Benoît XVI à Sydney : "confiance pour
l’avenir de l’Eglise et de notre monde" |
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Sydney, le 18 juillet 2008 -
(E.S.M.)
- Le Pape Benoît XVI à Sydney « Les Journées Mondiales de la
Jeunesse me remplissent de confiance pour l’avenir de l’Eglise et pour
l’avenir de notre monde ».
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Le Pape Benoît XVI à Sydney : "confiance pour l’avenir de l’Eglise et de
notre monde"
Le Pape Benoît XVI à Sydney « Les Journées Mondiales de la Jeunesse me
remplissent de confiance pour l’avenir de l’Eglise et pour l’avenir de notre
monde »
La
cérémonie de bienvenue au Pape Benoît XVI a eu lieu le jeudi 17 dans la
matinée au Palais du Gouvernement de Sydney, en présence des Autorités
civiles et religieuses australiennes. Arrivé dimanche dernier en Australie,
le Saint-Père a passé quelques jours de repos ; il a remercié pour
l’hospitalité et pour l’accueil, et a rappelé le but de sa visite à la
Nation, les 23e Journées Mondiales de la Jeunesse.
« Certains pourraient se demander ce qui pousse des milliers de jeunes à
entreprendre un voyage qui, pour beaucoup d’entre eux, est long et fatigant,
afin de participer à un événement de ce genre. Depuis les Premières Journées
Mondiales de la Jeunesse, en 1986, il a été évident qu’un grand nombre de
jeunes appréciait l’occasion de se retrouver ensemble pour approfondir leur
propre foi dans la Christ, et partager les uns les autres une expérience
heureuse de communion en son Eglise. Ils ont besoin d’écouter la Parole de
Dieu, et d’apprendre plus de choses sur leur foi chrétienne. Ils sont
désireux de prendre part à un grand événement qui met en évidence les grands
idéaux qui les inspirent, et ils retournent chez eux remplis d’espérance,
renouvelés dans leur décision de construire un monde meilleur. Pour moi,
c’est une joie d’être avec eux, de prier avec eux, et de célébrer
l’Eucharistie avec eux. Les Journées Mondiales de la Jeunesse me remplissent
de confiance pour l’avenir de l’Eglise et pour l’avenir de notre monde ».
Retraçant l’histoire du Continent, le Saint-Père a déclaré : « L’Eglise en
Australie, outre le fait qu’elle est la plus jeune parmi les Eglises des
différents Continents, est aussi une des plus cosmopolites ». Le premier
établissement européen, vers la fin du XVIII° siècle, témoigne que le Pays a
accueilli les émigrés venus d’Europe et de toutes les parties du monde. «
Pendant des milliers d’années, déjà avant l’arrivée des colons occidentaux,
les seuls habitants de ce sol étaient toutefois des personnes originaires du
Pays, des Aborigènes et des Insulaires du Détroit de Torres ». Le Saint-Père
a cité alors « la décision courageuse du Gouvernement australien de
reconnaître les injustices commises dans le passé à l’égard des peuples
indigènes », grâce à laquelle on fait de grands pas en avant pour « parvenir
à une réconciliation fondée sur le respect réciproque ». L’engagement à
combler le fossé entre les Australiens indigènes et non indigènes, dans tous
les domaines, et cet exemple de réconciliation, présentent un signe
d’espérance « dans tout le monde, pour ces peuples qui désirent ardemment
voir reconnus leurs droits, et reconnue et promue leur contribution à la
société ».
Après avoir rappelé la contribution apportée par les catholiques arrivés sur
cette terre pour la construction de la Nation, et particulièrement dans le
domaine de l’éducation et de la santé, le Pape Benoît XVI a cité la première
Bienheureuse australienne, sœur Mary MacKillop : Sa persévérance face aux
adversités, ses interventions pour défendre tous ceux qui étaient traités
injustement, et l’exemple concret de sainteté, sont devenus une source
d’inspiration pour tous les Australiens ». La communauté catholique continue
aujourd’hui encore, dans un contexte plus sécularisé, à apporter sa
contribution importante à la vie nationale, par l’éducation et la santé, «
mais spécialement en indiquant la dimension spirituelle des questions qui
sont le plus en évidence dans le débat contemporain ».
Des milliers de jeunes sont venus en Australie ces jours derniers : aussi
est-ce un devoir de réfléchir sur quelle sorte de monde nous remettons aux
futures générations, a déclaré le Saint-Père : « Les merveilles de la
création de Dieu nous rappellent la nécessité de protéger le milieu, et
d’exercer une administration responsable des biens de la terre… De la même
manière, pour ce qui concerne le milieu humain, ce Pays a soutenu
généreusement les opérations internationales pour le maintien de la paix, en
contribuant à la résolution de conflits dans le Pacifique, dans le Sud-est
Asiatique et ailleurs. En raison des nombreuses traditions religieuses
représentées en Australie, c’est un terrain particulièrement fertile pour le
dialogue œcuménique ou interreligieux ».
Enfin, le Saint-Père est revenu sur la raison principale de sa visite : « Je
suis ici pour rencontrer les jeunes, d’Australie et de toutes les parties du
monde, et pour prier pour une nouvelle effusion du Saint-Esprit sur tous
ceux qui prendront part à nos cérémonies… Je prie pour que le Saint-Esprit
apporte un renouveau spirituel à ce Pays, au Peuple australien, à l’Eglise
en Océanie, et, en vérité, jusqu’aux extrémités de la terre. Les jeunes
aujourd’hui se trouvent face à une variété déconcertante de choix de vie, en
sorte que pour eux, il est parfois ardu de savoir comment orienter au mieux
leur idéal et leur énergie. C’est l’Esprit qui donne la sagesse pour
discerner le chemin jute, et l'encourage pour le parcourir ».
Après la cérémonie de bienvenue, le Saint-Père s’est rendu à la "Mary
MacKillop Memorial Chapel" de Sydney où se trouve la tombe de la première
Bienheureuse australienne Mary MacKillop, co-fondatrice des Sœurs de Saint
Joseph ; il s’y est recueilli en prière, et a été accueilli par une centaine
de Religieuses de la Congrégation. Puis il a rendu une visite de courtoisie
au Gouverneur Général de l’Australie et Représentant de la Reine Elizabeth
II, le Général Michael Jeffery, à la Drawing Room de l’Admiralty House de
Sydney, où il a eu un bref entretien avec le Premier Ministre, M. Kevin Rudd.
Le jeudi 17 dans l’après-midi, le Pape Benoît XVI est arrivé au Môle de Rose
Bay, où il a été accueilli par des danses et des chants traditionnels, par
les Chefs les plus anciens de la Population Aborigène d’Australie. Puis le
Saint-Père s’est embarqué sur le bateau "Sydney 2000" pour se rendre au Môle
de Barangaroo, pour la fête d’accueil des jeunes. Là, un groupe de jeunes
aborigènes australiens et de jeunes de la région du Pacifique, ont entonné
des chants indigènes et le « Tu es Petrus ». Après le salut de l’Archevêque
de Sydney le Cardinal George Pell, et du Président de la Conférence
Episcopale d’Australie, S. Exc. Mgr Philip Edward Wilson, le Saint-Père a
prononcé son premier
Discours destiné aux jeunes.
« Quel que soit le Pays d’où nous provenons, a déclaré le Saint-Père,
finalement, nous sommes ici, à Sydney ! Et, ensemble, nous sommes présents
dans ce monde qui est le nôtre comme Famille de Dieu, comme Disciples du
Christ, confirmés par son Esprit pour être des témoins de son Amour et de sa
Vérité à la face de tous ». Le Saint-Père a remercié les Anciens des
Aborigènes pour leur bienvenue et a déclaré qu’il était « profondément ému
», en connaissant les souffrances et les injustices perpétrées sur cette
terre, « mais conscient aussi de l’amélioration et de l’espérance à présent
en cours ».
Devant moi, je vois une image vibrante de l’Eglise Universelle. La variété
des Nations et des cultures dont vous provenez, démontre que, véritablement,
la Bonne Nouvelle du Christ est pour tous et pour chacun ; elle a atteint
les extrémités de la terre. Et toutefois, je sais aussi qu’un bon nombre
d’entre vous est toujours à la recherche d’une patrie spirituelle. Plusieurs
parmi vous, qui sont absolument les bienvenus parmi nous, ne sont pas
catholiques ni chrétiens. D’autres, parmi vous, peut-être, se trouvent à la
limite de la vie de la paroisse et de l’Eglise. Je désire vous offrir à tous
mon encouragement : approchez-vous de l’embrassement affectueux du Christ ;
reconnaissez l’Eglise comme étant votre maison. Personne n’est obligé de
rester à l’extérieur, parce que, depuis le jour de la Pentecôte, l’Eglise
est Une et Universelle ». Le Saint-Père a exprimé une pensée particulière
pour les malades, pour les handicapés mentaux, pour les jeunes en prison,
pour tous ceux qui peinent en marge de nos sociétés, et à ce qui, pour une
raison ou pour une autre, se sentent rejetés par l’Eglise. « A eux tous, je
dis : Jésus est proche de toi ! Fais l’expérience de son accolade qui
guérit, de sa compassion, de sa miséricorde ! ».
Puis, le Saint-Père a rappelé l’événement de la Pentecôte, comme il est
raconté dans les Actes des Apôtres : « En ce moment extraordinaire, qui
marqua la naissance de l’Eglise, la confusion et la peur qui avaient saisi
les disciples du Christ, se transformèrent en une conviction vigoureuse et
en une conscience d’un but. Ils se sentent poussés à parler de leur
rencontre avec Jésus Ressuscité, qu’ils appelaient désormais le Seigneur, de
manière affectueuse… Depuis ce moment, des hommes et des femmes sont allés à
l’extérieur pour raconter ce même événement, en témoignant de l’Amour du
Christ et de sa Vérité, et en contribuant à la Mission de l’Eglise ».
Le Saint-Père a invité alors à penser à ces pionniers – prêtres, religieuses
et frères – qui arrivèrent en Australie, venus de toutes les parties du
monde : « La plus grande partie d’entre eux étaient des jeunes, et même des
jeunes de moins de vingt ans. Leur vie fut un témoignage chrétien privé de
tout intérêt égoïste. Ils devinrent des bâtisseurs humbles mais tenaces
d’une très grande partie de l’héritage social et spirituel qui apporte
aujourd’hui encore la bonté, la compassion, et un but à ces Nations. Et ils
furent capables d’inspirer une autre génération ». Le Saint-Père cita à ce
sujet, la Bienheureuse Mary MacKillop et le Bienheureux Peter To Rot, en
invitant les jeunes à regarder eux aussi à leurs grands-parents et à leurs
parents, « les premiers maîtres dans la foi ».
Durant le vol qui le conduisait en Australie, le Saint-Père a déclaré qu’il
avait apprécié de manière particulière la « magnifique « vue de notre
planète : « Le miroitement de la Méditerranée, la magnificence du désert
nord-africain, la forêt luxuriante de l’Asie, la vaste étendue de l’Océan
Pacifique, l’horizon sur lequel se lève et se couche le soleil, la splendeur
majestueuse de la beauté naturelle de l’Australie. Plongés dans une telle
beauté, comment pourrait-on ne pas faire écho aux paroles du Psalmiste pour
louer le Créateur : ‘Qu’il est grand ton Nom su toute la terre’
(Psaume 8, 2) ? Mais il y a plus encore, quelque
chose qu’il est difficile de percevoir du haut des cieux : des hommes et des
femmes, créés rien de moins que à l’image de Dieu et à sa ressemblance. Au
cœur de la merveille de la créations, nous sommes, vous et moi, la famille
humaine ».
Le Pape Benoît XVI a parlé ensuite des « blessures qui marquent la
superficie de la terre : l’érosion, la déforestation, le gaspillage des
ressources minérales et marines pour alimenter un consumisme insatiable ».
Et, parlant de l’homme, sommet de la création de Dieu, le Saint-Père a
déclaré : « Chaque jour, nous rencontrons le génie des conquêtes humaines…
De nombreuses et différentes manières, croissent de manière constante la
qualité et la satisfaction de la vie des gens ». Toutefois, non seulement le
milieu naturel, mais aussi le milieu social « ont leurs cicatrices, leurs
blessures, qui sont là pour indiquer que quelque chose n’est pas à sa place
». Parmi elles, l’usage de l’alcool et des drogues, l’exaltation de la
violence, et la dégradation sexuelle, « présentées souvent par la télévision
et par Internet comme divertissement », le relativisme qui amène à séparer
des expériences de toute considération de ce qui est bon et vrai.
« Chers amis, la vie n’est pas gouvernée par le hasard, elle n’est pas
fortuite. Votre existence personnelle a été voulue par Dieu, bénie par lui,
et il lui a été donné un but !... Ne vous laissez pas tromper par tous ceux
qui voient en vous simplement des consommateurs, dans un marché de
possibilités indifférenciées, où le choix en lui-même devient le bien, où la
nouveauté se fait passer comme beauté, où l’expérience subjective supplante
la vérité. Le Christ offre bien plus ! Et même, il offre tout ! Lui seul,
qui est la Vérité, peut être la Voie, et donc la Vie. Ainsi, la ‘voie’ que
les Apôtres ont apportée jusqu’aux extrémités de la terre est la ‘vie’ dans
le Christ. C’est la vie de l’Eglise. Et l’entrée dans cette voie, dans la
vie chrétienne, c’est le Baptême ».
La Saint-Père a alors parlé du Baptême : « Ce Sacrement est une grâce, il
est une Œuvre de Dieu ». Puis il a invité les jeunes, « chez eux, à l’école,
à l’université, dans leurs lieux de travail et de divertissement », à se
rappeler toujours qu’ils sont « des créatures nouvelles… En tant que
chrétiens, vous êtes dans ce monde, en sachant que Dieu a un visage humain,
Jésus-Christ, la ‘voie’ qui satisfait tout désir humain, et la ‘vie’ dont
nous sommes appelés à donner témoignage, en marchant toujours dans sa
lumière ».
« La tâche de témoin n’est pas facile » a reconnu le Saint-Père, et
aujourd’hui, beaucoup prétendent « que Dieu doit être laissé ‘à l’écart’, et
que la religion et la foi, pour autant qu’elles soient acceptables au plan
individuel, doivent être ou bien exclues de la vie publique, ou bien
utilisées seulement pour obtenir des biens pragmatiques limités ». Cette
vision sécularisée veut « former la société avec peu de références, et même
sans aucune référence au Créateur… Si Dieu est sans importance dans la vie
publique, alors, la société pourra être formée selon une image sans Dieu, et
le débat et la politique qui concernent le bien commun, seront menés plus à
la lumière des conséquences que des principes enracinés dans la vérité ».
L’expérience montre que « le fait de se détacher de Dieu Créateur, entraîne
un désordre qui a des répercussions inévitables sur le reste du monde créé »
et sur le milieu social lui-même.
« La création de Dieu est unique et elle est bonne. Les préoccupations pour
la non-violence, pour le développement soutenable, pour la justice et pour
la paix, le soin apporté à notre milieu, sont d’une importance vitale pour
l’humanité. Mais tout cela ne peut toutefois pas être compris en se passant
d’une réflexion profonde sur la dignité innée de chaque vie humaine, depuis
sa conception jusqu’à sa mort naturelle, une dignité qui lui est conférée
par Dieu et qui est donc inviolable. Notre monde s’est lassé de l’avidité,
de l’exploitation et de la division, de l’ennui des fausses idoles et des
réponses partielles, et de la peine de fausses promesses. Notre cœur et
notre esprit désirent ardemment une vision de la vie où règne l’amour, où
les dons soient partagés, où s’édifie l’unité, où la liberté trouve sa
propre signification dans la vérité, et où l’identité soit trouvée dans une
communion respectueuse. C’est là l’œuvre du Saint-Esprit ! C’est là
l’espérance offerte par l’Evangile de Jésus-Christ. C’est pour rendre
témoignage à cette réalité que vous avez été recréés dans le Baptême, et
renforcés par les dons du Saint-Esprit à la Confirmation. Que ce soit là le
message que vous apportez, de Sydney, au monde ».
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Sources : www.vatican.va -
E.S.M.
Ce document est destiné à l'information; il ne constitue pas
un document officiel
Eucharistie sacrement de la miséricorde -
(E.S.M.) 18.07.2008 -
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