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Rome, le 13 septembre 2008 - (E.S.M.)
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A juste titre, on a souligné la continuité entre le discours du pape
Benoît XVI et celui de son "prédécesseur bien-aimé" Jean-Paul II.
Dans ses différents discours et homélies, le Saint-Père ne
sacrifie guère à la facilité. Que dit-il ?
L'essentiel, rien que l'essentiel.
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Le pape Benoît XVI sur
le parvis de la cathédrale Notre Dame -
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Le mystère Benoît XVI
II n'a pas, paraît-il, le charisme de Jean-Paul II.
Le 13 septembre 2008 - Eucharistie
Sacrement de la Miséricorde
- II ne possède pas, nous dit-on, cet art de magnétiser les
foules qui faisait la force de son prédécesseur. Réservé, cérébral, économe
de ses gestes, précis dans chacun de ses mots, Benoît XVI ne déploie aucune
de ces séductions qui plaisent tant aux médias. Peut-être est-ce la raison
pour laquelle, depuis son accession au trône de Pierre, ils l'ont si souvent
affublé des oripeaux de la caricature. Au sein même de l'Église de France,
nombreux sont ceux qui avouent avoir un peu de mal à suivre ce pontife à
l'ancienne, qui réhabilite le bon vieux catéchisme et les prières en latin,
qui distribue la communion sur les lèvres, qui ordonne enfin que l'on
accorde généreusement aux fidèles qui en font la demande la liturgie «
extraordinaire » d'avant Vatican II...
Et pourtant, à sa manière, toute de douceur et presque de timidité, le pape
Benoît XVI est incroyablement populaire. Chaque mercredi, place
Saint-Pierre, les audiences publiques de Benoît XVI rassemblent des foules
jamais vues. Sa première encyclique,
Deus Caritas est, a battu tous les records de
vente. A Cologne en 2005, à
Sydney cet été, des centaines de milliers de jeunes ont apporté un
démenti fervent à ceux qui prétendaient que, sans Jean-Paul II, les JMJ ne
seraient que l'ombre des JMJ. Et maintenant les multitudes de Paris et de
Lourdes... Il y a dans cet engouement populaire un mystère qui ne laisse pas
d'intriguer.
A juste titre, on a souligné la continuité entre le discours du pape et
celui de son « prédécesseur bien-aimé ». Affirmant à
Cologne le
caractère « inouï et inimaginable » du crime de la Shoah, recevant à
Paris les représentants des Églises protestantes ou du culte musulman,
Benoît XVI a mis ses pas dans ceux de Jean-Paul II : nécessaire, le dialogue
interreligieux ne doit pas conduire à « minimiser les différences » ;
salutaire, l'unité des chrétiens ne saurait se faire « au prix de la
vérité ».
Mais il y a aussi la nouveauté. L'affirmation d'un « style Benoît XVI » :
une grande humilité au service d'une immense exigence.
Là où Jean-Paul II, en philosophe et en homme d'action, partait souvent des
réalités humaines pour amener son auditoire jusqu'aux vérités de la foi,
Benoît XVI, en théologien et en professeur, installe directement les fidèles
au cœur de la révélation. « Athlète de Dieu »,
le pape slave mettait son charisme extraordinaire au service du message
évangélique. « Penseur de Dieu », le pape
européen s'efface en tant que personne et s'appuie avant tout sur la raison
pour ! transmettre une « foi claire ». « On allait voir Jean-Paul II, on
écoute Benoît XVI », résume le père Guy Gilbert. On ne saurait mieux dire :
parce qu'il est fondé sur l'intelligence, l'enseignement de Benoît XVI peut
apparaître moins immédiatement accessible ; il n'en est, pour les chrétiens,
que plus brûlant.
Dans ses différents discours et homélies, le pape, en effet, ne sacrifie
guère à la facilité. Que dit-il ? L'essentiel, rien
que l'essentiel. Que le catholicisme n'est pas une religion «
à la carte », que la présence réelle du Christ
dans l'hostie n'est pas un vain mot, ni la messe dominicale une activité à
option. Que la foi catholique doit s'alimenter de l'exemple des grands
saints, et que le chrétien est toujours un missionnaire, «
quoi qu'il en coûte ». Il dénonce le
laisser-aller moral, met en garde contre le « relativisme » et le «
matérialisme ». Le dalaï-lama, il faut bien l'avouer, est plus conciliant...
C'est pourtant ce discours sans concession aucune que des centaines de
milliers de catholiques devaient applaudir à Paris et à Lourdes, comme ils
l'ont applaudi depuis 2005 en
Allemagne,
en
Pologne, en
Bavière, au
Brésil, aux
État-
Unis ou en
Australie.
Et si Benoît XVI avait tout compris ? Et si, en ces temps où tout change, où
les repères moraux, les valeurs spirituelles, les élans collectifs et les
anciennes solidarités semblent vaciller sous les assauts de l'individualisme
triomphant, il avait mis le doigt sur une attente informulée ? Intuition
prophétique : quand les sociologues épiloguent à l'envi sur «
la fin des grands systèmes de sens », Benoît XVI affirme que
l'Église, et l'humanité tout entière, ont moins besoin de questions que de
réponses, de changement que de racines, d'assentiment que de contradiction.
A la déchristianisation galopante de l'Europe et de la France, dont les
signes sans équivoque se lisent dans la courbe des baptêmes ou des
ordinations, il a choisi d'opposer une foi qui, pour reprendre ses propres
mots, « ne suit pas les vagues de la mode et de la
dernière nouveauté ».
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Sources : Éditorial - Alexis Brézet
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(E.S.M.)
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Eucharistie sacrement de la miséricorde -
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13.09.2008 -
T/Benoît XVI en France
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