Benoît XVI en France, les enjeux de
sa visite |
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Paris, le 18 juin 2008 -
(E.S.M.)
- Ce mercredi 18 juin, le cardinal André Vingt-Trois, archevêque
de Paris et président de la Conférence des évêques de France, a présenté
à la presse le contenu et les enjeux de la visite du pape Benoit XVI en
France, les relations de Benoît XVI avec la France, la mobilisation de
l’Eglise catholique en France.
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Benoît XVI en France, les enjeux de sa visite
Conférence de presse du cardinal Vingt-Trois
Au cours de la conférence de presse du mercredi 18 juin, le cardinal André
Vingt-Trois, archevêque de Paris et président de la Conférence des évêques
de France, a présenté en particulier les sujets suivants :
La visite du pape Benoît XVI en France
L'Eglise de France se réjouit de la venue du pape Benoît XVI en France du
vendredi 12 au lundi 15 septembre. C'est un grand honneur pour le pays et
une joie, pour les catholiques très particulièrement. Benoît XVI connaît
bien la France et il est très attaché à notre pays.
Le Pape vient accomplir une visite apostolique.
Il vient, comme pasteur de l'Eglise universelle, conforter l'Eglise de
France et la foi des catholiques. Il vient à la rencontre des Français, de
tous ceux qui voudront venir l'écouter et prier avec lui. Il vient pour
rendre grâce à Dieu de ce lieu de bénédiction qu'est Lourdes depuis 150 ans.
A Lourdes, le pèlerinage du pape Benoît XVI
sera très original par rapport aux deux pèlerinages accomplis par le pape
Jean-Paul II, eux-mêmes très différents l'un de l'autre.
Le pèlerinage de 2008 s'intègre dans une année toute entière jubilaire dont
elle constituera le point culminant. Le Pape accomplira l'acte jubilaire
proposé à tous : suivre le Chemin du Jubilé, comme les évêques eux-mêmes
l'ont fait lors de leur assemblée plénière de printemps.
Le pèlerinage du Pape se placera sous le signe de la Croix puisque nous
célébrerons la Croix glorieuse le dimanche 14 septembre et Notre-Dame des
Douleurs, le 15.
La célébration du dimanche associera particulièrement les jeunes, à qui
Jean-Paul II a remis, il y a longtemps déjà, la Croix qui parcourt le monde,
de JMJ en JMJ. La célébration du lundi associera particulièrement les
malades, les hospitaliers et le monde médical.
Le Pape donnera le sacrement de l'onction des malades : ce faisant, il
contribuera à faire redécouvrir ce sacrement, encore aujourd'hui
insuffisamment connu.
Benoît XVI a également souhaité réunir, à Lourdes, la conférence épiscopale
de notre pays, puisque Lourdes est le lieu habituel des assemblées plénières
des évêques français.
Pour Paris, le Pape a fait part de plusieurs
souhaits : s'adresser au monde de la culture, prier avec tous ceux qui
participent assidûment chaque jour à la prière de l'Eglise, s'adresser aux
jeunes et pouvoir célébrer la messe avec un grand nombre de fidèles. Ces
souhaits constituent aujourd'hui, les principales étapes de sa visite à
Paris : collège des Bernardins, Notre-Dame et messe solennelle célébrée par
le Saint-Père sur l'esplanade des Invalides.
Le Pape s'adressera à Paris au monde de la culture.
Lors de son premier voyage, Jean-Paul II avait prononcé une allocution de
grande importance devant l'UNESCO. La culture comme manifestation de la
personne humaine en était le centre. Benoît XVI, depuis son élection, s'est
donné pour tâche d'aider l'homme contemporain à faire confiance aux
capacités de sa raison de s'ouvrir à la pleine dimension de l'être humain.
Plusieurs de ses interventions ont déjà abordé ce sujet. C'est pour lui le
fondement du dialogue possible entre les cultures. Son discours des
Bernardins sera donc une étape importante de la réflexion qu'il propose.
De ce point de vue, la foi chrétienne est une formidable ouverture à
l'universel, la plus radicale. Elle permet d'admirer tout ce qu'il y a « de
juste, de noble, de digne d'être aimé » en l'homme et dans ses œuvres. Au
service de l'homme, pour que l'humanité soit à la hauteur de sa destinée, il
est indispensable que l'Eglise dialogue, c'est-à-dire interroge, écoute,
enseigne, discute, avec tous ceux qui contribuent à forger l'image que les
hommes se font d'eux-mêmes.
La rencontre du Pape avec les représentants du monde de la culture au
collège des Bernardins sera assurément un moment important, qui dépassera le
cadre parisien ou national. Elle manifeste aussi l'estime qu'a le pape
Benoît XVI pour la culture française et la contribution de notre pays à
l'humanisation de la vie humaine.
Benoît XVI vient aussi rencontrer les jeunes, les
jeunes professionnels, les étudiants, les lycéens, les collégiens, les
enfants. Le Pape célébrera cet été les Journées mondiales de la
jeunesse à Sydney. Certains pourront en profiter d'une façon ou d'une autre.
Mais le Pape a voulu encore pouvoir s'adresser directement aux jeunes autour
de Notre-Dame. Il prie beaucoup pour eux et pour leur avenir.
Le Pape rassemblera tous les fidèles, de Paris,
d'Ile de France et d'autres régions et même de plusieurs pays étrangers au
cours d'une messe solennelle qu'il célébrera sur l'esplanade des Invalides.
Ce sera pour les 150 000 personnes attendues un grand moment de fête et de
prière.
Benoît XVI rencontrera également le président Nicolas
Sarkozy. Sa visite a aussi un aspect de visite officielle et le Pape
est invité à se rendre à l'Elysée. Ce sera probablement l'occasion d'un
échange constructif sur la place des religions en France et sur la
contribution de l'Eglise à la vie de la société.
Comment se prépare la visite du Pape
La venue du Pape crée un événement qui demande une mobilisation de personnes
et de moyens dans un temps très court et dans plusieurs endroits à Paris et
à Lourdes.
L'heure est au lancement des campagnes de mobilisation des
5 000 volontaires nécessaires pour toutes les
multiples tâches, de l'accueil à la logistique, l'encadrement des
participants et le service d'ordre. Des banderoles, des affiches et des
tracts sont distribués pour faire connaître le programme de la visite du
Pape à Paris et à Lourdes et inviter tous ceux qui le peuvent à y participer
massivement. Les paroisses, les mouvements, les établissements scolaires
catholiques dans toute l'Ile-de-France et dans tous les diocèses se
mobilisent.
La logistique
Elle comprend les actions suivantes : organiser les différentes
manifestations en lien avec les autorités publiques (circulation,
aménagement des lieux, etc) et prévoir les meilleures conditions d'accueil
de la foule : écrans, sonorisations, installation de podiums, mobiliers,
décoration florale, etc.
Les dispositions pour Paris
La Fondation d'Auteuil : dans le cadre d'un partenariat exemplaire,
jeunes et adultes de cette fondation vont activement participer à la
préparation à Paris de la visite du Pape. Le savoir-faire des jeunes formés
par la Fondation d'Auteuil est sollicité pour fabriquer et réaliser :
- Une partie de la décoration florale du collège des Bernardins, vendredi 12
septembre, et la décoration florale au centre des escaliers et sur le
plateau liturgique de la messe sur l'esplanade des Invalides, samedi 13
septembre.
- Le mobilier de cette messe, c'est-à-dire l'autel, l'ambon, le fauteuil du
Pape, le socle de la statue de la Vierge, les bancs et sièges des évêques et
les tables de communion.
Pour cela, les établissements de formation en horticulture et aux métiers du
bois de la Fondation d'Auteuil, notamment en Ile-de-France et en région
Centre Normandie, sont mis à contribution.
La Fondation d'Auteuil accueille, éduque, forme et insère près de 10 000
garçons et filles en grande difficulté sociale, scolaire, familiale et
affective, au sein de 170 établissements en France.
Ces jeunes lui sont confiés par leur famille ou par les services de l'Aide
sociale à l'enfance. Chacun bénéficie d'un parcours personnalisé pour
développer son savoir être et son savoir-faire dans le domaine professionnel
de son choix.
La liturgie
Cela consiste à préparer les célébrations, choisir les textes de la
liturgie, répéter les chants, contacter les groupes qui assureront
l'animation musicale de la soirée du vendredi, etc.
Chorales : une trentaine de chorales chantera la messe du samedi 13
septembre. Cela représente environ 1 500 chanteurs adultes et enfants
provenant de chorales de paroisses, d'écoles ou de collèges. Les chants
seront simples ou connus et pourront facilement être repris par l'assemblée.
Un chœur plus restreint accompagnera les prières.
L'accueil des personnes
Il nécessite d'organiser la gestion des flux de personnes, les liens avec
les secouristes, la distribution de bouteilles d'eau, le nettoyage...
Volontaires : les paroisses, l'Enseignement catholique, les
communautés nouvelles seront les lieux principaux de mobilisation des
volontaires. Par l'intermédiaire des communautés nouvelles, 150 chefs
d'équipe, entre 17 et 30 ans se sont déjà proposés. Chacun d'eux forme
autour de lui une équipe de 10, 20 ou 30 personnes.
Les dispositions pour Lourdes
« Pour les fidèles, les directeurs de pèlerinage ont été invités à
constituer des groupes, ce qui n'était pas possible pour les pèlerinages
précédents qui avaient eu lieu en plein été. Les groupes bénéficieront d'un
placement prioritaire pour l'Eucharistie du dimanche. En groupe, les
personnes n'auront pas à régler elles-mêmes leurs problèmes de déplacement
et de logement. Spirituellement, le groupe permettra à chacun de mieux se
préparer et d'approfondir le sens de ce qui sera vécu autour du Saint-Père.
»
« L'expérience des voyages de Jean-Paul II en France nous apprend que, dans
les derniers jours, circule une rumeur défaitiste : « Les lieux seront
inaccessibles ; surtout, restez chez vous et regardez la télé. » Pour
Lourdes, la volonté explicite du préfet est de rendre les lieux
continuellement accessibles : diffusons cette bonne nouvelle ! » (Message de
Mgr Perrier, évêque de Tarbes et Lourdes)
Les liens qui unissent le pape Benoît XVI à la
France
Comme en témoigne son souhait de venir en visite en France, le pape Benoît
XVI apprécie ce pays et ce, de longue date. Il s'exprime en français avec
autant d'aisance que de sûreté.
Cette connaissance est fondée sur de nombreuses visites et échanges au fil
des ans, mais elle se fonde surtout sur une prise de conscience précoce de
l'importance de la culture d'expression française dans le monde
contemporain.
Au cours de ses études, Joseph Ratzinger a perçu l'influence sur la culture
européenne après la Seconde guerre mondiale de la pensée profane française,
marquée par l'existentialisme, les sciences humaines et une fascination pour
le marxisme. Il a donc étudié (entre autres) Sartre et Camus. Il s'est
intéressé dans les années 1970 à l'émergence des « nouveaux philosophes ».
Pendant sa formation au sacerdoce, le jeune Joseph Ratzinger a découvert et
apprécié les grands théologiens français du XXe siècle : Henri de Lubac,
Yves Congar, Marie-Dominique Chenu, Jean Daniélou, Louis Bouyer, entre
autres. Après les avoir lus, il a collaboré avec certains d'entre eux
pendant le concile Vatican II, puis au sein de la Commission théologique
internationale.
C'est en 1954 qu'il a fait connaissance avec le futur cardinal Jean-Marie
Lustiger, alors aumônier de la Sorbonne. Jusqu'à la mort du cardinal
Lustiger en août 2007, ils auront maintes fois l'occasion de se retrouver et
de travailler ensemble.
Il est fréquemment venu en France pour s'y exprimer et aussi pour dialoguer,
notamment en 1983 à Notre-Dame de Paris et à Lyon, en 1999 à la Sorbonne
pour intervenir sur la crise de la vérité chrétienne dans la culture
contemporaine. Plus récemment, à l'invitation de l'archevêque de Paris, il
est venu conclure les conférences de carême à Notre-Dame de Paris (2002). En
2004, le cardinal Ratzinger a été le délégué du pape Jean-Paul II à
l'occasion du soixantième anniversaire du débarquement allié en Normandie.
Cet intérêt pour la culture française a valu au cardinal Ratzinger d'être
reçu le 13 janvier 1992 comme membre étranger de l'Académie des Sciences
morales et politiques au fauteuil d'Andreï Sakharov.
Les grands thèmes développés par le pape Benoît XVI
En trois ans de ministère, Benoît XVI s'est exprimé sur de nombreux sujets
d'une manière très personnelle.
Benoît XVI et les jeunes
« J'attends avec joie Cologne où je rencontrerai les
jeunes du monde, ou plutôt où les jeunes rencontreront le Christ. »
Dès ces premiers mots en tant que pape, l'ancien archevêque de Munich rend
hommage à Jean-Paul II et annonce la couleur de son pontificat : il sera
aussi le pape des jeunes. Les JMJ de Cologne sont les premières pour Benoît
XVI. Ce sont 800 000 jeunes du monde entier, dont 70 000 Français qui se
sont rassemblés à Marienfeld pour une veillée de prière avec le Pape. «
Je voudrais leur faire comprendre que c'est beau d'être chrétiens ! ».
Dans ses nombreuses rencontres avec les jeunes, il les invite à s'engager :
« Soyez des disciples et des témoins de l'Evangile », « Soyez des
artisans de paix et d'unité ! ». Par exemple, encore, à Lorette en
Italie, il appelle les 500 000 jeunes rassemblés à s'engager pour la
sauvegarde de la création : « L'avenir de la planète, qui présente les
signes évidents d'un développement qui n'a pas toujours su protéger les
équilibres délicats de la nature, est confié aux nouvelles générations.
Avant qu'il ne soit trop tard, il faut faire des choix courageux, qui
sachent recréer une solide alliance entre l'homme et la terre. Un oui ferme
est nécessaire pour la sauvegarde de la création, ainsi qu'un engagement
puissant pour inverser les tendances qui risquent de conduire à des
situations de dégradation irréversible. »
L'unité des chrétiens
« Faire tout ce qui est en mon pouvoir pour faire
avancer la cause fondamentale de l'œcuménisme. »
Dès son élection, au cours de la messe concélébrée avec les cardinaux le 20
avril 2005 dans la chapelle Sixtine, le pape Benoît XVI a affirmé sa volonté
de favoriser le dialogue entre les chrétiens. Cette priorité s'est
manifestée par la poursuite des relations développées par ses prédécesseurs
avec les représentants des différentes confessions chrétiennes.
En novembre 2006 à Istanbul, lors de sa rencontre avec le Patriarche
Bartolomeos, Benoit XVI a souligné la proximité théologique de l'Eglise
catholique avec l'Eglise orthodoxe sur de nombreux points. Un des fruits de
cette visite fut la reprise du travail de la Commission théologique
catholiques-orthodoxes. La visite du patriarche Alexis II de Moscou à Paris,
en octobre 2007, suivie de celle du cardinal Kasper en Russie, envoyé par
Benoît XVI fin mai 2008, confirment cette volonté de rapprochement entre les
deux Eglises. Le Pape a invité les représentants des protestants et des
anglicans ainsi que le patriarche Bartolomeos à participer à l'ouverture de
l'année Saint-Paul.
Relations avec les juifs
« L'Église catholique est proche de vous et elle est
pour vous une amie. Oui, nous vous aimons. » Au grand Rabbin de Rome, 16
janvier 2006
De tout temps, comme théologien, le cardinal Ratzinger s'est intéressé au
judaïsme. C'est donc tout naturellement qu'il s'est inscrit, comme pape,
dans la continuité de l'œuvre si importante de son prédécesseur dans ce
domaine. Il a affirmé d'emblée sa ferme intention de « poursuivre le
dialogue et renforcer la collaboration avec les fils et les filles du peuple
juif ».
Lors de chacun de ses déplacements à l'étranger, il n'a pas manqué de poser
des gestes en ce sens : à Cologne, dont il a visité la synagogue (Allemagne,
août 2005), au camp d'Auschwitz-Birkenau (Pologne, mai 2006), à la Juden
Platz de Vienne (Autriche, septembre 2007), à Washington et à New York
(Etats-Unis, avril 2008). A Rome, il a reçu les deux Grands Rabbins d'Israël
(septembre 2005) et le Grand Rabbin de Rome Ganvier 2006), ainsi que les
chefs de l'Etat d'Israël (en 2005, 2006 et 2007). Renouvelant l'invitation
faite par Ariel Sharon, Shimon Pères a fait savoir au Pape qu'il était
attendu en Israël.
Dialogue interreligieux
« Il est important de réaffirmer que jamais les
religions ne peuvent devenir des véhicules de haine ; jamais, en invoquant
le nom de Dieu, on ne peut arriver à justifier le mal et la violence. »
A l'égard du dialogue interreligieux, le pape Benoît XVI s'inscrit
pleinement dans la ligne ouverte par le concile Vatican II et promue par
Jean-Paul II. Depuis son élection, il s'est exprimé à plusieurs reprises sur
son souhait de poursuivre « la voie du dialogue », notamment lors de
la Rencontre internationale pour la paix réunissant des responsables
religieux en octobre 2007 à Naples. Il s'efforce de donner à ce dialogue des
thèmes de réflexion. Il s'agit pour lui de promouvoir une ouverture de
toutes les cultures, y compris la culture occidentale, à la recherche et au
désir de la vérité.
En octobre 2007 également, 138 responsables musulmans, de divers courants et
de divers pays, ont adressé au Pape et aux responsables des Eglises
chrétiennes une Lettre intitulée « Vers une parole commune ». A la réponse
favorable de Benoît XVI a été jointe la proposition de mettre en place une
instance permanente de dialogue entre le Vatican et ces signataires. La
première réunion de cette instance est prévue à Rome du 4 au 6 novembre
2008.
La laïcité
« La pleine garantie de la liberté religieuse doit
prendre en considération la dimension publique de la religion et donc la
possibilité pour les croyants de participer à la construction de l'ordre
social. »
Benoît XVI considère de manière positive la laïcité de l'Etat, il l'a
clairement exprimé au cours de son récent voyage aux Etats-Unis. Cette
laïcité ne peut consister en une mise au ban de l'espace public pour les
religions. Il considère qu'une « saine laïcité », qui reconnaît le
rôle et la place des religions dans la vie sociale, est l'un des piliers de
la démocratie. Et il incite les catholiques à prendre part activement à la
vie de la « cité » parce que, selon sa propre expression, « L'Eglise
désire contribuer à la construction d'un monde toujours plus digne de la
personne humaine, créée à l'image et à la ressemblance de Dieu » (Au
président des Etats-Unis, Maison Blanche, Washington D.C., 16 avril 2008).
La sauvegarde de la création
« Il faut faire des choix courageux, qui sachent
recréer une solide alliance entre l'homme et la terre. »
Il ne s'est guère passé de trimestre, pour ne pas dire de mois, depuis son
pontificat, sans que Benoît XVI ou le Vatican ne fassent une déclaration ou
ne prennent une initiative sur l'environnement. Benoît XVI a ainsi repris le
flambeau allumé par ses prédécesseurs, et tout particulièrement par
Jean-Paul II qui, avec l'important message du 1er janvier 1990, « la paix
avec Dieu créateur, la paix avec toute la création », creuse les enjeux
théologiques de l'écologie.
Le 1er septembre 2006, Benoît XVI, alors élu pape, encourageait la première
Journée de la sauvegarde de la création, en Italie : « En dialogue avec
les chrétiens des différentes confessions, il faut s'engager à prendre soin
de la création, sans en dilapider les ressources et en les partageant de
façon solidaire ».
L'engagement de Benoît XVI pour l'environnement se confirme par ses paroles
du 2 septembre 2007, devant 500 000 jeunes italiens, à Lorette, et par son
Message de paix du 1er janvier 2008 : « Il est fondamental de "
penser " la terre comme " notre maison commune ".» Cela veut dire que «
les pays technologiquement avancés doivent revoir leurs habitudes
exagérées en matière de consommation d'énergie, liées au modèle actuel de
développement. » Chacun est invité à « s'engager (...), dans le but de
renforcer l'alliance entre l'être humain et l'environnement, qui doit être
le miroir de l'amour créateur de Dieu, de qui nous venons et vers qui nous
allons. »
Europe
« A la place de la rivalité s'Instaura la
collaboration, la réciprocité des échanges, la découverte et l'amitié
mutuelles. » Conférence à Caen pour le 60e anniversaire du
débarquement allié, 5 juin 2004
Pour Benoît XVI, « Aujourd'hui, l'Europe - à peine sortie d'un siècle
profondément blessé par deux guerres mondiales et après l'effondrement des
grandes idéologies qui se sont révélées de tragiques utopies - est à la
recherche de sa propre identité. Pour créer une unité nouvelle et durable,
les instruments politiques, économiques et juridiques sont assurément
importants, mais il faut également susciter un renouveau éthique et
spirituel. » (Audience générale d'avril 2008, Rome)
Eminemment préoccupé de la paix, le pape Benoît XVI a constamment encouragé
la poursuite de l'intégration européenne, comme ici à Vienne, en septembre
2007, alors qu'il s'adressait au corps diplomatique : « Le processus
d'unification est de toute façon une œuvre d'une grande portée qui a permis
à ce continent, longtemps miné par des conflits continuels et des guerres
fratricides désastreuses, de vivre une période de paix qu'il n'avait pas
connue depuis longtemps ».
Par ailleurs, tout en constatant l'apport important des pays européens et de
l'Europe au développement international, Benoît XVI les invitent aussi à «
faire valoir leur importance politique face, par exemple, aux très
urgents défis portés par l'Afrique ».
Programme de la
visite apostolique du pape Benoît XVI à Paris
►
Ici
►
150è anniversaire des apparitions à Lourdes
Sources : CEF -
E.S.M.
Eucharistie sacrement de la miséricorde -
(E.S.M.) 18.06.2008 -
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