Premier message de Benoît XVI aux
jeunes |
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Sydney, le 17 juillet 2008 -
(E.S.M.)
- Quelle joie de pouvoir vous saluer ici, exprime Benoît XVI, Barangaroo, sur le
rivage de la magnifique baie de Sydney, avec son célèbre pont et le
théâtre de l’Opéra. Beaucoup d’entre vous êtes de ce pays, venant de
l’intérieur ou des dynamiques communautés multiculturelles des villes
d’Australie. D’autres parmi vous, arrivent des îles éparpillées dans
l’Océanie, d’autres encore viennent de l’Asie, du Moyen Orient, de
l’Afrique et des Amériques.
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Le pape Benoît XVI
parcourant Barangaroo
Premier message de Benoît XVI aux jeunes
Pour sa première rencontre avec des dizaines de milliers de jeunes
catholiques réunis dans la capitale australienne pour les XXIIIes Journées
mondiales de la jeunesse, Benoît XVI est arrivé en bateau. Tout un symbole
dans cette ville portuaire, porte ouverte vers le reste du monde. A Rose Bay
plus de 500 personnes sont montées sur le bateau, aux cotés du Pape. Parmi
eux des jeunes représentants de l’Australie et des cinq continents, ainsi
que 62 évêques australiens et des cardinaux. Après 45 minutes de navigation,
le bateau du Pape est arrivé au quai de Barangaroo, où l’attendaient des
milliers de jeunes. Benoît XVI a fait quelques centaines de mètres en
papamobile pour rejoindre l’estrade, acclamé par les jeunes.
La cérémonie d’accueil a été animée par des chants et des danses aborigènes,
auxquels l’Eglise australienne a voulu accorder la place qui lui revient.
Les aborigènes, symboles de la souffrance endurée, de la discrimination,
symboles aujourd’hui de la réconciliation, du respect mutuel, de la
cohabitation pacifique, du respect de l’environnement naturel.
Et dans son premier discours aux jeunes, Benoît XVI n’a pas manqué de
dénoncer les dégâts causés à la terre et à l'humanité pour alimenter un
esprit de consommation insatiable: l’exploitation sans frein des ressources
de la planète, l’érosion, la déforestation. Le Pape a, par ailleurs, mis en
garde les jeunes contre le relativisme et les fausses idoles, l'abus
d'alcool et de drogue, l'exaltation de la violence et la dégradation de la
sexualité, qui sont souvent présentés par la télévision et par Internet
comme un divertissement. Le Pape a relevé que la liberté et la tolérance
sont très souvent séparées de la vérité. "Quand Dieu est éclipsé - a-t-il
expliqué - notre capacité à reconnaître l'ordre naturel, l'objectif et le
bien commence à s'éclipser ». (Radio
Vatican) Texte intégral ci-dessous, les intertitres sont ajoutés
Discours du Pape Benoît XVI lors de la fête de l'accueil des jeunes
Chers amis,
Quelle joie de pouvoir vous saluer ici, à Barangaroo, sur le rivage de la
magnifique baie de Sydney, avec son célèbre pont et le théâtre de l’Opéra.
Beaucoup d’entre vous êtes de ce pays, venant de l’intérieur ou des
dynamiques communautés multiculturelles des villes d’Australie. D’autres
parmi vous, arrivent des îles éparpillées dans l’Océanie, d’autres encore
viennent de l’Asie, du Moyen Orient, de l’Afrique et des Amériques. Un
certain nombre d’entre vous, à la vérité, est arrivé d’aussi loin que moi,
de l’Europe ! Quelque soit le pays dont nous provenons, nous voici
finalement ici, à Sydney ! Et
nous sommes présents dans ce monde qui est le
nôtre comme famille de Dieu, comme disciples du Christ, confirmés par son
Esprit pour être les témoins de son amour et de sa vérité devant tous.
Je désire tout d’abord remercier les Anciens des Aborigènes qui m’ont donné
la bienvenue avant mon embarquement sur le bateau à la Rose Bay. Je suis
profondément ému de me trouver sur votre terre, connaissant toutes les
souffrances et les injustices qu’elle a supportées, mais conscient aussi du
redressement et de l’espérance, actuellement en cours, dont tous les
citoyens australiens peuvent être fort justement fiers. Aux jeunes indigènes
– aborigènes et habitants des Îles du Détroit de Torres -, et aux jeunes des
Tokelau, j’exprime mes remerciements pour leur touchante manifestation de
bienvenue. Par votre intermédiaire, j’adresse mes salutations cordiales à
vos peuples.
Universalité du christianisme
Monsieur le Cardinal Pell, Monsieur le Cardinal Ryłko, Monseigneur
l’Archevêque Wilson : je vous remercie de vos chaleureuses paroles de
bienvenue. Je sais que vos sentiments trouvent un écho dans le cœur des
jeunes réunis ici, ce soir, et je vous en remercie donc tous, déclare Benoît
XVI. J’ai sous les
yeux une image vibrante de l'Église universelle. La diversité des nations et
des cultures dont vous provenez montre que véritablement la Bonne Nouvelle
du Christ est pour tous et pour chacun ; elle a atteint les extrémités de la
terre. Et cependant, je sais aussi qu’un bon nombre parmi vous est encore à
la recherche d’une patrie spirituelle. Quelques-uns d’entre vous – et ils
sont tout à fait les bienvenus parmi nous - ne sont pas catholiques ni
chrétiens. D’autres, peut-être, se tiennent aux frontières de la vie de leur
paroisse et de l'Église. Je désire leur offrir mes encouragements :
approchez-vous des bras pleins d’amour du Christ ; reconnaissez en l'Église
votre maison ! Personne n’est obligé de rester à l’extérieur, car depuis le
jour de la Pentecôte, l'Église est une et universelle.
Ce soir, je désire aussi associer ceux qui ne sont pas présents au milieu de
nous. Je pense spécialement aux malades ou aux handicapés mentaux, aux
jeunes qui sont en prison, à ceux qui connaissent des situations difficiles
en marge de nos sociétés et à ceux qui, pour une raison ou une autre se
sentent loin de l'Église. À chacun, je dis : Jésus est proche de toi ! Fais
l’expérience de son étreinte qui guérit, de sa compassion et de sa
miséricorde !
L'exemple des Apôtres contre la perversité de la
culture d'alors
Il y a presque deux mille ans, les Apôtres, réunis à l’étage de la maison,
avec Marie (cf. Ac 1, 14) et avec quelques femmes fidèles, furent remplis de
l’Esprit Saint (cf. Ac 2, 4). En cet instant extraordinaire, qui manifesta
la naissance de l’Église, le trouble et la peur qui avaient saisi les
Disciples du Christ, se sont transformées en une vigoureuse conviction, et
en une prise de conscience d’un objectif. Ils se sentirent poussés à parler
de leur rencontre avec Jésus ressuscité, que désormais, ils appelaient
affectueusement le Seigneur. À bien des égards, les Apôtres étaient des
personnes ordinaires. Aucun d’eux ne pouvait prétendre qu’il était un
disciple parfait. Ils n’avaient pas su reconnaître le Christ
(cf. Lc 24,
13-32), ils avaient dû rougir de leur ambition (cf. Lc 22, 24-27), ils
l’avaient même renié (cf. Lc 22, 54-62). Et pourtant, quand ils furent
remplis de l’Esprit Saint, ils furent transpercés par la vérité de
l’Évangile du Christ et ils se sentirent poussés à le proclamer sans
crainte. Rassurés, ils s’écrièrent : repentez-vous, faites-vous baptiser,
recevez l’Esprit Saint (cf. Ac 2, 37-38) !
Fondée sur l’enseignement des
Apôtres et y adhérant, rompant le pain et priant (cf. Ac 2, 42), la jeune
communauté chrétienne se leva pour s’opposer à la perversité de la culture
qui l’entourait (cf. Ac 2, 40),
pour prendre soin de ses propres membres
(cf. Ac 2, 44-47), pour défendre sa foi en Jésus face aux oppositions
(cf.
Ac, 4, 33) et pour guérir les malades
(cf. Ac 5, 12-16). Et, obéissant au
commandement du Christ lui-même, ils partirent, rendant témoignage à la plus
grande histoire de tous les temps : que Dieu s’est fait l’un de nous, que le
divin est entré dans l’histoire humaine pour la transformer, et que nous
sommes appelés à nous immerger dans l’amour salvifique du Christ qui
triomphe du mal et de la mort. Dans son célèbre discours à l’aréopage, saint
Paul introduisit ainsi le message : Dieu donne toute chose à chacun, y
compris le souffle et la vie, afin que toutes les Nations puissent le
chercher, si jamais, marchant à tâtons, elles arrivent à le trouver. En
effet, il n’est pas loin de chacun de nous, puisque en lui il nous est donné
de vivre, de nous mouvoir, d’exister (cf. Ac 17, 25-28).
Hommage aux nations missionnaires
Depuis lors, des hommes et des femmes se sont mis en route pour raconter la
même aventure, rendant témoignage à l’amour et à la vérité du Christ et
prenant part à la mission de l'Église. Aujourd’hui, nous pensons à ces
pionniers – prêtres, religieuses, religieux – qui sont arrivés sur ces
rivages et dans d’autres parties du Pacifique, venant d’Irlande, de France,
de Grande-Bretagne et d’autres régions d’Europe. Pour la plupart, ils
étaient jeunes, quelques-uns n’avaient même pas vingt ans, et lorsqu’ils
prirent congé pour toujours de leurs parents, de leurs frères et sœurs, de
leurs amis, ils savaient bien qu’il leur aurait été improbable de revenir
chez eux. Leurs vies furent un témoignage chrétien dépourvu de tout intérêt
égoïste. Ils devinrent d’humbles mais tenaces constructeurs d’une grande
partie de l’héritage social et spirituel qui, de nos jours encore, est
porteur de bonté, de compassion et de finalité pour ces nations. Et ils
furent capables d’inspirer une autre génération. Il nous vient immédiatement
à l’esprit la foi qui a soutenu la bienheureuse Mary MacKillop dans sa forte
détermination à éduquer les pauvres en particulier, et le bienheureux Peter
To Rot, ferme dans sa conviction que celui qui est à la tête d’une
communauté doit toujours se référer à l’Évangile.
Eloge de la piété filiale
Pensez aussi à vos
grands-parents et à vos parents, qui furent vos premiers maîtres dans la foi
! Eux aussi ont fait d’innombrables sacrifices de temps et d’énergie par
amour pour vous. Avec le soutien des prêtres et des enseignants de votre
paroisse, ils ont le devoir, pas toujours facile mais hautement gratifiant,
de vous guider vers tout ce qui est bon et vrai, par leur exemple personnel,
par leur manière d’enseigner et de vivre la foi chrétienne.
Crainte révérencielle devant les beautés de la
Création
Aujourd’hui, c’est mon tour. Certains peuvent avoir l’impression d’être
arrivés à l’extrémité du monde ! Pour les personnes de votre âge, de toute
façon, chaque vol aérien est une perspective attrayante. Mais, pour moi, ce
vol a été dans une certaine mesure cause d’appréhensions. Pourtant, d’en
haut, la vue de notre planète fut quelque chose de vraiment magnifique. Le
miroitement de la Méditerranée, la magnificence du désert nord africain, la
forêt luxuriante de l’Asie, l’immensité de l’Océan Pacifique, l’horizon sur
la ligne duquel le soleil se lève et se couche, la splendeur majestueuse de
la beauté naturelle de l’Australie, dont j’ai pu jouir au cours des deux
derniers jours ; tout cela suscite un profond sentiment de crainte
révérencielle. C’est comme si nous capturions de rapides images sur
l’histoire de la création racontée dans la Genèse : la lumière et les
ténèbres, le soleil et la lune, les eaux, la terre et les créatures
vivantes. Tout cela est « bon » aux yeux de Dieu (cf. Gn 1, 1-2, 4). Plongés
dans une telle beauté, comment ne pas faire écho aux paroles du Psalmiste
quand il loue le Créateur : « Qu’il est grand ton nom par toute la terre »
(Ps 8, 2) ?
Au cœur de la Création: la famille humaine
Mais il y a bien plus encore, quelque chose que, du ciel, il nous est
difficile de percevoir : des hommes et des femmes créés rien que moins à
l’image et à la ressemblance de Dieu (cf. Gn 1, 26). Au cœur de la merveille
de la création, nous nous trouvons, vous et moi, la famille humaine «
couronnée de gloire et d’honneur » (cf. Ps 8, 6). Quelle merveille ! Avec le
psalmiste, nous murmurons : « Qu’est-ce que l’homme pour que tu penses à lui
? » (cf. Ps 8, 5). Introduits dans le silence, pleins de reconnaissance et
par la puissance de la sainteté, nous réfléchissons.
Que découvrons-nous ? Peut-être à contrecœur arrivons-nous à admettre que
des plaies marquent aussi la surface de la terre : l’érosion, la
déforestation, le gaspillage des ressources minérales et marines et ce, pour
alimenter un besoin de consommation insatiable. Certains d’entre vous
proviennent d’îles-États, dont l’existence elle-même est menacée par
l’élévation du niveau des eaux ; d’autres viennent de nations qui souffrent
des effets dévastateurs de la sécheresse. La merveilleuse création de Dieu
est parfois vécue comme une réalité quasi hostile pour ses gardiens, et même
comme quelque chose de dangereux. Comment ce qui est « bon » peut-il
apparaître aussi menaçant ?
Il y a plus. Que dire de l’homme, sommet de la création de Dieu ? Chaque
jour, nous touchons du doigt le génie des conquêtes humaines. Des progrès
des sciences médicales et de l’application intelligente de la technologie à
la créativité exprimée dans les arts, la qualité et la satisfaction de la
vie des gens s’améliorent constamment de nombreuses manières. Vous êtes vous
aussi sans cesse prêts à accueillir les innombrables opportunités qui vous
sont offertes. Certains d’entre vous excellent dans les études, dans le
sport, dans la musique ou dans la danse et le théâtre, d’autres parmi vous
ont un sens aigu de la justice sociale et de l’éthique, et beaucoup d’entre
vous s’engagent pour un temps de service et de volontariat. Nous tous,
jeunes et vieux, nous connaissons des moments où la bonté naturelle de la
personne humaine – perceptible, par exemple, à travers le geste d’un petit
enfant ou l’ouverture au pardon d’un adulte – nous remplit profondément de
joie et de gratitude.
Le rôle de la Télévision et d'Internet dans la
dégradation du tissu humain
Toutefois, ces moments ne durent pas longtemps. Réfléchissons donc encore.
Nous découvrons que non seulement le milieu naturel, mais aussi le milieu
social – l’habitat que nous nous créons nous-mêmes – a ses cicatrices ;
ce
sont des blessures qui montrent que quelque chose ne va pas. Là aussi dans
nos vies personnelles et dans nos communautés, nous pouvons rencontrer des
hostilités, parfois même dangereuses ; comme un poison qui menace de
corroder ce qui est bon, de remanier ce que nous sommes et de nous détourner
du but pour lequel nous avons été créés. Les exemples ne manquent pas, vous
le savez bien. Parmi les plus évidents, se trouvent l’abus d’alcool et de
drogue, l’exaltation de la violence et la dégradation de la sexualité, qui
sont souvent présentés par la télévision et par Internet comme un
divertissement. Je me demande comment peut-on expliquer aux personnes qui
sont réellement victimes de violences et d’abus sexuels que ces tragédies,
reproduites sous forme virtuelle, doivent être considérées comme un simple «
divertissement » !
Le couple liberté/vérité: union et non divorce
Il y a aussi quelque chose de sinistre qui découle du fait que la liberté et
la tolérance sont très souvent séparées de la vérité. Cela est alimenté par
l’idée, largement diffusée aujourd’hui, qu’aucune vérité absolue ne peut
guider nos vies. Le relativisme, en donnant une valeur quasi indistincte à
toute chose, a rendu l’« expérience » plus importante que tout. En réalité,
les expériences, sans tenir compte de ce qui est bon et vrai, peuvent
conduire non pas à une liberté authentique, mais au contraire, à une
confusion morale ou intellectuelle, à un affaiblissement des principes, à la
perte de la propre estime, et même au désespoir.
Ne pas se laisser réduire au rôle de consommateur
Chers amis, la vie n’est pas réglée par le hasard, elle
n’est pas accidentelle. Votre existence personnelle a été voulue par Dieu,
bénie par Lui et il lui a été donné un but (cf. Gn 1, 28) ! La vie n’est pas
une simple succession de faits et d’expériences, même si de tels événements
peuvent être utiles. Elle est une recherche de ce qui est vrai, bien et
beau. C’est précisément en vue de tels objectifs que nous accomplissons nos
choix, que nous exerçons notre liberté et en cela, c’est-à-dire en ce qui
est vrai, bien et beau, nous trouvons le bonheur et la joie. Ne vous laissez
pas tromper par ceux qui voient en vous de simples consommateurs sur un
marché offrants de multiples possibilités, où le choix en lui-même devient
le bien, la nouveauté se fait passer pour beauté, l’expérience subjective
remplace la vérité.
Le Christ offre davantage ! Bien plus, il offre tout ! Seulement Lui, qui
est la Vérité, peut être le chemin et donc aussi la Vie. Ainsi, le « chemin
», que les Apôtres portèrent jusqu’aux extrêmes limites de la terre, est la
vie en Christ. C’est la vie de l’Église. Et l’entrée dans cette vie, dans la
vie chrétienne, se fait par le Baptême.
Le sens du baptême
Ce soir, je désire donc rappeler brièvement quelques aspects de notre
compréhension du Baptême, avant de parler, demain, de l’Esprit Saint. Le
jour de votre Baptême, Dieu vous a introduits dans sa sainteté
(cf. 2 Pt 1,
4). Vous avez été adoptés comme fils et filles du Père et vous avez été
incorporés en Christ. Vous êtes devenus la demeure de son Esprit
(cf. 1 Co
6, 19). Le Baptême n’est pas un achèvement ni une récompense : c’est une
grâce, c’est l’œuvre de Dieu. C’est pourquoi, vers la fin du rite du
Baptême, le prêtre s’est tourné vers vos parents et vers les participants,
et, en vous appelant par votre nom, il a dit : « Tu es devenu une créature
nouvelle » (Rite du Baptême, 99).
Dieu ne peut être exclu de la vie publique
Chers amis, chez vous, à l’école, à l’université, sur vos lieux de travail
et de détente, rappelez-vous que vous êtes des créatures nouvelles ! Ne
restez pas seulement pleins d’émerveillement devant le Créateur, vous
réjouissant de ses œuvres, mais rappelez-vous que le fondement assuré de la
solidarité humaine repose dans l’origine commune de toute personne, sommet
du dessein créateur de Dieu sur le monde. En tant que chrétiens, vous vivez
dans ce monde tout en sachant que Dieu a un visage humain – Jésus Christ –
le « chemin » qui satisfait toute aspiration humaine, et la « vie », de
laquelle nous sommes appelés à rendre témoignage, en marchant toujours dans
sa lumière (cf. ibidem, 100).
Être témoin n’est pas une tâche facile. Beaucoup prétendent aujourd’hui que
Dieu doit être laissé de côté et que la religion et la foi, acceptables sur
le plan individuel, doivent être, ou exclues de la vie publique, ou
utilisées uniquement pour poursuivre des objectifs pragmatiques limités.
Cette vision sécularisée tente d’expliquer la vie humaine et de modeler la
société en se référant peu ou sans se référer du tout au Créateur. Il est
présenté comme une force neutre, impartiale et respectueuse de chacun.
L'idéologie du sécularisme
En
réalité, comme toute idéologie, le sécularisme impose une vision globale. Si
la présence de Dieu est insignifiante dans la vie publique, alors la société
pourra être modelée d’après une image dépourvue de Dieu, et le débat et la
politique concernant le bien commun seront menés davantage à la lumière des
conséquences que des principes enracinés dans la vérité.
Toutefois l’expérience montre que l’éloignement du dessein de Dieu créateur
provoque un désordre qui a d’inévitables répercussions sur le reste de la
création (cf.
Message pour la Journée Mondiale de la Paix 1990, 5). Quand
Dieu est éclipsé, notre capacité de reconnaître l’ordre naturel, le but et
le « bien » commence à s’évanouir. Ce qui avec ostentation a été promus
comme conquête de l’intelligence humaine, s’est bien vite manifesté comme
folie, avidité et exploitation égoïste. C’est ainsi que nous nous sommes
rendu toujours plus compte qu’il est nécessaire d’être humbles face à la
complexité délicate du monde de Dieu.
Et que dire de notre milieu social ? Sommes-nous également attentifs aux
avertissements qui nous sont lancés parce que nous avons tournés le dos à la
structure morale dont Dieu a doté l’humanité (cf.
Message pour la Journée Mondiale de la Paix 2007, 8) ? Savons-nous reconnaître que la dignité innée
de tout individu s’appuie sur son identité la plus profonde, étant image du
Créateur, et que, par conséquent, les droits humains sont universels et se
basent sur la loi naturelle, et qu’ils ne dépendent ni des négociations ni
de la condescendance, et bien moins encore des compromis ? C’est ainsi que
nous sommes amenés à réfléchir sur la place qu’occupent dans nos sociétés
les indigents, les personnes âgées, les immigrés, les sans-voix. Comment se
fait-il que la violence domestique tourmente tant de mères et d’enfants ?
Comment se fait-il que l’espace humain, le plus beau et le plus sacré qu’est
le sein maternel, soit devenu un lieu de violence indicible ?
Le monde aspire à autre chose
Chers amis, la création de Dieu est unique et elle est
bonne. Les préoccupations au sujet de la non-violence, du développement
durable, de la justice et de la paix, de la protection de notre
environnement sont d’une importance vitale pour l’humanité. Tout cela,
cependant, ne peut être compris sans une profonde réflexion sur la dignité
innée de toute vie humaine, de la conception jusqu’à la mort naturelle,
dignité qui est conférée par Dieu lui-même et qui est, par conséquent,
inviolable. Notre monde en a assez de l’avidité, de l’exploitation et de la
division, de l’ennui des fausses idoles et des réponses partielles, ainsi
que des fausses promesses. Notre cœur et notre esprit aspirent à une vision
de la vie où règne l’amour, où les dons sont partagés, où l’unité se
construit, où la liberté trouve sa propre signification dans la vérité, et
où l’identité se trouve dans une communion respectueuse. C’est là l’œuvre de
l’Esprit Saint ! C’est là l’espérance qu’offre l’Évangile de Jésus Christ !
C’est pour rendre témoignage à cette réalité que vous avez été recréés par
le Baptême et affermis par les dons de l’Esprit, reçus à la Confirmation.
Voilà le message que, de Sydney, vous portez au monde !
Chers jeunes francophones, poussés par le désir d’approfondir votre foi,
vous êtes venus des extrémités de la terre pour vivre à Sydney l’expérience
unique et communautaire d’une rencontre privilégiée avec le Seigneur. C’est
l’Esprit Saint qui vous a rassemblés ici. puisse-t-Il vous permettre d'expérimenter sa présence dans votre cœur et vous pousser à rendre témoignage
avec ardeur de Jésus-Christ mort et ressuscité pour vous!
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Sources : www.vatican.va -
E.S.M.
© Copyright 2008 - Libreria Editrice Vaticana
Eucharistie sacrement de la miséricorde -
(E.S.M.) 17.07.2008 -
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