne en leur pouvoir, c'est pour elle une grande épreuve,
à l'instar des autres épreuves auxquelles un être humain peut être
confronté. Mais cela ne signifie pas que l'homosexualité soit juste pour
autant. Elle reste quelque chose qui s'oppose à l'essence même de ce que
Dieu a voulu à l'origine.
1. §2358. (N.d.T.)
2. §2357. (N.d.T.)
Ce n'est pas un secret: il y a aussi des
homosexuels parmi les prêtres et les moines. Tout récemment, à Rome, un
scandale autour de passions homosexuelles entre des prêtres a provoqué un
grand émoi.
L'homosexualité n'est pas conciliable avec la vocation de prêtre. Car dans
ce cas, le célibat, comme renoncement, n'a pas de sens non plus. On courrait
un grand risque si le célibat devenait en quelque sorte un prétexte pour
faire entrer dans la prêtrise des gens qui ne peuvent de toute façon pas se
marier, parce qu'au bout du compte leur situation à l'égard de l'homme et de
la femme est d'une certaine manière transformée, perturbée, et qu'en tout
cas elle ne se situe pas dans ce courant de la création dont nous avons
parlé.
Il y a quelques années, la Congrégation pour l'éducation catholique a publié
un décret affirmant que les candidats homosexuels ne peuvent pas devenir
prêtres parce que leur orientation sexuelle les éloigne du véritable rôle de
père, du cœur même de la prêtrise. La sélection des candidats à la prêtrise
doit donc être très attentive. Il faut y apporter la plus grande attention
pour éviter que s'instaure une confusion de ce type et qu'au bout du compte
le célibat des prêtres soit pour ainsi dire assimilé à la tendance à
l'homosexualité.
Il ne fait pourtant aucun doute que dans les
monastères, parmi les religieux, il existe une homosexualité qui n'est
peut-être pas vécue et donc justement pas pratiquée.
Cela aussi fait partie des difficultés de l'Église. Et les personnes
concernées doivent au moins essayer de ne pas céder à cette tendance
activement afin de rester fidèles à la mission inhérente à leur ministère.
L'Église catholique se considère comme le lieu de
la révélation unique de Dieu. En elle s'exprime le message de Dieu, qui
élève l'homme à sa plus haute dignité, honte et beauté. Mais voilà :
aujourd'hui, notamment compte tenu du nombre de ceux qui entrent en quelque
sorte en concurrence sur ce terrain, il est de plus en plus difficile de
faire passer cette idée. Vous-même, à Lisbonne, vous avez parlé, lors d'une
rencontre avec des artistes, dans le cadre du « Dialogue avec le monde »,
d'une « coexistence » des vérités.
Dire que le Christ est le fils de Dieu et qu'en lui s'exprime toute
l'actualité de la vérité sur Dieu, c'est une chose. Que des vérités de
natures diverses soient aussi présentes dans d'autres religions, que
celles-ci constituent en quelque sorte aussi un mouvement intérieur vers
lui, c'est une autre affaire. Dire que Dieu est présent dans le Christ et
qu'ainsi, le vrai Dieu nous apparaît et nous parle en personne, n'exclut pas
qu'il y ait aussi des vérités dans les autres religions — mais justement,
des vérités qui renvoient en quelque sorte à la vérité. Dans ce sens, le
dialogue dans lequel cette référence doit devenir apparente est une
conséquence intérieure de la situation de l'humanité.
Sources : www.vatican.va
2010-
E.S.M.
Ce document est destiné à l'information; il ne
constitue pas un document officiel
Eucharistie sacrement de la miséricorde -
(E.S.M.) 18.10.2014
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