Benoît XVI écrit: "un chrétien ne
peut vivre sans l’Eucharistie" |
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ROME, le 15 Mars 2007 -
(E.S.M.) - Un chrétien ne peut vivre sans l’Eucharistie, écrit
Benoît XVI. En elle, "le Seigneur se fait nourriture pour l’homme
assoiffé de vérité et de liberté". D’où le devoir qui en découle aussi
dans le champ politique: "donner un témoignage public de sa propre foi"
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Le pape Benoît XVI signe
l'exhortation "Sacramentum Caritatis"
"Sacramentum Caritatis": tous à la messe le dimanche
Un chrétien ne peut vivre sans l’Eucharistie, écrit
Benoît XVI. En elle, "le Seigneur se fait nourriture pour l’homme assoiffé
de vérité et de liberté". D’où le devoir qui en découle aussi dans le champ
politique: "donner un témoignage public de sa propre foi"
par Sandro Magister
Benoît XVI a rendu publique l’exhortation apostolique
"Sacramentum Caritatis" il y a deux jours, en conclusion du
synode des évêques qui s’était déroulé à Rome en octobre 2005 sur le thème
de l’Eucharistie.
Le document a l’importance d’une encyclique. Il a d’ailleurs beaucoup en
commun avec l’encyclique
"Deus Caritas est", à commencer par le mot-clé du
titre. Benoît XVI lui-même l’écrit en introduction: "J'entends
mettre la présente exhortation en relation avec ma première encyclique Deus
caritas est".
L’exhortation apostolique "Sacramentum caritatis" doit être lue dans son
intégralité. D’une part parce qu’elle reprend les sujets abordés au cours du
synode, d’autre part parce qu’elle porte l’empreinte fédératrice de la
vision de Benoît XVI. Une vision où "la célébration eucharistique apparaît
ici, dans toute sa force, en tant que source et
sommet de l'existence chrétienne".
Au lecteur de savourer cette vision fédératrice, appréciable uniquement par
une lecture ininterrompue et complète:
"Sacrement de l'amour, la sainte Eucharistie..."
Voici en revanche un abrégé plus modeste regroupant les nombreuses
questions, approfondies ou à peine évoquées page après page par Benoît XVI
dans son exhortation apostolique:
MISSEL DE SAINT PIE V
Benoît XVI le cite au paragraphe 3, rappelant avec admiration et gratitude
"le développement, ordonné dans le temps, des formes rituelles" selon
lesquelles la messe a été et est célébrée, jusqu’à la réforme liturgique du
Concile de Vatican II et ses "richesses qui n'ont pas été pleinement
explorées". Il ajoute: "Concrètement, il s'agit de lire les changements
voulus par le Concile à l'intérieur de l'unité qui caractérise le
développement historique du rite lui-même, sans introduire de ruptures
artificielles".
Le refus des "ruptures artificielles" avait été évoqué par le pape dans son
discours – cité en note – à la curie du
22 décembre 2005 au sujet de la juste interprétation du Concile. C’est l’une
des raisons qui justifient selon Joseph Ratzinger la pratique du rite
tridentin encore à l’heure actuelle.
LA DERNIÈRE CÈNE
Au paragraphe 11, après avoir retracé le dernier repas partagé par Jésus
avec les apôtres selon le rite juif de l’époque, Benoît XVI prévient: "Pour
nous chrétiens, il n'est plus nécessaire de répéter ce repas", car
l’Eucharistie marque un changement radical par rapport à ce repas, et c’est
à ce changement que Jésus fait référence lorsqu’il dit : "Vous ferez cela en
mémoire de moi".
L’avertissement du pape s’adresse à ces communautés – par exemple les
néocatéchumènes – qui persistent à célébrer la messe comme un banquet,
imitant le dernier repas.
TRANSSUBSTANCIATION
Le terme apparaît au paragraphe 13, accompagné d’un appel aux fidèles à
avoir "une conscience plus claire" de la richesse des mots prononcés lors de
la consécration et de "l’épiclèse", à savoir l’invocation "au Père pour
qu'il fasse descendre le don de l'Esprit afin que le pain et le vin
deviennent le corps et le sang de Jésus-Christ".
ORTHODOXES ET PROTESTANTS
Au paragraphe 14, Benoît XVI souligne que c’est l’Eucharistie qui bâtit
l’Eglise. Et d’ailleurs, au paragraphe suivant, il appelle "Eglises"
l’Eglise catholique et les Eglises orthodoxes du fait qu’elles "ont conservé
la nature authentique et entière du mystère de l'Eucharistie", à la
différence des simples "Communautés" nées de la Réforme protestante, avec
lesquelles le "caractère ecclésial de l'Eucharistie " est davantage matière
à un dialogue œcuménique.
CONFIRMATION ET PREMIÈRE COMMUNION
Au paragraphe 18, le pape explique qu’il faut faire attention à l’ordre dans
lequel il convient d’administrer les sacrements de l’initiation: baptême,
confirmation, Eucharistie. En effet, dans de nombreuses paroisses et de
nombreux diocèses du monde entier, la confirmation est donnée en dernier.
Pour Benoît XVI, cette pratique est à "vérifier", car elle risque de faire
perdre à l’Eucharistie la place qui lui revient, "comme réalité vers
laquelle tend toute l'initiation".
COMMUNION ET CONFESSION
Au paragraphe 20, ainsi qu’au paragraphe 55, Benoît XVI met en garde contre
une communion systématique, par automatisme, "comme si par le seul fait de
se trouver dans une église durant la liturgie on avait le droit ou peut-être
même le devoir de s'approcher de la table eucharistique". Ce "comportement
superficiel", écrit-il, s’explique notamment par un sens du péché de plus en
plus en perte de vitesse. Pour communier, il faut être "dans la grâce de
Dieu". Dans le paragraphe suivant, le pape encourage les fidèles à se
confesser régulièrement et rappelle que la confession individuelle doit
prévaloir en temps normal, "en réservant la pratique de l'absolution
générale exclusivement aux cas prévus".
VIATIQUE
Au paragraphe 22, le pape recommande d’apporter l’Eucharistie aux infirmes:
une pratique qui risque de tomber en désuétude dans de nombreux endroits.
ORDINATION SACERDOTALE
Au paragraphe 23, Benoît XVI condamne sévèrement ceux qui considèrent qu’il
suffit d’être baptisé pour pouvoir célébrer la messe et agissent en
conséquence en se passant de prêtre: “La doctrine de l'Eglise fait de
l'ordination sacerdotale la condition indispensable pour la célébration
valide de l'Eucharistie".
Tout de suite après, le pape met cependant en garde les prêtres à ne pas se
substituer à Jésus. Il les exhorte à célébrer avec humilité, "en évitant
tout ce qui pourrait donner l'impression d'une initiative personnelle
inopportune".
CÉLIBAT DES PRÊTRES
"Il n'est pas suffisant de comprendre le célibat sacerdotal en termes
purement fonctionnels", écrit Benoît XVI au paragraphe 24. "Le fait que le
Christ lui-même, prêtre pour l'éternité, ait vécu sa mission jusqu'au
sacrifice de la croix dans l'état de virginité constitue le point de
référence sûr pour recueillir le sens de la tradition de l'Eglise latine sur
cette question".
"Tout en respectant les pratiques différentes et la tradition orientale", le
pape confirme donc "le caractère obligatoire pour la tradition latine" du
célibat des prêtres, "comme signe exprimant le don de soi total et exclusif
au Christ, à l'Eglise et au Règne de Dieu".
Pour attirer de vraies vocations, déclare le pape dans le paragraphe
suivant, "il faut surtout avoir le courage de proposer aux jeunes la
radicalité de la vie à la suite du Christ, en en montrant l'attrait".
POLYGAMIE
Au paragraphe 28, Benoît XVI évoque brièvement le problème posé par les
hommes qui, "provenant de cultures où se pratique la polygamie", deviennent
chrétiens Pour eux, la communion eucharistique sera autorisée uniquement
quand ils seront arrivés "à la pleine vérité de l'amour" avec une seule
femme, "passant à travers les renoncements nécessaires".
DIVORCÉS REMARIÉS
Benoît XVI écrit au paragraphe 29: "Il s'agit d'un problème pastoral épineux
et complexe, une vraie plaie du contexte social actuel, qui touche de
manière croissante les milieux catholiques eux-mêmes. Par amour de la
vérité, les pasteurs sont obligés de bien discerner les diverses situations,
pour aider spirituellement de la façon la plus appropriée les fidèles
concernés. Le synode des évêques a confirmé la pratique de l'Eglise, fondée
sur la Sainte Écriture (cf. Mc 10, 2-12),
de ne pas admettre aux sacrements les divorcés remariés, parce que leur état
et leur condition de vie contredisent objectivement l'union d'amour entre le
Christ et l'Eglise, qui est signifiée et mise en œuvre dans l'Eucharistie.
Toutefois, les divorcés remariés, malgré leur situation, continuent
d'appartenir à l'Eglise, qui les suit avec une attention spéciale, désirant
qu'ils développent, autant que possible, un style de vie chrétien, par la
participation à la messe, mais sans recevoir la communion, par l'écoute de
la Parole de Dieu, par l'adoration eucharistique et la prière, par la
participation à la vie de la communauté, par le dialogue confiant avec un
prêtre ou un guide spirituel, par le dévouement à la charité vécue et les
œuvres de pénitence, par l'engagement dans l'éducation de leurs enfants.
"Là où surgissent des doutes légitimes sur la validité du Mariage
sacramentel qui a été contracté, il convient d'entreprendre ce qui est
nécessaire pour en vérifier le bien-fondé. Il faut aussi s'assurer, dans le
plein respect du droit canonique, de la présence sur le territoire de
tribunaux ecclésiastiques, de leur caractère pastoral, de leur
fonctionnement correct et rapide. Il importe qu'il y ait, dans chaque
diocèse, un nombre suffisant de personnes préparées pour le bon
fonctionnement des tribunaux ecclésiastiques. Je rappelle que c'est une
obligation grave que le travail institutionnel de l'Eglise réalisé dans les
tribunaux soit rendu toujours plus proche des fidèles. Il est cependant
nécessaire d'éviter de comprendre la préoccupation pastorale comme si elle
était en opposition avec le droit. On doit plutôt partir du présupposé que
le point fondamental de rencontre entre le droit et la pastorale est l'amour
de la vérité: cette dernière en effet n'est jamais abstraite, mais elle
s'intègre dans l'itinéraire humain et chrétien de tout fidèle. Enfin, là où
la nullité du lien matrimonial n'est pas reconnue et où des conditions
objectives rendent de fait la vie commune irréversible, l'Eglise encourage
ces fidèles à s'engager à vivre leur relation selon les exigences de la loi
de Dieu, comme amis, comme frère et sœur; ils pourront ainsi s'approcher de
la table eucharistique, avec les attentions prévues par la pratique éprouvée
de l'Eglise. Un tel chemin, pour qu'il soit possible et qu'il porte du
fruit, doit être soutenu par l'aide des pasteurs et par des initiatives
ecclésiales appropriées, en évitant, dans tous les cas, de bénir ces
relations, pour que ne surgissent pas chez les fidèles des confusions autour
de la valeur du mariage.
"Vu la complexité du contexte culturel dans lequel vit l'Eglise dans
beaucoup de pays, le synode a aussi recommandé d'avoir le plus grand soin
pastoral pour la formation des fiancés et pour la vérification attentive de
leurs convictions concernant les engagements prescrits pour la validité du
sacrement de mariage. Un sérieux discernement à ce sujet pourra éviter que
des élans émotifs ou des raisons superficielles conduisent les deux jeunes à
assumer des responsabilités qu'ils ne sauront ensuite honorer. Le bien que
l'Eglise et la société tout entière attendent du mariage et de la famille
fondée sur lui est trop grand pour qu'on ne s'engage pas totalement dans ce
domaine pastoral spécifique. Mariage et famille sont des institutions qui
doivent être promues et garanties de toute équivoque possible quant à leur
vérité, parce que tout dommage qui leur est causé constitue de fait une
blessure pour la convivialité humaine comme telle".
BEAUTÉ
Le paragraphe 35 est consacré à la beauté de la célébration et de l’art
liturgique: "Ce n’est pas de l’esthétisme pur, mais un moyen à travers
lequel la vérité de l’amour de Dieu dans le Christ nous parvient, nous
fascine et nous transporte". Et encore: "Ce n’est pas un élément décoratif
de l’action liturgique; il s’agit plutôt d’un élément constitutif, parce
qu’il est l’attribut de Dieu lui-même et de sa révélation. Tout cela doit
nous rendre conscients de l’attention qu’il faut porter pour que l’action
liturgique resplendisse selon sa nature propre".
ART SACRÉ
Au paragraphe 35, après avoir invité au respect des livres liturgiques en
vigueur, le pape souligne – contre les abus fréquents – que "la simplicité
des gestes et la sobriété des signes, effectués dans l'ordre et dans les
moments prévus, communiquent et impliquent plus que le caractère artificiel
d'ajouts inopportuns".
Il ajoute au paragraphe suivant: "Une connaissance approfondie des formes
que l'art sacré a produit tout au long des siècles peut être d'une grande
aide pour les personnes qui, face aux architectes et aux artistes, ont la
responsabilité de la commande d'œuvres artistiques liées à l'action
liturgique. Il est donc indispensable que dans la formation des séminaristes
et des prêtres soit incluse, comme discipline importante, l'histoire de
l'art, avec une référence spéciale aux édifices du culte à la lumière des
normes liturgiques. En définitive, il est nécessaire qu'en tout ce qui
concerne l'Eucharistie, on ait le goût de la beauté".
MUSIQUE SACRÉE
Au paragraphe 42, Benoît XVI met en garde contre la mauvaise musique qui a
envahi trop de célébrations et défend le chant grégorien:
"L'Eglise, dans son histoire bimillénaire, a créé et continue de créer des
musiques et des chants qui constituent un patrimoine de foi et d'amour qui
ne doit pas être perdu. En réalité, dans la liturgie nous ne pouvons pas
dire qu'un cantique équivaut à un autre. À ce sujet, il convient d'éviter
l'improvisation générale ou l'introduction de genres musicaux qui ne sont
pas respectueux du sens de la liturgie. En tant qu'élément liturgique, le
chant doit s'intégrer dans la forme propre de la célébration. Par
conséquent, tout – dans le texte, dans la mélodie, dans l'exécution – doit
correspondre au sens du mystère célébré, aux différents moments du rite et
aux temps liturgiques. Enfin, tout en tenant compte des diverses
orientations et des diverses traditions très louables, je désire que, comme
les pères synodaux l'ont demandé, le chant grégorien, en tant que chant
propre de la liturgie romaine, soit valorisé de manière appropriée".
LITURGIE DE LA PAROLE ET HOMÉLIE
Au paragraphe 45, le pape exhorte à ce "que dans les liturgies, on porte une
grande attention à la proclamation de la Parole de Dieu par des lecteurs
bien préparés" et que les fidèles soient formés pour "apprécier les trésors
de la Sainte Écriture" en la lisant et en priant avec elle.
Dans le paragraphe suivant, il demande aux prêtres de préparer soigneusement
les homélies, en évitant qu’elles soient "générales et abstraites". Et pour
s’exprimer sur les fondements de la doctrine catholique il leur suggère le
Catéchisme de l’Eglise Catholique comme référence.
OFFERTOIRE
Le geste de l’offre des dons sur l’autel, écrit le pape au paragraphe 47,
"pour être vécu dans sa signification authentique, n'a pas besoin d'être
amplifié par des complications inopportunes". On pense à certaines formes
théâtrales et folks du rite, en vogue au cours des voyages de Jean-Paul II.
ÉCHANGE DE LA PAIX
Au paragraphe 49, Benoît XVI rappelle que "durant le synode des évêques, il
a paru toutefois opportun de modérer ce geste, qui peut prendre des
expressions excessives, suscitant un peu de confusion dans l'assemblée juste
avant la communion". Dans une note en pied de page, le pape ajoute avoir
"demandé aux dicastères compétents d'étudier la possibilité de placer le
geste de paix à un autre moment, par exemple avant la présentation des dons
à l'autel": ce qui est déjà le cas, par exemple, dans la messe célébrée
selon le rite ambroisien, dans l’archidiocèse de Milan.
PAS DE COMMUNION POUR TOUS
Au paragraphe 50, Benoît XVI retient l’attention sur la présence répétée à
la messe de non-pratiquants, de visiteurs étrangers, de non-catholiques, de
personnes appartenant à d’autres religions, mais aussi de personnes "qui
peut-être se trouvent dans une situation de vie qui ne permet pas l'accès
aux sacrements". Dans ces cas, il encourage à trouver "des moyens brefs et
incisifs pour rappeler à tous le sens de la communion sacramentelle et les
conditions de sa réception". Au cas où il ne serait pas possible de garantir
"une clarté nécessaire sur la signification de l’Eucharistie", le pape
suggère de substituer à la messe "une célébration de la Parole de Dieu".
ITE, MISSA EST
Au paragraphe 51, en s’appuyant sur la formule finale de la messe en latin,
Benoît XVI encourage à en extraire un appel aux chrétiens à être des
missionnaires du monde, avec de nouveaux textes "dûment approuvés" pour
l’oraison et la bénédiction finale, qui en expliciteraient le sens.
INTERCOMMUNION
Avec les chrétiens appartenant à des Églises et des communautés
non-catholiques, Benoît XVI réitère au paragraphe 56 l’interdiction de
célébrer ensemble l’Eucharistie. "Il reste vrai toutefois qu'en vue du salut
éternel, il est possible d'admettre des chrétiens non catholiques
individuellement à l'Eucharistie, au sacrement de la pénitence et à
l'onction des malades. Cela suppose cependant de vérifier qu'il s'agit de
situations déterminées et exceptionnelles selon des conditions précises.
Elles sont clairement indiquées dans le Catéchisme de l'Eglise catholique".
LANGUE LATINE
Au paragraphe 62, Benoît XVI écrit que lorsque des fidèles appartiennent à
des nations différentes, il ne faut pas hésiter à célébrer la messe en latin
avec des chants grégoriens. Il ajoute: "De façon plus générale, je demande
que les futurs prêtres, dès le temps du séminaire, soient préparés à
comprendre et à célébrer la Messe en latin, ainsi qu'à utiliser des textes
latins et à utiliser le chant grégorien; on ne négligera pas la possibilité
d'éduquer les fidèles eux-mêmes à la connaissance des prières les plus
communes en latin, ainsi qu'au chant en grégorien de certaines parties de la
liturgie".
MESSE EN GROUPE
Au paragraphe 63, le pape met en garde contre les risques des célébrations
en groupes restreints, comme il en est en particulier pour le Chemin
Néocatécuménal: "Tout en reconnaissant la valeur formatrice sous-jacente à
ces choix, il est nécessaire de préciser qu'ils doivent être harmonisés avec
l'ensemble de la proposition pastorale du diocèse. En effet, ces expériences
perdraient leur caractère pédagogique si elles donnaient l'impression d'être
en opposition ou en parallèle avec la vie de l'Eglise".
ADORATION EUCHARISTIQUE
Benoît XVI consacre quatre paragraphes – de 66 à 69 – à l’adoration de
l’hostie consacrée. Il rappelle que dans les premiers jours suivant le
concile, certains objectaient à l’adoration que "le pain eucharistique ne
nous serait pas donné pour être contemplé, mais pour être mangé". Une
critique infondée selon le pape. En effet, à plusieurs reprises, Benoît XVI
a manifesté sa volonté de redonner un rôle central à l’adoration
eucharistique. Il demande aussi à ce que le tabernacle soit disposé dans un
endroit de l’église bien visible et digne, "en évitant que le siège du
célébrant ne soit placé devant".
PRÉCEPTE DOMINICAL
Du paragraphe 72 au paragraphe 74, le pape réaffirme l’obligation d’aller à
la messe le dimanche. Déjà, au premier siècle, Ignace d’Antioche définissait
les chrétiens "iuxta dominicam viventes", ceux qui vivent selon le
dimanche. Ne pas sanctifier ce jour "est le symptôme d'une perte du sens
authentique de la liberté chrétienne, la liberté des fils de Dieu".
ABSENCE DU PRÊTRE
Dans les contrées où la messe dominicale ne peut pas être célébrée faute
d’un nombre suffisant de prêtres, Benoît XVI exhorte malgré tout dans le
paragraphe 75 les communautés chrétiennes à se réunir, pour lire les
Écritures et pour prier: "Cela devra cependant se réaliser dans le cadre
d'une instruction appropriée sur la différence entre la messe et les
assemblées dominicales en absence de prêtre".
COHÉRENCE ENTRE EUCHARISTIE ET POLITIQUE
Au paragraphe 83, le pape écrit: "Il est important de relever ce que les
pères synodaux ont appelé cohérence eucharistique, à laquelle notre
existence est objectivement appelée. En effet, le culte agréable à Dieu
n'est jamais un acte purement privé, sans conséquence sur nos relations
sociales: il requiert un témoignage public de notre foi. Évidemment, cela
vaut pour tous les baptisés, mais s'impose avec une exigence particulière
pour ceux qui, par la position sociale ou politique qu'ils occupent, doivent
prendre des décisions concernant les valeurs fondamentales, comme le respect
et la défense de la vie humaine, de sa conception à sa fin naturelle, comme
la famille fondée sur le mariage entre homme et femme, la liberté
d'éducation des enfants et la promotion du bien commun sous toutes ses
formes. Ces valeurs ne sont pas négociables. Par conséquent, les hommes
politiques et les législateurs catholiques, conscients de leur grave
responsabilité sociale, doivent se sentir particulièrement interpellés par
leur conscience, justement formée, pour présenter et soutenir des lois
inspirées par les valeurs fondées sur la nature humaine. Cela a, entre
autres, un lien objectif avec l'Eucharistie (cf. 1 Co 11, 27-29). Les
évêques sont tenus de rappeler constamment ces valeurs; cela fait partie de
leur responsabilité à l'égard du troupeau qui leur est confié".
AU PRIX DE LA VIE
Au paragraphe 87, Benoît XVI écrit que dans certains pays, aller à la messe
exige beaucoup de courage: "Les régions du monde dans lesquelles célébrer ou
se rendre à l'Eglise constitue un témoignage héroïque, qui expose la vie de
celui qui le fait à l'exclusion et à la violence, ne manquent pas. A ce
propos, je veux aussi réaffirmer la solidarité de toute l'Eglise avec ceux
qui souffrent de l'absence de liberté de culte. Là où manque la liberté
religieuse, nous le savons, manque en définitive la liberté la plus
significative, puisque dans la foi l'homme exprime son intime décision quant
au sens ultime de son existence".
"SINE DOMINICO NON POSSUMUS"
En conclusion, au paragraphe 95, Benoît XVI revient sur l’importance vitale
d’aller à la messe. Il rappelle: "Au commencement du quatrième siècle, le
culte chrétien était encore interdit par les autorités impériales. Certains
chrétiens d'Afrique du Nord, qui se sentaient poussés à célébrer le Jour du
Seigneur, défièrent l'interdiction. Ils furent martyrisés alors qu'ils
déclaraient qu'il ne leur était pas possible de vivre sans l'Eucharistie,
nourriture du Seigneur: Sine dominico non possumus".
Il poursuit: "Nous non plus, nous ne pouvons pas vivre sans participer au
Sacrement de notre salut et nous désirons être iuxta dominicam viventes,
c'est-à-dire traduire dans notre vie ce que nous célébrons dans le Jour du
Seigneur. Ce jour, en effet, est le jour de notre libération définitive.
Faut-il s'étonner si nous désirons que chaque jour soit vécu selon la
nouveauté introduite par le Christ dans le mystère de l'Eucharistie?".
Traduction française par Charles de
Pechpeyrou, Paris, France
Les articles sur le synode des évêques sur
l’Eucharistie, dont l’exhortation apostolique "Sacramentum caritatis" sert
de conclusion:►Synode:
« L’Eucharistie, source et sommet de l’Église »
Tous les textes concernant
l'Exhortation post-Synodale de Benoît XVI sur l'Eucharistie
Sources:
La chiesa.it -
E.S.M.
Ce document est destiné à l'information; il ne constitue pas
un document officiel
Eucharistie, sacrement de la miséricorde -
(E.S.M.) 15.03.2007 - BENOÎT XVI - Table S.C. |