Benoît XVI nous invite à reprendre la
forme catholique de la liturgie |
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Rome, le 13 juillet 2007 -
(E.S.M.)
- Dans son livre « Gesù di Nazaret », le
Saint-Père Benoît XVI souligne la « compréhension » que, dans l’Évangile
de Luc, à la différence des autres Évangiles, Jésus manifeste à l’égard
des israélites : La manière avec laquelle il conclut l’histoire du
nouveau et des outres vieilles ou neuves, me semble particulièrement
significatif, écrit-il. N’est-ce pas là un apologue applicable au débat
entre la forme ancienne et nouvelle de la Messe, provoqué par la
publication du « Motu Proprio ».
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Graduel du Chapitre de
Sainte-Marie-Majeure (XVIe siècle) -
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Benoît XVI nous invite à reprendre la forme catholique de la liturgie
LES PAROLES DE LA DOCTRINE - Le Motu proprio «
Summorum Pontificum cura » est une invitation à reprendre la forme
catholique de la liturgie
Dans son livre « Gesù di Nazaret », le Saint-Père Benoît XVI souligne
la « compréhension » que, dans l’Évangile de Luc, à la différence des autres
Évangiles, Jésus manifeste à l’égard des israélites : La manière avec
laquelle il conclut l’histoire du nouveau et des outres vieilles ou neuves,
me semble particulièrement significatif, écrit-il. En Marc, on lit : «
Personne non plus ne met du vin nouveau dans des outres vieilles ;
autrement, le vin fera éclater les outres, et le vin est perdu aussi bien
que les outres. Mais du vin nouveau dans des outres neuves! »
(Marc 2, 22. En Mathieu 9, 17, le texte est
semblable). Luc nous rapporte la même conversation, en ajoutant
toutefois à la fin : « Personne, après avoir bu du vin vieux, n'en veut du
nouveau. On dit en effet : C'est le vieux qui est bon », addition qu’il peut
être légitime d’interpréter comme une expression de compréhension à l’égard
de ceux qui voulaient en rester au « vin vieux »
(pages 216-217). N’est-ce pas là
un apologue applicable au débat entre la forme ancienne et nouvelle de la
Messe, provoqué par la publication du «
Motu Proprio » par Benoît XVI ? Une « réforme », ou une «
renovatio » n’est pas une « revolutio », c’est-à-dire une autre
chose, mais le développement ultérieur de la même chose ; en sorte que sont
valables les outres nouvelles avec le vin nouveau ; mais elles restent aussi
valables et précieuses ces vieilles outres avec le vin vieux. L’attention à
la forme liturgique éloignerait les déformations dont l’Instruction «
Redemptionis Sacramentum » de la Congrégation pour le Culte Divin
(2004) a donné une liste
impressionnante (pour l’approfondissement
: J. Ratzinger, La festa della fede, Milano, ed. it., 1984, pp.37-54). Comme
le rappelait celui qui est devenu pape Benoît XVI : « La liturgie n’est pas
un spectacle qui aurait besoin de metteurs en scène géniaux ou d’acteurs de
talent. La liturgie ne vit pas de surprises « sympathiques », de trouvailles
captivantes ; elle vit de répétitions solennelles ! Elle ne doit pas
exprimer l’actualité (dans ce qu’elle a d’éphémère), mais le mystère (dans
ce qu’il a d’éternel). »
En observant les rites des liturgies, Anton Baumstark avait noté il y a plus
de soixante ans que les éléments les plus anciens continuent souvent à
exister avec les nouveaux, et si ces derniers les mutilent, ils tendent à
disparaître ; ou alors, ils se maintiennent dans les périodes les plus
sacrées de l’année liturgique. On trouve de nombreux exemples dans le Missel
Romain de Paul VI : la cérémonie de la Croix, le Vendredi Saint peut se
faire sous deux formes. Donc, la solution pour répondre à l’exigence de
sauvegarder le rite ancien, en le proposant et en ne l’imposant pas, avait
déjà été trouvée. Pourquoi alors s’étonner que le «
Motu Proprio Summorum Pontificum » parle « d’une utilisation double
du seul et même rite » ? Il arrive déjà - et cela nos déplaît pour D. Manlio
(Avvenire,8 juillet 2007, page 6),
qu’un même rite soit célébré de deux manière différentes. Et elles sont
correctes les interprétations historiques concernant l’oeuvre de Pie V et de
Paul VI. D’un côté, Benoît XVI relance le caractère « pluriforme » du
rite latin (varietates legitimae), raison pour laquelle le Missel
Romain (de Saint Pie V, revu et mis à jour par Jean
XXIII) n’a jamais été aboli, - un rite n’est pas une norme que l’on
abolit, parce qu’il peut seulement disparaître par épuisement du sujet ; et
de l’autre, il relance l’unité catholique qui se trouve précisément dans la
compréhension mutuelle des différents rites. Par exemple, dans le rite
byzantin, on se sert habituellement de la liturgie de Saint Jean
Chrysostome, alors que pendant le Carême, et en d’autres occasions, de la
liturgie de Saint Basile et de la liturgie des Présanctifiés. Alors, même
dans le rite romain, on pourrait utiliser habituellement le Novus Ordo de
Paul VI, et de manière extraordinaire, par exemple, pour certains jours des
« temps forts » de l’Avent et de Noël, du Carême et de Pâques, de l’ancien
Ordo de Saint Pie V. Il est étrange que, dans un
climat de libéralisations, on veuille empêcher cela. Les
liturgistes n’ont-ils pas toujours dit qu’une chance de plus était un signe
de modernité ?
Le principe de fond est l’unité catholique, et le « Motu proprio », en
mentionnant l’Organisation générale du Missel Romain
(n° 397), le rappelle dès le début
: Chaque Église particulière doit être en accord avec l’Église universelle :
doctrine de la foi, signes sacramentaux et usages liturgiques. La liturgie
le requiert en tant que « manifestation » de l’Église, qui est communion
hiérarchique, comme l’attestent les diptyques de l’anaphore dans lesquels on
mentionne le Pape et l’évêque, le clergé et le peuple, les vivants et les
défunts. Le « bonum animarum » l’exige. La manifestation de l’Église
est la Jérusalem céleste qui descend d’en-haut, avec au centre l’Agneau
sacrifié, où s’accomplit le culte d’adoration du Père, en esprit et en
vérité. La liturgie est essentiellement un culte d’adoration fait par le «
Corps du Christ » dans sa plénitude, Tête et Corps : c’est le sujet de la
liturgie, qui, de cette manière ne peut être particulière quant à son
essence, mais catholique. La liturgie monte vers le
mystère et le sacré, et, dans le même temps, descend vers l’homme ; elle
n’est pas le produit d’une communauté. La liturgie fait se
produire la descente du Verbe, mais elle exige aussi la montée, c’est-à-dire
l’offrande de nous-mêmes, la « logiké latreia »
(Romains 12, 1), le culte
spirituel. La liturgie sans ce double mouvement
n’est pas efficace.
Ce sont là les principes de la Constitution Liturgique du Concile Vatican
II, qui doivent être observés, que l’on se serve de « l’Antiquus Ordo
» ou que l’on se serve du « Novus Ordo ». Dans les deux formes de
célébration, doivent s’exprimer la même foi et le même mystère, dans le lien
entre la « lex credendi » qui est unique, et la « lex orandi »
qui est « pluriforme ». Les saints Cyrille et
Méthode ont traduit en slavon la liturgie byzantine, et peut-être même
quelque chose de la liturgie latine ; ils firent de petites adaptations,
mais sans rien bouleverser. Aujourd’hui encore, en Russie, on peut assister
à la même liturgie de Byzance, avec l’ancienne langue slave et des
insertions en langue vernaculaire. Le problème sérieux aujourd’hui, c’est
que la liturgie n’est pas l’expression partout de l’unique Église
Apostolique et Catholique. Il est temps à présent que prévale sur les
particularités l’unité apostolique et catholique. Ainsi, les deux Missels
Romains doivent même encourager l’utilisation du latin à coté de la langue
vernaculaire, sans craindre la contamination entre l’ancien et le nouveau.
En tout cela, l’universalité catholique en sortira aidée et enrichie,
et surtout, comme le rappelle à plusieurs reprises le
«
Motu Proprio », la vénération et l’amour
respectueux envers le mystère de Dieu présent.
L’ouverture du coeur au mystère et la compréhension de l’histoire de la
liturgie, produiront cette patience qui est une forme de l’amour. Nous
n’avons pas peur de discuter dans l’Église, pourvu
que tous observent l’obéissance à la vérité et à la charité.
Aujourd’hui plus que jamais, l’homme a besoin du Christ, et la liturgie sert
à nous le faire rencontrer.
La semaine prochaine, les « Paroles de la Doctrine » s’étendront plus
abondamment sur la réponse à donner à deux interventions à propos du «
relativisme », qui ont été publiées sur un des plus grands et plus
prestigieux quotidiens italiens.
Les paroles de la Doctrine
par l’Abbé Nicola Bux et l’Abbé Salvatore Vitiello
Table :
►
Motu Proprio
Texte intégral du Motu
Proprio: ►
Publication du "Motu Proprio Summorum Pontificum"
Motu
Proprio Summorum Pontificum
(doc. word)
Lettre explicative: ►
Lettre du pape Benoît XVI aux évêques
Lettre du pape Benoît XVI accompagnant le motu proprio
(doc. word)
Sources:
www.vatican.va
-
E.S.M.
Ce document est destiné à l'information; il ne constitue pas
un document officiel
Eucharistie, sacrement de la miséricorde -
(E.S.M.) 13.07.2007 - BENOÎT XVI - Table
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