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Benoît XVI : Le dialogue islamo-chrétien

Le 12 juillet 2023 - E.S.M. -  Je ne cesse de constater, écrivit Benoit XVI, que les dialogues islamo-chrétiens ne se caractérisent pas seulement, du point de vue de leur contenu, par une connaissance insuffisante des textes sacrés du christianisme et de l'islam, mais qu'ils partent aussi de bases structurellement erronées

Benoît XVI :  Le dialogue islamo-chrétien - Pour agrandir l'image ► Cliquer  

Benoît XVI : Le dialogue islamo-chrétien 1


    Je ne cesse de constater, écrivit Benoit XVI, que les dialogues islamo-chrétiens ne se caractérisent pas seulement, du point de vue de leur contenu, par une connaissance insuffisante des textes sacrés du christianisme et de l'islam, mais qu'ils partent aussi de bases structurellement erronées. D'une part, on relève que tant le Coran que la Bible chrétienne parlent de la miséricorde de Dieu, et que l'impératif de l'amour est donc présent ; d'autre part, la violence est également enseignée dans les deux textes. Et ainsi, comme si l'on se plaçait au-dessus des deux religions et de leurs sources, on affirme qu'il y a du bon et du mauvais dans l'un comme dans l'autre ; il faut donc interpréter les textes à partir d'une herméneutique de l'amour et ensuite s'opposer, en examinant l'un comme l'autre, à la violence.
    Ce faisant, on méconnaît les différences structurelles fondamentales qui apparaissent à différents plans.

    Le Coran est un unique livre qui s'est développé dans différentes situations au cours de la vie de Mahomet. Ce livre, cependant, n'est pas considéré comme l'œuvre d'un homme, mais comme directement inspiré par Dieu et, par conséquent, il revendique en bloc l'autorité de Dieu.

    Trois éléments fondamentaux différencient structurellement la Bible chrétienne du Coran :

    L'Ecriture sainte des chrétiens n'est pas un livre, mais une collection de différents livres ayant des prétentions théologiques différentes, collection qui s'est constituée au cours d'une histoire d'environ mille ans... Selon la foi des juifs comme des chrétiens, ils ne sont pas directement dictés par Dieu mais, provenant différemment de lui, ils sont une interprétation du chemin que la communauté du peuple de Dieu accomplit sous sa direction. Ils sont Parole de Dieu médiatisée par la parole de l'homme. Leur autorité est différente, et ce n'est que par l'ensemble du chemin qu'ils représentent que chaque partie peut être interprétée correctement.

    Dans cette littérature diversifiée qui s'étend sur un millénaire, il existe pour les chrétiens une autre subdivision qualitative, celle entre l'Ancien et le Nouveau Testament. Le Nouveau Testament lui-même est une collection de différents livres, qui ne peuvent être compris que dans leur ensemble et qu'à partir de cet ensemble. Pour les juifs, seul l'Ancien Testament est la « Bible ». Pour les chrétiens, au contraire, il n'est possible de comprendre correctement l'Ancien Testament qu'à partir de l'interprétation nouvelle qui en est faite dans la parole et l'action de Jésus-Christ. Le Nouveau Testament en est le témoignage valable. Les deux recueils de textes, l'Ancien et le Nouveau Testament, sont tellement liés l'un à l'autre que le Nouveau Testament est la clé d'interprétation de l'Ancien. Dans une perspective chrétienne, c'est seulement à partir du Nouveau Testament que l'on peut établir la signification théologique permanente de l'Ancien Testament.

    Par conséquent, il n'est pas possible de parler d'une inspiration verbale de la Bible. La signification et l'autorité de chacune de ses parties ne peuvent être correctement appréhendées que dans leur ensemble et à partir de la lumière de l'événement qu'est le Christ.

    Tout cela signifie que la foi chrétienne n'est pas une religion du Livre (voir le CATÉCHISME de L'ÉGLISE catholique  n° 108 et l'Exhortation apostolique post-synodale Verbum Domini de 2008). L'Écriture Sainte ne parle que dans la communauté vivante de l'Église. Il y a ici un double échange, une relation de subordination et de supra-ordination. D'une part, l'Église est clairement soumise à la Parole de Dieu, et doit toujours se laisser guider et juger par elle ; d'autre part, cependant, l'Écriture à partir de son ensemble, ne peut être interprétée correctement que dans l'Église vivante.

    Cette position, adoptée par l'ensemble de l'Église jusqu'au XVIe siècle, a été rejetée par la Réforme avec le principe de sola Scriptura. Le christianisme apparaît désormais comme une religion du Livre. Dans la pratique, toutefois, en raison du caractère particulier de la Bible chrétienne, que j'ai déjà évoqué avec la distinction entre l'Ancien et le Nouveau Testament, et de la « relativisation » qui procède de l'interdépendance des différents textes, qui ne peuvent être compris et ramenés à une origine divine qu'en relation avec l'ensemble, le principe de l'Écriture ne peut être appliqué de manière absolument rigide. Adolf von Harnack l'a exprimé en ces termes: « L'Ancien Testament n'a qu'une validité relative, à côté du Nouveau. [...] En ce qui concerne la Bible, l'idolâtrie absolue de la lettre (Grammatolâtrie) n'est en aucun cas possible. [...] Le biblicisme a reçu son correctif salutaire grâce à l'autorité de l'enseignement apostolique qui, placé à côté de l'« Ecriture », en organise et en délimite l'autorité. ». À la demande de Erik Peterson qui souhaitait obtenir des précisions à ce sujet, Harnack a répondu que « le soi-disant "principe formel" du protestantisme primitif représente une impossibilité critique2 ». Quelle que soit la façon dont on juge, sur ce point, cette formulation du grand théologien protestant, il est clair que, même dans la conception protestante, lire la Bible à la lettre ne tient tout simplement pas debout.

    Ceux qui tiennent compte de ces différences structurelles se garderont de tout parallèle hâtif.

Dans le texte :
1 Ce texte a été achevé le 1er mars 2018.
2. Erik PETERSON, theologische Traktate, Munich, Kosel Verlag, 1951, p. 295.
 

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Sources : Extraits du Testament spirituel de Benoit XVI -  E.S.M.

Ce document est destiné à l'information; il ne constitue pas un document officiel
Eucharistie sacrement de la miséricorde - (E.S.M.) 12.07.2023

 

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