Les musulmans adressent une lettre à Benoît XVI |
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Rome, le 13 octobre 2007 -
(E.S.M.) - Nous donnons ci-dessous la synthèse
officielle qui résume le contenu de la lettre adressée au pape Benoît
XVI ainsi qu'un lien pour lire l'intégralité de cette lettre.
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Benoît XVI
en Turquie -
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Les musulmans adressent une lettre à Benoît XVI
La synthèse officielle qui résume le contenu de la lettre adressée au pape
Benoît XVI est reproduite ci-dessous:
Une parole commune entre vous et nous
Au nom de Dieu, le Clément, le Miséricordieux
Musulmans et chrétiens constituent bien ensemble plus de la moitié de la
population mondiale. Sans la paix et la justice entre ces communautés
religieuses, il ne peut pas y avoir de paix significative dans le monde.
L’avenir du monde dépend donc de la paix entre musulmans et chrétiens.
La base de cette paix et de cette compréhension mutuelle existe déjà. Elle
fait partie des principes qui sont les fondations véritables des deux
religions: l’amour du Dieu Unique, et l’amour du prochain. Ces principes
sont énoncés à maintes reprises dans les textes sacrés de l’Islam et du
Christianisme. L’Unité de Dieu, la nécessité de L’aimer, et la nécessité
d’aimer le prochain constituent ainsi le terrain d’entente de l’Islam et du
Christianisme. En voici quelques exemples:
Sur l’Unité divine, Dieu dit dans le Saint Coran : “Dis: C’est Lui Dieu l’Un
! Dieu Se suffit à Lui-même!” (Al-Ikhlas,
112:1-2). Sur la nécessité de l’amour de Dieu, le Coran révèle:
“Invoque sans cesse le Nom de ton Seigneur et communie intensément avec
Lui!” (Al- Muzzammil, 73:8).
Sur la nécessité d’aimer son prochain, le prophète Muhammad (sur lui la paix
et les bénédictions divines) a dit: “Aucun d’entre vous n’est croyant tant
que vous n’aimerez pas pour votre prochain ce que vous aimez pour
vous-mêmes.” Dans le Nouveau Testament, Jésus-Christ (sur lui la Paix) a
dit: “Ecoute, Israël, le Seigneur notre Dieu, le Seigneur est Un. Tu aimeras
le Seigneur, ton Dieu, de tout ton coeur, de toute ton âme, de toute ton
intelligence et de toute ta force . C’est là le premier commandement. Le
second lui est semblable: tu aimeras ton prochain comme toi-même. Il n’y a
pas de commandement plus grand que ceux-là” (Marc
12:29-31).
Dans le Saint Coran, Dieu le Très-Haut enjoint les musulmans de lancer
l’appel suivant aux chrétiens (et aux juifs – les gens des Écritures):
“Dis : Ô gens des Écritures! Élevez-vous à une parole commune entre vous et
nous, à savoir de n’adorer que Dieu Seul, de ne rien Lui associer et de ne
pas nous prendre les uns les autres pour des maîtres en-dehors de Dieu.
S’ils s’y refusent, dites-leur: Soyez témoins que, en ce qui nous concerne,
notre soumission à Dieu est totale et entière”
(Aal ‘Imran 3:64).
L’expression: “de ne rien Lui associer” se réfère à l’Unité de Dieu, tandis
que l’expression: “de n’adorer que Dieu Seul” renvoie au fait d’être dévoué
totalement à Dieu. Ainsi donc, elles expriment le premier et plus grand
commandement. Selon l’un des plus anciens commentaires coraniques faisant
autorité, l’expression: “et de ne pas nous prendre les uns les autres pour
des maîtres en-dehors de Dieu” signifie “de ne pas obéir les uns aux autres
en désobéissant à ce que Dieu a commandé”. Ici, c’est le second commandement
qui est exprimé, car la justice et la liberté de religion sont des aspects
centraux de l’amour du prochain.
Conformément au Coran nous, en tant que musulmans, invitons les chrétiens à
s’accorder avec nous sur ce qui nous est commun, et qui constitue également
l’essentiel de notre foi et de notre pratique: les deux commandements de
l’amour.
Le texte intégral de la lettre des 138 en français
: Une parole commune entre vous et nous
► Lettre
des 138 au pape Benoit XVI (patienter le temps du
téléchargement, document pdf). La lettre est
suivie des 138 signataires.
Un an après Ratisbonne, 138 musulmans
écrivent une nouvelle lettre au pape Benoît XVI
Ils proposent comme terrain d'entente entre musulmans et chrétiens les deux
"plus grands commandements", celui de l'amour de Dieu et celui de l'amour du
prochain. Prêchés dans le Coran comme dans les Évangiles. Comment l'Eglise
de Rome va-t-elle réagir ?
Il y a un an, un mois après le discours mémorable de Benoît XVI à
Ratisbonne, 38 personnalités musulmanes ont écrit une
lettre ouverte à sa sainteté Benoît XVI. Une partie de la lettre allait
dans le sens de ses positions, une autre était en désaccord.
Les 38 appartenaient à différents pays et courants de pensée. Dans le monde
musulman, c’était la première fois que des personnalités aussi variées
parlaient d’une seule voix et présentaient les principes de l’islam au chef
de l’Eglise la plus importante, dans but de parvenir à une "compréhension
mutuelle".
Au cours des mois suivants, d’autres signatures se sont ajoutées aux
premières et les 38 sont devenus 100. Aujourd’hui, un an plus tard,
les 100 sont devenus 138 et ont publié une deuxième
lettre.
Cette deuxième lettre a plus de destinataires que la première. Outre Benoît
XVI, elle s’adresse au patriarche œcuménique de Constantinople, Bartholomée
Ier, au patriarche de Moscou, Alexis II, et aux chefs de 18 autres Églises
d’orient; à l’archevêque anglican de Canterbury, Rowan Williams; aux leaders
des fédérations mondiales des Églises luthériennes, réformées, méthodistes
et baptistes; au secrétaire général du Conseil Mondial des Églises, Samuel
Kobia, et plus généralement "aux leaders des Églises chrétiennes".
Au niveau du contenu, la première lettre était très nettement en faveur de
la liberté de professer la foi "sans constrictions".
Elle revendiquait la rationalité de l’islam tout en maintenant la
transcendance absolue de Dieu.
Elle soulignait avec fermeté les limites imposées par la doctrine islamique
au recours à la guerre et à l’usage de la violence, en condamnant les "rêves
utopistes où la fin justifie les moyens".
La lettre s’achevait en espérant un rapport entre islam et christianisme
fondé sur l’amour de Dieu et celui du prochain, les "deux grands
commandements" rappelés par Jésus dans l’Evangile selon saint Marc
(12, 29-31).
La deuxième lettre part justement de la conclusion de la première et la
développe. Les commandements de l’amour de Dieu et du prochain – présents
aussi bien dans le Coran que dans la Bible – sont la "parole commune" qui
offre à la rencontre entre islam et christianisme "la base théologique la
plus solide possible".
Le texte de la lettre a été discuté et mis au point en septembre 2007 au
cours d’un congrès qui s’est déroulée en Jordanie à l’Institut Royal Al
Al-Bayt pour la Pensée Islamique parrainé par le roi Abdallah II.
Les promoteurs de cette lettre affirment qu’avant elle, "les
musulmans n’avaient jamais offert une proposition de consensus aussi forte à
la chrétienté".
Aref Ali Nayed – théologien libyen signataire des deux lettres et auteur
bien connu des lecteurs de www.chiesa – a souligné que des musulmans de
toutes les tendances – sunnites, chiites, ibadhi, ismaélites, jaafarites –
avaient adhéré à cette lettre:
"Plutôt que de polémiquer, les signataires ont adopté, en suivant la
meilleure tradition de l’islam, une position de respect des Écritures
chrétiennes. Ils ont appelé les chrétiens à être non pas moins mais plus
fidèles à ces Écritures saintes".
Les 138 signataires sont de 43 nationalités différentes. Certains d’entre
eux habitent en Europe et aux Etats-Unis mais la plus grande partie vit dans
des pays musulmans: de la Jordanie à l’Arabie Saoudite, de l’Égypte au
Maroc, des Émirats au Yémen, mais aussi en Iran, en Irak, en Turquie, au
Pakistan et en Palestine.
Certains signataires de la lettre – parmi lesquels Aref Ali Nayed, qui a
enseigné à Rome à l’Institut Pontifical d’Études Arabes et Islamiques – ont
rencontré à plusieurs reprises des dirigeants de la curie.
Les premiers contacts ont été pris il y a un an. Il a fallu cependant
attendre la publication de cette seconde lettre pour que l’Eglise de Rome
témoigne publiquement sa considération.
Le 12 octobre, le cardinal Jean-Louis Tauran, président du conseil
pontifical pour le dialogue interreligieux, a déclaré sur Radio Vatican:
"C’est un document très intéressant et nouveau, dans la mesure où il
provient à la fois des musulmans sunnites et des musulmans chiites. C’est un
document non polémique, qui comporte de nombreuses citations de l’Ancien et
du Nouveau Testament. [...] Cette lettre est un signal très encourageant
parce qu’elle montre que la bonne volonté et le dialogue sont capables de
vaincre les préjugés. C’est une approche spirituelle au dialogue
interreligieux, que j’appellerais le dialogue des spiritualités. Les
musulmans et les chrétiens doivent répondre à une unique question: est-ce
que pour toi Dieu, dans ta vie, est vraiment l’unique ?".
Il y a assurément une harmonie entre les positions exprimées dans la lettre
et celles de Benoît XVI à propos du dialogue interreligieux.
Un sujet que le pape Benoît XVI a abordé pour la
dernière fois le
5 octobre 2007.
Il s’adressait aux membres de la Commission théologique internationale.
Benoît XVI a expliqué que la "loi naturelle" et les dix commandements
constituent "la base d’une éthique universelle" qui vaut pour "toutes
les consciences des hommes de bonne volonté, laïques ou appartenant à des
religions différentes".
Les dix commandements se résument dans les deux "plus grands", celui
de l’amour de Dieu et celui de l’amour du prochain: "la soumission à
Dieu, source et juge de tout bien, et le sens de l’autre comme égal à soi".
C’est sur ces deux commandements qu’est centrée la lettre des 138 musulmans
au pape Benoît XVI.
par Sandro Magister - Traduction
française par Charles de Pechpeyrou, Paris, France.
Premières réactions de l'Eglise :
►
Lettre au pape Benoît XVI de musulmans
►
Benoît XVI reçoit une déclaration sur l'avenir
et la paix entre l'Islam et le Christianisme
Lire l'intégralité de la lettre
►
Lettre des 138 au pape Benoit XVI (patienter le
temps du téléchargement, document pdf). La lettre
est suivie des 138 signataires.
Sources:
chiesa.espresso.repubblica.it
Ce document est destiné à l'information; il ne constitue pas
un document officiel
Eucharistie, sacrement de la miséricorde -
(E.S.M.) 13.10.2007 - BENOÎT XVI
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