Témoigner de la Vérité sans faux
compromis, rappelait Benoît XVI aux prêtres |
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ROME, le 13 Juin 2007 -
(E.S.M.) -
Renouvelons nos célébrations liturgiques pour qu'elles soient des signes
plus éloquents de la présence du Christ dans nos diocèses, en
particulier dans nos paroisses. Lettre à l'occasion de la Journée
mondiale de Prière pour la Sanctification des Prêtres.
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Le pape Benoît
XVI au Brésil -
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Lettre aux prêtres - Congrégation pour le Clergé
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12.06.07
Deuxième partie
b. Un autre domaine de ce témoignage est la promotion des institutions
ecclésiales de bienfaisance qui, à divers niveaux, peuvent accomplir un
précieux service à l'égard des plus nécessiteux et des plus faibles. «Si les
personnes rencontrées vivent dans une situation de pauvreté, il faut les
aider comme le faisaient les premières communautés chrétiennes, en
pratiquant la solidarité pour qu'elles se sentent vraiment aimées», a
récemment rappelé le Pape lors de la rencontre que nous venons d'évoquer
(Benoît XVI,
Brésil,
n. 3).
«Nous devons dénoncer ceux qui dilapident les richesses de la terre,
provoquant des inégalités qui crient vers le ciel (cf. Je 5, 4)», a écrit
Benoît XVI, et il poursuivait en affirmant: «Le Seigneur Jésus, Pain de vie
éternelle, nous pousse à être attentifs aux situations de misère dans
lesquelles se trouve encore une grande partie de l'humanité: ce sont des
situations dont la cause implique souvent une responsabilité claire et
inquiétante des hommes» (Exhort. ap. post-synodale
Sacramentum Caritatis,
n.90).
c. Le soutien de la culture de la vie. Partout, les prêtres, en communion
avec leurs Évêques, sont appelés à promouvoir une culture de la vie qui
permette, comme l'affirmait Paul VI, «la montée de la misère à la possession
du nécessaire, l'acquisition de la culture, la coopération au bien commun jusqu'à la reconnaissance par l'homme des valeurs suprêmes, de
Dieu qui en est la source et le terme»
(Lett. enc.
Populorum Progressio, n.
21). A cet égard, il sera nécessaire de souligner, dans la formation des
fidèles laïcs, que le développement authentique doit être intégral,
c'est-à-dire, orienté à la promotion de tout l'homme et de tous les hommes,
en suggérant les moyens nécessaires visant à supprimer les graves inégalités
sociales et les immenses différences dans l'accès au bien.
d. La formation des fidèles laïcs. Formés à l'école de l'Eucharistie, ils
seront toujours davantage exhortés et aidés à assumer directement leurs
responsabilités politiques et sociales dans une véritable cohérence avec
leur baptême. Tous les hommes et les femmes baptisés doivent prendre
conscience qu'ils ont été configurés dans l'Église au Christ Prêtre,
Prophète et Pasteur, à travers le sacerdoce commun des fidèles. Ils doivent
se sentir coresponsables de la construction de la société selon les critères
de l'Évangile et, en particulier, selon la doctrine sociale de l'Église.
«Cette doctrine, mûrie tout au long de l'histoire bimillénaire de l'Église,
se caractérise par son réalisme et son équilibre, aidant ainsi à éviter les
compromis erronés ou les vagues utopies»
(Benoît XVI, Exhort. ap.
post-synodale Sacramentum caritatis, n. 91).
Comme l'a plusieurs fois rappelé le Magistère pétrinien, aux fidèles laïcs
incombe la responsabilité spéciale de transformer les structures injustes et
d'ériger les structure justes, sans lesquelles ne peut pas trouver d'appui
une société juste, en produisant le consensus nécessaire sur les valeurs
morales et la force pour vivre selon le modèle de ces valeurs
(cf. Benoît
XVI,
Discours à la session inaugurale de la Ve Conférence générale de
l'épiscopat latino-américain et des Caraïbes, n. 4).
e. Le soutien à la famille. Tous les prêtres sont appelés à soutenir la
famille chrétienne en promouvant, de diverses façons, les différents
charismes vocationnnels et la mission qui leur est confiée, une pastorale
familiale adaptée et organisée dans les communautés ecclésiales respectives
(cf. Jean-Paul II,
Novo Millennio ineunte, n. 47). La nécessité de soutenir
la valeur de l'unicité du mariage, comme union pour toute la vie entre un
homme et une femme, dans laquelle, en tant que mari et femme, ils
participent à l'œuvre pleine d'amour de la création de Dieu, revêt une
importance particulière.
Malheureusement, beaucoup de doctrines politiques et de courants de pensée
continuent de fomenter une culture qui blesse la dignité de l'homme, en
ignorant ou en compromettant, à divers degrés, la vérité sur le mariage et
sur la famille. Sans se lasser, le prêtre doit proclamer au nom du Christ,
que la famille, en tant que formatrice par excellence des personnes, est
indispensable pour une véritable «écologie humaine»
(cf. Jean-Paul II,
Centesimus Anus, n.39).
3.Joyeux d'élever la coupe du salut et d'invoquer le nom du Seigneur
(cf. PS
115, 12-13)
Jean-Paul II, dans sa Lettre aux prêtres pour le Jeudi Saint 2002,
s'exclamait: «Quelle vocation merveilleuse est la nôtre, mes chers frères
prêtres! Nous pouvons vraiment redire avec le Psalmiste: "Comment rendrai-je
au Seigneur tout le bien qu'il m'a fait ? J'élèverai la coupe du salut,
j'invoquerai le nom du Seigneur"
(Ps 115, 12-13)».
Cette coupe est la coupe de bénédiction
(cf. 1 Co 10, 16), la coupe de la
nouvelle alliance (cf. Lc 22, 20; 1 Co 11,25).
Saint Basile fait le commentaire suivant à ce sujet: «Comment donc
rendrai-je au Seigneur tout le bien qu'il m'a fait? Non par des sacrifices,
ni des holocaustes mais par toute ma propre vie. C'est pourquoi le
psalmiste dit: j'élèverai la coupe du salut, appelant coupe, la souffrance
dans le combat spirituel, la résistance au péché jusqu'à la mort» (Homélie
sur le Psaume 115 (116): PG XXX, 109).
Comme de si nombreux saints prêtres en ont fait l'expérience dans
l'accomplissement héroïque de leur ministère, ainsi, nous aussi sommes
invités à tirer de l'Eucharistie la force nécessaire pour témoigner de la
Vérité, sans faiblesse, irénismes, «sans faux compromis, pour ne pas diluer
l'Évangile !», comme le rappelait Benoît XVI lors de sa rencontre avec les
Évêques d'Allemagne (Discours au Séminaire de Cologne, du 21 août 2005; cf.
ORLF n. 35 du 30 août 2005).
Dans des sociétés et des cultures souvent fermées à la transcendance,
étouffées par des comportements consumistes, esclaves d'idolâtries
anciennes et nouvelles, redécouvrons avec émerveillement le sens du mystère
eucharistique. Renouvelons nos célébrations liturgiques pour qu'elles soient
des signes plus éloquents de la présence du Christ dans nos diocèses, en
particulier dans nos paroisses; réservons de nouveaux espaces au silence, à
la prière et à la contemplation dans l'adoration de l'Eucharistie, pour
avoir en nous un véritable esprit missionnaire vibrant.
Jean-Paul II affirma à nos frères prélats du Portugal : «En tant que
sentinelles de la Maison de Dieu, veillez, chers frères, afin que dans toute
la vie ecclésiale se reproduise d'une certaine manière le rythme binaire de
la Messe, avec la liturgie de la parole et avec la liturgie eucharistique.
Que vous serve d'exemple le cas des disciples d'Emmaûs, qui reconnurent
Jésus uniquement à partir du pain (cf. Lc 24, 13-35)» (Discours aux Evêques
du Portugal en visite ad limina Apostolorum, n. 6).
Dans l'Eucharistie est contenu le secret de la fidélité et de la
persévérance de nos fidèles, de la sécurité et de la solidité de nos
communautés ecclésiales, au milieu des afflictions et des difficultés du
monde. Dans notre pastorale, faite de paroles et de Sacrement, nous
éviterons les écueils de l'activisme, de l'action pour l'action, et nous
surmonterons les attaques du laïcisme et du sécularisme où le Christ n'a ni
voix ni place, en y apportant le Pain de vie éternelle.
Nous pensons à l'importance missionnaire de nos paroisses qui constituent en
quelque sorte le tissu au sein même de nos diocèses
(cf.
CODE DE DROIT CANONIQUE
, can. 374, §1).
Nous pensons à chaque paroisse, qui constitue une comunitas christifidelium
et qui ne peut pas l'être si elle n'est pas une communauté eucharistique et
ouverte aux personnes les plus éloignées, c'est-à-dire si elle n'est pas une
communauté capable de célébrer l'Eucharistie avec un esprit missionnaire,
dans laquelle se trouvent la racine vivante de sa construction et le lien
sacramentel de sa nature en pleine communion avec toute l'Eglise
(cf.
Jean-Paul II, Exhort. ap.
Chritifideles laic n. 26, du 30 décembre 1988).
Nous pensons aux curés, qui ne peuvent pas ne pas être des prêtres ordonnés,
parce qu'ils font et disent dans la Liturgie eucharistique et dans la
liturgie de la Parole ce qu'eux-mêmes «personnellement», «par eux-mêmes», ne
peuvent pas faire et dire: en effet, ils agissent et parlent «in persona Christi capitis». Nous pensons à tous les prêtres, jeunes et âgés, en bonne
santé ou malades qui, en redécouvrant le don radical d'eux-mêmes, au cœur de
leur ministère ordonné, peuvent répéter avec les paroles de Jean-Paul II:
«Le temps est venu de parler courageusement de la vie sacerdotale, comme
d'une valeur inestimable et comme d'une forme splendide et privilégiée de
vie chrétienne»! (Exhort. ap. post-synodale
Pastores Dabo Vobis
, n.39).
Ainsi, l'Église de la Parole et des Sacrements sera nécessairement l'Église
de l'exercice inlassable du sacerdoce ministériel, ce sera l'Église du
prêtre saint, du prêtre qui aime à la racine de son âme, de tout son être,
l'appel qu'il a reçu du Maître, pour se comporter à chaque instant comme
ipse Christus.
Benoît XVI a dit récemment dans son discours aux Évêques de la Conférence
épiscopale du
Canadia-Québec-en visite ad limina Apostolorum (11 mai 2006) :
«Cependant, la diminution du nombre des prêtres en certains lieux, met en
cause de manière préoccupante la place de la sacramentalité dans la vie de
l'Église. Les nécessités de l'organisation pastorale ne doivent pas
compromettre l'authenticité de l'ecclésiologie qui s'y exprime. Le rôle
central du prêtre qui, in persona Christi capitis, enseigne, sanctifie et
gouverne la communauté, ne doit pas être minimisé. Le sacerdoce ministériel
est indispensable à l'existence d'une communauté ecclésiale. L'importance du
rôle des laïcs, dont je salue la générosité au service des communautés
chrétiennes, ne doit jamais occulter le ministère absolument irremplaçable
des prêtres pour la vie de l'Eglise»
(cf. ORLF n. 20 du 16 mai 2006).
Nous prêtres, préoccupons-nous de faire resplendir notre identité véritable,
ontologique, d'exercer un ministère joyeux même dans les difficultés les
plus âpres, un ministère ardemment missionnaire parce qu'il est la
conséquence de notre identité et, avec tous les fidèles, occupons-nous de
prier inlassablement le Seigneur de la moisson afin qu'il envoie des
ouvriers pour sa moisson. Les vocations existent, mais nous devons en
favoriser la réponse positive par ces moyens, par les moyens que nous a
enseignés le Seigneur et aucun autre.
Et telle est l'Église que nous souhaitons voir refleurir et donner de
nouveaux fruits, dans sa vitalité et dans son activité. Telle est l'Église
de la mission divine, l'Église in statu missionis.
Nous nous tournons vers Marie, Reine des Apôtres et Mère des prêtres. Nous
nous confions à elle, ainsi que notre ministère pastoral et tous les
prêtres. A son image, qu'elle nous aide à être des tabernacles et des
ostensoirs de Jésus Bon Pasteur!
Claudio Gard. HUMMES
Préfet
S.Exc. Mgr Mauro PIACENZA
Archevêque titulaire de Vittoriana
Secrétaire
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mondiale de Prière pour la Sanctification des Prêtres
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www.vatican.va
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E.S.M.
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Eucharistie, sacrement de la miséricorde -
(E.S.M.) 13.06.2007 - BENOÎT XVI -
Vie sacerdotale |