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19 Avril 2005
 

 Benoît XVI au Royaume- Uni : anthologie des principaux passages des six discours pontificaux

 

Rome, le 17 septembre  2010  - (E.S.M.) - Benoît XVI invite les jeunes à devenir des saints. Il appelle de ses vœux l’unité entre les chrétiens et les hommes religieux. Aux hommes politiques et de culture il propose la "purification" réciproque entre la raison et la foi.

Le pape Benoît XVI - Pour agrandir l'image Cliquer

Benoît XVI

"Unam Sanctam". L'Église de Pierre à Londres, par Sandro Magister

Le 17 septembre 2010 - Eucharistie Sacrement de la Miséricorde - Benoît XVI a passé à Londres la deuxième journée de son voyage au Royaume-Uni. Avec six rencontres. Et autant de discours :

– avec 300 religieux et religieuses de l’enseignement, au St Mary’s University College de Twickenham, en présence du ministre britannique de l'Instruction, Nick Gibb ;

– avec 4 000 collégiens sur le terrain de sport du même Collège, invités par internet et venant de toutes les écoles catholiques d'Angleterre, du Pays de Galles et d’Écosse ;

– avec des leaders du judaïsme et des religions les plus représentées au Royaume-Uni, musulmans, hindouistes, sikhs, au Waldegrave Drawing Room de Twickenham ;

– avec l'archevêque anglican de Canterbury, Rowan Williams, à Lambeth Palace ;

– avec des hommes politiques, des diplomates, des entrepreneurs, des hommes de culture et des leaders religieux, au Westminster Hall, en présence des speakers de la Chambre des Lords et de la Chambre des Communes ;

– avec des représentants des confessions chrétiennes, réunis pour une célébration œcuménique à Westminster Abbey.

Parmi ses six discours, il en est deux qui se distinguent des autres. Celui qu’il a adressé aux collégiens à Twickenham et celui qu’il a prononcé devant les représentants de la société civile et politique à Westminster Hall.

Le premier se différencie aussi des autres du point de vue du style. Le pape parle aux collégiens de manière familière. Il leur demande, tout simplement, de devenir des saints. Et il prend comme modèle du cheminement vers la sainteté l’homme et la femme qui tombent amoureux l’un de l’autre.

Le deuxième discours module les registres classiques de la conception ratzingérienne de la "purification" réciproque entre raison et religion et du dialogue public entre elles, qui est nécessaire "pour le bien de notre civilisation".

On trouvera ci-dessous une anthologie des principaux morceaux des six discours pontificaux du 17 septembre.

1. AUX ENSEIGNANTS : "FORMEZ À LA SAGESSE"

Le travail d’un professeur ne consiste pas seulement à transmettre des informations ou à enseigner des compétences pour procurer un profit économique à la société ; l’éducation n’est pas et ne doit jamais être considérée selon une optique purement utilitaire. Il s’agit de former la personne humaine, en lui donnant le bagage nécessaire pour vivre pleinement sa vie – en bref –, il s’agit de transmettre la sagesse. Et la vraie sagesse est inséparable de la connaissance du Créateur, car « nous sommes en effet dans sa main, et nous et nos paroles, et toute intelligence et tout savoir pratique » (Sg 7, 16). Cette dimension transcendante des études et de l’enseignement a été clairement saisie par les moines qui contribuèrent beaucoup à l’évangélisation de ces îles. [...] Il était tout naturel que le monastère ait une bibliothèque et une école. [...]

Regardant aujourd’hui autour de moi, je vois un grand nombre de congrégations apostoliques qui ont un charisme pour l’éducation des jeunes. [...] La présence de religieux dans les écoles catholiques est vraiment un puissant rappel de l’esprit catholique, souvent remis en cause, qui doit imprégner tous les aspects de la vie scolaire. Cela s’étend bien au-delà d’un enseignement dont le contenu devrait toujours être conforme à la doctrine de l’Église, exigence qui va de soit. Cela veut dire que la vie de foi doit être la force motrice qui sous-tend toute activité dans l’école, pour que la mission de l’Église puisse être accomplie avec efficacité, et que les jeunes puissent découvrir la joie d’appartenir à « l’être pour tous » du Christ (Spe Salvi, 28).

Avant de conclure, j’adresse une pensée particulière de gratitude à ceux dont la tâche consiste à assurer dans nos écoles un environnement sécurisant aux enfants et aux jeunes. Discours aux enseignants

2. AUX COLLÉGIENS : "CROISSEZ EN SAINTETÉ"

Il n’arrive pas souvent qu’un Pape, ou même une autre personne, ait la possibilité de parler à des étudiants de toutes les écoles catholiques d’Angleterre, du Pays de Galles et d’Écosse à la fois. Et puisque j’ai cette chance en ce moment, j’aimerais beaucoup vous dire une chose. J’espère que parmi ceux d’entre vous qui m’écoutent aujourd’hui, se trouvent des futurs saints du vingt-et-unième siècle. Ce que Dieu veut plus que tout pour chacun de vous c’est que vous deveniez des saints. Il vous aime beaucoup plus que vous ne pourrez jamais l’imaginer, et il veut ce qu’il y a de meilleur pour vous. Et de loin, la meilleure chose pour vous c’est de grandir en sainteté.

Il se peut que certains d’entre vous n’aient jamais pensé à cela auparavant. Il se peut que certains d’entre vous pensent qu’être un saint ce n’est pas pour eux. Permettez-moi vous expliquer ce que je veux dire. Quand nous sommes jeunes, nous pensons facilement aux personnes que nous respectons, aux personnes que nous admirons, aux personnes à qui nous voulons ressembler. Ce peut être quelqu’un que nous rencontrons dans notre vie de tous les jours et que nous tenons en grande estime. Ou cela pourrait être quelqu’un de connu. Nous vivons dans une culture de la célébrité, et les jeunes sont souvent encouragés à se modeler sur des personnalités du monde du sport ou du spectacle. La question que je vous pose est celle-ci : quelles sont les qualités que vous percevez dans d’autres personnes et que vous souhaiteriez beaucoup avoir vous-mêmes ? Quel type de personne aimeriez-vous être réellement ?

Quand je vous invite à devenir des saints, je vous demande de ne pas vous contenter de la seconde place. Je vous demande de ne pas poursuivre un but limité en ignorant tous les autres. L’argent permet d’être généreux et de faire du bien dans le monde, mais à lui seul, il ne suffit pas à nous rendre heureux. La haute qualification dans l’activité professionnelle est une bonne chose, mais elle ne nous satisfait pas si nous n’avons pas en vue quelque chose de bien plus grand. Elle peut nous rendre célèbre, mais elle ne nous rendra pas heureux. Le bonheur est quelque chose que nous voulons tous, mais un des grands drames de ce monde est que tant de personnes ne le trouvent jamais, parce qu’elles le cherchent là où il n’est pas. La clef du bonheur est très simple – le vrai bonheur se trouve en Dieu. Nous devons avoir le courage de mettre nos espérances les plus profondes en Dieu seul, non pas dans l’argent, dans la carrière, dans les succès de ce monde, ou dans nos relations avec d’autres personnes, mais en Dieu. Lui seul peut satisfaire les exigences profondes de nos cœurs.

Non seulement Dieu nous aime avec une profondeur et une intensité que nous pouvons à peine essayer de commencer à comprendre, mais il nous invite à répondre à cet amour. Vous savez tous ce que c’est que de rencontrer quelqu’un d’intéressant et d’attirant, et de vouloir être son ami. Vous espérez toujours que cette personne va vous trouver intéressant et attirant, et qu’elle voudra devenir votre ami. Dieu veut votre amitié. Et dès que vous devenez l’ami de Dieu, tout commence à changer dans votre vie. Quand vous commencez à mieux le connaître, vous vous apercevez que vous voulez que votre vie reflète un peu de sa bonté infinie. Vous êtes attirés par la pratique des vertus. Vous commencez à considérer l’avidité et l’égoïsme et tous les autres péchés tels qu’ils sont réellement, des tendances destructrices et dangereuses qui provoquent de profondes souffrances et causent un grand préjudice, et vous voulez éviter de tomber vous-mêmes dans ce piège. Vous commencez à éprouver de la compassion pour les personnes en difficultés et vous désirez vivement faire quelque chose pour elles. Vous voulez aider les indigents et les affamés, vous voulez réconforter les personnes tristes, vous voulez être bons et généreux. Et si tout cela est important pour vous, alors vous êtes bien sur le chemin qui mène à la sainteté. Discours aux étudiants

3. AUX LEADERS RELIGIEUX : "LIBERTÉ ET RESPECT MUTUEL"

Au niveau spirituel, nous sommes tous, selon nos modes différents, engagés personnellement dans un cheminement qui apporte une réponse à la question la plus importante de toutes – la question du sens ultime de notre existence humaine. La quête du sacré est la recherche de l’unique nécessaire, qui seule satisfait les aspirations du cœur humain. Au cinquième siècle, saint Augustin décrivait cette recherche en ces termes : « Seigneur, vous nous avez faits pour vous et notre cœur est inquiet jusqu’à ce qu’il repose en vous » (Confessions, Livre I, 1). Lorsque nous nous embarquons dans cette aventure, nous réalisons toujours plus que l’initiative ne vient pas de nous, mais du Seigneur : en effet, ce n’est pas tellement nous qui le cherchons, mais plutôt lui qui nous cherche ; c’est lui qui a mis au fond de nos cœurs cette soif de Lui. [...]

Toute croyance religieuse authentique nous oriente, au-delà de l’aspect immédiat et utilitaire, vers le transcendant. Elle nous rappelle la possibilité et l’impératif d’une conversion morale, le devoir de vivre en paix avec notre prochain, l’importance de mener une vie intègre. Comprise correctement, elle nous apporte des lumières, elle purifie nos cœurs et elle nous inspire un agir noble et généreux, au profit de la famille humaine tout entière. Elle nous incite à cultiver la pratique des vertus et à rejoindre les autres avec amour, dans le plus grand respect pour les traditions religieuses différentes de la nôtre.

Depuis le Concile Vatican II, l’Église catholique a souligné de façon particulière l’importance du dialogue et de la coopération avec les membres des autres religions. Afin d’être fécond, ce dialogue exige une réciprocité de la part de tous les partenaires du dialogue et des membres des autres religions. Je pense en particulier à des situations existant dans certaines parties du monde où la coopération et le dialogue entre les religions exigent le respect mutuel, la liberté de pratiquer sa propre religion et de prendre part à des actes de culte publics, ainsi que la liberté de suivre sa propre conscience sans subir l’ostracisme ou la persécution, même si l’on s’est converti d’une religion à une autre. Une fois ce respect et cette ouverture établis, les personnes de toutes les religions travailleront efficacement ensemble pour la paix et la compréhension mutuelle, et porteront ainsi un témoignage convainquant face au monde. Discours du Saint-Père

4. À L'ARCHEVÊQUE DE CANTERBURY : "LA VÉRITÉ AVANT TOUT"

Le contexte dans lequel le dialogue s’établit entre la Communion anglicane et l’Église catholique, a évolué de manière spectaculaire depuis l’audience privée qui eut lieu entre le Pape Jean XXIII et l’Archevêque John Fisher en 1960. D’une part, la culture ambiante s’éloigne toujours davantage de ses racines chrétiennes, en dépit d’une faim profonde de nourriture spirituelle ressentie par beaucoup. D’autre part, la dimension multiculturelle de la société, qui ne cesse de s’accentuer et qui est particulièrement marquée dans votre pays, donne l’occasion de rencontrer d’autres religions.

Pour nous, chrétiens, cela ouvre la possibilité d’explorer, avec des membres d’autres traditions religieuses, les moyens de témoigner de la dimension transcendante de la personne humaine et de l’appel universel à la sainteté, et cela nous conduit à la pratique des vertus dans notre vie personnelle et sociale. La coopération œcuménique, pour cette mission, reste essentielle et portera certainement des fruits en faveur de la paix et de l’harmonie dans un monde qui, si souvent, semble au bord de l’éclatement.

En même temps, nous chrétiens, nous ne devons jamais hésiter à proclamer notre foi dans l’unique salut qui nous vient du Christ, et à rechercher ensemble à avoir une perception plus profonde des moyens qu’il a mis à notre disposition pour accéder à ce salut. Dieu « veut que tous les hommes soient sauvés et parviennent à la connaissance de la vérité » (1 Tm 2,4), et cette vérité n’est pas autre chose que Jésus Christ, le Fils éternel du Père, qui a tout réconcilié en lui par la puissance de sa Croix. Pour être fidèles à la volonté du Seigneur, telle qu’elle est exprimée dans ce passage de la première Lettre de saint Paul à Timothée, nous reconnaissons que l’Église est appelée à être compréhensive, jamais toutefois au détriment de la vérité chrétienne. D’où le dilemme auquel sont confrontés tous ceux qui sont engagés de manière authentique sur les chemins de l’œcuménisme.

Dans la figure de John Henry Newman, qui sera béatifié dimanche, nous célébrons un homme d’Église dont la vision ecclésiale fut nourrie par la tradition anglicane et s’est approfondie durant ses nombreuses années d’exercice du ministère sacerdotal dans l’Église d’Angleterre. Il peut nous enseigner les vertus que l’œcuménisme exige : d’une part, suivre sa conscience était un impératif, même au prix de grands sacrifices personnels, et d’autre part, la cordialité de l’amitié sans faille avec ses collègues d’antan, qui le conduisit à explorer avec eux, dans un pur esprit irénique, les questions sur lesquelles ils différaient, en privilégiant le désir profond de l’unité de la foi. Votre Grâce, dans ce même esprit d’amitié, puissions-nous renouveler notre détermination à poursuivre le but de l’unité dans la foi, l’espérance et l’amour, selon la volonté de notre unique Seigneur et Sauveur, Jésus Christ ! Discours du Saint-Père

5. AUX HOMMES POLITIQUES ET DE CULTURE : "LA RAISON ET LA FOI ONT BESOIN L'UNE DE L'AUTRE"

J’évoque la figure de saint Thomas More, intellectuel et homme d’État anglais de grande envergure, qui est admiré aussi bien par les croyants que par les non-croyants pour l’intégrité avec laquelle il a suivi sa conscience, fusse au prix de déplaire au Souverain dont il était le « bon serviteur », et cela parce qu’il avait choisi de servir Dieu avant tout. Le dilemme que More a dû affronter en des temps difficiles, l’éternelle question du rapport entre ce qui est dû à César et ce qui est dû à Dieu, m’offre l’opportunité de réfléchir brièvement avec vous sur la juste place de la croyance religieuse à l’intérieur de la vie politique. [...]

Et pourtant, les questions fondamentales qui étaient en jeu dans le procès de Thomas More, continuent à se présenter, même si c’est de manière différente, à mesure qu’apparaissent de nouvelles conditions sociales. Chaque génération, en cherchant à faire progresser le bien commun, doit à nouveau se poser la question : quelles sont les exigences que des gouvernements peuvent raisonnablement imposer aux citoyens, et jusqu’où cela peut-il aller ? En faisant appel à quelle autorité les dilemmes moraux peuvent-ils être résolus ? et le bien commun promu ? Ces questions nous mènent directement aux fondements éthiques du discours civil. Si les principes moraux qui sont sous-jacents au processus démocratique ne sont eux-mêmes déterminés par rien de plus solide qu’un consensus social, alors la fragilité du processus ne devient que trop évidente – là est le véritable défi pour la démocratie. [...]

La tradition catholique soutient que les normes objectives qui dirigent une action droite sont accessibles à la raison, même sans le contenu de la Révélation. Selon cette approche, le rôle de la religion dans le débat politique n’est pas tant celui de fournir ces normes, comme si elles ne pouvaient pas être connues par des non-croyants – encore moins de proposer des solutions politiques concrètes, ce qui de toute façon serait hors de la compétence de la religion – mais plutôt d’aider à purifier la raison et de donner un éclairage pour la mise en œuvre de celle-ci dans la découverte de principes moraux objectifs.

Ce rôle « correctif » de la religion à l’égard de la raison n’est toutefois pas toujours bien accueilli, en partie parce que des formes déviantes de religion, telles que le sectarisme et le fondamentalisme, peuvent être perçues comme susceptibles de créer elles-mêmes de graves problèmes sociaux. A leur tour, ces déformations de la religion surgissent quand n’est pas accordée une attention suffisante au rôle purifiant et structurant de la raison à l’intérieur de la religion. Il s’agit d’un processus à deux sens. Sans le correctif apporté par la religion, d’ailleurs, la raison aussi peut tomber dans des distorsions, comme lorsqu’elle est manipulée par l’idéologie, ou lorsqu’elle est utilisée de manière partiale si bien qu’elle n’arrive plus à prendre totalement en compte la dignité de la personne humaine. C’est ce mauvais usage de la raison qui, en fin de compte, fut à l’origine du trafic des esclaves et de bien d’autres maux sociaux dont les idéologies totalitaires du 20ème siècle ne furent pas les moindres. C’est pourquoi, je voudrais suggérer que le monde de la raison et de la foi, le monde de la rationalité séculière et le monde de la croyance religieuse reconnaissent qu’ils ont besoin l’un de l’autre, qu’ils ne doivent pas craindre d’entrer dans un profond dialogue permanent, et cela pour le bien de notre civilisation.

La religion, en d’autres termes, n’est pas un problème que les législateurs doivent résoudre, mais elle est une contribution vitale au dialogue national. Dans cette optique, je ne puis que manifester ma préoccupation devant la croissante marginalisation de la religion, particulièrement du christianisme, qui s’installe dans certains domaines, même dans des nations qui mettent si fortement l’accent sur la tolérance.

Certains militent pour que la voix de la religion soit étouffée, ou tout au moins reléguée à la seule sphère privée. D’autres soutiennent que la célébration publique de certaines fêtes, comme Noël, devrait être découragée, en arguant de manière peu défendable que cela pourrait offenser de quelque manière ceux qui professent une autre religion ou qui n’en ont pas. Et d’autres encore soutiennent – paradoxalement en vue d’éliminer les discriminations – que les chrétiens qui ont des fonctions publiques devraient être obligés en certains cas d’agir contre leur conscience. Ce sont là des signes inquiétants de l’incapacité d’apprécier non seulement les droits des croyants à la liberté de conscience et de religion, mais aussi le rôle légitime de la religion dans la vie publique. Je voudrais donc vous inviter tous, dans vos domaines d’influence respectifs, à chercher les moyens de promouvoir et d’encourager le dialogue entre foi et raison à tous les niveaux de la vie nationale.

Votre disponibilité en ce sens est déjà manifeste par l’invitation exceptionnelle que vous m’avez offerte aujourd’hui. Et elle trouve aussi une expression dans les questions sur lesquelles votre Gouvernement a engagé un dialogue avec le Saint-Siège. [...] Je suis convaincu que, dans ce pays également, il y a de nombreux domaines où l’Église et les autorités civiles peuvent travailler ensemble pour le bien des habitants, en harmonie avec la pratique historique de ce Parlement d’invoquer la guidance du Saint-Esprit sur ceux qui cherchent à améliorer la condition de tous. Afin que cette coopération soit possible, les groupes religieux – incluant des institutions en relation avec l’Église catholique – ont besoin d’être libres pour agir en accord avec leurs propres principes et leurs convictions spécifiques basés sur la foi et l’enseignement officiel de l’Église. Ainsi, ces droits fondamentaux que sont la liberté religieuse, la liberté de conscience et la liberté d’association, seront garantis.

Les anges qui nous regardent depuis le magnifique plafond de cet antique Palais, nous rappellent la longue tradition à partir de laquelle le Parlement britannique a évolué. Ils nous rappellent que Dieu veille constamment sur nous pour nous guider et nous protéger. Et ils nous invitent à faire nôtre la contribution essentielle que la croyance religieuse a apportée et continue d’apporter à la vie de la nation. Discours du Saint-Père

6. AUX REPRÉSENTANTS DES CONFESSIONS CHRÉTIENNES : "DANS LA FIDÉLITÉ À MON MINISTÈRE DE SUCCESSEUR DE PIERRE"

Tandis que nous avancions vers le chœur au début de cet office, la chorale a chanté que le Christ est notre « fondement sûr ». [...] Notre engagement en faveur de l’unité des chrétiens est né bel et bien de notre foi en Christ, en ce Christ, ressuscité des morts et assis à la droite du Père, qui reviendra dans la gloire pour juger les vivants et les morts. C’est la réalité de la personne du Christ, son œuvre de salut et surtout le fait historique de sa résurrection, qui forment le contenu du kérygme apostolique ainsi que ces formulations de la foi qui, en commençant par le Nouveau Testament lui-même, ont garanti l’intégrité de sa transmission. L’unité de l’Église, en un mot, ne peut jamais être autre qu’une unité dans la foi des Apôtres, dans la foi confiée à chaque nouveau membre du Corps du Christ durant le rite du Baptême. C’est cette foi qui nous unit dans le Seigneur, qui nous rend participants de son Esprit Saint, et qui ainsi, aujourd'hui encore, nous rend participants de la vie de la Sainte Trinité, modèle de la koinonia de l’Église ici-bas.

Chers amis, nous avons en mémoire les défis, les bénédictions, les déceptions et les signes d’espérance qui ont marqué notre cheminement œcuménique. Ce soir, nous confions tout cela au Seigneur, sûrs de sa providence et de la puissance de sa grâce. Nous savons que les amitiés que nous avons bâties, le dialogue que nous avons commencé et l’espérance qui nous anime nous donneront l’énergie et nous indiqueront le chemin tandis que nous avançons ensemble avec persévérance.

En même temps, avec un réalisme évangélique, nous devons aussi reconnaître les défis que nous avons à affronter, non seulement tout au long du chemin de l’unité des Chrétiens, mais aussi dans la tâche qui nous incombe d’annoncer le Christ aujourd’hui. La fidélité à la Parole de Dieu, précisément parce que c’est une Parole vraie, exige de nous une obéissance qui nous amène ensemble à une compréhension plus profonde de la volonté du Seigneur, obéissance qui doit être libérée de tout conformisme intellectuel ou d’une adaptation facile à l’esprit du monde.

C’est là le mot d’encouragement avec lequel je désire vous quitter ce soir, et je le fais en conformité avec mon ministère d’Évêque de Rome et de Successeur de saint Pierre, chargé de veiller avec une attention particulière à l’unité du troupeau du Christ. Discours du Saint-Père

 Traduction française par Charles de Pechpeyrou, Paris, France.

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Source: Sandro Magister
Eucharistie sacrement de la miséricorde - (E.S.M.) 17.09.2010 - T/International

 

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