Clôture de l'Année sacerdotale, le
sacrement et la soif du monde |
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Le 15 juin 2010
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(E.S.M.)
- Ceux qui pensaient à l'Année sacerdotale qui vient de se
conclure comme à
une énième
invention
justifiant une
célébration de
peu
d'importance,
voire inutile,
devront changer
d'avis à la
suite des deux
interventions de
Benoît XVI.
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Le pape Benoît XVI -
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Clôture de l'Année sacerdotale, le
sacrement et la soif du monde
Giovanni Maria Vian
Le 15 juin 2010 - Eucharistie
Sacrement de la Miséricorde
- Ceux qui pensaient à l'Année sacerdotale qui vient de se conclure comme à
une énième invention justifiant une célébration de peu d'importance, voire
inutile, devront changer d'avis à la suite des deux interventions de Benoît
XVI qui, en la concluant, en a révélé le sens profond. Des textes
véritablement importants, d'un Pape qui est théologien et pasteur comme peu
de ses prédécesseurs ont su l'être, au point de rappeler à la mémoire de
grands évêques de l'antiquité chrétienne, un intellectuel et un homme de
foi, qui depuis plus de soixante ans, suit la théologie et sait parler le
langage de notre temps.
Face à un nombre sans précédent de prêtres qui ont pu concélébrer avec le
Successeur de Pierre, l'Evêque de Rome a parlé du sacerdoce catholique. Qui
n'est pas une profession comme les autres, qui n'est pas une caste fermée,
ni une réalité cléricale, mais un sacrement. C'est-à-dire le signe d'une
réalité infiniment plus grande; c'est pour cette raison que le sacerdoce est
ouvert au monde. Loin de tout cléricalisme, car il garde les yeux fixés sur
le cœur de Jésus, transpercé par le coup de lance du soldat et d'où
jaillissent eau et sang, symboles du baptême et de l'Eucharistie qui ouvrent
les réalités de ce monde à Dieu.
L'année consacrée au sacerdoce, une occasion de réfléchir et de le faire à
nouveau resplendir devant les hommes, n'a pas plu à l'"ennemi" - il
fallait s'y attendre, a dit le Pape - et voilà alors que ressortent les
scandales des péchés des prêtres, en particulier les horribles abus sur les
petits. Pour ces délits, Benoît XVI a de nouveau demandé pardon avec
humilité à Dieu et aux victimes, sans récriminations ni amertume, mais en
soulignant le devoir de purification désormais engagé et qui sera long. Dans
la conscience que ces scandales ont obscurci l'authentique visage de
l'Eglise, une réalité dont le monde sécularisé lui-même a la nostalgie,
comme l'indique en partie le scandale lui-même face à ces véritables crimes.
Les femmes et les hommes d'aujourd'hui ressentent eux aussi, de façon
peut-être obscure, le besoin de quelqu'un qui puisse véritablement changer
la situation de notre vie en prononçant au nom du Christ des paroles qui
absolvent des péchés et qui ouvrent à Dieu. Tel est le sens du sacrement: de
la pénitence, de l'Eucharistie, du sacerdoce lui-même, qui sont des signes
visibles dans lesquels se cache l'audace d'un Dieu qui s'en remet à des
mains humaines. Et ceux qui regardent le cœur de Jésus comprennent que ce
Dieu n'est pas un Dieu lointain, mais qu'il est comme un pasteur qui peut
enseigner - pour peu que l'on soit disposé à l'écouter - à être des
personnes, pour ne pas dissiper sa vie dans le manque de sens.
En regardant avec lucidité mais sans pessimisme l'égarement contemporain et
l'inexorable destin de toute créature - le "ravin obscur de la mort dans
lequel personne ne peut nous accompagner" - Benoît XVI a une fois de
plus élevé son regard vers le Christ: en répétant l'annonce joyeuse de
l'Eglise que le Seigneur est remonté des enfers et là a vaincu le dernier
ennemi et que lui, le vainqueur de la mort, est proche de chacun dans les
"vallées ténébreuses" de la vie, même lorsque toute lumière semble
s'éteindre.
Face à des comportements indignes du sacrement sacerdotal - comme devant
l'hérésie et l'effondrement de la foi - l'"Eglise doit utiliser le bâton
du pasteur" a dit le Pape avec force. En ajoutant que cela peut être un
"service d'amour" et que le bâton est également "une houlette",
un soutien face aux difficultés du chemin. Et qui indique surtout aux hommes
le cœur du Christ, unique source d'eau vive qui puisse étancher la soif du
monde.
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Angelus de Benoît XVI : tous les bienfaits de cette Année Sacerdotale
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Homélie de Benoît XVI, messe de clôture de l'Année sacerdotale
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Benoît XVI répond aux questions de cinq prêtres - veillée de prière sacerdotale
Sources : www.vatican.va
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E.S.M.
(©L'Osservatore Romano - 15 juin 2010)
Eucharistie sacrement de la miséricorde -
(E.S.M.) 15.06.2010 -
T/Benoît XVI
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