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19 Avril 2005
 

Benoît XVI évoque Saint Isidore de Séville

 

Cité du Vatican, le 18 juin 2008  - (E.S.M.) - Le pape Benoît XVI a consacré la catéchèse de l'audience générale tenue Place St.Pierre à Isidore de Séville (560-636), défini en 653 par le concile de Tolède comme "la gloire de l'Eglise catholique".

Le pape Benoît XVI - Pour agrandir l'image Cliquer

Benoît XVI évoque Saint Isidore de Séville

Synthèse de la catéchèse du Saint-Père

Le pape Benoît XVI a consacré la catéchèse de l'audience générale tenue Place St. Pierre à Isidore de Séville (560-636), défini en 653 par le concile de Tolède comme "la gloire de l'Eglise catholique". Ami de Grégoire le Grand, Isidore était le frère cadet de saint Léandre, évêque de Séville auquel il succéda, dans une péninsule ibérique dominée par les Wisigoths, encore de confession arienne.

Sous la conduite de son frère, a poursuivi le Saint-Père, Isidore fut rompu aux études, leur demeure disposant d'une riche bibliothèque comprenant des ouvrages philosophiques et chrétiens, d'où "un savoir encyclopédique de la culture classique païenne allant de pair avec une profonde connaissance de la culture chrétienne". Sa vie fut un continuel conflit intérieur, assez semblable à celui vécu par Grégoire le Grand, entre désir de solitude faite de méditation de la Parole et exigence du service des frères dont il avait la charge spirituelle comme évêque.

Ce Docteur de l'Eglise, qui avait connu l'exil dans sa jeunesse, "était plein d'enthousiasme apostolique en contribuant à former un peuple qui retrouvait enfin son unité politique et religieuse grâce à la conversion" au catholicisme du prince Erménegilde. On se saurait sous estimer l'énorme difficulté qu'il y eut à gérer la grave question des rapports avec les hérétiques et avec les juifs, des problèmes très concrets encore de nos jours lorsqu'on voit des situations assez proches de celles de l'Espagne du VIe siècle dans certaines régions du monde".

Ce qui était admirable chez saint Isidore, a souligné le Pape, c'était "son attention à ne rien négliger de ce que l'expérience humaine avait pu produire dans l'histoire de son pays comme du monde, à ne rien perdre de ce qui avait été acquis dans l'antiquité, qu'elle fusse païenne, juive ou chrétienne". Et puis, dans la discussion "des questions théologiques, il sût en percevoir la complexité, proposant souvent des solutions précises regroupant et exprimant la vérité chrétienne". Avec un réalisme de grand pasteur, Isidore de Séville a proposé une synthèse de la vie contemplative et de la vie active à l'exemple du Christ qui "se consacrait le jour à faire des miracles en ville et se retirait en prière de nuit sur une montagne". Il a montré comment aimer Dieu dans la contemplation et comment aimer le prochain dans l'action. "Cette leçon, le grand évêque de Séville, la donne aux chrétiens d'aujourd'hui, appelés à témoigner du Christ en cette aube de millénaire".

Texte intégral de la catéchèse du Saint-Père


Chers frères et sœurs,

Je voudrais parler aujourd'hui de saint Isidore de Séville : il était le petit frère de Léandre, évêque de Séville et un grand ami du Pape Grégoire le Grand. Ce fait est important, car il permet de garder à l'esprit un rapprochement culturel et spirituel indispensable à la compréhension de la personnalité d'Isidore. Il doit en effet beaucoup à Léandre, une personne très exigeante, studieuse et austère, qui avait créé autour de son petit frère un contexte familial caractérisé par les exigences ascétiques propres à un moine et par les rythmes de travail demandés par un engagement sérieux dans l'étude. En outre, Léandre s'était préoccupé de prédisposer le nécessaire pour faire face à la situation politico-sociale du moment : en effet, au cours de ces décennies, les Wisigoths, barbares et ariens, avaient envahi la péninsule ibérique et s'étaient emparés des territoires qui avaient appartenu à l'empire romain. Il fallait donc les gagner à la romanité et au catholicisme. La maison de Léandre et d'Isidore était fournie d'une bibliothèque très riche en œuvres classiques, païennes et chrétiennes. Isidore, qui se sentait attiré simultanément vers les unes et vers les autres, fut donc éduqué à développer, sous la responsabilité de son grand frère, une très grande discipline en se consacrant à leur étude, avec discrétion et discernement.

Dans l'évêché de Séville, on vivait donc dans un climat serein et ouvert. Nous pouvons le déduire des intérêts culturels et spirituels d'Isidore, tels qu'ils apparaissent dans ses œuvres, qui comprennent une connaissance encyclopédique de la culture classique païenne et une connaissance approfondie de la culture chrétienne. On explique ainsi l'éclectisme qui caractérise la production littéraire d'Isidore, qui va avec une extrême facilité de Martial à Augustin, de Cicéron à Grégoire le Grand. La lutte intérieure que dut soutenir le jeune Isidore, devenu successeur de son frère Léandre sur la chaire épiscopale de Séville en 599, ne fut pas facile du tout. Peut-être doit-on précisément à cette lutte constante avec lui-même l'impression d'un excès de volontarisme que l'on perçoit en lisant les œuvres de ce grand auteur, considéré comme le dernier des Pères chrétiens de l'antiquité. Quelques années après sa mort, qui survint en 636, le Concile de Tolède de 653 le définit : « Illustre maître de notre époque, et gloire de l'Eglise catholique ».

Isidore fut sans aucun doute un homme aux contrastes dialectiques accentués. Et, également dans sa vie personnelle, il vécut l'expérience d'un conflit intérieur permanent, très semblable à celui qu'avaient déjà éprouvé Grégoire le Grand et saint Augustin, partagé entre le désir de solitude, pour se consacrer uniquement à la méditation de la Parole de Dieu, et les exigences de la charité envers ses frères, se sentant responsable de leur salut en tant qu'évêque. Il écrit, par exemple, à propos des responsables des Eglises : « Le responsable d'une Eglise (vir ecclesiasticus) doit d'une part se laisser crucifier au monde par la mortification de la chair et, de l'autre, accepter la décision de l'ordre ecclésiastique, lorsqu'il provient de la volonté de Dieu, de se consacrer au gouvernement avec humilité, même s'il ne voudrait pas le faire » (Sententiarum liber III, 33, 1 : PL 83, col 705 B). Il ajoute ensuite, à peine un paragraphe plus loin : « Les hommes de Dieu (sancti viri) ne désirent pas du tout se consacrer aux choses séculières et gémissent lorsque, par un mystérieux dessein de Dieu, ils sont chargés de certaines responsabilités... Ils font de tout pour les éviter, mais ils acceptent ce qu'ils voudraient fuir et font ce qu'ils auraient voulu éviter. Ils entrent en effet dans le secret du cœur et, à l'intérieur de celui-ci, ils cherchent à comprendre ce que demande la mystérieuse volonté de Dieu. Et lorsqu'ils se rendent compte de devoir se soumettre aux desseins de Dieu, ils humilient le cou de leur cœur sous le joug de la décision divine » (Sententiarum liber III, 33, 3 : PL 83, coll. 705-706).

Pour mieux comprendre Isidore, il faut tout d'abord rappeler la complexité des situations politiques de son temps, dont j'ai déjà parlé : au cours des années de son enfance, il avait dû vivre l'expérience amère de l'exil. Malgré cela, il était envahi par un grand enthousiasme apostolique : il vivait l'expérience de l'ivresse de contribuer à la formation d'un peuple qui retrouvait finalement son unité, tant sur le plan politique que religieux, avec la conversion providentielle de l'héritier au trône wisigoth, Ermenégilde, de l'arianisme à la foi catholique. Il ne faut toutefois pas sous-évaluer l'immense difficulté à affronter de manière appropriée les problèmes très graves, tels que ceux des relations avec les hérétiques et avec les juifs. Toute une série de problèmes qui apparaissent très concrets aujourd'hui également, surtout si l'on considère ce qu'il se passe dans certaines régions où il semble presque que l'on assiste à nouveau à des situations très semblables à celles de la péninsule ibérique de ce VIe siècle. La richesse des connaissances culturelles dont disposait Isidore lui permettait de confronter sans cesse la nouveauté chrétienne avec l'héritage classique gréco-romain, même s'il semble que plus que le don précieux de la synthèse il possédait celui de la collatio, c'est-à-dire celui de recueillir, qui s'exprimait à travers une extraordinaire érudition personnelle, pas toujours aussi ordonnée qu'on aurait pu le désirer.

Il faut dans tous les cas admirer son souci de ne rien négliger de ce que l'expérience humaine avait produit dans l'histoire de sa patrie et du monde entier. Isidore n'aurait rien voulu perdre de ce qui avait été acquis par l'homme au cours des époques anciennes, qu'elle fussent païenne, juive ou chrétienne. On ne doit donc pas s'étonner si, en poursuivant ce but, il lui arrivait parfois de ne pas réussir à transmettre de manière adaptée, comme il aurait voulu, les connaissances qu'il possédait à travers les eaux purificatrices de la foi chrétienne. Mais de fait, dans les intentions d'Isidore, les propositions qu'il fait restent cependant toujours en harmonie avec la foi pleinement catholique, qu'il soutenait fermement. Dans le débat à propos des divers problèmes théologiques, il montre qu'il en perçoit la complexité et il propose souvent avec acuité des solutions qui recueillent et expriment la vérité chrétienne complète. Cela a permis aux croyants au cours des siècles de profiter avec reconnaissance de ses définitions jusqu'à notre époque. Un exemple significatif en cette matière nous est offert par l'enseignement d'Isidore sur les relations entre vie active et vie contemplative. Il écrit : « Ceux qui cherchent à atteindre le repos de la contemplation doivent d'abord s'entraîner dans le stade de la vie active ; et ainsi, libérés des scories des péchés, ils seront en mesure d'exhiber ce cœur pur qui est le seul qui permette de voir Dieu » (Differentiarum Lib II, 34, 133 : PL 83, col 91A). Le réalisme d'un véritable pasteur le convainc cependant du risque que les fidèles courent de n'être que des hommes à une dimension. C'est pourquoi il ajoute : « La voie médiane, composée par l'une et par l'autre forme de vie, apparaît généralement plus utile pour résoudre ces tensions qui sont souvent accentuées par le choix d'un seul genre de vie et qui sont, en revanche, mieux tempérées par une alternance des deux formes » (o.c., 134 : ibid., col 91B).

Isidore recherche dans l'exemple du Christ la confirmation définitive d'une juste orientation de vie : « Le sauveur Jésus nous offrit l'exemple de la vie active, lorsque pendant le jour il se consacrait à offrir des signes et des miracles en ville, mais il montrait la voie contemplative lorsqu'il se retirait sur la montagne et y passait la nuit en se consacrant à la prière » (o.c. 134 : ibid.). A la lumière de cet exemple du divin Maître, Isidore peut conclure avec cet enseignement moral précis : « C'est pourquoi le serviteur de Dieu, en imitant le Christ, doit se consacrer à la contemplation sans se refuser à la vie active. Se comporter différemment ne serait pas juste. En effet, de même que l'on aime Dieu à travers la contemplation, on doit aimer son prochain à travers l'action. Il est donc impossible de vivre sans la présence de l'une et de l'autre forme de vie à la fois, et il n'est pas possible d'aimer si l'on ne fait pas l'expérience de l'une comme de l'autre » (o.c., 135 : ibid., col 91C). Je considère qu'il s'agit là de la synthèse d'une vie qui recherche la contemplation de Dieu, le dialogue avec Dieu dans la prière et dans la lecture de l'Ecriture Sainte, ainsi que l'action au service de la communauté humaine et du prochain. Cette synthèse est la leçon que le grand évêque de Séville nous laisse à nous aussi, chrétiens d'aujourd'hui, appelés à témoigner du Christ au début d'un nouveau millénaire. ZF08061805

Le pape Benoît XVI s'adresse aux pèlerins francophones

Texte original du discours du Saint Père UDIENZA GENERALE
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Sources :  www.vatican.va 080618 (420)  - E.S.M.

© Copyright du texte original : Librairie Editrice du Vatican

Eucharistie sacrement de la miséricorde - (E.S.M.) 18.06.2008 - T/Benoît XVI

 

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