Discours de Benoît XVI : Visite de
courtoisie à l'archevêque de Canterbury Rowan Williams |
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Le 17 septembre 2010
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(E.S.M.)
- Visite fraternelle du pape Benoît XVI à l’Archevêque de
Cantorbéry à
Lambeth Palace
(London Borough
of Lambeth).
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Le pape Benoît XVI et
l'archevêque de Canterbury Rowan Williams
Discours de Benoît XVI : Visite de
courtoisie à l'archevêque de Canterbury Rowan Williams
Le 17 septembre 2010 - Eucharistie
Sacrement de la Miséricorde
- Hier vers 17 h, le Saint-Père s'est rendu en voiture à Lambeth Palace,
résidence officielle du Primat de l'Eglise anglicane, qui conserve notamment
les archives médiévales de l'Eglise d'Angleterre. L'Eglise anglicane est née
en 1533 de la séparation de l'Eglise d'Angleterre de l'Eglise catholique.
Ses deux provinces de Canterbury et de York regroupent 43 diocèses, 25
millions de fidèles (43 % de la population du Royaume-Uni). La Reine
Elisabeth en est le chef et l'Archevêque de Canterbury le primat. Les deux
archevêques, ainsi que 24 autres prélats anglicans, appartiennent à la
Chambre des Lords. La Communion anglicane compte en outre 80 millions de
fidèles répartis dans 164 pays et en 38 provinces ecclésiastiques. Benoît
XVI a été accueilli par l'Archevêque Primat Rowan Williams, entouré de
l'Archevêque de York, du Primat d'Ecosse, de l'Archevêque de Galles, des
évêques de Londres et Winchester, ainsi que de plusieurs évêques catholiques
du Royaume-Uni. Puis il a visité l'exposition retraçant les quatre siècle de
la bibliothèque de Lambeth Palace, et a répondu au discours de son hôte:
ALLOCUTION DU PAPE BENOÎT XVI
Lambeth Palace (London Borough of Richmond)
Vendredi 17 septembre 2010
Votre Grâce,
Je suis heureux de pouvoir vous rendre les signes de courtoisie que vous
m’avez donné par vos visites à Rome en accomplissant cette visite
fraternelle chez vous, dans votre résidence officielle. Je vous remercie de
votre invitation et de l’hospitalité que vous m’offrez si généreusement. Je
salue aussi les Évêques anglicans venus ici de différents points du
Royaume-Uni, mes Frères Évêques des diocèses catholiques d’Angleterre, du
Pays-de-Galles et d’Écosse, ainsi que les conseillers œcuméniques qui sont
ici présents.
Vous avez évoqué, Monseigneur, la rencontre historique qui s’est tenue, il y
a presque trente ans entre deux de nos prédécesseurs – le Pape Jean-Paul II
et l’Archevêque Robert Runcie – en la Cathédrale de Cantorbéry. Là, au lieu
même où saint Thomas de Cantorbéry a rendu témoignage au Christ en versant
son sang, ils ont prié ensemble pour le don de l’unité entre les disciples
du Christ. Nous continuons aujourd’hui à prier pour ce don, conscients que
l’unité voulue par le Christ pour ses disciples ne peut être que le fruit de
la prière, par l’action de l’Esprit Saint qui renouvelle sans cesse l’Église
et la guide vers la plénitude de la vérité.
Il n’est pas dans mon intention aujourd’hui de parler des difficultés que
les chemins de l’œcuménisme ont rencontré et continuent d’expérimenter.
Elles sont bien connues de tous ici présents. Je voudrais au contraire
m’unir à vous et rendre grâce pour la profonde amitié qui s’est développée
entre nous et pour les progrès remarquables qui ont été accomplis en de
nombreux aspects du dialogue au long des quarante années qui ont passé
depuis que la Commission Internationale Anglicane-Catholique a commencé ses
travaux. Confions les fruits de ces travaux au Maître de la moisson, sûrs
qu’il bénira notre amitié en la faisant grandir encore.
Le contexte dans lequel le dialogue s’établit entre la Communion anglicane
et l’Église catholique, a évolué de manière spectaculaire depuis l’audience
privée qui eut lieu entre le Pape Jean XXIII et l’Archevêque John Fisher en
1960. D’une part, la culture ambiante s’éloigne toujours davantage de ses
racines chrétiennes, en dépit d’une faim profonde de nourriture spirituelle
ressentie par beaucoup. D’autre part, la dimension multiculturelle de la
société, qui ne cesse de s’accentuer et qui est particulièrement marquée
dans votre pays, donne l’occasion de rencontrer d’autres religions. Pour
nous, chrétiens, cela ouvre la possibilité d’explorer, avec des membres
d’autres traditions religieuses, les moyens de témoigner de la dimension
transcendante de la personne humaine et de l’appel universel à la sainteté,
et cela nous conduit à la pratique des vertus dans notre vie personnelle et
sociale. La coopération œcuménique, pour cette mission, reste essentielle et
portera certainement des fruits en faveur de la paix et de l’harmonie dans
un monde qui, si souvent, semble au bord de l’éclatement.
En même temps, nous chrétiens, nous ne devons jamais hésiter à proclamer
notre foi dans l’unique salut qui nous vient du Christ, et à rechercher
ensemble à avoir une perception plus profonde des moyens qu’il a mis à notre
disposition pour accéder à ce salut. Dieu « veut que tous les hommes soient
sauvés et parviennent à la connaissance de la vérité » (1 Tm 2,4), et cette
vérité n’est pas autre chose que Jésus Christ, le Fils éternel du Père, qui
a tout réconcilié en lui par la puissance de sa Croix. Pour être fidèles à
la volonté du Seigneur, telle qu’elle est exprimée dans ce passage de la
première Lettre de saint Paul à Timothée, nous reconnaissons que l’Église
est appelée à être compréhensive, jamais toutefois au détriment de la vérité
chrétienne. D’où le dilemme auquel sont confrontés tous ceux qui sont
engagés de manière authentique sur les chemins de l’œcuménisme.
Dans la figure de John Henry Newman, qui sera béatifié dimanche, nous
célébrons un homme d’Église dont la vision ecclésiale fut nourrie par la
tradition anglicane et s’est approfondie durant ses nombreuses années
d’exercice du ministère sacerdotal dans l’Église d’Angleterre. Il peut nous
enseigner les vertus que l’œcuménisme exige : d’une part, suivre sa
conscience était un impératif, même au prix de grands sacrifices personnels,
et d’autre part, la cordialité de l’amitié sans faille avec ses collègues
d’antan, qui le conduisit à explorer avec eux, dans un pur esprit irénique,
les questions sur lesquelles ils différaient, en privilégiant le désir
profond de l’unité de la foi. Votre Grâce, dans ce même esprit d’amitié,
puissions-nous renouveler notre détermination à poursuivre le but de l’unité
dans la foi, l’espérance et l’amour, selon la volonté de notre unique
Seigneur et Sauveur, Jésus Christ !
C’est avec ces sentiments que je prends congé de vous. « La grâce du
Seigneur Jésus Christ, l’amour de Dieu et la communion de l’Esprit soit avec
vous tous ! » (Co 13,13).
*
Après cette
visite, le Pape a gagné en papamobile le Westminster Hall.
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de courtoisie à l'archevêque de Canterbury Rowan Williams
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Sources : www.vatican.va
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E.S.M.
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Eucharistie sacrement de la miséricorde -
(E.S.M.) 17.09.2010 -
T/Benoît XVI
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