Rencontre mondiale des familles : Intervention de Mgr Marchetto sur la
famille migrante |
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Le 17 janvier 2009 -
(E.S.M.)
- S’exprimant sur le thème ‘La famille migrante’, l’archevêque a
pris comme point de départ le Message de Benoît XVI pour la 93e Journée
mondiale du Migrant et du Réfugié, qui avait pour thème la famille
migrante, et a rappelé que “c’est surtout dans les sociétés où
l’immigration est importante que le rôle de la cellule familiale cède le
pas à l’individu dans sa capacité productive et de succès.
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Intervention de Mgr Marchetto sur la
famille migrante
MEXIQUE - VI Rencontre mondiale des familles - “Le droit international doit
chercher à protéger l’unité familiale et à combattre le phénomène
aujourd’hui diffusé de regroupement de fait” souligne Mgr Marchetto dans son
intervention sur la famille migrante
Le 17 janvier 2009 - Eucharistie Sacrement de la Miséricorde
-
“Dans le panorama actuel des migrations internationales, la famille se
trouve confrontée à de nouveaux défis et de nombreux problèmes”, a
souligné le secrétaire du Conseil pontifical pour la pastorale des migrants
et des personnes en déplacement, Mgr Agostino Marchetto, dans son
intervention prononcée le 15 janvier au Congrès théologico-pastoral de
Mexico, à l’occasion de la
6e Rencontre mondiale des familles à Mexico. S’exprimant
sur le thème ‘La famille migrante’, l’archevêque a pris comme point de
départ le
Message de Benoît XVI pour la 93e Journée mondiale du Migrant et
du Réfugié, qui avait pour thème la famille migrante, et a rappelé que
“c’est surtout dans les sociétés où l’immigration est importante que le rôle
de la cellule familiale cède le pas à l’individu dans sa capacité productive
et de succès. La langue aussi, qui est le moyen de communication, devient
une barrière de division entre la première génération et celles qui suivent,
à l’intérieur d’une même famille. Ainsi, on accentue l’isolement des
personnes qui composent le noyau familial, qui parfois se confinent dans la
solitude et la marginalisation. L’isolement peut aussi s’accentuer pour les
femmes confinées entre les 4 murs de leur maison, avec peu de possibilité de
relations à l’extérieur, quand elles ne finissent pas victimes du trafic
d’êtres humains ou de la prostitution”. Parlant des “frontières”,
l’archevêque a regretté que “dans un monde qui avait salué avec joie la
chute du mur de Berlin, on en construise d’autre entre quartier et quartier,
entre ville et ville, entre pays et pays”.
En soi, le phénomène migratoire comporte “une triste situation de
marginalisation qui génère des frustrations et une insécurité et rend
possible un conflit entre l’immigré et sa famille, ainsi que la société dans
laquelle il vit”. La famille immigrée, de son côté, tend à mettre en œuvre
une série de “mécanismes de défense” pour pouvoir rééquilibrer sa propre
existence. “En particulier, elle réduit ses propres aspirations, tendant à
réaliser un ‘projet migratoire provisoire’ le plus rapidement possible.
Ainsi, ses ‘aspirations’ se limitent au domaine économique. Mais avec les
années qui passent, avec le regroupement familial ou la naissance d’enfants,
avec la prolongation de l’expérience de la migration, le ‘projet’ initial
subit des transformations radicales. Dans ce processus de stabilisation, on
accentue aussi la projection des aspirations des parents sur les enfants”.
S’arrêtant sur les défis et les perspectives de la famille migrante, Mgr
Marchetto a mis en évidence le fait que les immigrés et en particulier leurs
familles font partie de la vie quotidienne des pays d’accueil. Ainsi, la
société civile et les communautés chrétiennes sont interpellées non
seulement “par les problèmes complexes et les difficultés mais aussi par les
valeurs et les ressources de cette nouvelle réalité sociale”. Il faut donc
développer des relations qui d’une part favorisent l’insertion dans la
société et, d’autre part soient “des occasions de croissance personnelle,
sociale et ecclésiale, pour les chrétiens, fondées sur l’observance des
lois, la rencontre des cultures et sur le respect réciproque des valeurs
fondées sur les droits de l’homme”. L’archevêque a révélé que “sous ce
profil, le droit international doit chercher à protéger l’unité familiale et
à combattre le phénomène aujourd’hui toujours plus diffusé de regroupement
de fait (réunion des familles dans l’illégalité), du surtout aux difficultés
rencontrées pour remplir les conditions requises pour la réunification
légale et pour le cheminement bureaucratique lié à son obtention”.
Les familles de réfugiés constituent ensuite une catégorie particulière de
migrants, qui doivent trouver un accueil chaleureux dans les pays qui les
accueillent. “Mais aujourd’hui, et il est douloureux pour nous de le
constater, la compréhension et la sympathie diminuent pour les réfugiés. Et
le fait d’entreprendre des actions plus difficiles pour celui qui recherche
l’asile le prouve bien. Très souvent, les réfugiés sont décrits de manière
négative et sont vus comme une menace ou un ennui politique, sans
considérer, au contraire, leurs valeurs et le potentiel qu’ils peuvent
donner au pays d’accueil. La situation, ensuite, des déplacés internes dans
leurs pays est, en général, encore plus difficile, parce que pour eux, il
n’y a pas encore de législation internationale”.
L’archevêque a enfin rappelé le développement du trafic d’êtres humains –
autre drame. Il a aussi souligné que dans les pays du sud du monde, il y a 6
millions de réfugiés qui vivent dans des ‘camps’ depuis plus de 5 ans, et
où, le plus souvent, leurs droits sont bafoués. La plus grande partie
d’entre eux dépend bien vite des rations de nourriture données, souvent
insuffisantes. “Soutenir une famille dans de telles conditions est
difficile, évidemment, avec un grave impact sur ses membres et une influence
négative sur les relations dans la famille. Les mères constatent que les
enfants ne les respectent plus et ne les écoutent plus. Les enfants agissent
de manière indépendante, étant donné que les parents ne sont pas en mesure
de pourvoir à leurs besoins. Par ailleurs, et cela est encore plus grave,
l’engagement des enfants et des femmes dans l’exploitation sexuelle semble
devenir un mécanisme de survis”.
►
VIe Rencontre mondiale des familles à Mexico du 14 au 18 janvier
Sources : www.vatican.va
(S.L.)-
E.S.M.
Ce document est destiné à l'information; il ne constitue pas
un document officiel
Eucharistie sacrement de la miséricorde -
(E.S.M.) 17.01.2009 -
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