Le prestige des judaïsants ou la «
folie » des Apôtres ? |
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Le 13 février 2009 -
(E.S.M.)
- Que personne ne se fasse d’illusion : le dialogue n’éloigne pas
l’opposition violente ; le Christianisme a dû y faire face depuis ses
origines, provenant des communautés juives ou des autorités locales, qui
agirent suite aux dénonciations présentées par les juifs. Le dialogue
n’empêche pas la persécution.
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St
Augustin enseignant à Rome (Benozzo Gozzoli) -
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Le prestige des judaïsants ou la « folie » des Apôtres ?
Le 13 février 2009 - Eucharistie
Sacrement de la Miséricorde
- Dans son commentaire de la Lettre aux Galates
(CHAPITRE
X. LA LOI ET LA GRÂCE), Saint Augustin
rappelle la stupeur de Paul face aux membres de cette communauté, qui
étaient troublés ou fascinés par le prestige des judaïsants, ces
chrétiens d’origine juive qui accordaient une grande importance au
judaïsme, jusqu’à la faire devenir une condition indispensable pour être
chrétiens. Ainsi, au lieu d’adhérer à Jésus et à son Évangile, ils
retournaient en arrière vers Moïse et vers la Loi. L’Apôtre écrit : « …gens
auxquels nous refusâmes de céder, fût-ce un moment, par déférence, afin
de sauvegarder pour vous la vérité de l’Évangile »
(Galates 2, 5).
Ce phénomène semble se raviver de nos jours : le symptôme en est, par
exemple, la préférence pour des expressions comme « Premier » et «
Second » Testament, comme s’ils étaient équivalents : on oublie que ce
dernier a mené à son accomplissement le premier, et qu’il est appelé par
la liturgie « Nouvelle et Éternelle Alliance ». Saint Jean
n’a-t-il pas écrit. « La Loi fut donné par l’intermédiaire de Moïse,
la grâce et la vérité, nous sont venues par Jésus-Christ »
(Jean 1, 17) ?
Moïse, tout en étant un grand prophète, reste toujours un homme ;
Jésus est le Fils de Dieu, qui, en
ressuscitant, nous a obtenu la rémission des péchés, et a rétabli
l’amitié avec Dieu : ainsi, l’Ancien Testament ne reçoit lumière et
pleine espérance que par la Résurrection de Jésus de Nazareth, Seigneur
et Christ.
Comme l’a montré le savant
Jacob Neusner, juif observant et rabbin,
(cité plusieurs fois dans le livre de Benoît XVI,
Jésus de Nazareth)
Jésus, en demandant l’adhésion à Lui et non à la Torah, a
marqué la différence avec la religion juive. Paul, maître juif zélé,
était conscient que l’adhésion à Jésus-Christ n’était pas une répétition
de la foi juive, autrement il n’aurait pas déclaré terminée de manière
irréversible sa vie passée dans le judaïsme. Il se fit baptiser, il
reçut l’illumination – comme le Baptême était appelé par l’Église
antique – parce qu’elle est le Sacrement qui fait voir la vérité avec
les yeux nouveaux de la foi. Que cela soit bien clair : ceci ne se
produit que par une rencontre avec la Grâce Divine.
Les Apôtres, qui étaient des juifs, ont compris la Résurrection des
morts de Jésus comme le vrai jugement divin de la Part de Dieu Père qui,
de cette manière, démentait catégoriquement la sentence du Sanhédrin,
considérée comme valable, jusqu’à ce moment par les juifs.
Ainsi, chaque sagesse humaine est soumise au jugement de la Croix,
révélatrice de la Sagesse et de la Puissance de Dieu. Elle est la «
folie » que les Apôtres ont annoncée, sur laquelle l’Église est fondée !
S’ils avaient plus veillé à ne pas causer de scandale pour les juifs, ou
à être d’accord avec les païens, alors, l’Église aurait été un comme un
royaume oui une famille divisée en elle-même, tombant en ruines, comme
en avertit Jésus
(cf. Mathieu 12, 25).
La préoccupation d’être acceptés par le monde est
une tentation fréquente pour les hommes d’Église. Pour que cela ne se
produise pas, et que le monde n’en reçoive pas un scandale, il est
nécessaire avant tout d’être unanimes dans le langage : que les
fidèles parlent avec l’unique voix de leur curé, les religieux avec
l’unique voix de leur Supérieur, les prêtres avec l’unique voix de leur
Évêque, les Cardinaux avec l’unique voix du Pape, qui les a « créés »
tels.
On doit entendre toujours l’unique Église Catholique, et non pas une
communauté particulière. D’ailleurs, une Église fondée sur les
opinions de chaque ecclésiastique, aurait difficilement survécu ; en
raison aussi du fait que le pas de l’opinion à l’hérésie est bref.
C’est seulement si l’on est unis à Pierre qu’il y a la pleine communion
de l’Église, parce qu’il « est le principe perpétuel et visible et le
fondement de l’unité de l’Église » en rapport à celui, invisible,
qu’est le Saint-Esprit
(Lumen
Gentium, 23). C’est à juste titre qu’il
faut défendre Vatican II, parce que, de cette vérité surtout, on ne peut
déroger, que ce soit à l’intérieur de l’Église ou à l’extérieur, dans le
dialogue avec les non-catholiques et avec les non-chrétiens.
Quoi qu’il en soit, que personne ne se fasse d’illusion : le dialogue
n’éloigne pas l’opposition violente ; le Christianisme a dû y faire face
depuis ses origines, provenant des communautés juives ou des autorités
locales, qui agirent suite aux dénonciations présentées par les juifs.
Le dialogue n’empêche pas la persécution. Nous le voyons de nos jours
dans différentes parties du monde : elle peut être sanglante ou verbale,
ouverte ou sourde, par des intimidations et des pressions. Les
persécuteurs ne sont jamais satisfaits, parce que «
la lumière luit dans les ténèbres, mais les ténèbres ne l’ont pas reçue…
Il est venu chez les siens, et les siens ne l’ont pas reçu »
(Jean 1, 5.11).
S’il y a cette conscience, on aide le Saint-Père dans l’exercice de sa
responsabilité personnelle envers l’Église Universelle.
par L’Abbé Nicola Bux et l’Abbé
Salvatore Vitiello
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Sources : www.vatican.va
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(E.S.M.)
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13.02.2009 -
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