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19 Avril 2005
 

En marge du voyage de Benoît XVI aux États-Unis

 

Cité du Vatican, le 13 mai 2008  - (E.S.M.) - C’est vraiment avec une grande joie et avec un grand enthousiasme que nous avons accueilli le Saint-Père Benoît XVI. Il est venu comme successeur de Pierre, vicaire du Christ, Pasteur suprême de l’Église universelle. Nous reconnaissons en lui ce lien spécial qui unit tout catholique à Rome.

Donald Wuerl, archevêque de Washington

Les souvenirs de Donald Wuerl, archevêque de Washington, en marge du voyage de Benoît XVI aux États-Unis

Un lien spécial avec Rome

C’est vraiment avec une grande joie et avec un grand enthousiasme que nous avons accueilli le Saint-Père. Il est venu comme successeur de Pierre, vicaire du Christ, Pasteur suprême de l’Église universelle. Nous reconnaissons en lui ce lien spécial qui unit tout catholique à Rome. L’évêque de Rome est le successeur de Pierre et par conséquent, il est notre lien de continuité. Il représente notre point de jonction avec les apôtres. N’est-ce pas pour cette raison qu’a été fondé, il y a bien des années, le Collège nord-américain? Il a été institué en tant que séminaire afin que l’union de chaque prêtre, de chaque catholique et de chaque fidèle avec Pierre soit justement quelque chose de vécu du fond du cœur.

L’un de mes souvenirs les plus vifs de mon arrivée à Rome, où j’étais venu entreprendre mes études, en 1963, c’est le parcours de l’autobus qui nous a amenés, nous, les étudiants, place Saint-Pierre. Nous avons fait notre première halte à la tombe de saint Pierre, sur laquelle est édifiée la grande basilique, qui atteste la place spéciale de Pierre dans le cœur des fidèles. À droite de la basilique se trouve la résidence du successeur de Pierre, qui continue aujourd’hui à nous parler du message de l’Évangile. Oui, aux États-Unis, et particulièrement à Washington, nous sommes vraiment enthousiastes de la visite du Pape, parce que Pierre est venu parmi nous et qu’en lui, notre union à l’Évangile de Jésus reçoit sa confirmation.

Mes années au Collège et le Concile Vatican II

Je pense à cette période avec nostalgie. Le Concile a commencé en 1962 et s’est prolongé jusqu’en 1965. Je suis arrivé à Rome en 1963, j’y suis resté pendant toute la période du Concile, et j’ai été ordonné prêtre en 1966. C’est donc en tant qu’étudiant que j’ai vécu les années conciliaires. L’évêque John Wright, qui m’avait envoyé à Rome – et qui est devenu ensuite cardinal –, participait très activement aux travaux du Concile et nous, ses séminaristes, nous nous rendions compte personnellement que quelque chose de vraiment merveilleux était en train de se produire dans l’Église. Comme nous suivions un cours de théologie à l’Université Grégorienne, nous pouvions, au lieu de rentrer au séminaire comme nous aurions dû le faire, écouter à l’heure du déjeuner les brefs comptes rendus de ce dont les Pères conciliaires avaient discuté le matin. On avait vraiment, réellement, la sensation que l’Église s’acheminait vers une saison de renouveau, de générosité et d’engagement renouvelé, et je crois que cela a eu beaucoup d’importance dans mes années d’étudiant au Collège nord-américain. On nous rappelait aussi à l’époque que, si le Concile essayait de rafraîchir et de renouveler l’Église, il le faisait dans la continuité vivante avec la grande Tradition apostolique. C’est la raison pour laquelle, pendant ces années conciliaires, le rôle du pape Paul VI a été pour nous d’une importance particulière. En d’autres termes, nous étions incités à nous rappeler que les évêques étaient tous réunis autour de lui comme les apôtres autour de Pierre et que ce dont étions témoins était à la fois le renouvellement et la continuité de l’Église.

Un épisode mémorable qui m’a profondément ému

Le changement le plus significatif a probablement eu lieu avec la promulgation de la Constitution Sacrosanctum Concilium. Nous devions commencer à aborder la liturgie de manière différente. Au séminaire, nous avons appris que l’on pouvait concélébrer l’Eucharistie, et que ceux parmi nous qui étaient déjà ordonnés ne seraient plus obligés de célébrer la messe individuellement, chacun devant un petit autel de la crypte. Le Concile avait établi que nous pouvions concélébrer tous ensemble autour du même autel. Dans le cadre du renouvellement de la liturgie, cela a probablement été le changement le plus visible et le plus sensationnel. Il a aussi été dit que la langue vulgaire pouvait être utilisée dans la liturgie, et, au séminaire, nous nous sommes mis à réciter les Vêpres solennelles en anglais, alors que nous l’avions toujours fait en latin. Ces deux exemples montrent bien la manière dont nous avons expérimenté les tout nouveaux changements du Concile.

En tout cas, le moment qui, pour moi, a été le plus intense est sans doute celui où j’ai assisté à la clôture solennelle du Concile célébrée par Paul VI. Debout dans cette immense foule qui regardait la procession des évêques se diriger vers la basilique Saint-Pierre, j’écoutais le Pape promulguer une série de décrets conciliaires et annoncer la clôture du Concile. Ce moment a été, sur le plan visuel, le plus émouvant.

Nous avons été les témoins de l’“aggiornamento”

Pendant ses visites à Rome, au cours des sessions conciliaires, notre évêque avait l’habitude d’inviter ses étudiants à déjeuner. Je me souviens parfaitement qu’il nous a dit très clairement que nous, jeunes séminaristes, nous étions en train d’assister à quelque chose dont nous allions nous souvenir toute notre vie: l’Église traversait un processus de renouvellement, mais le renouvellement était ancré dans son histoire. Nous avions le privilège de vivre à Rome, dans une période dans laquelle nous pouvions être les témoins oculaires de cet “aggiornamento”, dans le contexte de l’histoire bimillénaire de l’Église. Je ne l’ai jamais oublié. Tout ce développement, tous ces changements doivent être considérés dans la continuité et dans la liaison avec la grande Tradition que nous avons reçue. Bien que j’aie toujours eu un goût prononcé pour l’histoire de l’Église, je crois que mon intérêt pour les écrits des Pères de l’Église remonte justement à cette expérience romaine.

L’Immaculée Conception et le Collège nord-américain

Ce qui caractérise à nos yeux l’origine du Collège nord-américain, c’est le désir du Saint-Père comme des évêques américains, d’offrir un lieu de formation aux futurs prêtres. Ceux-ci devaient retourner aux États-Unis avec deux avantages particuliers: tout d’abord une excellente formation théologique, grâce à la possibilité qu’ils auraient eue de fréquenter les universités romaines, et ensuite, naturellement, une formation dans le contexte de la présence du Pape Benoît XVI, à Rome. Chaque séminariste aurait ainsi vécu une expérience personnelle faite d’affection et d’estime pour Pierre.

La fondation du Collège se rattache à la proclamation du dogme de l’Immaculée Conception. Il a semblé vraiment juste de le placer sous la protection de la Vierge qui porte le titre d’Immaculée Conception. Celle-ci continue à jouer son rôle particulier de patronne du Collège nord-américain, de patronne de l’Église aux États-Unis et de patronne de notre Sanctuaire national à Washington. Ce lien est très fort et il relie toute l’histoire du Collège à ses origines.

Cela dit, le but du Collège est de fournir des prêtres bien formés qui puissent revenir dans leur pays pour servir Jésus-Christ et Son Église.
Lorsqu’un étudiant quitte le Collège à la fin de ses études, dans le registre qui atteste son séjour est inscrite la formule suivante: Reversus in patriam ad predicandum Evangelium. L’enregistrement du nom d’un étudiant s’achève de la sorte pour faire comprendre qu’il a été ordonné prêtre, et qu’il est ensuite retourné dans son pays pour prêcher l’Évangile. C’est le but du Collège depuis son origine et cela continue à l’être pour les étudiants d’aujourd’hui. Cette année, au cours de laquelle nous célébrons le cent cinquantième anniversaire des apparitions de Lourdes, nous aide à nous souvenir que tout ceci se déroule sous le regard attentif et bienveillant de Marie.

1899. Le pape Léon XIII condamne l’“américanisme”

À l’époque, nous vivions en Amérique quelque chose qui avait probablement été déjà expérimenté ailleurs dans le monde. Il y avait toujours eu, au cours des siècles, des tensions entre les membres des Églises locales et le Saint-Siège. Je crois que le Pape a pris la décision [de promulguer la lettre sur l’“américanisme” Testem benevolentiae, ndr] pour s’assurer de l’existence d’un lien intellectuel et affectif entre les prêtres, et par conséquent leur troupeau, et Rome. En effet, la décision de fonder le Collège était justement née, en partie, de l’idée que l’on peut éviter les conflits si notre peuple et nos prêtres ont un lien personnel et affectif avec le Saint-Siège et avec la personne du Pape. Cela nous ramène à la raison pour laquelle nous sommes si heureux de la visite de Benoît XVI. Son message, rendu concret par sa présence parmi nous, est le suivant: Pierre est avec vous, et vous êtes unis à Jésus-Christ à travers Pierre. Telle est la raison pour laquelle nous avons fondé le Collège, il y a de si nombreuses années; il s’agissait d’éviter toute possibilité de fragmentation au sein de l’Église.

Les dons du Pape

Les fruits de la visite du Pape se manifesteront dans de nombreux domaines. Tout d’abord, les États-Unis sont le théâtre d’un profond renouveau catéchétique qui se préparait depuis un certain temps déjà. Les évêques des États-Unis ont vraiment travaillé activement ces dix dernières années pour préparer et fournir un matériel catéchétique et éducatif qui aide à mieux informer les fidèles, et spécialement les jeunes. Nous voyons actuellement refleurir la foi dans l’Église américaine, et cet engagement catéchétique renouvelé montre, de façon évidente, que le besoin de se sentir membre, partie de l’Église existe et ne cesse de croître chez de nombreux jeunes catholiques.

Ensuite, on constate chez les jeunes jeunes américains un intérêt nouveau et croissant pour la foi. J’ai eu récemment l’occasion de participer à une initiative appelée “Théologie à la pression”, dans laquelle des jeunes sont invités dans un bistrot. Ce jour-là, il y avait environ 350 jeunes de l’âge du college. Nous avons parlé de la foi et de ce qu’elle signifie pour eux. La visite du Saint-Père renforce ce mouvement qui voit l’Église ouvrir ses bras aux jeunes de chez nous.

Enfin, le troisième domaine dans lequel se manifesteront les fruits de la visite de Benoît XVI sera sûrement celui de l’affermissement de nos prêtres dans l’unité avec lui et avec la Tradition apostolique. Nos prêtres travaillent vraiment dur! Et comme il y a moins de prêtres qu’avant, ils travaillent encore plus! Mais on prévoit aujourd’hui un nombre croissant de jeunes vocations: dans cet archidiocèse, il y a soixante-dix jeunes en formation en vue du sacerdoce. Le Saint-Père est une source d’inspiration et un guide pour chacun d’entre eux, et sa visite les encouragera beaucoup.

Voici donc les trois fruits que nous verrons: le renouvellement de notre engagement dans l’élan catéchétique, le réveil de la foi parmi nos jeunes, la confirmation de nos prêtres dans leur ministère.

Est-il plus facile d’être séminariste aujourd’hui ou au temps de ma jeunesse?

Lorsque j’étais au séminaire, notre programme de formation était beaucoup plus réglé. Nous étions soumis à un régime et à des horaires sévères. Mais je remercie Dieu d’avoir reçu ce type d’enseignement qui, fortement structuré, nous a assuré une formation solide et nous a légué le grand héritage de Tradition. Aujourd’hui, dans notre culture, les choses ont tellement changé que la formation que l’on donne est très différente, même si elle reste très exigeante. C’est celle qu’il faut pour le monde d’aujourd’hui. Je pense que nous ne serions pas capables de répondre à toutes les questions qui se posent à nous si nous ne disposions pas de programmes de formation hautement développés. Quoiqu’il en soit, je pense avec beaucoup de nostalgie et d’amour au Collège nord-américain et j’apprécie la manière dont nous avons été formés dans ces années-là.

Je ne remettrais pourtant pas les pendules à cette heure-là. La formation actuelle est bien faite, et j’encourage les jeunes à venir faire aujourd’hui l’expérience de l’appel à la vocation. Je voudrais inviter tous les jeunes à venir essayer de répondre à l’appel de Dieu, comme je l’ai fait il y a si longtemps. J’ai eu la joie de répondre à l’appel de Jésus-Christ et de faire l’expérience de la formation sacerdotale, couronnée par mon ordination. J’invite ceux qui sont à la recherche de leur vocation de mener cette recherche dans le contexte actuel de la formation sacerdotale: vous pouvez vivre au Collège nord-américain, y discerner votre vocation et être formés au sacerdoce sous la belle protection de l’Immaculée Conception.

(Conversation avec Giovanni Cubeddu revue par l’auteur)

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Sources :  30 Jours

Ce document est destiné à l'information; il ne constitue pas un document officiel

Eucharistie sacrement de la miséricorde - (E.S.M.) 13.05.2008 - T/USA

 

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