Le pape Benoît XVI s'adresse aux
pèlerins francophones |
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Cité du Vatican, le 12 novembre 2008 -
(E.S.M.)
- Le pape Benoît XVI a accueilli les pèlerins de langue française
et leur a souhaité "de prendre une conscience renouvelée que la foi
chrétienne est aussi pour nous aujourd’hui une espérance qui transforme
et soutient notre vie".
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Le pape Benoît XVI -
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Le pape Benoît XVI s'adresse aux
pèlerins francophones
- ( Texte intégral de la
catéchèse en 2è partie)
Le 12 novembre - Eucharistie Sacrement de la Miséricorde
- Le pape Benoît XVI a accueilli les pèlerins de langue française et leur a
souhaité "de prendre une conscience renouvelée que la foi chrétienne est
aussi pour nous aujourd’hui une espérance qui transforme et soutient notre
vie". Au début de l'audience, c'est un extrait de la deuxième lettre
de saint Paul Apôtre aux Thessaloniciens qu a été lu en plusieurs langues.
Deuxième lettre de saint Paul Apôtre aux Thessaloniciens
(2,1-2)
Frères, nous voulons vous demander une chose, au sujet
de la venue de notre Seigneur Jésus Christ et de notre rassemblement auprès
de lui : si l'on nous attribue une révélation, une parole ou une lettre
prétendant que le jour du Seigneur est arrivé, n'allez pas aussitôt perdre
la tête, ne vous laissez pas effrayer.
Le pape Benoît XVI s'adresse aux pèlerins
francophones
Chers frères et sœurs,
Je vous invite à méditer, ce matin, sur la relation entre le temps présent,
qui a trouvé son accomplissement dans l’incarnation et dans l’événement
pascal, et l’avenir qui nous attend dans la rencontre finale lorsque le
Christ remettra le Royaume à son Père. Nous pouvons dégager quelques points
de l’enseignement de saint Paul sur le thème de l’attente de la parousie, du
retour du Seigneur. D’abord, l’Apôtre affirme que le Christ existe avant
toute créature et qu’il est le premier-né de ceux qui ressuscitent d’entre
les morts. Et nous, nous attendons une demeure éternelle, aspirant à être
revêtus d’un corps céleste. Dans le temps présent, nous sommes dans
l’attente de comparaître devant le Seigneur pour recevoir la récompense.
Notre vraie patrie demeure toujours celle des cieux. Dans son enseignement
concernant l’eschatologie, Paul souligne aussi l’universalité de l’appel à
la foi, qui réunit Juifs et Gentils, comme signe et anticipation de la
réalité future.
En résumé, nous pouvons dire que saint Paul a la préoccupation d’annoncer
que notre salut est lié à l’événement pascal et à l’avenir eschatologique.
Il a réuni ces deux aspects dans une heureuse expression de sa Lettre aux
Romains : « Dans l’espérance nous avons été sauvés » (8,
24). En effet, notre espérance se fonde non pas sur une utopie,
mais sur une ‘nouveauté de vie’, qui est réelle et qui est en croissance.
Avec saint Paul, disons nous aussi Maranà thà ! Notre Seigneur, viens
!
Le pape Benoît XVI conclut : Je suis heureux d’accueillir les pèlerins de
langue française. À tous je souhaite de prendre une conscience renouvelée
que la foi chrétienne est aussi pour nous aujourd’hui une espérance qui
transforme et soutient notre vie. Avec ma Bénédiction apostolique.
Texte intégral de la catéchèse du Saint-Père
Chers frères et sœurs,
Le thème de la résurrection, sur lequel nous nous sommes arrêtés la semaine
dernière, ouvre une nouvelle perspective, celle de l'attente du retour du
Seigneur, et nous conduit donc à réfléchir sur le rapport entre le temps
présent, temps de l'Église et du Royaume du Christ, et l'avenir
(éschaton) qui nous attend, lorsque le Christ
remettra le Royaume au Père (cf. 1 Co 15, 24).
Chaque discours chrétien sur les choses ultimes, appelé eschatologie, part
toujours de l'événement de la résurrection : dans cet événement les choses
ultimes sont déjà commencées et, dans un certain sens, déjà présentes.
C'est probablement en l'an 52 que Paul a écrit la première de ses lettres,
la première Lettre aux Thessaloniciens, où il parle de ce retour de Jésus,
appelé parousie, avent, présence nouvelle, définitive et manifeste
(cf. 4, 13-18). Aux Thessaloniciens, qui ont leurs
doutes et leurs problèmes, l'Apôtre écrit ainsi : « Jésus, nous le
croyons, est mort et ressuscité ; de même, nous le croyons, ceux qui se sont
endormis, Dieu, à cause de Jésus, les emmènera avec son Fils »
(4, 14). Et il poursuit : « Les morts unis au
Christ ressusciteront d'abord. Ensuite, nous les vivants, nous qui sommes
encore là, nous serons emportés sur les nuées du ciel, en même temps qu'eux,
à la rencontre du Seigneur. Ainsi, nous serons pour toujours avec le
Seigneur » (4, 16-17). Paul décrit la
parousie du Christ avec un ton très vif et avec des images symboliques qui
transmettent cependant un message simple et profond : à la fin nous serons
toujours avec le Seigneur. Tel est, au-delà des images, le message essentiel
: notre avenir est « être avec le Seigneur » ; en tant que croyants dans
notre vie nous sommes déjà avec le Seigneur ; notre avenir, la vie
éternelle, est déjà commencée.
Dans la deuxième Lettre aux Thessaloniciens Paul change la perspective ; il
parle des événements négatifs qui devront précéder l'événement final et
conclusif. Il ne faut pas se laisser tromper - dit-il - comme si le jour du
Seigneur était vraiment imminent, selon un calcul chronologique : «
Frères, nous voulons vous demander une chose, au sujet de notre Seigneur
Jésus Christ et de notre rassemblement auprès de lui : si on nous attribue
une révélation, une parole ou une lettre prétendant que le jour du Seigneur
est arrivé, n'allez pas aussitôt perdre la tête, ne vous laissez pas
effrayer. Ne laissez personne vous égarer d'aucune manière »
(2, 1-3). La suite de ce texte annonce qu'avant
l'arrivée du Seigneur il y aura l'apostasie et que devra se révéler «
l'homme de l'impiété », le « fils de perdition »
(2, 3), qui n'est pas mieux défini et que la
tradition appellera par la suite l'antéchrist. Mais l'intention de cette
lettre de saint Paul est avant tout pratique ; il écrit : « Et quand nous
étions chez vous, nous vous donnions cette consigne : si quelqu'un ne veut
pas travailler qu'il ne mange pas non plus. Or, nous apprenons que certains
parmi vous vivent dans l'oisiveté, affairés sans rien faire. A ceux-la nous
adressons dans le Seigneur Jésus Christ cet ordre et cet appel : qu'ils
travaillent dans le calme pour manger le pain qu'ils auront gagné »
(3, 10-12). En d'autres termes, l'attente de la
parousie de Jésus ne dispense pas de l'engagement dans ce monde, mais au
contraire crée une responsabilité devant le Juge divin à propos de nos
actions dans ce monde. C'est justement ainsi que grandit notre
responsabilité de travailler dans et pour ce monde. Nous verrons la même
chose dimanche prochain dans l'évangile des talents, où le Seigneur nous dit
qu'il nous a confié des talents à tous et que le Juge en demandera des
comptes en disant : Avez-vous porté du fruit ? L'attente du retour implique
donc une responsabilité pour ce monde.
La même chose et le même lien entre parousie - retour du Juge/Sauveur et
notre engagement dans notre vie apparaît dans un autre contexte et sous de
nouveaux aspects dans la Lettre aux Philippiens. Paul est en prison et
attend la sentence qui peut le condamner à mort. Dans cette situation il
pense à sa future présence auprès du Seigneur, mais aussi il pense à la
communauté de Philippe qui a besoin de son père, de Paul, et écrit : « En
effet, pour moi, vivre c'est le Christ, et mourir est un avantage. Mais si,
en vivant en ce monde, j'arrive à faire un travail utile, je ne sais plus
comment choisir. Je me sens pris entre les deux : je voudrais bien partir
pour être avec le Christ, car c'est bien cela le meilleur ; mais, à cause de
vous, demeurer en ce monde est encore plus nécessaire. J'en suis fermement
convaincu ; je sais donc que je resterai, et que je continuerai à être avec
vous tous pour votre progrès et votre joie dans la foi. Ainsi, quand je
serai de retour parmi vous, vous aurez en moi un nouveau motif d'orgueil
dans le Christ Jésus » (1, 21-26). Paul n'a pas
peur de la mort, au contraire : elle implique en effet d'être complètement
avec le Christ. Mais Paul participe également des sentiments du Christ, qui
n'a pas vécu pour lui-même, mais pour nous. Vivre pour les autres devient le
programme de sa vie et démontre ainsi sa disponibilité parfaite à la volonté
de Dieu, à ce que Dieu décidera. Il est surtout disponible, même à l'avenir,
à vivre sur cette terre pour les autres, à vivre pour le Christ, à vivre
pour sa présence vivante et ainsi pour le renouveau du monde. Nous voyons
que cette présence auprès du Christ crée une grande liberté intérieure :
liberté devant la menace de la mort, mais liberté aussi face à tous les
engagements et toutes les souffrances de la vie. Il est simplement
disponible pour Dieu et réellement libre.
Et interrogeons-nous à présent, après avoir examiné les différents aspects
de l'attente de la parousie du Christ : quelles sont les attitudes
fondamentales du chrétien face aux choses ultimes : la mort, la fin du monde
? La première attitude est la certitude que Jésus est ressuscité, qu'il est
avec le Père et est ainsi justement avec nous, pour toujours. Et personne
n'est plus fort que le Christ, parce qu'il est avec le Père, parce qu'il est
avec nous. Nous nous sentons plus sûrs, libérés de la peur. Cela était un
effet essentiel de la prédication chrétienne. La peur des esprits, des
divinités était répandue dans tout le monde antique et aujourd'hui également
les missionnaires trouvent la peur des esprits, des pouvoirs néfastes qui
nous menacent, mêlés à de nombreux éléments positifs des religions
naturelles. Le Christ vit, a vaincu la mort et a vaincu tous ces pouvoirs.
Nous vivons dans cette certitude, dans cette liberté, dans cette joie. C'est
le premier aspect de notre vie concernant l'avenir.
En deuxième lieu la certitude que le Christ est avec moi. Et comme dans le
Christ le monde à venir est déjà commencé, cela nous donne aussi la
certitude de l'espérance. L'avenir n'est pas un trou noir dans lequel
personne ne s'oriente. Il n'en est pas ainsi. Sans le Christ, l'avenir est
sombre même pour le monde d'aujourd'hui, il y a une grande crainte de
l'avenir. Le chrétien sait que la lumière du Christ est plus forte, aussi
vit-il dans une espérance qui n'est pas vague, dans une espérance qui donne
de l'assurance et du courage pour affronter l'avenir.
Enfin, la troisième attitude. Le Juge qui revient - il est juge et sauveur
en même temps - nous a laissé l'engagement de vivre dans ce monde selon son
mode de vie. Il nous a remis ses talents. Aussi notre troisième attitude
est-elle : une responsabilité pour le monde, pour nos frères face au Christ,
et en même temps également une certitude de sa miséricorde. Les deux choses
sont importantes. Nous ne vivons pas comme si le bien et le mal étaient
égaux, parce que Dieu seul peut être miséricordieux. Il serait trompeur de
dire cela. En réalité, nous vivons dans une grande responsabilité. Nous
avons nos talents, nous sommes chargés de travailler pour que ce monde
s'ouvre au Christ, soit renouvelé. Mais même en travaillant et en sachant
dans notre responsabilité que Dieu est un vrai juge, nous sommes également
certains que ce juge est bon, nous connaissons son visage, le visage du
Christ ressuscité, du Christ crucifié pour nous. Aussi pouvons-nous être
sûrs de sa bonté et aller de l'avant avec un grand courage.
Un autre élément de l'enseignement paulinien concernant l'eschatologie est
celui de l'universalité de l'appel à la foi, qui réunit les Juifs et les
Gentils, c'est-à-dire les païens, comme signe et anticipation de la réalité
future, ce qui nous permet de dire que nous siégeons déjà dans les cieux
avec Jésus Christ, mais pour montrer dans les siècles futurs la richesse de
la grâce (cf. Ep 2, 6sq) : l'après devient un
avant pour mettre en évidence l'état de début de réalisation dans lequel
nous vivons. Cela rend tolérables les souffrances du moment présent, qui ne
sont cependant pas comparables à la gloire future (cf. Rm
8, 18). Nous marchons dans la foi et non dans une vision, et même
s'il était préférable de partir en exil du corps et d'habiter auprès du
Seigneur, ce qui compte en définitive, que l'on demeure dans le corps ou que
l'on en sorte, est qu'on Lui soit agréable (cf. 2 Co 5,
7-9).
Enfin, un dernier point qui peut nous paraître un peu difficile. Saint Paul
en conclusion de sa seconde Lettre aux Corinthiens, répète et fait dire aux
Corinthiens une prière née dans les premières communautés chrétiennes de la
région palestinienne : Maranà, thà ! qui signifie littéralement «
Notre Seigneur, viens ! » (16, 22). C'était
la prière de la première chrétienté et même le dernier livre du Nouveau
Testament, l'Apocalypse, se termine par cette prière : « Seigneur, viens !
». Pouvons-nous nous aussi prier ainsi ? Il me semble que pour nous
aujourd'hui, dans notre vie, dans notre monde, il est difficile de prier
sincèrement pour que ce monde périsse, pour que vienne la nouvelle
Jérusalem, pour que vienne le jugement dernier et le juge, le Christ. Je
pense sincèrement que si nous n'osons pas prier ainsi pour de nombreux
motifs, nous pouvons cependant également dire d'une manière juste et
correcte, avec la première chrétienté : « Viens, Seigneur Jésus ! ». Bien
sûr nous ne voulons pas que la fin du monde arrive. Mais d'autre part, nous
voulons également que se termine ce monde injuste. Nous voulons également
que le monde soit fondamentalement changé, que commence la civilisation de
l'amour, qu'arrive un monde de justice, de paix, sans violence, sans faim.
Nous voulons tout cela : et comment cela pourrait-il arriver sans la
présence du Christ ? Sans la présence du Christ, un monde réellement juste
et renouvelé n'arrivera jamais. Et même si d'une autre manière, totalement
et en profondeur, nous pouvons et nous devons dire nous aussi, avec une
grande urgence dans les circonstances de notre époque : viens, Seigneur !
Viens à ta manière, selon les manières que tu connais. Viens où il y a de
l'injustice et de la violence. Viens dans les camps de réfugiés, au Darfour,
au Nord-Kivu, dans de si nombreuses parties du monde. Viens où règne la
drogue. Viens également parmi ces riches qui t'ont oublié, qui vivent
seulement pour eux-mêmes. Viens là où tu n'es pas connu. Viens à ta manière
et renouvelle le monde d'aujourd'hui. Viens également dans nos cœurs, viens
et renouvelle notre vie, viens dans notre cœur pour que nous-mêmes puissions
devenir lumière de Dieu, ta présence. Prions en ce sens avec saint Paul :
Maranà, thà ! « Viens, Seigneur Jésus ! ». Et prions pour que le
Christ soit réellement présent aujourd'hui dans notre monde et le
renouvelle. (ZF08111211)
Synthèse de la catéchèse du Saint-Père
►Benoît XVI transforme sa catéchèse en prière
Texte original du discours
du Saint Père Benoît XVI
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UDIENZA GENERALE
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Sources : www.vatican.va -
E.S.M.
© Copyright 2008 du texte original - Libreria Editrice Vaticana
Eucharistie sacrement de la miséricorde -
(E.S.M.) 12.11.2008 -
T/Benoît XVI |