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Benoît XVI s’élève contre une Raison sans Dieu
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Rome, le 12 SEPTEMBRE 2006 - Le pape Benoît XVI a présidé la messe
en compagnie de nombreux cardinaux, évêques, 600 prêtres et 15.000
jeunes servants d'autel. Plus de 300.000 personnes assistaient à la
célébration sur la place Islingenfeld de Ratisbonne .
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Le pape Benoît XVI
Montrer le
visage humain de Dieu
Le pape Benoît XVI a présidé la messe en compagnie de nombreux cardinaux,
évêques, 600 prêtres et 15.000 jeunes servants d'autel. Plus de 300.000
personnes assistaient à la célébration.
Au début de son homélie,
le pape Benoît XVI a rappelé la devise de son voyage apostolique: "Celui qui
croit n'est jamais seul." Et Benoît XVI de constater: "Nous voici réunis, la
foi est une fête".
Le pape Benoît XVI a commenté le credo.
Méditation, très beau commentaire sur le credo particulièrement sur la 1ère
partie: "je crois en Dieu", mais se pose aujourd'hui la question et c'est
l'actualisation dans l'homélie du saint Père: "En quel Dieu croyons-nous?"
Et le pape a bien rappelé que nous croyons en Dieu qui s'est fait homme, qui
s'est fait l'un d'entre nous, qui s'est manifesté en son Fils, Jésus Christ
et donc un Dieu qui est plein d'amour.
Alors que le piège
aujourd'hui sont les représentations de Dieu, où on se représente un Dieu
qui en fin de compte conduit à la peur. Rappelons-nous dimanche dernier,
Benoît XVI fustigeait la relativisation de Dieu que pouvait faire les
civilisations occidentales, citant notamment un reproche qui lui venait de
la rencontre avec les évêques en visite ad limina, évêques des pays baltes
comme d'Afrique.
Et le saint Père a invité alors à retrouver ce
que la bible et la théologie appelle la crainte de Dieu,
le respect de Dieu, la reconnaissance de la
transcendance de Dieu. C'est le sens du sacré et donc on ne peut pas dire
n'importe quoi sur Dieu, n'importe quoi contre Dieu, faire n'importe quoi au
nom de Dieu. C'est retrouver ce sens. La crainte de Dieu est un don de
l'Esprit Saint que nous invoquons lorsque nous chantons le "Veni Creator"
"viens Esprit Saint", donne-nous ce don de la crainte de Dieu. Aujourd'hui,
Benoît XVI parle des mauvaises conceptions de Dieu qui font que l'on a peur
de Dieu. L'image que l'on peut véhiculer au travers des conceptions
complètement erronées de Dieu , on peut parler de Dieu et avoir une
conception complètement païenne. or le pape a rappelé: "parler de Dieu, oui,
mais quel Dieu. or la foi chrétienne, la foi catholique nous présente Dieu
qui est amour, et c'est cet amour qui s'est manifesté en son Fils unique. A
ce moment là, nous sommes libérés de toute peur, car c'est le Dieu d'amour
et le signe suprême de l'amour de Dieu, c'est la Croix.
Entrer
dans ce dynamisme, entrer dans cet appel fait grandir l'homme et fait
grandir le rapport de l'homme à Dieu. Dieu n'est pas contre l'homme, n'est
pas contre la vie de l'homme, et que Dieu au contraire appelait l'homme à
libérer son cœur. la mauvaise conception de Dieu c'est justement d'avoir
peur de Lui.
Au cours de la
messe a été fait la lecture de l'Evangile de Saint Jean.
Evangile selon Saint Jean 19, 25-27
Près de la croix de Jésus se tenaient sa mère et la
sœur de sa mère, Marie, femme de Clopas, et Marie de Magdala. Jésus,
voyant sa mère, et auprès d'elle le disciple qu'il aimait, dit à sa mère:
Femme, voilà ton fils. Puis il dit au disciple: Voilà ta mère. Et, dès
ce moment, le disciple la prit chez lui.
Lors de l'homélie,
Benoît XVI a d'abord remercié tous ceux qui font en sorte que sa visite se
passe bien. Je suis "un peu confus devant tant de
bonté", a-t-il dit, et ému d'avoir appris que plusieurs personnes
et associations ont travaillé pour embellir la maison et le jardin qu'il
partageait avec son frère et sa soeur avant son ordination épiscopale.
"Nous sommes réunis pour une fête de la foi",
a dit le Saint-Père. Mais "en quoi croyons-nous et que signifie croire? La
vision de la foi embrasse le ciel et la terre, le passé et le présent,
l'avenir et l'éternité. C'est pour cela que la foi est inépuisable, tandis
que son essence est très simple. Le Seigneur parle avec le Père en disant:
'Tu as caché ces choses aux sages et aux avisés et tu les as révélés aux
petits'".
"De son coté - a poursuivi Benoît XVI - l'Eglise nous
offre un résumé de la foi où est exprimé l'essentiel, le Credo des Apôtres.
Elle parle du Créateur, principe de toute chose, du Christ et de l'oeuvre du
salut, jusqu'à la résurrection des morts et la vie éternelle".
"La foi est une chose
simple", a souligné Benoît XVI. "Nous croyons en Dieu en ce Dieu qui
entre en relation avec les êtres humains et qui est pour nous origine et
avenir. Ainsi la foi est-elle également espérance et certitude d'avoir
un avenir et que nous ne tomberons pas dans le vide. Et puis la foi est
amour, parce que l'amour de Dieu est contagieux. Le Credo n'est pas un
ensemble d'opinions, ce n'est pas une théorie. Il est ancré dans
l'évènement du baptême, de la rencontre entre Dieu et l'être humain.
Oui, celui qui croie n'est jamais seul. Dieu vient à notre rencontre".
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"Nous croyons en Dieu. C'est notre décision de fond" a dit le Saint-Père en
rappelant que depuis l'Illuminisme, une partie de la science veut expliquer
un monde "où Dieu serait superflu et inutile pour notre vie. Mais chaque
fois que cela semble réussir, les comptes ne tournent pas ronds".
"Qui y a-t-il à l'origine?", s'est demandé Benoît XVI. "La raison créatrice,
l'Esprit qui crée et suscite le développement ou l'irrationalité qui, privée
d'une quelconque raison, produit au loin un cosmos ordonné mathématiquement?
Nous chrétiens nous croyons que l'origine est dans le Verbe éternel, dans la
Raison et non dans l'irrationnel. Avec cette foi nous n'avons pas besoin de
nous cacher, nous n'avons pas peur de nous retrouver dans une impasse".
"Nous croyons en ce Dieu qui est raison créatrice. La deuxième partie du
Credo nous dit plus encore que cette raison créatrice est Bonté et Amour.
Elle a un visage. Il s'est montré à nous comme être humain. Aujourd'hui,
lorsqu'on connaît les maladies mortelles menaçant la religion et la raison,
que sont la destruction de l'image de Dieu par haine et par fanatisme,
il est important d'affirmer avec clarté quel est le
Dieu en qui nous croyons et professer avec conviction le visage
humain de Dieu. C'est seulement ainsi que nous nous libérons de la crainte
de Dieu, un sentiment qui naît en fait de l'athéisme moderne. Seul ce Dieu
nous sauve de l'anxiété face au vide de l'existence".
"La deuxième
partie du Credo s'achève - a ajouté Benoît XVI - sur la perspective du
Jugement dernier. N'est-ce pas comme s'il devait nous inculquer la peur?
Mais ne voulons-nous pas tous qu'un jour justice soit faite pour ceux qui
ont été injustement condamnés, pour ceux que la mort a arraché d'une vie de
douleur? Ne voulons-nous pas que l'excès d'injustice et de souffrances, que
nous voyons durant notre vie se dissipe à la fin, que tous soient en
définitive heureux et que tout prenne sens? ".
"Le concept de
Jugement du monde sous-entend l'affirmation du droit - a encore précisé le
Saint-Père - cette réunion de tous les fragments de l'histoire dépourvus de
sens, et leur intégration dans un tout où dominent la vérité et l'amour".
"La foi ne veut pas nous inculquer la peur. Elle veut nous appeler à
la responsabilité. Nous ne devons pas gaspiller notre vie, ni la vivre
seulement pour nous, nous ne devons pas rester indifférents face à
l'injustice en étant de connivence avec elle, voire en étant complices. Nous
devons comprendre quelle est notre mission dans l'histoire et essayer de la
réaliser".
"Mais quand la responsabilité et la préoccupation se
convertissent en peur - a conclu Benoît XVI - souvenons-nous des paroles de
saint Jean: 'Même si le coeur nous reproche quelque chose, Dieu est plus
grand que notre cœur et il sait tout'".
Quelque 300.000 personnes
ont suivi la messe sur le champ Islinger. Le pape était arrivé la veille
vers 20h30 dans la ville où il a été professeur. Après avoir passé la nuit
au séminaire de saint Wolfgang, il est arrivé à 9h30 sur le lieu de la
messe, faisant un tour de la foule en papamobile sous les acclamations. Il
est finalement monté sur le podium le protégeant du soleil, à côté d’une
grande croix érigée à l’occasion de sa venue.
Texte intégral de
l'homélie du saint Père
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Benoît XVI affirme que dans son noyau, la foi
est très simple
Sources: Vatican - VIS
Eucharistie sacrement de la miséricorde - 12.09.2006 - BENOÎT XVI |