Les grandes antiennes de l'Avent |
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Rome, le 17 décembre 2008 -
(E.S.M.)
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A partir d’aujourd’hui et jusqu’à l'avant-veille de Noël, on chante au
Magnificat des vêpres de rite romain sept antiennes, une par jour, qui
commencent toutes par une invocation à Jésus, celui-ci n’étant jamais nommé.
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Les grandes antiennes de l'Avent
Avent en musique. Sept antiennes à redécouvrir
Le 17 décembre 2008 - Eucharistie Sacrement de la Miséricorde
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On en chante une par jour, au Magnificat des vêpres. Elles sont très
anciennes et très riches en références aux prophéties relatives au Messie.
Leurs initiales forment un acrostiche. Les voici transcrites, avec leur clé
de lecture
A partir d’aujourd’hui et jusqu’à l'avant-veille de Noël, on chante au
Magnificat des vêpres de rite romain sept antiennes, une par jour, qui
commencent toutes par une invocation à Jésus, celui-ci n’étant jamais nommé.
Ce temps de sept jours est très ancien: il remonte au pape Grégoire le
Grand, vers l’an 600. Les antiennes sont en latin et sont inspirées de
textes de l'Ancien Testament qui annoncent le Messie.(Pour écouter
une antienne, cliquer
ici)
Au début de chaque antienne, Jésus est successivement invoqué comme Sagesse,
Seigneur, Rejeton, Clé, Astre, Roi, Emmanuel. En latin: Sapientia, Adonai,
Radix, Clavis, Oriens, Rex, Emmanuel.
Si on les lit en partant de la dernière, les initiales de ces mots latins
forment un acrostiche: "Ero cras", c’est-à-dire: "Je serai [là] demain",
annonçant la venue du Seigneur. La dernière antienne, qui termine
l'acrostiche, est chantée le 23 décembre. Le lendemain, aux premières
vêpres, la fête de Noël commence.
Ces antiennes ont été tirées de l’oubli, inopinément, par "La Civiltà
Cattolica", la revue des jésuites de Rome, contrôlée avant impression par la
secrétairerie d’état du Vatican.
La place d’honneur donnée à l'article qui présente les sept antiennes est
également inhabituelle. Écrit par le père Maurice Gilbert, directeur de
l’Institut biblique pontifical de Jérusalem, cet article ouvre le cahier
d’avant Noël de la revue, là où se trouve habituellement l'éditorial.
Dans son article, le père Gilbert explique une à une les antiennes et en
montre les très riches références aux textes de l'Ancien Testament. Il
souligne un fait remarquable: les trois dernières antiennes – celles de
l'acrostiche "Je serai là" –comportent des expressions qui ne s’expliquent
qu’à la lumière du Nouveau Testament.
L'antienne "O Oriens" du 21 décembre comporte une référence claire au
cantique de Zacharie, le "Benedictus", qu’on lit au chapitre 1 de l’Evangile
de Luc: "Nous aurons la visite d’un soleil venu d’en haut afin d’illuminer
ceux qui se trouvent dans les ténèbres et dans l'ombre de la mort".
L'antienne "O Rex" du 22 décembre inclut un passage de l'hymne à Jésus du
chapitre 2 de la lettre de Paul aux Éphésiens: "Celui qui des deux
[c’est-à-dire les juifs et les païens] n’a fait qu’un peuple".
Enfin l'antienne "O Emmanuel" du 23 décembre s’achève par l'invocation "Dominus
Deus noster", une invocation exclusivement chrétienne puisque seuls les
disciples de Jésus reconnaissent le Seigneur leur Dieu dans l'Emmanuel.
Voici donc le texte intégral des sept antiennes, en latin et traduites. Les
initiales qui forment l'acrostiche "Ero cras" sont mises en évidence et les
principales références à l'Ancien et au Nouveau Testament sont citées entre
parenthèses:
I – 17 décembre
O SAPIENTIA, quae ex ore Altissimi prodiisti,
attingens a fine usque ad finem fortiter suaviterque disponens omnia:
veni ad docendum nos viam prudentiae.
O Sagesse, qui es issue de la bouche du Très-Haut (Ecclésiastique 24, 3),
tu déploies ta force d’un bout du monde à l’autre et tu régis l’univers avec
force et douceur (Sagesse 8, 1):
viens nous enseigner la voie de la prudence (Proverbes 9, 6).
(Cliquer ici
pour entendre cette antienne)
II – 18 décembre
O ADONAI, dux domus Israel,
qui Moysi in igne flammae rubi apparuisti, et in Sina legem dedisti:
veni ad redimendum nos in brachio extenso.
O Seigneur (Exode 6, 2 Vulgate), guide de la maison d’Israël,
qui es apparu à Moïse dans le feu du buisson ardent (Exode 3, 2) et lui as
donné tes commandements sur le mont Sinaï
(Exode 20):
viens nous sauver avec ton bras puissant (Exode 15, 12-13).
III – 19 décembre
O RADIX Iesse, qui stas in signum populorum,
super quem continebunt reges os suum, quem gentes deprecabuntur:
veni ad liberandum nos, iam noli tardare.
O Rejeton de Jessé, qui te dresses comme un étendard pour les peuples (Isaïe
11, 10),
devant toi les rois de la terre gardent le silence (Isaïe 52, 15) et les
nations t’adressent leurs prières:
viens nous délivrer, ne tarde plus (Habacuc 2, 3).
IV – 20 décembre
O CLAVIS David et sceptrum domus Israel,
qui aperis, et nemo claudit; claudis, et nemo aperit:
veni et educ vinctum de domo carceris, sedentem in tenebris et umbra mortis.
O Clé de David (Isaïe 22, 22), sceptre de la maison d’Israël
(Genèse 49,
10),
tu ouvres et personne ne peut fermer; tu fermes et personne ne peut ouvrir:
viens, fais sortir de prison le captif plongé dans les ténèbres et dans
l’ombre de la mort (Psaume 107, 10.14).
V – 21 décembre
O ORIENS, splendor lucis aeternae et sol iustitiae:
veni et illumina sedentem in tenebris et umbra mortis.
O Astre montant (Zacharie 3, 8; Jérémie 23, 5), splendeur de la lumière
éternelle (Sagesse 7, 26) et soleil de justice (Malachie 3, 20):
viens éclairer ceux qui se trouvent dans les ténèbres et dans l’ombre de la
mort (Isaïe 9, 1; Luc 1, 79).
VI – 22 décembre
O REX gentium et desideratus earum,
lapis angularis qui facis utraque unum:
veni et salva hominem quel de limo formasti.
O Roi des nations (Jérémie 10, 7), objet de leur désir
(Aggée 2, 7),
pierre angulaire (Isaïe 28, 16) qui réunis juifs et païens en un seul peuple
(Ephésiens 2, 14):
viens sauver l’homme que tu as façonné à partir du limon.
VII – 23 décembre
O EMMANUEL, rex et legifer noster,
expectatio gentium et salvator earum:
veni ad salvandum nos, Dominus Deus noster.
O Emmanuel (Isaïe 7, 14), notre roi et notre législateur
(Isaïe 33, 22),
espérance et salut des nations (Genèse 49, 10; Jean 4, 42):
viens nous sauver, Seigneur notre Dieu (Isaïe 37, 20).
(Cliquer ici
pour entendre cette antienne et voir la partition- selon le rite dominicain
-)
Traduction française par
Charles de Pechpeyrou, Paris, France.
Source: Sandro Magister
Eucharistie sacrement de la miséricorde -
(E.S.M.) 17.12.2008 -
T/Musique Sacrée |