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19 Avril 2005
 

François-Xavier, Benoît XVI le rappelle, est un saint patron de la Mission universelle

 

Sydney, le 18 juillet 2008  - (E.S.M.) - Que s’est-il passé pour que cet ambitieux soit devenu l’apôtre de l’Asie, et, comme Benoît XVI vous le rappelle dans son Message, le saint patron de la Mission universelle, avec la « petite » Thérèse ? s'interroge Mgr Olivier de Berranger dans une catéchèse.

Saint François Xavier patron des missions

François-Xavier, Benoît XVI le rappelle, est un saint patron de la Mission universelle

Catéchèse de Mgr Olivier de Berranger, Evêque de Saint-Denis-en-France

Envoyés dans le monde : l’Esprit Saint protagoniste de la mission
« Vous allez recevoir une force, celle de l’Esprit Saint qui viendra sur vous. Alors vous serez mes témoins »
(Ac 1,8)

I - Replaçons d’abord cette promesse dans le contexte que nous offrent les Actes des Apôtres. Luc, le « cher médecin » (Col 4,14) qui a accompagné Paul durant toute une partie de ses grands voyages missionnaires de fondation et de visite des Eglises, vient d’achever son « premier livre », dédié à « Théophile » (Lc 1,3 ) – jeune aimé de Dieu, ou qui l’aime, peut-on traduire – entreprend d’en rédiger un second, dédié au même « personnage » (Ac 1,1). Le premier a porté sur la naissance, l’enfance, le ministère itinérant depuis la Galilée jusqu’à Jérusalem, puis le récit de la passion, de la mort et des apparitions du Seigneur Jésus après sa résurrection. C’est le « troisième évangile ». Le second va raconter la naissance, l’enfance, la jeunesse de l’Eglise en mission, avec ses épreuves et ses grands tournants sous le souffle de l’Esprit.

Et c’est donc de l’Esprit Saint qu’il est question ici, mais en filigrane. Par une sorte de flash back, Luc reporte ses lecteurs à la période de 40 jours entre les deux histoires, l’histoire de Jésus et l’histoire de l’Eglise, celle qui s’étend depuis la résurrection jusqu’à l’ascension. Il commence par le souvenir d’un repas (un de plus dans les Ecritures !), où le Ressuscité enjoint aux apôtres « de ne pas quitter Jérusalem, mais d’y attendre ce que le Père avait promis, ‘ce que, dit-il, je vous ai appris : Jean, lui, a baptisé avec de l’eau, mais vous, c’est dans l’Esprit Saint que vous serez baptisés sous peu de jours’ » (Ac 1,4-5). Mais, au moment où il s’apprête à remonter vers le Père, voilà que les apôtres l’interrogent encore sur la restauration de la royauté en Israël ! Jésus, doucement, patiemment, répond qu’il ne leur revient pas de « connaître les temps et les moments que le Père a fixé de sa seule autorité. » En quelque sorte, il cherche à les initier à une autre dimension de l’histoire qui va s’ouvrir : « Mais vous allez recevoir une force, celle de l’Esprit Saint qui descendra sur vous. Vous serez mes témoins à Jérusalem, dans toute la Judée et la Samarie, et jusqu’aux extrémités de la terre. »

« Vous allez recevoir une force. » Notons-le, « ce que le Père avait promis » est d’abord présenté comme « une force ». Est-ce parce que les disciples jusqu’ici n’ont que trop démontré leur faiblesse ? Paul reconnaîtra pourtant, un jour, que la force de Dieu se déploie aussi en lui dans sa faiblesse (2Co 12,9). A ce moment-là, cet homme hors pair aura déjà accompli un travail extraordinaire pour lancer l’Eglise au grand large. Ce qui, au passage, prouve que la faiblesse fait partie des bagages du missionnaire…Et c’est pourquoi je vous invite à lire le récit de la Pentecôte non pas au premier degré, comme si les apôtres, auparavant peureux et pleins de doutes, étaient miraculeusement devenus des hommes prestigieux et capables de remuer le monde. Non, ils sont restés faibles, ils auront encore du mal à surmonter leurs divisions, ils mettront par exemple du temps à accepter ce fameux Saul de Tarse, qui s’était réjoui, jeune homme, lorsqu’on lapidait Etienne, le premier martyr chrétien, et qui, au nom de sa foi de pharisien fervent, persécutait l’Eglise de Dieu. Tout cela se trouve très bien décrit dans les Actes et dans les Epîtres. Les apôtres, Paul compris, lui, l’avorton comme il se nomme (1Co 15,8) – devenu apôtre en classe de rattrapage –, ne sont pas des surhommes ! Mais il est vrai que l’Esprit, lorsqu’on le reçoit d’un cœur libre et généreux, peut vous faire faire des choses incroyables.

L’Esprit qui fond sur la petite troupe des apôtres, réunis au cénacle avec quelques femmes, dont Marie, la mère de Jésus, et ses frères…qui n’avaient pas toujours brillé par un grand esprit de foi à son égard (Ac 1,14 ; cf. Mc 3,31-35 ; Jn 7,3-8), cet Esprit est force, feu, vent violent. Comme une irruption incoercible, que même leurs faiblesses à tous, leurs lâchetés, leurs défaillances dans la foi, ne peuvent arrêter. On pourra dire : mais quand même, Marie est là, et sa prière ne fait qu’un avec celle du petit noyau en attente. Cela est vrai. Il est légitime de penser qu’au moins elle (et peut-être Jean, qui l’a « reçue chez lui » : Jn 19,27) a l’intuition du don de l’Esprit qui va surprendre tout ce petit monde, puis la foule rassemblée pour la circonstance, complètement bouleversée (Ac 2,6). Marie n’a-t-elle pas été la première « couverte » par l’Esprit, lorsqu’elle avait dit oui toute jeune, à la sollicitation inouïe de l’ange d’être la Mère du Fils de Dieu (Lc 1,35-38) ? Nul doute que Luc rapproche les deux événements, les deux naissances. Mais vous pourrez méditer les deux scènes et saisir par contraste le recueillement de la première, et le chamboulement, la stupeur, l’émerveillement de la seconde. Le même Esprit se manifeste ainsi fortiter et suaviter (avec force, avec douceur), aux divers tournants de notre histoire, tantôt dans le « murmure d’un fin silence » (1Rois 19,12), dont seule une âme est témoin, tantôt dans des rassemblements débordants de surprise et de joie. Puissions-nous vivre un peu les deux ici à Sydney.

II - Avant d’en venir à votre aujourd’hui, aux appels qui pourraient vous être adressés comme jeunes en 2008, permettez-moi d’évoquer une autre époque, celle de la mission chrétienne, disons entre le 17ème et le 20ème siècle, au Japon d’abord puis en Corée. Elle commence curieusement assez loin, en Navarre dans ce château de Xavier que j’ai eu la chance de visiter, où naquit François d’une famille noble. Nous sommes en 1506. Il était devenu prêtre, mais un peu comme Vincent de Paul quelque soixante-dix ans plus tard chez nous, tout au moins au début, c’est-à-dire sans grand idéal, et parce qu’à leur époque, en Europe, cela vous posait un homme d’être prêtre et vous permettait de toucher des bénéfices non négligeables. Que s’est-il passé pour que cet ambitieux soit devenu l’apôtre de l’Asie, et, comme Benoît XVI vous le rappelle dans son Message, le saint patron de la Mission universelle, avec la « petite » Thérèse ? Deux événements. L’un cette rencontre, à la Sorbonne, d’Ignace de Loyola, son compatriote, mais un peu vieux, boiteux et un tantinet austère. Il n’y avait pas, au départ, d’atomes crochus entre eux. Le second événement, c’est le jour où François entendit comme pour la première fois lire une parole évangélique qui allait le remuer à un degré inattendu : « Que sert à l’homme de gagner l’univers s’il vient à perdre son âme ? » (Mt 16,26). A partir de ce jour-là, François prêta attention aux conseils d’Ignace, dont il est devenu l’un des premiers compagnons.

La suite, je me contente de l’évoquer rapidement. François-Xavier obtient une délégation du roi du Portugal pour aller sur la côte sud-ouest des Indes, qu’il évangélise pendant dix ans, puis dans le Pacifique. Et le voilà voguant vers les Iles Moluques, qui appartiennent à l’Indonésie actuelle, puis le Japon, toujours avec la passion de faire aimer Jésus Christ, avant d’aller mourir à 46 ans sur une île déserte en face de la Chine, en 1552. Mais ce que je veux vous raconter est plus récent. Cela se passe en 1932. Un jeune homme aussi ambitieux que François, jouisseur de surcroît, qui fait des études de médecine, vient frapper à la porte d’une maison de Nagasaki, où l’on loue une chambre pour étudiant. Il est accepté. Entre lui et ses hôtes, une simple relation de politesse s’installe. Ce garçon est donc un Japonais, il s’appelle Nagaï Takashi. Pour lui, ne compte que ce qui se voit, se pèse, s’analyse, c’est un esprit réaliste et scientifique. La fille de la maison, bien élevée, timide, est jeune institutrice, elle vient en fin de semaine. Or, un soir qu’elle est là, alors qu’il est rentré un peu plus tôt et potasse ses examens dans sa chambre à l’étage, il est intrigué par une sorte de mélopée qui monte doucement du rez-de-chaussée. Il prête l’oreille. Le voici qui entend la famille qui l’abrite réciter et chanter des textes dans une langue qu’il ne connaît pas ! Etrange…

Un peu plus tard, il s’enhardit et interroge Midori, la jeune fille. Celle-ci lui dit : « Nous prions en latin. Nous sommes catholiques. » Cette famille est donc descendante des premiers chrétiens convertis à Nagasaki par François-Xavier quatre siècles plus tôt, dont ils ont gardé les grandes prières traditionnelles. Nagaï n’est pas attiré par le catholicisme, mais il l’est par… Midori. Un autre jour, il va jusqu’à lui faire des propositions, comme il paraissait normal à n’importe quel étudiant ordinaire. Midori, qui éprouve un amour naissant pour lui, repousse ses avances. Elle lui dit que, selon sa foi, cette relation qu’il lui demande ne peut avoir lieu comme cela, qu’elle suppose un engagement réciproque, une responsabilité devant Dieu…Je ne vous raconte pas la suite. Sachez seulement qu’ils se sont mariés, qu’ils ont eu deux enfants, que Nagaï, devenu chrétien, a été l’un des premiers grands radiologues. Mais le conte de fées s’arrête là. Midori a été foudroyée par la bombe A, le 9 août 1945, qui a causé la mort de 72.000 habitants.

Pour Nagaï, comme pour sa femme, la foi, ce n’était pas seulement d’aller à la messe, ce qu’ils faisaient en famille avec beaucoup de cœur. Membre des Conférences St Vincent de Paul, Nagaï passait ses dimanches à visiter les malades éloignés. Après ce terrible événement, il va élever seul leurs enfants et témoigner par sa parole et par ses écrits pour la paix dans le monde jusqu’à la fin de sa vie, alors qu’il est atteint d’une leucémie consécutive à l’irradiation qu’il a subie et doit s’aliter. C’est un grand disciple japonais de Jésus, dont il faut espérer la béatification un jour prochain.

Je franchis la « mer de l’est » (appelée mer du Japon), et nous voici en Corée, cent cinquante ans plus tôt. L’histoire des origines de l’Eglise, dans ce pays, est assez exceptionnelle pour que nous cherchions à y lire comment l’Esprit Saint est inventif pour susciter des témoins du Christ. Nous sommes donc en 1779, dans une pagode bouddhiste à 40 km au sud de Séoul. C’est l’hiver. Il neige sur les collines. Une petite dizaine de jeunes hommes, entre 17 et 28 ans, s’y sont rassemblés dans la discrétion pour « étudier la sohak », c’est-à-dire la « science venue d’occident » (cartographie, principes de physique et de mathématiques…), dont, eux, confucéens, ferrés dans les classiques de la pensée chinoise, ont entendu parler. Ils veulent se rendre compte par eux-mêmes. Jeunes lettrés, comme on les appelle alors, ils lisent les idéogrammes sans difficulté. Or, parmi les livres qu’ils se sont procurés, s’en trouve un qui les intrigue plus que d’autres. Il a été rédigé directement en chinois, au siècle précédent, par le jésuite italien Matteo Ricci (1581-1610), qui a vécu en Chine pendant 17 ans jusqu’à sa mort. Ce livre étrange s’intitule Tian-zu Shi-Yi : « Le vrai sens de la doctrine du Seigneur du Ciel. »

« Comment, se demandent-ils, Dieu aurait créé le monde, et notre pays ne le savait pas ? » Après cette recherche totalement nouvelle pour eux, l’un des leaders de ce groupe, Yi Piôk, va ruminer sur sa découverte. En 1780, il obtient d’un autre compagnon d’études qui devait se rendre à Pékin pour y accompagner ses parents en visite officielle, de se former avant de revenir l’instruire, lui, et toute la petite équipe de la pagode. Cet ami s’appelle Yi Seung-Houn. Après son catéchuménat, il est baptisé en 1784 à Pékin par un jésuite français, le Père de Grammont (originaire d’Auch) sous le nom de Pierre. De retour au pays, il baptise Yi Piôk sous le nom de Jean-Baptiste. Les autres aussi se forment et reçoivent le baptême. Ils croient de la foi du Credo, sans rien renier du meilleur de leur culture. Ces précurseurs d’à peine 30 ans, ainsi que leurs épouses, créent la première communauté chrétienne de Corée qui va compter 4000 fidèles dix ans plus tard, lorsque, pour la première fois, un prêtre chinois, envoyé par l’évêque de Pékin, franchira la frontière. Ils l’attendaient depuis 1789, date de leur prise de conscience que, sans prêtre, l’eucharistie ne pouvait être célébrée, ce qui leur fit adresser une supplique au pape. Le Père Chou Mun-Mo, arrivé donc en 1794, fut assez vite découvert et martyrisé, parce que le pouvoir coréen ne tolérait pas de religion étrangère. Il faudra attendre 1836 pour que deux premiers missionnaires français parviennent clandestinement à Séoul et y forment trois jeunes séminaristes coréens avant de mourir eux-mêmes martyrs. Et nous savons la fécondité de cette Eglise jusqu’aujourd’hui.

III - Et vous alors ? Où l’Esprit Saint vous conduit-il ? A quoi vous appelle-t-il ? Je ne peux répondre à votre place. Et d’ailleurs, dans le concret, les réponses seront très variées. Ces JMJ sont un temps de grâce pour le découvrir ensemble et personnellement.

J’ai simplement envie de relire avec vous le Message que Benoît XVI lançait il y a juste un an aux jeunes du monde en vue de ce rassemblement de Sydney, où il vous adressait, entre autres, toute une série d’interrogations.

« Bien des jeunes, écrivait-il, regardent leur vie avec appréhension et se posent de nombreuses questions sur leur avenir. Ils se demandent avec inquiétude : comment nous insérer dans un monde marqué par des injustices et des souffrances nombreuses et graves ? Comment réagir face à l’égoïsme et à la violence qui semblent parfois l’emporter ? Comment donner tout son sens à la vie ? Comment faire en sorte que les fruits de l’Esprit, « amour, joie, paix, patience, bonté, bienveillance, foi, humilité et maîtrise de soi » (Ga 5,22), inondent notre monde blessé et fragile, le monde des jeunes en particulier ? A quelles conditions l’Esprit vivifiant de la première création et surtout de la seconde création, ou rédemption, peut-il devenir l’âme nouvelle de l’humanité ?

« Certains pensent que présenter le précieux trésor de la foi aux personnes qui ne la partagent pas signifie être intolérants à leur égard, mais il n’en est pas ainsi, car proposer le Christ ne signifie pas l’imposer. D’ailleurs, cela fait deux mille ans que douze Apôtres ont donné leur vie afin que le Christ soit connu et aimé. Depuis lors, l’Evangile continue à se répandre au cours des siècles grâce à des hommes et à des femmes animés par le même zèle missionnaire. C’est pourquoi, aujourd’hui encore, des disciples du Christ n’épargnent ni leur temps, ni leur énergie pour, servir l’Evangile.

« Il faut que des jeunes se laissent embraser par l’amour de Dieu et qu’ils répondent généreusement à son appel pressant, comme tant de jeunes bienheureux et saints l’ont fait dans le passé, mais aussi à des époques plus récentes. En particulier, je vous assure que l’Esprit de Jésus vous invite aujourd’hui, vous les jeunes, à porter la belle nouvelle de Jésus aux jeunes de votre âge.

« L’indéniable difficulté des adultes à rejoindre de manière compréhensible et convaincante le monde des jeunes peut être un signe par lequel l’Esprit entend vous pousser, vous les jeunes, à prendre en charge cette tâche. Vous connaissez les idéaux, les langages, ainsi que les blessures, les attentes, et le désir du bien qu’ont les jeunes de votre âge. S’ouvre à vous le vaste monde des affections, du travail, de la formation, de vos souhaits, de la souffrance des jeunes…Que chacun de vous ait le courage de promettre à l’Esprit Saint d’amener un jeune à Jésus Christ, selon le moyen qui lui semble le meilleur, en sachant rendre compte de l’espérance qui est en lui, avec douceur (1P 3,15) » (Message du 20 juillet 2007, n°7).

+Olivier de Berranger,
Evêque de Saint-Denis-en-France

 

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Sources : www.vatican.va - E.S.M.

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Eucharistie sacrement de la miséricorde - (E.S.M.) 18.07.2008 - JMJ

 

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