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19 Avril 2005
 

 L’Encyclique du Pape Benoît XVI et le laïc

 

 Jean-Paul II et Hans Urs von Balthasar

Rome  - Nous publions une contribution de don Nicola Bux, professeur à la Faculté de Théologie des Pouilles, Vice-directeur de l’Institut Œcuménique de Bari et consultant de divers dicastères Vatican, sur l’encyclique du Pape Benoît XVI Deus caritas est .

 

Une contribution de don Nicola Bux sur l’Encyclique du Pape Benoît XVI : Deus Caritas Est et le laïc

Voici quarante ans Hans Urs von Balthasar donnait aux imprimeries Cordula oder der Ernstfull (tr.fr. Cordula ou l’épreuve décisive) dans lequel il décrivait par avance la naissance d’un système qui serait basé de l’orient à l’occident sur l’autocritique de la raison à la propre perfection et sur le caractère absolu de la liberté : Au Moyen-Age les deux énoncés auraient été en contradiction de manière absolue, parce que ou bien l’être qui peut mesurer la propre raison comme finie, participe de la raison et de la vérité infinie d’une certaine manière, et pour cela peut avoir un principe d’infinité dans la propre liberté, ou bien l’être qui déclare sérieusement que la raison est finie devrait aussi admettre (la raison et la volonté étant deux aspects liés au même esprit) la perfection de la liberté (p. 61-62).

Le grand théologien passe ensuite à l’exploration des quatre thèses sur lesquelles le système se serait arrêté : l’essence qui devient la fonction de l’existence qui se projette librement ; la liberté qui existe seulement comme intersubjectivité ; le cosmos qui peut être imaginé par spéculation comme l’auto-communication de la liberté ; enfin, parce que tout l’être est enfermé dans le cercle entre idée et réalité, qu’un Dieu hors de ce cercle est superflu. En découle la conséquence que le système peut être manipulé sans danger à présent par expérience (p 65).

Ces thèses ont fait évoluer le système dans la forme de la dictature du relativisme , comme l’a dénoncé Benoît XVI justement à l’ouverture du conclave. Pour la vérité, en 1998 Jean-Paul II avait publié l’encyclique Fides et ratio  dans laquelle il faisait remarquer que La philosophie moderne, en oubliant d’orienter son enquête sur l’être, a concentré sa propre recherche sur la conscience humaine. Au lieu de faire levier sur la capacité que l’homme a de connaître la vérité, il a préféré souligner les limites et les conditionnements.

Diverses formes d’agnosticisme et de relativisme qui ont porté la recherche philosophique à se perdre dans les sables mouvants d’un scepticisme général en sont dérivées. Puis récemment ils ont mis en! relief diverses doctrines qui tendent même à déprécier ces vérités que l’homme était certain d’avoir atteint. La pluralité légitime des positions a cédé le pas à un pluralisme indifférent, fondé sur la certitude que toutes les positions se valent : c’est cela l’un des symptômes les plus répandus de la défiance dans la vérité qui est qu’il est donné de vérifier dans le contexte contemporain (FR 5). On réagit de manière vexée et parfois scandalisée, un peu comme cela s’est passé pour les dernières interventions du Cardinal Ratzinger, pape Benoît XVI où on a parlé d’ offensive cléricale contre les laïcs, lesquels seraient sur la défensive. Le point est que des laïcs, croyants ou non, en Italie et ailleurs ont aussi pris part à l’ offensive . Donc, il est compréhensible que le professeur Giulio Giorello ait publié un pamphlet . "La liberté du laïc". Editeur Raffaello Cortina, Milan 2005, dans lequel il invite les laïcs à passer à la contre-attaque. Quels laïcs ? Quelques commentateurs ont avancé l’idée que le laïc devrait chercher à redéfinir son identité.


Chose difficile ? Si nous abordons le terme par un autre sens, le Compendium du Catéchisme de l’Eglise catholique, donne lla réponse à la question : Qu’interdit Dieu quand il commande : Tu n’auras pas d’autres dieux que moi ? (art. 465) permet d’entrevoir certains types : le laïc est le polythéiste ou l’idolâtre, qui divinise une créature, le pouvoir, l’argent, jusqu’au diable. C’est le superstitieux qui pratique la divinisation, la magie, la sorcellerie et le spiritisme. C’est l’irréligieux qui tente Dieu ou profane le sacré ou carrément vend et achète les réalités spirituelles. C’est l’athéiste qui repousse l’existence de Dieu, se basant souvent sur une fausse conception de l’autonomie humaine. - serait-ce cela le laïc ? - ou c’est l’agnostique! que enfin, pour qui rien ne peut se savoir sur Dieu, et qui comprend l’indifférence et l’athéisme pratique. Voici quelques types de laïcs à cheval, disons-le ainsi, entre sacré et profane, religion et philosophie. Déjà parce que le visage du laïc de n’importe quel endroit se lit, il s’immisce un peu partout dans le monde comme dans l’église. On peut dire que l’homme naît laïc. A raison quelqu’un a demandé à Giorello : la philosophie suffit-elle ? (Filippo La Porta, Cher Giorello, la philosophie ne suffit pas, Corriere della Sera, 26 juillet 2005, p 35). Déjà parce que "l’amour de la sagesse" devrait porter en avant ou ensuite à la chercher : à présent, que se passe-t-il quand elle se trouve en Dieu ? N’est-ce pas en ce moment que le laïc "habite dans le sacré" ? Jean-Paul II a démontré dans Fides et ratio la quasi inéluctabilité de la rencontre entre foi et raison, parce que aussi bien l’une que l’autre bougent et arrivent à la vérité unique quand on nie cela, un visage anormal naît : le laïc relativiste. Ou encore, quand on affirme que les vérités sont nombreuses. Mais comment cela serait-il ? Par le principe de non contradiction l’une et l’autre ne finiraient-elles pas par s’annuler? Si ensuite on reconnaît que l’homme est faillible, faisant justement de cette affirmation un présupposé scientifique, alors on devrait humblement douter que le relativisme est une équivalence des valeurs mais une concurrence, même sans vouloir les imposer. Mais personne ne vient dire que la concurrence n’implique pas un sentiment de supériorité : autrement comment ferait-on pour concourir. Chaque vision de la vie implique d’être considérée "absolue" et capable de sauver, sauf à s’apercevoir autrement.

L’absolu du christianisme - mais de leur façon aussi d’autres religions - est justement dans l’idée et la personne du sauveur. Pourquoi donc s’alarmer ? Admettre la faillibilité de l’homme signifie remonter à la Genèse ; le pluralisme n’est pas de la modernité, si jamais de la contemporanéité ; peut-être la tolérance est moderne, mais à leur époque, un peu toutes les religions ont été tolérantes autrement elles n’auraient pas survécues.

Donc, au lieu de faire un catéchisme laïc et de se définir en négatif, il serait mieux d’admettre que l’homme est un être porté au changement par sa nature: des idées, des religions, des options. On ne peut nier cette évidence. La vie n’est-elle pas un drame ? L’équivalence des valeurs porte à devenir nihiliste, conduit à l’indifférence et à l’immoralité, à l’homicide et au suicide. Le commandement Tu n’auras pas d’autres Dieu peut justement éviter tout cela.

Il ne reste plus qu’à comprendre ce qu’est le laïc : une tentative, à la lumière de l’encyclique Deus Caritas Est de Benoît XVI, de " traverser " les opinions en circulation avec le désir de signaler modestement à ces clercs impatients de se mêler aux choses du monde, certaines apories : peut-être pourront-ils mieux discerner s’ils aident - comme devrait l’être - le laïc qui agit pour ecclésialiser le monde, au sens plus éthymologique et patristique laissé par Balthasar, ou s’ils prêtent main forte, peut-être sans le savoir, au laïcisme que tolèrent des laïcs et des clercs intéressés seulement par l’esprit, par conséquent fonctionnels à la dissolution pneumatique de l’Eglise , comme l’a dit Giuliano Ferrara (R.Casadei, Pape de la raison, Temps, 29 avril 2005, p! 11). Rev. Prof. Nicola Bux , Vice-président de l’Institut de Euro-Orientalisme ENEC (Europe-Near East Centre), Vice-président de la Faculté de Théologie œcuménique de Bari

 

 (Agenzia Fides 16/2/2006)
  Eucharistie, Sacrement de la Miséricorde. 17.02.2006 - EGLISE

 

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