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19 Avril 2005
 

Assise, le pape Jean Paul II a posé un geste prophétique

 

Le 14 février 2008 - Jean Paul II insiste très fortement sur l’unité du genre humain, fondée sur le mystère de la Création. Il affirme que « les différences sont un élément moins important par rapport à l’unité qui, au contraire, est radicale, fondamentale et déterminante »

Le geste prophétique du pape Jean-Paul II Pour agrandir l'image: C'est ici

Assise : une catéchèse du dialogue œcuménique et interreligieux

Conférence de Mgr Stanislas LALANNE  

1° partie : Le concile Vatican II et le dialogue - 14.02.08
2° partie : Œcuménisme, l’engagement des papes Jean-Paul II et Benoît XVI - 14.02.08
3° partie (suite et fin)

25. Le dialogue avec les autres religions

Là encore, impossible de faire le tour en quelques minutes de tout ce qu’implique le dialogue avec des religions qui ne confessent pas un Dieu unique.

251. La rencontre d’Assise en 1986

L’événement le plus marquant pour le dialogue interreligieux a été sans aucun doute la rencontre à Assise, le 27 octobre 1986. Non seulement les représentants des grandes religions ont été invités à cette rencontre mais aussi ceux des religions traditionnelles d’Afrique ou des Indiens d’Amérique.

En prenant l’initiative d’inviter toutes les responsables des religions du monde à venir ensemble prier pour la paix à Assise, ville de saint François, Jean Paul II a posé un geste prophétique.

252. Assise : une catéchèse du dialogue œcuménique et interreligieux

Deux mois après, dans un discours aux membres de la Curie romaine (22 décembre 1986), le Pape a fait une lecture théologique de cet événement en répondant ainsi à la fois à ceux qui avaient critiqué la démarche et à ceux qui l’interprétaient de façon trop laxiste.

Pour lui cette rencontre s’inscrit dans la ligne dessinée par la déclaration Nostra Aetate du concile Vatican II et la poursuit :

- Jean Paul II insiste très fortement sur l’unité du genre humain, fondée sur le mystère de la Création. Il affirme que « les différences sont un élément moins important par rapport à l’unité qui, au contraire, est radicale, fondamentale et déterminante » ;

- il estime que « l’événement d’Assise peut ainsi être considéré comme une illustration visible, une leçon de choses, une catéchèse intelligible à tous » de ce que signifient l’engagement œcuménique et l’engagement pour le dialogue interreligieux prévu par le concile Vatican II.

- Jean Paul II souligne l’importance de la prière de chacun car « toute prière authentique est suscitée par l’Esprit Saint qui est mystérieusement présent dans le cœur de tout homme ».

253. L’importance de la prière

L’unité de la famille humaine se trouve illustrée dans cette unité de prière. Bien sûr chacun prie selon sa propre tradition (être ensemble pour prier ne signifie pas la même chose que prier ensemble). Mais l’unité provient du fait que toute personne est capable de prier, de se reconnaître pauvre devant Dieu. La prière est ainsi un des moyens pour réaliser le dessein de Dieu parmi les hommes. En même temps, elle apprend au monde que la paix est un don de Dieu et qu’il faut l’obtenir de lui par la prière de tous.

Jean Paul II a encore précisé le but de cette rencontre et le rôle de la prière dans son discours au corps diplomatique le 10 janvier 1987. Il ne s’agissait pas de discuter ni de décider des initiatives concrètes ou de plans d’action qui pourraient sembler utiles ou nécessaires à la paix. Ni de négocier des convictions de foi pour arriver à un consensus religieux syncrétiste. Mais de se tourner ensemble vers Dieu pour lui implorer ce don de la paix, chacun dans sa prière.

254. A la suite de la rencontre d’Assise

La rencontre d’Assise a définitivement marqué le dialogue interreligieux. En 1991, le Conseil pontifical pour le dialogue interreligieux et la Congréga-tion pour l’évangélisation des peuples ont publié ensemble, à l’occasion du 25e anniversaire de Nostra aetate, un document intitulé « Dialogue et annonce ».

Ce document intègre 25 ans de pratique et de réflexion théologique à la suite du Concile. Il indique notamment très clairement que dialogue et annonce sont deux éléments authentiques de la mission, intimement liés mais non interchangeables. Pour ceux qui souhaitent approfondir la question du dialogue interreligieux, je ne peux que recommander la lecture de ce document.

De son côté, la Communauté de Sant’Egidio a repris le flambeau d’Assise et organise chaque année, à travers le monde, une rencontre interreligieuse dans « l’esprit d’Assise ». En 2006, pour le vingtième anniversaire de la rencontre d’Assise, plusieurs manifestations ont été organisées, y compris à Assise même.

En conclusion

Aux termes du survol de tout ce qui s’est développé à la suite du concile Vatican II, il est possible d’affirmer que le Concile a vraiment ouvert la voie pour le dialogue et a amorcé d’autres types de relations entre les catholiques et tous les autres croyants ou non croyants.

Ce qui prime, c’est l’unité de la famille humaine et la conviction que le salut, annoncé dans le Christ, s’adresse à tous les hommes. Dans le Christ, Dieu s’est bien révélé complètement et définitivement. L’Église confesse toujours que le Christ est « le Chemin, la Vérité et la Vie ». Mais c’est une Vérité dont nous ne pouvons que témoigner et notre façon de la comprendre peut avoir besoin de purification. Le dialogue avec d’autres croyants peut ainsi nous permettre d’approfondir et de purifier notre propre foi.

Il nous reste à voir si ces intuitions du concile Vatican II sont toujours d’actualité aujourd’hui.

3. Le dialogue aujourd’hui

Plus de quarante ans ont passé depuis la fin du concile Vatican II et le monde a bien changé.

31. Un contexte radicalement différent

Tant l’encyclique Ecclesiam Suam que les textes du Concile sont marqués par l’optimisme qui caractérisait les années soixante. C’était aussi une époque où la transmission de la foi allait, pour ainsi dire, de soi.

S’il fallait brosser un rapide tableau de ce qui changé en 40 ans, je retiendrais :

- la sécularisation grandissante qui a mis l’accent sur l’autonomie de l’homme ;

- l’individualisme exacerbé qui glorifie la liberté de l’homme ;

- la pluralité des traditions, convictions, choix de vie, etc. que le développement des moyens de transport et de communication a fait connaître à tout le monde ;

- une emprise disproportionnée de l’économie de marché sur tous les aspects de la vie, qui amène à raisonner en termes de marché et de biens de consommation dans tous les domaines.

Avec comme résultat :

- la crise de la transmission : aucune valeur, tradition, conviction, etc. n’est plus transmise d’office d’une génération à l’autre car il y a toujours d’autres options possibles et chacun et libre et autonome pour choisir ;

- l’obligation pour chacun de construire son identité personnelle en faisant continuellement des choix dans tous les domaines : vie professionnelle, vie personnelle, convictions, religion, etc.

Cette situation crée un sentiment d’insécurité chez beaucoup de personnes, notamment les jeunes. Dans un monde qui offre si peu de repères stables, il n’est donc pas étonnant de trouver beaucoup de peurs et d’angoisses.

32. Conséquences pour l’Église

L’Église, qui est dans le monde, subit les conséquences de ces évolutions :

- elle subit de plein fouet la crise de la transmission : la foi ne passe plus « automatiquement » d’une génération à l’autre. La foi aussi devient l’objet d’un choix personnel ;

- son message, qui situe l’autonomie et la liberté de l’homme dans un rapport de dépendance et d’obéissance à l’égard de Dieu, va à l’encontre de l’idéologie individualiste ambiante ;

- la pluralité des choix fait que la foi chrétienne devient, pour certains, une option parmi d’autres dont la spécificité n’est plus perçue.

Deux phénomènes extrêmes se dessinent :

- le relativisme : tout se vaut et chacun choisit, dans le supermarché du religieux, les éléments qui lui conviennent pour se bricoler une petite spiritualité sympathique et surtout pas trop contraignante. Dans ce cas, le dialogue n’est plus utile !

- le repli identitaire : dans un monde qui n’offre plus de repères, la religion devient le refuge, la seule chose qui tienne encore. Il faut la défendre coûte que coûte contre l’influence du monde. C’est la stratégie de la forteresse assiégée. Dans ce cas, le dialogue devient dangereux !

Aucune de ces positions n’est conforme à la mission de l’Église. Le monde a besoin de repères et l’Église doit annoncer à tous le salut qui nous est donné dans le Christ. Mais cette annonce ne peut pas se faire sans dialogue. L’Évangile ne peut être imposé par la force.

33. Le dialogue aujourd’hui : une nécessité théologique

Ce qui rend le dialogue peut-être plus difficile aujourd’hui est justement cette peur qui habite beaucoup de nos contemporains et qu’il faut prendre au sérieux.

Pour que le dialogue puisse porter ses fruits, nous devons connaître les peurs et espoirs qui habitent ceux à qui nous nous adressons comme d’ailleurs aussi nos propres peurs et espoirs. Il est légitime d’avoir peur de voir la spécificité de notre foi engloutie par le relativisme ambiant. Mais la peur est mauvaise conseillère !

Justement, dans un monde sans repères où, d’un côté, le relativisme domine et, de l’autre côté, les religions sont instrumentalisées à des fins politiques, la seule solution consiste à faire connaître la spécificité de la foi chrétienne et à l’approfondir. Et cela ne peut pas se faire sans dialogue (cf. à ce sujet la Lettre aux catholiques de France, publiée par les évêques de France en 1996 et intitulée Proposer la foi dans la société actuelle).

Au contraire, le dialogue entre croyants comme le dialogue avec les non-croyants deviennent le moyen de faire connaître notre foi et de combattre le relativisme et l’instrumentalisation des religions. Il s’agit donc bien d’une nécessité théologique.

34. L’exemple du Christ

En fait, ce dialogue, le Christ nous en a donné un très bel exemple sur le chemin d’Emmaüs. C’est lui qui prend l’initiative de rejoindre ces deux disciples sur leur route. Il partage leur route de tristesse, s’inquiète de ce qui les préoccupe et leur explique ensuite les Écritures. Pendant tout ce temps, le cœur des disciples est brûlant, ils devaient sentir qu’ils approchaient la Vérité.

Finalement, le Christ se met à table avec eux et au moment où ils le reconnaissent à la fraction du pain, il disparaît. La Vérité nous échappe ! Nous aimerions tant la tenir et la retenir, ce serait tellement plus rassurant de l’avoir sous la main. Mais non, cela ne serait pas la Vérité !

La Vérité, elle se cherche. Seuls nous n’y arriverons pas. Mais dès que nous serons deux ou plusieurs en chemin pour la chercher, nous pourrons aussi avoir la certitude que la Vérité sera parmi nous.

+ Stanislas LALANNE
Evêque de Coutances


 
Regarder la vidéo de la conférence (le son n'arrive qu'après 1mn)

Sources: Service communication du diocèse de Bordeaux - E.S.M.

Ce document est destiné à l'information; il ne constitue pas un document officiel

Eucharistie, sacrement de la miséricorde - (E.S.M.) 14.02.2008 - BENOÎT XVI - T/Œcuménisme

 

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