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« Il est fondamental de souligner l’adoration » Benoît XVI

 

ROME, le 15 Mars 2007 - (E.S.M.) - A la suite de la parution de la première exhortation apostolique de Benoît XVI, Radio Vatican donne une réaction : celle du père Nicolas Buttet, fondateur de la Fraternité Eucharistein en Suisse, centrée sur le Christ-Eucharistie.

Le père Nicolas Buttet

« Il est fondamental de souligner l’adoration » Benoît XVI

A la suite de la parution de la première exhortation apostolique de Benoît XVI, Radio Vatican donne une réaction : celle du père Nicolas Buttet, fondateur de la Fraternité Eucharistein en Suisse, centrée sur le Christ-Eucharistie. (Pour écouter cette intervention: "L'exhortation apostolique nous ramène à l'essentiel")

Comment la prière est-elle entrée dans votre vie ?

Comme un cri. Elle a surgi dans les heures les plus sombres de ma vie, au moment où de grandes questions se posaient, alors que de grosses bêtises avaient été commises.. Tout d'un coup j'ai saisi un crucifix, guidé par l'intuition qu'au pied de la Croix se trouvait la réponse ultime à toutes les questions et la clé de l'amour.

Vous évoquez des heures sombres, pouvez-vous être plus précis ? Nous sommes en 1986, j'ai 23 ans. Je suis en études de droit, très engagé en politique. Je fais la fête, je fume des joints avec mes copains, je vis avec une fille, tout « roule » pour moi. Jusqu'au jour où cette femme m'annonce qu'elle croit être enceinte. C'est un séisme. Être père n'entre absolument pas dans mon plan de carrière. Je prends soudainement conscience que je n'existe qu'à la surface de moi-même et des autres ; je joue avec la vie, avec l'amour... C'est l'expérience douloureuse de ma misère, de mon mensonge, de mon péché, qui va me donner le goût de descendre à cette profondeur où l'on vit vraiment.

Concrètement, qu'avez-vous fait ? J'ai pleuré longuement dans l'église d'un monastère, puis je me suis approché d'un prêtre pour recevoir le pardon de Dieu. Celui-ci m'a relevé. De là, date ma renaissance à la vie spirituelle. Chaque soir, j'allumais une bougie, je saisissais mon crucifix, et je répétais : « Seigneur, je crois que tu existes ! Je ne te lâcherai pas les donné le bonheur que tu promets. » Cela pouvait durer des heures.

Cette prière vous a donné le bonheur ? Elle a changé ma vie, peu à peu, en profondeur. Les choses sont devenues plus paisibles. Je découvrais peu à peu le sens de l'amour qui n'est pas possession mais don, et la chasteté comme liberté et force d'aimer. Rapidement, j'ai réalisé qu'on ne pouvait pas changer le monde aussi facilement que je l'imaginais. Puis j'ai été confronté au mystère du mal. Pendant mon stage d'avocat, j'ai eu à m'occuper d'un jeune qui avait violé et brûlé sept enfants. D'autre part, je recevais des gens en train de divorcer, dressés l'un contre l'autre. J'avais envie de hurler devant ces égoïsmes, les familles brisées, les couples éclatés, ces enfants écartelés... J'étais certain d'une chose : « S'il n'y a pas l'amour, le monde ne pourra pas changer. »

Et alors ? J'ai décidé d'aller passer Noël au Cottolengo, à Turin. Un ami travaillait dans cette institution qui accueille des personnes très handicapées. J'ai débarqué là-bas, un soir, épuisé, décalé. Mon ami m'a dit : « Viens, on va voir si les malades dorment. » Nous sommes montés à l'étage. Une odeur infecte empuantissait le dortoir. On a soulevé les draps. Sur vingt personnes, dix-huit baignaient dans leurs excréments ! Quand mon ami m'a proposé de les changer, j'ai prétexté que j'étais crevé. Il m'a lancé : « Tu aimerais dormir comme ça toi ?» - « Non, pas trop », ai-je répondu. Alors on s'y est mis. Chose étrange : plus je les lavais, plus j'étais heureux. Et dans mon cœur, une parole revenait sans cesse : « C'est à moi que tu le fais, c'est à moi que tu le fais. » Après deux heures de soin, je ne sentais plus ma fatigue. Du coup, je suis descendu à la chapelle, vers minuit. Le saint sacrement était exposé. Là, le choc ! La certitude intime, profonde, irréfutable, de sa présence : cette petite hostie, c'est le Christ !

Une révélation ? Oui. Et une conviction : « Le corps que tu viens de toucher à l'étage, c'est le corps que tu contemples ici. » Je venais de Le découvrir en la personne de mes frères grabataires, et sur l'autel, au Saint-Sacrement. Le même et unique Jésus ! Cette certitude ne m'a plus quitté. Et j'ai su que j'allais passer ma vie à adorer Jésus dans l'Eucharistie et dans le Pauvre.

Vous êtes plutôt adoration ou oraison ? Je ne vois pas d'opposition. Sainte Thérèse d'Avila dit que l'oraison est « un commerce d'amitié avec un Dieu dont on se sait aimé et que l'on veut aimer en retour ». L'adoration, c'est exactement cela : un dialogue d'amour. Mais comme je suis tellement pauvre et nul, Dieu se met en face de moi pour m'aider.

Pourtant, ne suffit-il pas de descendre en nous-mêmes pour trouver Dieu ? Prier c'est effectivement descendre dans le grand silence de son âme, pour être seul avec le Seul. Mais ce cœur-à-cœur est difficile sans face-à-face. La plupart du temps, en soi-même, on ne fait que trouver soi-même. On prend ses pensées pour Dieu. Au final, c'est trop souvent moi que j'explore en croyant rencontrer Dieu. L'adoration est un vis-à-vis qui conduit à un cœur-à-cœur. Elle permet de sortir de soi-même. Elle objective ma relation à Dieu : II est là.

Y a-t-il une « méthode Buttet » pour prier ? C'est celle des nuls ! J'ai lu beaucoup de livres sur le sujet. Tous m'ont paru compliqués. On me disait : « Faites le vide en vous. » Or j'étais plein de mille pensées, mille soucis. On me parlait de l'importance de la position du corps, de la concentration, mais je n'y arrivais pas. Et puis, j'ai essayé de vivre ce que mon père spirituel me répétait : « Si ta prière ne consiste qu'à te mettre en présence de Dieu pendant une heure, tu as réussi ta prière. Ne t'occupe pas de ta manière de prier. Occupe-toi de ton désir d'être présent à Dieu. » La prière consiste alors essentiellement en des actes de foi, d'espérance et d'amour.

Aujourd'hui, vous êtes encore plus « dévoré » qu'avant. Comment faites-vous pour vous préserver un temps de prière ? Il n'y a que vingt-quatre heures dans une journée, y compris pour un Jean-Paul II ou une Mère Teresa. Or ces deux saints arrivaient non seulement à trouver du temps pour prier, mais c'était leur priorité. Quand j'avais trois bureaux et du travail par-dessus la tête, j'ai compris qu'il fallait s'arracher de cette course et prendre du temps pour Dieu. J'ai mis en place une « stratégie d'adoration » avec trois lieux où je pouvais alternativement venir me recueillir. Pour prier, il faut le vouloir et le prévoir. C'est la seule manière de garder une vie intérieure. On ne bronze pas sans s'être exposé longtemps au soleil. Et puis il faut aussi profiter de chaque seconde, de chaque instant, pour se remettre en sa présence : « Toi, Seigneur, Toi. »

Avez-vous eu un déclic pour saisir cela ? Cette phrase célèbre d'un paysan au Curé d'Ars qui l'interrogeait sur sa prière : « II est là et je suis là. Il m'avise et je l'avise. »

La clé de la prière, selon vous ? Cette phrase du Christ : « Hors de moi, vous ne pouvez rien faire. » Elle implique une seule préoccupation : comment ne pas sortir de Lui ? Aujourd'hui, pour ma part, j'ai des temps de prières liturgiques fixes : offices, messe, adoration, etc. Mais parfois, en pleine journée, quand je sens que j'ai oublié Dieu, je vais me planter devant le Saint-Sacrement. Dès que je me laisse déborder, j'arrête tout et je me remets en sa présence. Il doit toujours rester premier.

(1) NICOLAS BUTTET EST L'AUTEUR DE « L'EUCHARISTIE À L'ÉCOLE DES SAINTS », ÉDITIONS DE L'EMMANUEL.

Repère:
L’Eucharistie nous conduit chacun personnellement à l’expérience centrale du christianisme dans une perspective de désappropriation radicale dans laquelle le Christ est entré. Jésus en effet a revêtu sa condition d’homme. Il s’agit là du vrai et grand mystère pour l’esprit humain : sa façon d’être Dieu provoque notre façon d’être homme, dit Benoît XVI. L’Eucharistie nous situe donc au coeur d’une anthropologie chrétienne capable de renouveler la vision de la place de l’homme dans l’univers.

« Il est fondamental de souligner l’adoration » Benoît XVI

C’est sur le fondement de l’adoration eucharistique que Nicolas Buttet conclut son exposé, apportant l’éclairage de Benoît XVI sur ce qui était considéré jusqu’ici comme le prolongement de l’action de grâce de la communion : « Avant toute activité et toute transformation du monde, il doit y avoir l’adoration » dit-il. « Elle seule nous rend véritablement libres... Précisément dans un monde où les critères d’orientation viennent progressivement à manquer et où existe la menace que chacun fasse de soi-même son propre critère, il est fondamental de souligner l’adoration ». Et Benoît Xvi de préciser sa pensée : « l’Eucharistie est la rencontre et l’unification de personnes ; cependant, la personne qui vient à notre rencontre et qui désire s’unir à nous est le Fils de Dieu. Une telle unification ne peut se réaliser que selon la modalité de l’adoration. Recevoir l’Eucharistie signifie adorer Celui que nous recevons. . . » (Conférence de Nicolas Buttet - Bruxelles-Toussaint 2006)

Site ami Centré sur le Christ-Eucharistie, célébré dans le sacrifice de la messe et adoré au Saint-Sacrement: Père Nicolas Buttet, Fraternité Eucharistein.

Dans sa première encyclique, Benoît XVI sonne le rassemblement de tous les fidèles et de toutes les communautés. Il nous appelle à un sursaut audacieux et inventif de la charité en acte, de l’Évangile à l’œuvre: Père Nicolas Buttet - Benoît XVI
 

Sources:  www.vatican.va - E.S.M.

Ce document est destiné à l'information; il ne constitue pas un document officiel

Eucharistie, sacrement de la miséricorde - (E.S.M.) 15.03.2007 - BENOÎT XVI - LITURGIE - EGLISE

 

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