La résurrection, souligne Benoît XVI,
est le plus grand changement jamais survenu |
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ROME, le 14 Avril 2007 -
(E.S.M.) - La résurrection du Christ,
exprime le pape Benoît XVI, est un fait qui a eu lieu dans l'histoire,
dont les Apôtres ont été les témoins et certainement pas les créateurs.
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La résurrection, C. Van Loo
vers 1753
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C'est ici
La résurrection, souligne le pape Benoît XVI, est le plus grand "changement"
jamais survenu
« Le tombeau vide est un signe essentiel
» (Le
Catéchisme de l’Église Catholique,
n° 640) -
Sur le journal hebdomadaire catholique italien le plus connu, on lit, à
propos du passage de l’évangile de Jean sur la Résurrection
(cf. Jean 20, 1-9) : «
Qu’a-t-il vu ? Pas d’objet spécifique : c’est
l’absence elle-même qui, remplie d’amour évoque alors une présence
».
Mais si quelque temps auparavant l’évangéliste dit qu’il a vu les linges à
terre, mais qu’il n’est pas entré pour attendre Pierre ? Sur ce point
précisément, le Catéchisme de l’Eglise Catholique déclare : « Cela suppose
qu’il ait constaté dans l’état du tombeau vide
(cf. Jn 20, 5-7) que l’absence du corps de Jésus n’a pas pu être
une œuvre humaine et que Jésus n’était pas simplement revenu à une vie
terrestre comme cela avait été le cas de Lazare
(cf. Jn 11, 44) (n° 640). Il a
donc vu quelque « objet spécifique ». Que dire ? Dans les Vies des
Prophètes, un document du I° siècle, on atteste que les chefs religieux
juifs avaient coutume d’aller prier sur les tombeaux autour de Jérusalem,
dont beaucoup ont été trouvés par les archéologues. Ceux qui connaissent le
judaïsme savent que la Mishna et le Talmud prescrivaient que les tombeaux
restent ouverts pendant trois jours à partir du moment de la sépulture d’un
défunt afin de permettre les rites de piété comme l’onction qui, en effet,
se faisait de nouveau sur les cadavres enveloppés dans les linges ; mais, à
l’approche des grandes fêtes juives, comme la Pâque, le sépulcres étaient
fermés temporairement. Et donc, les disciples de Jésus eux aussi
s’apprêtaient à observer ces prescriptions
(cf Marc 16, 6), si la Résurrection n’avait pas eu lieu. En
effet, la sépulture du corps avait été faite en hâte en raison de la
Parascève Pascale ; il fallait donc retourner pour compléter cette
opération. Tout cela met plus encore en valeur l’importance du tombeau vide.
En réalité, comme l’a fait observer l’écrivain Vittorio Messori, il
reste « chez de nombreux biblistes contemporains, malgré leur formation
chrétienne et leurs convictions chrétiennes, la persuasion sociologique que
l’homme ‘moderne’ ne pourrait accepter l’idée d’une résurrection corporelle»
(« Dicono che è risorto », Torino 2000,
p.87). Ce qui compte pour eux est « l’expérience » subjective des
Apôtres, et non pas l’événement historique de la Résurrection. On devrait
alors se poser la question suivante : si le tombeau vide n’avait eu aucune
importance, pourquoi l’ange aurait-il invité à
regarder l’endroit où le Seigneur avait été déposé ?
(cf Marc 16, 5ss). S’il le fait,
ce n’est pas parce que les femmes n’en connaissaient pas l’endroit et la
position, mais pour qu’elles constatent elles-mêmes l’état des linges
funéraires, comme Jean le fera, Jean bien mieux et avec
le regard d’un aigle, et qui « vit et crut
» (cf Jean 20, 8).
Le tombeau vide est la « preuve » de la Résurrection, parce que, dans le
tombeau, les linges et le suaire étaient comme vidés, et, en les observant
de manière attentive, ils donnaient la sensation que peu de temps s’était
écoulé. Ainsi, le tombeau vide appartient au signe de Jonas promis par le
Maître. Comme le remarque à juste titre Messori, l’invitation de l’Ange à
visiter le tombeau vide est entièrement liée aux signes du mystère qui vient
tout juste de s’accomplir (cf. « Dicono
che è risorto », p. 143). L’Ange a fait rouler la pierre qui
fermait l’entrée du tombeau, après que Jésus soit ressuscité ; ainsi
la foi naît de la Résurrection et non pas le contraire,
à moins que l’on ne considère que la mention de l’Ange ne soit un genre
littéraire.
Ainsi, il n’y a donc aucune ambiguïté dans le tombeau vide ; au
contraire il y a des signes qui prouvent la Résurrection ; plutôt que
d’interpréter, il faut voir et croire ; et donc, le tombeau vide « ajoute »
beaucoup à l’expérience apostolique de la Résurrection ; bien plus, il en
est le fondement historique ; autrement, comme le déclare Saint Paul, la foi
ne subsisterait pas (cf 1 Cor 15, 14).
Le tombeau vide est capable de fonder la foi en la Résurrection ; il
n’est pas un argument ayant « un contenu historique » ; au contraire même,
les « incohérences historiques » sont là pour démontrer que le soi-disant «
travail rédactionnel de l’évangéliste » n’avait pas pour but de les enlever,
mais de les respecter, étant donné qu’elles sont liées à un fait historique
vrai.
L’Eglise, c’est vrai, ne les a pas atténuées dans la proclamation des
Écritures ; aussi doit-on affirmer que, même aujourd’hui « La structure de
la parole est suffisamment univoque »
(J.
Ratzinger, pape Benoît XVI « Che cos’è la teologia ? » in : La
Communione nella Chiesa, Cinisello B, 2004, p.32). Et de même :
La résurrection du Christ, exprime le pape Benoît XVI,
est un fait qui a eu lieu dans l'histoire, dont les Apôtres ont été les
témoins et certainement pas les créateurs. Dans le même temps,
celle-ci n'est pas du tout un simple retour à notre vie terrestre ; elle est
en revanche le plus grand «changement» jamais survenu, le «saut» décisif
vers une dimension de vie profondément nouvelle, l'entrée dans un ordre
complètement différent, qui concerne tout d'abord Jésus de Nazareth, mais
nous aussi avec Lui, toute la famille humaine, l'histoire et l'univers tout
entier : c'est pourquoi la résurrection du Christ
est le centre de la prédication et du témoignage chrétien, depuis le début
et jusqu'à la fin des temps. »
(Benoît XVI,
Discours à la Rencontre Ecclésiale de Vérone,
19 octobre 2006).
par l’abbé Nicola Bux et l’Abbé
Salvatore Vitiello
Repères:
L’état des ressuscités et d’abord leur identité:
«Pour cette question, on se reporte nécessairement à
(1 Corinthiens 15, 35-53) : «Ainsi
en va-t-il de la résurrection des morts : on est semé dans la corruption, on
ressuscite dans l'incorruptibilité ; on est semé dans l'ignominie, on
ressuscite dans la gloire ; on est semé dans la faiblesse, on ressuscite
dans la force ; on est semé corps psychique, on ressuscite corps spirituel.
S'il y a un corps psychique, il y a aussi un corps spirituel. C'est ainsi
qu'il est écrit : Le premier homme, Adam, a été fait âme vivante ; le
dernier Adam, esprit vivifiant ». Paul y affronte une opinion tente de faire
passer l’idée de résurrection pour absurde en lui objectant la question
suivante : «Comment les morts ressuscitent-ils ? Avec quel corps
reviennent-ils ? » (v. 35).
Contre cette attitude, Paul traite le problème de la dimension corporelle de
la résurrection, et cela en transportant l’expérience du corps nouveau du
Seigneur ressuscité à la compréhension de la résurrection des morts en
général. Cela veut dire que Paul s’oppose délibérément à la conception juive
dominante, qui considère le corps ressuscité comme parfaitement identique au
corps terrestre et le monde de la résurrection comme la simple continuation
du monde terrestre. Sa rencontre avec le Ressuscité, qui en qualité de «Tout-Autre
» a refusé de se laisser Voir et reconnaître sur terre, n’a pas été soumise
aux lois de la matière, mais elle est devenue visible comme dans une
épiphanie-apparition hors de l’univers de Dieu. Cette rencontre avait
irrévocablement ruiné ses conceptions juives». Je l’affirme, frères, la
chair et le sang ne peuvent hériter du royaume de Dieu, ni la corruption
hériter de l’incorruptibilité ». (v. 50).
Cela coupe court à toute idée naturaliste et
physiciste de la résurrection. (J.
Ratzinger, pape Benoît XVI - La mort et l’au-delà, Communio-Fayard 1994, p.
175).
Sources:
www.vatican.va
-
E.S.M.
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un document officiel
Eucharistie, sacrement de la miséricorde -
(E.S.M.) 14.04.2007 - BENOÎT XVI -
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