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19 Avril 2005
 

Œcuménisme, l’engagement des papes Jean-Paul II et Benoît XVI

 

Le 14 février 2008 - Les papes se sont très activement engagés dans le dialogue œcuménique. Le document le plus important est l’encyclique de Jean Paul II, Ut unum sint (1995), qui déclare que la recherche de l’unité est une démarche irréversible. Le pape Benoît XVI s’est également, dès le début de son pontificat, fixé comme objectif majeur de travailler à l’unité des chrétiens.

Benoît XVI et le dialogue avec les musulmans Pour agrandir l'image: C'est ici

Oecuménisme, l’engagement des papes Jean-Paul II et Benoît XVI

Conférence de Mgr Stanislas LALANNE  
1° partie : Le concile Vatican II et le dialogue - 14.02.08

2° partie (suite)

La place des Églises et communautés ecclésiales

L’accomplissement du dessein de Dieu dans le rassemblement des hommes dans l’unité s’inscrit dans l’histoire. Selon le Concile, cette unité « subsiste » dans l’Église catholique (UR 4). Nous retrouvons ici ce verbe « subsister », employé à plusieurs reprises par le Concile (notamment dans DH 1 et LG 8). Il a été choisi en remplacement du verbe « être », considéré comme trop exclusif. Le verbe « subsister » laisse l’espace nécessaire pour la reconnaissance d’éléments de l’Église du Christ dans d’autres Églises et communautés ecclésiales.

Le texte affirme aussi que seule l’Église catholique garde la « plénitude des moyens de salut » (UR 3) tout en reconnaissant que les fidèles catholiques ne vivent pas de la plénitude de ces moyens avec la ferveur qui conviendrait (UR 4). Dans l’encyclique Ut Unum sint (1995), Jean Paul II n’hésitera pas à affirmer que dans les autres communautés chrétiennes qui n’ont pas gardé cette plénitude « certains aspects du mystère chrétien ont parfois été mieux mis en lumière » (UUS 14).

Pas d’œcuménisme de retour

Le concile Vatican II renonce à l’œcuménisme de retour. Il ne s’agit pas d’un œcuménisme tourné vers le passé, mais d’un œcuménisme tourné vers l’avenir. Cela veut dire très clairement que l’unité ne se fera pas à travers la conversion de l’un à l’autre mais dans la pleine conversion de tous à Jésus Christ. C’est en lui seul que nous pouvons être pleinement unis. Il est notre unité.

« Il est nécessaire que les catholiques reconnaissent avec joie et apprécient les valeurs réellement chrétiennes qui ont leur source au commun patrimoine et qui se trouvent chez nos frères séparés. [...] Il ne faut pas non plus oublier que tout ce qui est accompli par la grâce de l’Esprit Saint dans nos frères séparés peut contribuer à notre édification » (UR 4).

La nécessité du dialogue, et notamment du dialogue entre théologiens, est soulignée par le texte. C’est par le dialogue que les catholiques et les autres chrétiens peuvent avancer vers l’unité.

124. Nostra Aetate et la place des autres religions
Le dernier texte que nous examinons rapidement, la déclaration Nostra aetate, marque également un tournant important dans la façon dont l’Église se situe par rapport aux religions non chrétiennes.

L’unité du genre humain

Tout d’abord, le Concile, se basant sur la théologie de la Création, rappelle l’unité du genre humain. Tous les peuples forment, en effet, une seule communauté ; ils ont une seule origine, puisque Dieu a fait habiter toute la race humaine sur la face de la terre ; ils ont aussi une seule fin dernière, Dieu, dont la providence et les desseins de salut s’étendent à tous (NA 1).

Les rayons de vérité

De la théologie de la Création découle le respect du à chaque homme, puisque chacun est créé à l’image de Dieu. Cela amène aussi à respecter la dimension religieuse de chaque homme et les religions qui sont le lieu d’expression d’une certaine sensibilité au divin. C’est ainsi que pour la première fois un texte conciliaire exprime le respect de l’Église catholique pour les autres religions : « L’Église catholique ne rejette rien de ce qui vrai et saint dans ces religions. Elle considère avec un respect sincère ces manières d’agir et de vivre, ces règles et ces doctrines qui, quoiqu’elles diffèrent en beaucoup de points de ce qu’elle-même tient et propose, cependant apportent souvent un rayon de la vérité qui illumine tous les hommes » (NA 2).

Les relations avec le peuple juif

La reconnaissance de ce « rayon de vérité » dans les autres religions est un changement spectaculaire par rapport au passé. Le document conciliaire passe ensuite en revue les différentes religions. Et c’est là que se trouve également un passage désormais célèbre sur les relations avec le peuple juif. L’Église reconnaît avoir reçu la révélation de l’Ancien Testament par ce peuple avec lequel Dieu a conclu l’antique Alliance. Elle affirme qu’elle « se nourrit de la racine de l’olivier franc sur lequel ont été greffés les rameaux de l’olivier sauvage que sont les gentils » (NA 4). Nous y reviendrons après.

Résumé

A travers ce rapide survol de quelques textes conciliaires il est possible de voir pourquoi et comment le concile Vatican II a permis le développement du dialogue en vérité avec tout l’homme et tous les hommes :

- l’Église accepte de se situer au milieu du monde comme partenaire du dialogue ;

- elle reconnaît la liberté religieuse et la liberté de conscience des hommes avec qui elle dialogue ;

- elle rend témoignage à la Vérité révélée par le Christ mais elle accepte en même temps que cette vérité ne peut être imposée et qu’elle fait l’objet de recherches de la part des hommes ;

- elle dialogue avec les autres chrétiens, également disciples du Christ, mais ne partageant pas pleinement la communion ecclésiale. C’est pour elle une préoccupation primordiale. Il ne s’agit pas de convertir les uns et les autres mais de progresser ensemble vers une plus grande unité ;

- elle respecte les autres religions et reconnaît qu’elles peuvent apporter un rayon de vérité.

En conclusion, il est donc évident que l’ensemble des changements opérés par Vatican II a rendu le dialogue possible, ce qui n’était pas le cas tant que l’Église affirmait être la seule détentrice de toute la vérité et condamnait systématiquement tout ce qui était différent d’elle.

2. Les différents cercles du dialogue et leur évolution depuis 40 ans

Pour mesurer le chemin parcouru, il ne faut pas oublier que pendant longtemps l’Église catholique, en affirmant que Jésus Christ est le seul et unique Médiateur du salut, se croyait obligée d’adopter une attitude exclusive à l’égard des autres.

La formule « hors de l’Église, point de salut », utilisée par saint Cyprien, évêque de Carthage au IIIe siècle, dans un conflit avec des hérétiques chrétiens, a ensuite été très largement sortie de son contexte et utilisée jusqu’à une époque récente en théologie, dans la pastorale et le champ de la mission, pour condamner tous ceux qui n’étaient pas catholiques. Le Concile de Florence, au XVe siècle, déclarait que païens, juifs, hérétiques et schismatiques brûleraient en enfer ! Et jusqu’au XXe siècle, l’Église était plus que frileuse à l’égard des autres confessions chrétiennes et des autres religions. Mariages entre catholiques et protestants étaient encore mal vus dans les années cinquante.

21. Le fondement théologique du dialogue

Le changement apporté par Vatican II est donc réel en ce sens qu’il a ouvert la possibilité pour le dialogue. Mais en même temps le concile Vatican II affirme très clairement la spécificité de la foi chrétienne à travers l’Incarnation et la Trinité et il insiste sur le fait que les fondements de la foi ne sont pas négociables dans le dialogue.

En fait, le développement des intuitions de Vatican II va montrer que le dialogue avec d’autres permet justement d’approfondir sa propre foi et de mieux la connaître.

Pour le Concile, et les actes suivants du magistère, le salut en Jésus Christ est parvenu à tous les peuples d’une manière universelle qui inclut tout ce qui est bon et vrai dans les autres religions. Ce qui veut dire que le salut auquel les non chrétiens ont part n’est pas quelque autre type de salut hors et sans Jésus Christ mais plutôt un salut dans et par le Christ.

La rencontre avec d’autres religions peut être une manière de nous ouvrir plus profondément à un aspect donné de l’unique mystère du Christ. Le dialogue interreligieux n’est donc pas à sens unique.

Mais cette ouverture au dialogue n’est en rien un renoncement au Christ comme unique médiateur. Elle provient d’une prise de conscience que le mystère qui nous a été donné en Jésus Christ nous dépasse et nous dépassera toujours. Il est inépuisable. Comprise de cette manière, la foi chrétienne est un appel et une base pour le respect et la tolérance mutuels. Elle permet les échanges tout en excluant toute forme de syncrétisme et de relativisme.

Il convient de voir maintenant comment ce dialogue a fonctionné concrètement depuis le concile Vatican II. Il est impossible de donner en quelques lignes un aperçu de toute la richesse des échanges qui se sont développés au cours de ces quarante ans dans les différents domaines. J’essayerai juste d’indiquer les avancées importantes pour chaque cercle de dialogue, que ce soit à travers des textes, des rencontres ou des gestes symboliques.

22. Le dialogue œcuménique

C’est peut-être le domaine le plus complexe à décrire car il n’y a pas un dialogue œcuménique mais de multiples dialogues œcuméniques. Le dialogue n’est en effet pas le même avec les orthodoxes, les anglicans ou les protestants, eux-mêmes divisés en plusieurs groupes.

221. L’engagement des papes

Dans les rapports avec les orthodoxes, la fin du concile Vatican II en 1965 marque la levée des anathèmes entre Rome et Constantinople remontant à 1054 ! En janvier 1964 a lieu la rencontre historique entre le pape Paul VI et le patriarche de Constantinople, Athénagoras.

Les papes se sont très activement engagés dans ce dialogue œcuménique. Le document le plus important est l’encyclique de Jean Paul II, Ut unum sint (1995), qui déclare que la recherche de l’unité est une démarche irréversible (UUS 3). Le pape Benoît XVI s’est également, dès le début de son pontificat, fixé comme objectif majeur de travailler à l’unité des chrétiens.

222. Trois niveaux de dialogue institutionnel

Aujourd’hui le dialogue œcuménique se joue à travers de multiples organismes et rencontres, mais il est possible de dégager trois niveaux institutionnels :

- le niveau international avec le Conseil Pontifical pour la promotion de l’unité des chrétiens du côté catholique, le Conseil œcuménique des Églises (348 Églises, 480 millions de fidèles) et des réseaux regroupant des Églises évangélistes ;

- le niveau européen avec le CCEE (Conseil des Conférences Episcopales d’Europe) du côté catholique et la KEK (Conférence des Églises européennes), qui regroupe 126 Églises orthodoxes et protestantes (rassemblement à Sibiu, en Roumanie, en septembre 2007) ;

- le niveau national, avec notamment le Conseil d’Églises chrétiennes en France (CECEF), dont l’objectif est de constituer un lieu d'échange d'informations, d'écoute et de dialogue, de faciliter une réflexion et éventuellement des initiatives communes en un triple domaine : la présence chrétienne à la société, le service et le témoignage. Sans oublier l’existence du côté de l’Église catholique d’un Conseil pour l’unité des chrétiens et les relations avec le judaïsme.

Parfois les dialogues engagés aboutissent à la rédaction d’un document comme, par exemple, la Déclaration conjointe entre la fédération luthérienne mondiale et l’Église catholique sur la doctrine de la justification, en 1999, qui manifeste une « compréhension commune de notre justification par la grâce de Dieu au moyen de la foi en Christ ».

223. L’importance du dialogue de la vie

Mais comme le faisait remarquer le cardinal Walter Kasper, président du Conseil Pontifical pour la promotion de l’unité des chrétiens, lors d’une intervention au cours du dernier consistoire, le 23 novembre 2007, « le résultat le plus significatif – et aussi le plus gratifiant – de l’œcuménisme au cours des dernières décennies ne se trouve pas dans les différents documents. Il réside dans la fraternité retrouvée, dans le fait que nous ayons redécouvert que nous étions frères et sœurs dans le Christ, que nous ayons appris à nous apprécier les uns les autres et que nous soyons engagés ensemble sur le chemin de la pleine unité (cf. UUS 42). [...] L’enthousiasme initial a fait place à un comportement plus mesuré, ce qui prouve que l’œcuménisme est devenu plus mûr, plus adulte ».

L’œcuménisme dans la vérité et dans l’amour doit devenir davantage un œcuménisme de vie. « Sans une vraie spiritualité de communion, permettant de faire place à l’autre sans renoncer à notre propre identité, tous nos efforts aboutiraient à un activisme aride et vide. »

23. Le dialogue avec les Juifs

La Déclaration Nostra Aetate marque les retrouvailles croyantes avec le peuple juif. Le développement du dialogue avec les Juifs n’est pas marqué par des textes mais surtout par l’impulsion personnelle du pape Jean Paul II.

231. La visite à la synagogue de Rome en 1986

L’un des événements les plus marquants du développement du dialogue fut, sans doute, la visite du Pape Jean-Paul II à la synagogue de Rome en 1986. Si la synagogue n’était qu’à quelques centaines de mètres de la basilique Saint Pierre, depuis 2000 ans jamais un pape n’était entré dans une synagogue. Cela signifie aussi qu’en 1986, le Grand Rabbin de la Synagogue de Rome, le Rabbin Toaf, s’est senti la légitimité nécessaire pour accueillir, face à tous les médias du monde, le pape Jean-Paul II.

232. Nos frères aînés dans la foi

C’est dans cette synagogue que le pape Jean-Paul II utilisa, pour la première fois, l’expression « frères aînés » dans la foi, pour qualifier l’identité du peuple juif aux yeux des catholiques.

Cette appellation, qui se situe dans la ligne tracée par Nostra aetate avec l’image des rameaux de l’olivier sauvage greffés sur l’olivier franc, a été reprise par l’ensemble des discours officiels de l’Église catholique pour qualifier la fraternité retrouvée avec le peuple juif.

Cela signifiait que nous ne voyons plus seulement les Juifs comme nos aïeux, comme nos pères dans la foi. En établissant une relation de fraternité différenciée avec les Juifs, nous sortions de la relation Fils – Père et ainsi de la théologie de la substitution. En effet, un fils tend, tôt ou tard, à remplacer son père, ce qui est bien légitime. Il n’en est pas de même de la fraternité. Le Pape a estimé que la fraternité reconnue par la foi conduirait moins à la violence et permettrait de lutter contre le mépris qui avait parsemé l’attitude de l’Église catholique envers les Juifs.

233. Trois dimensions du dialogue

Le Saint Siège a reconnu l’État d’Israël le 31 décembre 1993. Le pape Jean-Paul II a reçu plus de 180 délégations internationales d’organisations juives durant son long pontificat. Chaque rencontre lui donnait l’occasion de déployer son enseignement selon trois dimensions :

- l’Église doit retrouver l’enracinement juif du christianisme, c’est ce qu’il appelle le dialogue entre le Nouveau Testament et l’Ancien ;

- les chrétiens doivent reconnaître les péchés commis envers les Juifs et leur participation à l’antisémitisme, y compris dans la Shoah ;

- Les catholiques doivent apprendre à établir une relation amicale et respectueuse avec les juifs vivant aujourd’hui.

234. La visite de Jean Paul II en Israël en 2000

Cet enseignement a connu, sans doute, son point culminant lorsque le pape Jean-Paul II se rendit en mars 2000 à Jérusalem, en Israël et dans les territoires palestiniens.

Tous se souviennent de sa visite à Yad Vashem, Mémorial de la Shoah en Israël, où il retrouva une vingtaine de ses amis juifs, originaires de Pologne. Le Pape expliqua son regret des actes antisémites posés par des chrétiens au cours de l’histoire.

Le moment le plus fort reste sans aucun doute le moment où il s’est rendu, seul, au Mur du Temple. Il prononça en latin les paroles d’un psaume puis s’approchant du mur, il glissa, comme les Juifs, un papier sur lequel avait été rédigée la demande de pardon qu’il avait prononcée quelques semaines plus tôt dans la Basilique Saint Pierre.

Ce soir-là le Pape toucha le cœur de la grande majorité des Juifs, y compris les plus orthodoxes. Ils comprirent que ce vieil homme, atteint de la maladie de Parkinson, ne faisait pas un geste politique, mais un geste de croyant, qu’il reconnaissait, non seulement, dans la foi chrétienne, que le peuple juif demeurait le peuple de l’Alliance mais que le Temple avait été le lieu de la présence de Dieu face auquel il demandait pardon.

24. Le dialogue avec l’Islam

Ici encore, l’engagement personnel de Jean Paul II a permis de concrétiser le chemin ouvert par le concile Vatican II. Chaque fois le Pape affirma l’unité du genre humain et chercha à trouver les points communs qui permettent le dialogue sans occulter les différences importantes qui existent.

241. Un patrimoine commun

Lors de sa visite au Maroc, en 1985, il s’adresse à la jeunesse marocaine à Casablanca. Son discours met en valeur le patrimoine commun au christianisme et à l’islam. Il invite les jeunes à un témoignage commun sur le sens de Dieu et sur la dignité de l’homme, dans le respect des différences.

Il redit le respect de l’Église pour les musulmans : « L’Église catholique regarde avec respect et reconnaît la qualité de votre démarche religieuse, la richesse de votre tradition spirituelle. » Il insiste sur les points communs : la foi en un Dieu unique, l’importance de la prière, du jeûne et de l’aumône, de la pénitence et du pardon.

Mais le Pape rappelle aussi le point de divergence le plus important entre chrétiens et musulmans, à savoir le regard porté sur la personne et l’œuvre de Jésus et, plus précisément, le fait que, pour les chrétiens, Jésus les fait entrer dans une relation filiale avec Dieu.

242. Le dialogue interreligieux au service de la paix

A de nombreuses reprises, Jean Paul II s’exprimera au sujet du dialogue avec l’islam. Lors du jubilé de l’an 2000, il fut reçu à l’Université d’Al-Azhar au Caire et par le grand mufti de Jérusalem. En mai 2001, et pour la première fois dans l’histoire, Jean Paul II est reçu à la mosquée des Omeyyades à Damas. Dans son discours devant les représentants de la communauté musulmane, il insiste particulièrement sur l’éducation des jeunes et l’importance du dialogue interreligieux au service de la paix : « Il est capital d’enseigner aux jeunes les chemins du respect et de la compréhension, afin qu’ils ne soient pas conduits à faire un mauvais usage de la religion elle-même pour promouvoir ou pour justifier la haine ou la violence. »

Quelques mois après, les attentats à New York allaient justement montrer au monde entier que certains groupuscules extrémistes n’hésitent pas à instrumentaliser la religion pour justifier la violence et la haine. Divers événements dans le monde n’ont fait qu’aggraver les tensions politiques dans lesquelles se mêle souvent un élément religieux.

243. L’engagement du pape Benoît XVI

Dès le début de son pontificat, le pape Benoît XVI a affirmé l’importance du dialogue avec les musulmans. En recevant les représentants de diverses Églises et traditions religieuses quelques jours après son élection, il parlera de « l’impératif de s’engager dans un dialogue authentique et sincère » (24 avril 2005). Quelques mois plus tard, pendant les JMJ à Cologne en août 2005, Benoît XVI dira, devant les représentants des communautés musulmanes, que le dialogue entre chrétiens et musulmans ne peut se réduire à un choix passager mais est « une nécessité vitale dont dépend en grande partie notre avenir ».

Il aura l’occasion de réaffirmer cela en recevant le 25 septembre 2006 les ambassadeurs de 21 pays majoritairement musulmans et des représentants des communautés musulmanes en Italie après les malentendus nés de son discours à l’Université de Ratisbonne (12 septembre 2006). Le dialogue entre chrétiens et musulmans s’avère d’autant plus nécessaire pour désamorcer, d’un côté comme de l’autre, l’instrumentalisation de la religion au profit de la politique ou la confusion entre extrémistes et croyants.

244. Une initiative du côté musulman

A cet égard, il convient, comme dernier élément important dans ce dialogue islamo-chrétien, de citer la lettre adressée à Benoît XVI et à un certain nombre d’autres responsables chrétiens par 138 dignitaires musulmans en octobre 2007.

Ce texte commence par indiquer l’importance de l’entente des chrétiens et des musulmans, qui représentent ensemble la moitié de la population mondiale, pour la paix : « L’avenir du monde dépend donc de la paix entre musulmans et chrétiens. » Les auteurs du texte cherchent eux aussi à mettre en valeur les points communs et affirment : « La base de cette paix et de cette compréhension mutuelle existe déjà. Elle fait partie des principes qui sont les fondations véritables des deux religions : l’amour du Dieu Unique et l’amour du prochain. »

S’il y a donc clairement au plus haut niveau une volonté d’approfondir le dialogue entre chrétiens et musulmans, il ne faut pas oublier tout ce qui se fait localement, là où les personnes vivent ensemble. Les évêques de France se sont penchés sur ce dossier lors leur dernière assemblée plénière, en novembre 2007, et le Conseil pour les relations interreligieuses travaille sur un document destiné aux acteurs de la pastorale.

(à suivre)
3e partie Assise, le pape Jean Paul II a posé un geste prophétique

 
Regarder la vidéo de la conférence (le son n'arrive qu'après 1mn)

Sources: Service communication du diocèse de Bordeaux - E.S.M.

Ce document est destiné à l'information; il ne constitue pas un document officiel

Eucharistie, sacrement de la miséricorde - (E.S.M.) 14.02.2008 - BENOÎT XVI - T/Œcuménisme

 

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