Homélie de Benoît XVI, l'unité est un
don qui vient d'en haut |
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Cité du Vatican, le 26 janvier 2008 -
(E.S.M.) - Nous fêtons cette
année le millénaire de la naissance de Paul, l'apôtre des gentils, c'est
pour çà que Benoît XVI a instauré une année paulinienne qui s'ouvrira le
28 juin prochain et se clôturera le 29 juin 2009, jour de la fête de
Saint Pierre et de Saint Paul. Homélie que le Saint-Père a prononcée
lors des Vêpres en conclusion de la Semaine de Prière pour l'Unité des
Chrétiens qui se sont déroulés hier vendredi en la basilique de Saint
Paul-Hors-les-Murs.
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Le pape Benoît XVI dans
la basilique Saint Paul-Hors-les-Murs-
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Homélie de Benoît XVI, l'unité est un don qui vient d'en haut
Pour l'apôtre de son vrai nom Saul, c'est en allant vers Damas qu'a eu lieu
sa conversion instantanée et à partir de ce moment-là, il est devenu Paul,
l'apôtre des gentils que nous fêtons cette année avec le millénaire de sa
naissance. C'est pour çà d'ailleurs que Benoît XVI a instauré une année
paulinienne qui s'ouvrira le 28 juin prochain et se clôturera le 29 juin
2009, jour de la fête de Saint Pierre et de Saint Paul.
Voici la traduction de l'homélie que le Saint-Père a prononcée lors des
Vêpres en conclusion de la Semaine de Prière pour l'Unité des Chrétiens qui
se sont déroulées hier vendredi en la basilique de Saint Paul-Hors-les-Murs.
Texte intégral de l'homélie du Saint Père Benoît
XVI
Chers frères et sœurs,
La fête de la Conversion de saint Paul nous place à nouveau en présence de
ce grand Apôtre, choisi par Dieu pour être son "témoin devant tous les
hommes" (Ac 22, 15). Pour Saul de Tarse, le
moment de la rencontre avec le Christ ressuscité sur le chemin de Damas
marqua le tournant décisif de sa vie. C'est alors que se réalisa sa
transformation complète, une véritable conversion spirituelle. En un
instant, par une intervention divine, le persécuteur acharné de l'Eglise de
Dieu se retrouva être un aveugle titubant dans l'obscurité, mais avec
désormais une grande lumière dans son cœur, qui allait le porter, sous peu,
à devenir un ardent apôtre de l'Evangile. La conscience que seule la grâce
divine avait pu accomplir une semblable conversion ne quitta jamais Paul.
Alors qu'il avait déjà donné le meilleur de lui-même, se consacrant
inlassablement à la prédication de l'Evangile, il écrivit avec une ardeur
renouvelée: "J'ai travaillé plus qu'eux tous: oh! non pas moi, mais la grâce
de Dieu qui est avec moi" (1 Co 15, 10).
Inlassable comme si l'œuvre de la mission dépendait entièrement de ses
efforts, saint Paul fut toutefois toujours animé par la profonde persuasion
que toute sa force provenait de la grâce de Dieu agissant en lui.
Ce soir, les paroles de l'Apôtre sur le rapport entre effort humain et grâce
divine résonnent, remplies d'une signification tout à fait particulière. Au
terme de la Semaine de Prière pour l'unité des chrétiens, nous sommes encore
plus conscients de ce que l'œuvre de la recomposition de l'unité, qui
requiert toute notre énergie et nos efforts, est vraiment infiniment
supérieure à nos possibilités. L'unité avec Dieu et
avec nos frères et sueurs est un don qui vient d'en-Haut, qui jaillit de la
communion d'amour entre le Père, le Fils et le Saint-Esprit, et qui croît et
se perfectionne en elle. Il n'est pas en notre pouvoir de décider
quand ou comment cette unité se réalisera pleinement. Seul Dieu pourra le
faire! Comme saint Paul, nous aussi nous faisons reposer notre espérance et
notre confiance "dans la grâce de Dieu qui est avec nous". Chers frères et
sœurs, c'est ce que veut implorer la prière que nous élevons ensemble vers
le Seigneur, afin que ce soit Lui qui nous éclaire et qui nous soutienne
dans notre recherche constante d'unité.
L'exhortation de Paul aux chrétiens de Thessalonique assume alors toute sa
valeur: "Prier sans cesse" (1 Th 5, 17),
qui a été choisi comme thème de la Semaine de prière de cette année.
L'Apôtre connaît bien cette communauté née de son activité missionnaire et
nourrit pour elle de grandes espérances. Il en connaît aussi bien les
mérites que les faiblesses. Parmi ses membres, en effet, les comportements,
attitudes et débats susceptibles de créer des tensions et des conflits ne
manquent pas; et Paul intervient pour aider la communauté à cheminer dans
l'unité et dans la paix. En conclusion de son épître, avec une bonté presque
paternelle, il ajoute une série d'exhortations très concrètes, en invitant
les chrétiens à favoriser la participation de tous, à soutenir les faibles,
à être patients, à ne rendre à personne le mal pour le mal, à rechercher
toujours le bien, à être toujours plus joyeux et à rendre grâces en toute
circonstance (cf. 1 Th 5, 12-22). Au centre de
ces exhortations, il demande impérativement de "prier sans cesse". De
fait, les autres admonitions perdraient de leur force et de leur cohérence
si elles n'étaient pas soutenues par la prière.
L'unité avec Dieu et avec les autres se construit avant tout par une vie de
prière, par la recherche constante de la "volonté de Dieu sur vous dans le
Christ Jésus" (cf. 1 Th 5, 18).
L'invitation adressée par saint Paul aux Thessaloniciens est toujours
actuelle. Face aux faiblesses et aux péchés qui empêchent encore la pleine
communion des chrétiens, chacune de ces exhortations a conservé sa
pertinence, mais ceci est particulièrement vrai pour l'impératif "prier
sans cesse". Que deviendrait le mouvement œcuménique sans la prière
personnelle ou commune, afin "que tous soient un, comme toi, Père, tu es en
moi et moi en toi" (Jn 17, 21)? Où trouver
l'"élan supplémentaire" de foi, de charité et d'espérance dont notre
recherche de l'unité a tant besoin aujourd'hui? Notre désir d'unité ne
devrait pas se limiter à des occasions ponctuelles, mais devrait devenir
partie intégrante de toute notre vie de prière. Les artisans de la
réconciliation et de l'unité, à chaque phase de l'histoire, ont été des
hommes et des femmes formés par la Parole de Dieu et par la prière. C'est la
voie de la prière qui a ouvert la route au mouvement œcuménique, tel que
nous le connaissons aujourd'hui. A partir du milieu du XVIII siècle, divers
mouvements de renouveau spirituel sont apparus, désireux de contribuer par
le biais de la prière à la promotion de l'unité des chrétiens. Depuis le
début, des groupes de catholiques, animés par des personnalités religieuses
de renom, ont activement participé à des initiatives similaires. La prière
pour l'unité a également été soutenue par mes vénérés Prédécesseurs, comme
le Pape Léon XIII qui, dès 1895, recommandait l'introduction d'une neuvaine
de prière pour l'unité des chrétiens. Ces efforts, accomplis selon les
possibilités de l'Eglise de l'époque, entendaient réaliser la prière
prononcée par Jésus lui-même au Cénacle "afin que tous soient un"
(Jn 17, 21). Il n'existe donc pas d'œcuménisme authentique qui ne
s'enracine pas dans la prière.
Cette année, nous célébrons le centième anniversaire de l'"Octave pour
l'unité de l'Eglise". Il y a cent ans, le Père Paul Wattson, à l'époque
encore ministre épiscopalien, conçut une octave de prière pour l'unité, qui
fut célébrée pour la première fois à Graymoor (New York) du 18 au 25 janvier
1908. Ce soir, c'est avec une grande joie que j'adresse mes salutations au
Ministre général et à la délégation internationale des Frères et des Sœurs
franciscaines de l'Atonement, Congrégation fondée par le Père Paul
Wattson et qui promeut son héritage spirituel. Dans les années trente du
siècle dernier, l'octave de prière connut d'importantes adaptations sous
l'impulsion de l'abbé Paul Couturier, de Lyon, lui aussi grand promoteur de
l'œcuménisme spirituel. Son invitation à "prier pour l'unité de l'Eglise
telle que le Christ la désire et selon les instruments qu'il désire", permit
aux chrétiens de toutes les traditions de s'unir en une seule prière pour
l'unité. Nous rendons grâce à Dieu pour le grand mouvement de prière qui,
depuis cent ans, accompagne et soutient ceux qui croient dans le Christ,
dans leur recherche d'unité. La barque de l'œcuménisme n'aurait jamais
quitté le port si elle n'avait pas été poussée par ce vaste courant de
prière et par le souffle de l'Esprit Saint.
En même temps que la Semaine de prière, de nombreuses communautés
religieuses et monastiques ont invité et aidé leurs membres à "prier sans
cesse" pour l'unité des chrétiens. En cette occasion qui nous voit
réunis, évoquons en particulier la vie et le témoignage de Soeur
Marie-Gabrielle de l'Unité (1914-1936), sœur trappiste du monastère de
Grottaferrata (actuellement Vitorchiano). Quand sa supérieure, encouragée
par l'abbé Paul Couturier, invita les sœurs à prier et à faire don
d'elles-mêmes pour l'unité des chrétiens, Sœur Marie-Gabrielle se sentit
immédiatement concernée et n'hésita pas à consacrer sa jeune existence à
cette grande cause. Nous célébrons aujourd'hui même le vingt-cinquième
anniversaire de sa béatification par mon prédécesseur, le Pape Jean-Paul II.
Cet événement eut lieu dans cette basilique, le 25 janvier 1983 précisément,
durant la célébration de clôture de la Semaine de Prière pour l'Unité. Dans
son homélie, le Serviteur de Dieu souligna les trois éléments sur lesquels
se construit la recherche de l'unité: la conversion, la croix et la prière.
C'est sur ces trois éléments que se fondèrent aussi la vie et le témoignage
de Sœur Marie-Gabrielle. L'œcuménisme a un fort besoin, aujourd'hui comme
hier, du grand "monastère invisible" dont parlait l'abbé Paul Couturier, de
cette vaste communauté de chrétiens de toutes les traditions qui, sans
bruit, prient et offrent leur vie pour que l'unité se réalise.
En outre, depuis exactement quarante ans, les communautés chrétiennes du
monde entier reçoivent pour la Semaine des méditations et des prières
préparées conjointement par la Commission "Foi et Constitution" du Conseil
œcuménique des Eglises et par le Conseil pontifical pour la Promotion de
l'Unité des Chrétiens. Cette heureuse collaboration a permis d'élargir le
vaste cercle de prière et de préparer ses contenus d'une manière plus
appropriée. Ce soir, je salue cordialement le Rév. Samuel Kobia, Secrétaire
général du Conseil œcuménique des Eglises, venu à Rome afin de s'unir à nous
pour le centenaire de la Semaine de prière. Je suis heureux de la présence
des membres du "Groupe mixte de travail", que je salue affectueusement. Le
Groupe mixte est l'instrument de coopération entre l'Eglise catholique et le
Conseil œcuménique des Eglises dans notre recherche commune d'unité. Et,
comme chaque année, j'adresse aussi mes fraternelles salutations aux
Evêques, aux prêtres, aux pasteurs des diverses Eglises et Communautés
ecclésiales qui ont des représentants ici à Rome. Votre participation à
cette prière est l'expression tangible des liens qui nous unissent en Jésus
Christ: "Que deux ou trois soient réunis en mon nom, je suis là au milieu
d'eux" (Mt 18, 20).
Dans cette basilique historique, le 28 juin prochain, s'ouvrira l'année
consacrée au témoignage et à l'enseignement de l'Apôtre Paul. Que sa ferveur
inlassable pour construire le Corps du Christ dans l'unité, nous aide à
prier sans cesse pour la pleine unité de tous les chrétiens! Amen!
Texte original du
discours du Saint Père
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Sources:
www.vatican.va-
(© traduction
E.S.M.)
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Eucharistie sacrement de la miséricorde -
(E.S.M.) 26.01.2008 - BENOÎT XVI |