"Ils ont en commun la table, mais pas
le lit" |
|
Cité du Vatican, le 15 février 2008 -
(E.S.M.) -
La question suivante s’impose : à quoi sert-il de rechercher l’unité des
chrétiens, si elle ne devient pas visible dans le monde, sur les
questions qui traduisent la foi dans la vie ?
|
La société peut
réellement changer, seulement si les cœurs changent -
Pour
agrandir l'image ►
Cliquer
L’unité des chrétiens dans la société
LES PAROLES DE LA DOCTRINE
Dans ces temps de nouveaux efforts œcuméniques, se profile la difficulté des
chrétiens à être unis sur les questions éthiques les plus importantes et
actuelles : de manière particulière, les catholiques et les protestants sont
divisés sur les questions de la famille et de la vie.
La question suivante s’impose : à quoi sert-il de rechercher l’unité des
chrétiens, si elle ne devient pas visible dans le monde, sur les questions
qui traduisent la foi dans la vie ? Ou encore, s’il n’existe pas une
cohérence entre la foi et la vie ? La position selon laquelle, on ne
pourrait déduire des applications éthiques à partir de la foi, se révèle
être schizophrénique, étant donné qu’elle réduit la foi à un sentiment qui
est en dehors de la réalité, et l’éthique, à un code qui serait le fruit de
compromis. Il faut se souvenir que l’Épître à Diognète, texte de l’antiquité
chrétienne, dans la ligne des écrits apostoliques, prend position sur la
conduite des chrétiens dans le monde païen environnant, en indiquant ce qui
doit les distinguer : on connaît l’insistance célèbre, «
ils ont en commun
la table, mais pas le lit » (allusion aux concubinages de toutes sortes).
La cohérence entre la foi et la vie n’est pas une invention récente, mais
appartient à la nature même du Corps Ecclésial dont le Christ est la Tête ;
le Corps Ecclésial est une seule chose avec le Corps Eucharistique. Un
catholique, dans n’importe quelle situation des différents pays du monde,
pourrait-il discerner, pour le dire avec Saint Paul, le Corps du Christ :
s’approcher de la Communion, Le reconnaître comme le Corps auquel il
appartient, sans veiller, ou du moins désirer, être une seule chose avec
tous les membres de ce Corps ?
Une seule chose ! Romantisme idéaliste, ou Reconnaissance d’une unité qui
est « donnée » et qui vient d’En-Haut, en même temps que l’effort réaliste
pour construire chaque jour des rapports d’unité avec ses frères dans la foi
? Les chrétiens, donc, ne chercheront-ils pas à être unis dans le témoignage
à donner dans la société ? Quel sens cela a-t-il de privilégier, avec des
‘distinguos’, sa propre interprétation, au lieu de mettre, tout d’abord, en
pratique les paroles de la Doctrine de l’Église ?
En ces temps qui sont les nôtres, nous avons vu plus d’un cas de catholiques
qui tentent de se substituer au Magistère, « en le corrigeant » et en le
pliant à leur propre opinion discutable. Rien de nouveau, naturellement,
mais l’histoire devrait enseigner quelque chose sur la durée éphémère de ces
prises de position.
Et ainsi, l’unité des chrétiens dans le monde, l’unité des Catholiques dans
la société, est un bien précieux, disait saint Jean Chrysostome, parce que,
précisément, elle se vérifie avec l’unité visible de la conduite morale. Ne
réclame-t-on pas, en ces temps de relativisme dominant, l’urgence de codes
éthiques pour appuyer des comportements partagés ? Nous, qui sommes
catholiques, nous comprenons cet effort, mais nous répondons qu’il existe
déjà un Décalogue, riche de bon sens universel, transmis par Quelqu’un sur
une montagne, il y a plus de trois mille ans, auquel Jésus-Christ n’a pas
touché une virgule, si ce n’est pour l’amener à sa plénitude.
L'unité avec Dieu et avec nos frères et sœurs, rappelait Benoît XVI au terme
de la semaine de l'unité, est un don qui vient d'en-Haut, qui jaillit de la
communion d'amour entre le Père, le Fils et le Saint-Esprit, et qui croît et
se perfectionne en elle. L'unité avec Dieu et avec les autres, exprimait
également le pape Benoît XVI, se construit avant tout par une vie de
prière, par la recherche constante de la "volonté de Dieu sur vous dans le
Christ Jésus" (cf. 1 Th 5, 18).
(Homélie)
Il faut observer, en parallèle, la demande - en vérité toujours plus faible
- des ‘valeurs’ choisies un jour sur deux comme remède à la dérive éthique
de la société de la part des moralistes laïcs, auxquels ne manquent pas
certains « soutiens » catholiques…
Face aux craintes d’instrumentalisations, de la part des hommes politiques,
des questions éthiques, nous nous souvenons d’une pensée du Cardinal John
Henry Newman, bien connu pour sa liberté intérieure : « Une des
caractéristiques d’une certaine pensée mondaine, c’est que la religiosité,
la spiritualité et la culture sont des choses toujours pures et bonnes.
Alors que la politique est une chose mauvaise. En revanche, les catholiques,
avec beaucoup plus de réalisme, reconnaissent que, puisque l’homme est
blessé par le péché originel, toute activité humaine risque toujours de se
corrompre et de produire des effets négatifs [….]. L’Église a été structurée
avec la fin spécifique de s’occuper ou (comme le diraient les non croyants)
de se mêler du monde. Ses membres ne font rien d’autre que leur propre
devoir quand ils s’associent entre eux, et quand cette cohésion interne est
utilisée pour combattre à l’extérieur l’esprit du mal, à la cour des rois,
ou au sein des différentes multitudes » » (Les Ariens au
IV° siècle).
Sources:
www.vatican.va - par l’Abbé Nicola Bux et l’Abbé
Salvatore Vitiello -
E.S.M.
Ce document est destiné à l'information; il ne constitue pas
un document officiel
Eucharistie sacrement de la miséricorde -
(E.S.M.) 15.02.2008 - BENOÎT XVI -
T/Oecuménisme - T/Doctrine |