Paroles de Jean-Paul II lors du
Dimanche de la Miséricorde |
 |
ROME, le 14Avril 2007 -
(E.S.M.) -
En 2001, le pape Jean-Paul II, lors de la Fête de la Divine Miséricorde,
avait prononcé l'homélie sur les textes liturgiques que nous
lisons cette année (C).
|
Le Saint-Père Jean-Paul II
Paroles de Jean-Paul II lors du deuxième dimanche de Pâques ou de la Divine
Miséricorde
Repères:
Depuis huit jours, nous laissons éclater la joie de la Résurrection. Nous
proclamons : « Christ est ressuscité ! » En ce deuxième dimanche de Pâques
nous sommes invités à contempler la présence agissante du Seigneur dans son
Église. « Par les mains des Apôtres »
(première lecture) et dans l'Esprit, le Christ continue son œuvre
de salut. Et comment ne pas reconnaître dans le récit évangélique, l'Église,
vivant de la présence du Christ, animée du souffle de l'Esprit et envoyée
pour proclamer la Bonne Nouvelle du salut (évangile) ? Le « premier » ou le
« huitième » jour, l'Église se rassemble pour célébrer le Seigneur
ressuscité et la liturgie signifie sa présence par la salutation d'ouverture
: « La paix soit avec vous. »
Nous ne sommes plus les premiers disciples, témoins oculaires de la vie de
Jésus. Nous sommes aujourd'hui ces « Thomas », qui peinons à croire sans
voir. Et le Ressuscité nous adresse cette béatitude : « Heureux ceux qui
croient sans avoir vu. » II nous faut, comme Thomas, croire en la parole de
ceux qui ont vu, car la foi et la mission de l'Église reposent sur le
témoignage des Apôtres. Elles reposent aussi sur l'Écriture. Dans la vision
de l'Apocalypse (deuxième lecture), le Ressuscité demande à Jean : « Ce que
tu vois, écris-le dans un livre. » L'évangéliste rappelle que les signes
accomplis par Jésus ont été mis par écrit dans son livre pour que nous
croyions, et qu'ainsi nous ayons la vie. En Église, aujourd'hui, nous
ouvrons le Livre, dans la foi nous reconnaissons que Jésus est là, dans
l'Esprit nous recevons sa parole. Heureux sommes-nous d'avoir été choisis
pour annoncer dans toute notre vie les merveilles de Dieu !
En 2001, le pape Jean-Paul II, lors de la Fête de la Divine Miséricorde
avait prononcé l'homélie sur les textes liturgiques que nous lisons
cette année (C).
HOMÉLIE DE JEAN PAUL II
1. "Ne crains pas, je suis le Premier et le Dernier, le Vivant; je fus mort,
et me voici vivant pour les siècles des siècles"
(Ap 1, 17-18).
Dans la seconde lecture, tirée du livre de l'Apocalypse, nous avons écouté
ces paroles réconfortantes. Elles nous invitent à tourner le regard vers le
Christ, pour faire l'expérience de sa présence rassurante. A chacun, quelle
que soit la condition dans laquelle il se trouve, même la plus complexe et
dramatique, le Ressuscité répète: "Ne crains pas!";
je suis mort sur la croix, mais à présent "me voici
vivant pour les siècles des siècles", "Je suis le Premier et le
Dernier, le Vivant".
"Le Premier", c'est-à-dire la source de chaque être et prémisse de la
nouvelle création; "le Dernier", le terme définitif de l'histoire; "le
Vivant", la source intarissable de la Vie qui a vaincu la mort pour
toujours. Dans le Messie crucifié et ressuscité nous reconnaissons les
traits de l'Agneau immolé sur le Golgotha, qui implore le pardon pour ses
bourreaux et qui ouvre les portes du ciel pour les pécheurs repentis; nous
entrevoyons le visage du Roi immortel qui détient désormais "la clef de la
Mort et de l'Hadès" (Ap 1, 18).
2. "Rendez grâce à Yahvé, car il est bon, car éternel est son amour!"
(Ps 117, 1).
Nous faisons nôtre l'exclamation du Psalmiste, que nous avons chantée dans
le Psaume responsorial: la miséricorde du Seigneur est éternelle! Pour
comprendre jusqu'au bout la vérité de ces paroles, laissons-nous conduire
par la liturgie au coeur de l'événement de salut, qui unit la mort et la
résurrection du Christ à notre existence et à l'histoire du monde. Ce
prodige de miséricorde a radicalement changé le destin de l'humanité. C'est
un prodige dans lequel apparaît en plénitude l'amour du Père qui, pour notre
rédemption, ne recule pas même devant le sacrifice de son Fils unique.
Dans le Christ humilié et qui souffre, rappelait Jean-Paul II, les croyants
et les non-croyants peuvent admirer une solidarité surprenante, qui l'unit à
notre condition humaine au-delà de toute mesure imaginable. La Croix,
également après la résurrection du Fils de Dieu, "parle et ne cesse jamais
de parler de Dieu-le-Père, qui est toujours fidèle à son amour éternel
envers l'homme [...] Croire en un tel amour signifie croire dans la
miséricorde" (Dives
in Misericordia, n. 7).
Nous voulons rendre grâce au Seigneur pour son amour, qui est plus fort que
la mort et que le péché. Il se révèle et se réalise comme miséricorde dans
notre existence quotidienne et il invite chaque homme à avoir, à son tour,
"miséricorde" à l'égard du Crucifié. Le programme de vie de chaque baptisé
et de l'Eglise tout entière n'est-il pas précisément d'aimer Dieu et d'aimer
son prochain et même ses "ennemis", en suivant l'exemple de Jésus ?
3. Avec ces sentiments, nous célébrons le deuxième Dimanche de Pâques, qui
depuis l'année dernière expliquait Jean-Paul II, année du grand Jubilé, est
également appelé "Dimanche de la Miséricorde divine".
C'est pour moi une grande joie de pouvoir me joindre à vous tous, chers
pèlerins et fidèles venus de divers pays pour commémorer, après un an, la
canonisation de soeur Faustyna Kowalska, témoin et messagère de l'amour
miséricordieux du Seigneur. L'élévation aux honneurs des autels de cette
humble religieuse, fille de ma terre, ne représente pas seulement un don
pour la Pologne, mais aussi pour toute l'humanité. Le message dont elle a
été la détentrice constitue la réponse adéquate et incisive que Dieu a voulu
offrir aux hommes de notre temps, marqué par d'immenses tragédies. Jésus dit
un jour à soeur Faustyna: "L'humanité ne trouvera pas la paix, tant qu'elle
ne s'adressera pas avec confiance à la Miséricorde divine"
(Petit
Journal de Soeur faustine,
p. 132). La Miséricorde divine! Voilà le don pascal que
l'Eglise reçoit du Christ ressuscité et qu'il offre à l'humanité, à l'aube
du troisième millénaire.
4.
L'Evangile, qui vient d'être proclamé, nous aide à saisir pleinement le
sens et la valeur de ce don. L'évangéliste Jean nous fait en quelque sorte
partager l'émotion éprouvée par les Apôtres lors de la rencontre avec le
Christ, après sa résurrection. Notre attention s'arrête sur le geste du
Maître, qui transmet aux disciples craintifs et stupéfaits la mission d'être
ministres de la Miséricorde divine. Il leur montre ses mains et son côté qui
portent les signes de la passion et leur dit: "Comme le Père m'a envoyé, moi
aussi je vous envoie" (Jn 20, 21).
Ayant dit cela "il souffla sur eux et leur dit: Recevez l'Esprit Saint. Ceux
à qui vous remettrez les péchés, ils leur seront remis; ceux à qui vous les
retiendrez, ils leur seront retenus" (Jn
20, 22-23). Jésus leur confie le don de "remettre les péchés", un
don qui naît des blessures de ses mains, de ses pieds et surtout de son côté
transpercé. C'est de là qu'une vague de miséricorde se déverse sur
l'humanité tout entière.
Nous revivons ce moment avec une grande intensité spirituelle. Aujourd'hui,
le Seigneur nous montre à nous aussi ses plaies glorieuses et son coeur,
fontaine intarissable de lumière et de vérité, d'amour et de pardon.
5. Le Coeur du Christ! Son "Sacré Coeur" a tout donné aux hommes: la
rédemption, le salut, la sanctification. De ce coeur surabondant de
tendresse sainte Faustyna Kowalska vit se libérer deux rayons de lumière qui
illuminaient le monde. "Les deux rayons - selon ce que Jésus lui-même lui
confia - représentent le sang et l'eau (Petit
Journal, p. 132). Le
sang rappelle le sacrifice du Golgotha et le mystère de l'Eucharistie;
l'eau, selon le riche symbolisme de l'évangliste Jean, fait penser au
baptême et au don de l'Esprit Saint (cf.
Jn 3, 5; 4, 14).
A travers le mystère de ce coeur blessé, le flux restaurateur de l'amour
miséricordieux de Dieu ne cesse de se répandre également sur les hommes et
sur les femmes de notre temps. Ce n'est que là que celui qui aspire au
bonheur authentique et durable peut en trouver le secret.
6. "Jésus, j'ai confiance en Toi".
Cette prière, souligne Jean-Paul II, chère à tant de fidèles, exprime bien
l'attitude avec laquelle nous voulons nous aussi nous abandonner avec
confiance entre tes mains, ô Seigneur, notre unique Sauveur.
Tu brûles du désir d'être aimé, et celui qui se met en harmonie avec les
sentiments de ton coeur apprend à être le constructeur de la nouvelle
civilisation de l'amour. Un simple acte de confiance suffit à briser la
barrière de l'obscurité et de la tristesse, du doute et du désespoir. Les
rayons de ta miséricorde divine redonnent l'espérance de façon particulière
à celui qui se sent écrasé par le poids du péché.
Marie, Mère de la Miséricorde, fais en sorte que nous conservions toujours
vivante cette confiance dans ton Fils, notre Rédempteur. Assiste-nous, toi
aussi, sainte Faustyna, que nous rappelons aujourd'hui avec une affection
particulière. Avec toi nous voulons répéter, en fixant notre humble regard
sur le visage du divin Sauveur: "Jésus, j'ai
confiance en Toi". Aujourd'hui et à jamais. Amen
Sources:
www.vatican.va
-
E.S.M.
Ce document est destiné à l'information; il ne constitue pas
un document officiel
Eucharistie, sacrement de la miséricorde -
(E.S.M.) 14.04.2007 - BENOÎT XVI -
MISERICORDE |