lnstrumentum Laboris : « La Parole de
Dieu dans la vie et la mission de l'Église » |
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Cité du Vatican, le 12 juin 2008 -
(E.S.M.)
- Ce matin a été présenté à la presse l'lnstrumentum
Laboris de la XIIe Assemblée Générale Ordinaire du Synode des Évêques
sur le thème : «
La Parole de Dieu dans la vie et la mission de
l'Église », qui se tiendra au Vatican du 5 au 26 octobre 2008.
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lnstrumentum Laboris : « La Parole de
Dieu dans la vie et la mission de l'Église »
DEUXIÈME PARTIE - Pour lire la 1ère partie
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LA PAROLE DE DIEU DANS LA VIE DE L'ÉGLISE
« Autant les cieux sont élevés au-dessus de la terre, autant sont élevées
mes voies au-dessus de vos voies, et mes pensées au-dessus de vos pensées.
De même que la pluie et la neige descendent des cieux et n'y retournent pas
sans avoir arrosé la terre, sans l'avoir fécondée et l'avoir fait germer
pour fournir la semence au semeur et le pain à manger, ainsi en est-il de la
parole qui sort de ma bouche, elle ne revient pas vers moi sans effet, sans
avoir accompli ce que j'ai voulu et réalisé l'objet de sa mission » (Is
55,9-11).
Chapitre IV
La Parole de Dieu vivifie l'Église
« La lettre que Dieu a envoyée aux hommes »[36]
Quand l'Esprit Saint commence à faire mouvoir la vie du peuple, l'un des
premiers signes et l'un des plus forts est l'amour pour la Parole de Dieu
dans les Écritures, et le désir de les connaître davantage. Cela parce que
la Parole des Écritures est une parole que Dieu adresse à chacun,
personnellement, comme une lettre dans les circonstances concrètes de la
vie. Elle est extraordinairement immédiate et a le pouvoir de pénétrer au
cœur de l'être humain. En effet :
- l'Église naît et vit de la Parole de Dieu ;
- la Parole de Dieu soutient l'Église tout au long de son histoire ;
- la Parole de Dieu imprègne et anime – dans la puissance de l'Esprit Saint
– toute la vie de l'Église.
L'Église naît de la Parole de Dieu et vit par elle
27. Dans les Actes des Apôtres, on lit à propos de Paul et Barnabé qu'à
peine arrivés à Antioche, « ils réunirent l'Église et se mirent à rapporter
tout ce que Dieu avait fait avec eux, et comment il avait ouvert aux païens
la porte de la foi » (Ac 14,27).
Le Synode est le lieu où l'on pourra certainement percevoir « les miracles
et les prodiges » de la Parole de Dieu, comme ce fut le cas à Antioche et
dans l'assemblée de Jérusalem qui écoutait Paul et Barnabé
(cf. Ac 15,12).
En effet, dans toutes les Églises particulières, il est possible
d'expérimenter la Parole de Dieu de différentes façons : dans l'Eucharistie,
dans la Lectio Divina – communautaire et personnelle –, pendant la Journée
de la Bible, les cours bibliques, dans les groupes de l'Évangile ou d'écoute
de la Parole de Dieu, dans le chemin biblique diocésain, les exercices
spirituels, les pèlerinages en Terre Sainte, les célébrations de la Parole,
les expressions de la musique, des arts plastiques, de la littérature et du
cinéma.
De multiples constatations émergent des réponses aux
Lineamenta :
- Après le Concile Vatican II, la lecture de la Parole de Dieu s'est
intensifiée, surtout dans le cadre de la liturgie eucharistique. Beaucoup
d'Églises accordent une place privilégiée à la Bible, en l'exposant bien en
vue à côté de l'autel, ou sur l'autel, comme c'est le cas dans les Églises
orientales.
- Pour développer la lecture de la Parole, l'Église fait des efforts
importants pour que l'accès aux Saintes Écritures soit un fait concernant le
peuple. Les Conférences épiscopales, les diocèses, les paroisses, les
communautés religieuses, les associations et les mouvements ont choisi
d'avancer sur le chemin de la Parole de Dieu, de façon tout à fait novatrice
par rapport à il y a quelques décennies.
- Le désir d'apprendre à aimer la Parole de Dieu l'emporte chez certains,
par rapport à d'autres questions d'ordre pastoral. De toutes façons, il
reste toujours comme le désir de fond des personnes – même les plus
distraites – qui sont sensibles au Jésus des Évangiles.
- Cela n'empêche pas que le degré de familiarité avec la Parole de Dieu soit
très diversifié. Dans les sociétés d’ancienne chrétienté, on trouve la Bible
dans les maisons plus qu'en d'autres périodes, mais pas toujours comme Livre
véritablement lu. Les données statistiques provenant de certaines parties du
monde attestent que l'usage significatif de la Bible doit sensiblement se
développer, tout comme doit mûrir la conscience du rôle fondamental et
décisif de la Parole de Dieu pour une vie de foi.
- Dans d'autres zones géographiques, où le problème consiste plutôt en
pénurie de moyens – plus particulièrement les traductions –, les données
sont différentes. Il est utile de rappeler les expériences que ces frères et
sœurs, souvent pauvres, vivent au contact de la Parole de Dieu. La Note de la
Commission Pontificale Biblique en donne une attestation compétente : «
[...] il y a lieu de se réjouir de voir la Bible prise en mains par
d'humbles gens, des pauvres, qui peuvent apporter à son interprétation et
son actualisation une lumière plus pénétrante, du point de vue spirituel,
que celle qui vient d'une science sûre d'elle-même ».[37]
- Un paradoxe se manifeste : à la faim de la Parole de Dieu ne correspond
pas toujours une prédication adéquate de la part des Pasteurs de l'Église, à
cause d'une insuffisance dans la préparation au séminaire ou dans l'exercice
pastoral.
La Parole de Dieu soutient l'Église tout au long de son histoire
28. Une donnée constante dans la vie du Peuple de Dieu est de puiser sa
force à la Parole, celle-ci n'étant donc pas statique mais une Parole qui
accomplit sa course (cf. 2 Th 3,1) et descend, comme une pluie féconde qui
vient du ciel (cf. Is 55,10-11). C'est ce qui se produit depuis que les
prophètes parlaient au peuple, Jésus à la foule et à ses disciples, les
apôtres à la première communauté, et jusqu'à nos jours. Nous pouvons bien
dire que le service de la Parole de Dieu caractérise les différentes époques
au sein même du monde biblique, puis dans l'histoire de l'Église.
Ainsi, comme au temps des Pères, les Écritures sont au centre comme la
source où puiser la théologie, la spiritualité et l'orientation pastorale.
Les Pères sont les maîtres incomparables de cette lecture spirituelle des
Écritures qui, lorsqu'elle est faite de façon authentique, n'est pas oubli
de la lettre – c'est-à-dire du juste sens historique – mais est capable de
lire la lettre dans l'Esprit. Au Moyen-Âge, les Pages Saintes constituaient
la base de la réflexion théologique : pour les aborder correctement, a été
élaborée la doctrine des quatre sens de l’Écriture : littéral, allégorique,
tropologique et anagogique.[38] Dans les temps anciens, la Parole de Dieu
dans la Lectio Divina constituait la forme monastique de la prière; la
source de l'inspiration artistique; elle se transmettait au peuple dans les
nombreuses formes de la prédication et de la piété populaire. De nos jours,
la manifestation de l'esprit critique, le progrès scientifique, la division
des chrétiens et l'engagement œcuménique qui s'en suit, encouragent – non
sans difficulté ni contraste – une étude plus correcte et une meilleure
compréhension du mystère des Écritures au sein de la Tradition. Aujourd'hui
se développe le projet de renouvellement basé sur la centralité de la Parole
de Dieu qui, à travers le Concile Vatican II, se poursuit jusqu'à l'actuel
Synode.
Dans le cadre de la grande Tradition, toutes les Églises particulières se
développent dans le temps selon des modes et des caractères propres. Et
surtout, comme l'enseigne encore l'histoire, il est possible de voir les
liens et les influences réciproques. Il est toutefois nécessaire de prendre
connaissance d'une double nouvelle : d'une part, on peut constater que la
Parole de Dieu se diffuse et évangélise les différentes Églises
particulières des cinq continents; elle s'incarne progressivement en elles,
devenant l'âme vivifiante de la foi de nombreux peuples, facteur fondamental
de communion, source d'inspiration et transformation des cultures et de la
société ; d'autre part, il semble que la pastorale biblique ait à souffrir
pour des raisons historiques, liées au moment de l'évangélisation, mais
aussi pour des problèmes réels de foi dans des contextes de vie différents
ou en raison de pénuries économiques.
La Parole de Dieu imprègne et anime, dans la puissance de l'Esprit Saint,
toute la vie de l'Église
29. Il existe une corrélation entre l'usage de la Bible, la conception de
l'Église et la pratique pastorale. Le juste rapport se réalise lorsque
l'Esprit Saint engendre l'harmonie entre l’Écriture et la Communauté. Il
importera donc de respecter le besoin intérieur qui fait avancer la
communauté pour rencontrer la Parole de Dieu, mais il faudra aussi être
attentif à contrôler cette sensibilité qui exalte la spontanéité,
l'expérience étroitement subjective et la soif de prodigieux. De même, il
faudra être attentif à ce que dit le texte des Écritures, en s'efforçant de
le méditer pour en saisir le sens littéral, avant de vouloir l'appliquer
dans la vie. Ce qui n'est pas toujours facile. On signale en outre le risque
du fondamentalisme, phénomène ayant des conséquences anthropologiques,
sociologiques et psychologiques importantes, qui s'applique tout
particulièrement à la lecture de la Bible et à l'interprétation du monde qui
en est faite. Au niveau de cette lecture biblique, le fondamentalisme se
réfugie dans le littéralisme et refuse de tenir compte de la dimension
historique de la révélation biblique, de sorte qu'il ne parvient pas à
accepter totalement l'Incarnation elle-même. « Ce genre de lecture trouve de
plus en plus d'adhérents [... même] parmi les catholiques [...]. Le
fondamentalisme […] exige une adhésion sans défaillance à des attitudes
doctrinaires rigides et impose, comme source unique d'enseignement au sujet
de la vie chrétienne et du salut, une lecture de la Bible qui refuse tout
questionnement et toute recherche critique ».[39] La forme extrême de ce
type de tendance est la secte. Dans ce cas, les Écritures sont soustraites à
l'action dynamique et vivifiante de l'Esprit, et la communauté s'atrophie
comme un corps qui ne vit plus et est devenu un groupe fermé, qui n'admet
aucune différence ni pluralité à son intérieur, et montre une attitude
agressive envers les autres modes de penser.[40]
Au contraire, il devient urgent de conserver vivante dans la communauté la
docilité à l'Esprit Saint, en surmontant le risque d'éteindre l'Esprit par
un activisme excessif et l'extériorité de la vie de foi, en évitant le
danger de la bureaucratisation de l'Église, celui de l'action pastorale
limitée à ses aspects institutionnels et de la réduction de la lecture
biblique à une activité parmi d'autres.
30. Il faut avoir présent à l'esprit, comme l'affirme Jésus, que l'Esprit
guide l'Église vers la vérité dans sa totalité (cf. Jn 16,13), et qu'ainsi,
il fait comprendre la vraie signification de la Parole de Dieu, en
conduisant à la fin à rencontrer le Verbe lui-même, Fils de Dieu, Jésus de
Nazareth. L'Esprit est l'âme et l'exégèse des Saintes Écritures. Aussi, non
seulement « l'Écriture Sainte doit être lue et interprétée avec le même
Esprit qui l'a fait écrire » (DV 12), mais guidée par l'Esprit, l'Église
doit s'efforcer d'en avoir une compréhension toujours plus profonde pour
nourrir ses fils, à partir plus spécialement de l'étude des Pères d'Orient
et d'Occident (cf. DV 23), de la recherche exégétique et théologique, et de
la vie des témoins et des saints.
À ce propos, la ligne indiquée dans les Prænotanda au Lectionnaire se révèle
précieuse, lorsqu'on trouve affirmé : « Pour que la Parole de Dieu mette
vraiment en acte dans les cœurs ce qui résonne aux oreilles, l'action de
l'Esprit Saint est nécessaire ; sous son inspiration et avec son assistance
la Parole de Dieu devient le fondement de l’action liturgique, la norme et
le soutien de toute la vie. L’action de ce même Esprit Saint non seulement
devance, accompagne et suit toute l’action liturgique, mais suggère à chacun
dans le cœur (cf. Jn 14,15-17.25-26 ; 15,26-16,15) tout ce qui, dans la
proclamation de la Parole de Dieu, est dit pour l’assemblée des fidèles
toute entière et, alors qu’il renforce l’unité de tous, il favorise aussi la
diversité des charismes et en met son action multiple en valeur».[41]
Ainsi, la communauté chrétienne se construit chaque jour en se laissant
guider par la Parole de Dieu, sous l'action de l'Esprit Saint, qui apporte
lumière, conversion et consolation. En effet, « tout ce qui a été écrit dans
le passé le fut pour notre instruction, afin que la constance et la
consolation que donnent les Écritures nous procurent l'espérance » (Rm
15,4). Le premier devoir des Pasteurs consiste alors à aider les fidèles à
comprendre ce que signifie rencontrer la Parole de Dieu avec le guide de
l'Esprit, comme cela se réalise en particulier dans la lecture spirituelle
de la Bible, dans l'attitude d'écoute et de prière. À ce sujet, Pierre
Damascène affirme : « Celui qui a l'expérience du sens spirituel des
Écritures sait que le sens de la parole la plus simple de l'Écriture et de
celle la plus savante et exceptionnelle ne sont qu'un et visent le salut de
l'homme ».[42]
Incidences pastorales
31. Si la Parole de Dieu est source de vie pour l'Église, il devient
essentiel de considérer les Saintes Écritures comme un aliment vital. Ce qui
comporte :
a. De vérifier en permanence la place effective que la Parole de Dieu occupe
dans la vie de la communauté d'appartenance, les expériences plus
constructives et aussi les risques les plus fréquents.
b. De reconnaître l'histoire et la diffusion de la Parole de Dieu dans
chaque communauté, dans chaque diocèse, nation, continent, dans l'Église en
général, pour apprendre les grandes actions de Dieu (magnalia Dei), mieux
percevoir les besoins et les initiatives à prendre et assurer la solidarité
envers les communautés pauvres en ressources matérielles et spirituelles.
c. Que, pour réaliser de façon incisive une pastorale animée par la Parole
de Dieu, il est indispensable de reconnaître et promouvoir le rôle
irremplaçable des Églises particulières en communion entre elles. C'est de
leur initiative effective en tant que Peuple de Dieu uni à leur évêque que
naissent de grandes et petites expériences et que se crée un flux continu de
la Parole dans les différentes communautés.
Chapitre V
La Parole de Dieu dans les multiples services de l'Église
«de la table de la Parole de Dieu comme de celle du Corps du Christ […]
prendre le pain de vie » (DV 21)
Ministère de la Parole
32. « La prédication ecclésiastique tout entière, tout comme la religion
chrétienne elle-même [...] doit [être] nourrie et guidée par la Sainte
Écriture » (DV 21). Avec cette affirmation, le Concile Vatican II rappelle
les engagements spécifiques nécessitant des interventions concrètes.
Il faut noter que le service de la Parole dans les Églises particulières se
réalise dans les différentes sphères et expressions de vie, avec un
programme conduisant à reconnaître au moment liturgique de l'Eucharistie et
de chaque sacrement l'aspect primordial d'expérience de la Parole de Dieu.
La nécessité se fait sentir de considérer la lecture orante dans la forme de
la Lectio Divina, au niveau communautaire et personnel, comme l'objectif
élevé et commun, et de promouvoir une catéchèse qui soit une initiation aux
Saintes Écritures, en vivifiant par elles les programmes catéchistiques et
les catéchismes eux-mêmes, ainsi que la prédication et la piété populaire.
Il faut en outre encourager la rencontre avec la Parole de Dieu par
l'intermédiaire de l'Apostolat biblique, en veillant à la naissance et à la
conduite des groupes bibliques et faire en sorte que la Parole, pain de vie,
devienne aussi un pain ‘concret’, c'est-à-dire qui porte à aider les pauvres
et ceux qui souffrent. On considère comme urgente la mise en valeur de la
Parole à travers aussi des études et des rencontres qui mettent en relief
ses rapports avec la culture et l'esprit humain, dans une confrontation
interreligieuse et interculturelle. Pour ce faire, il est besoin d'une foi
attentive, d'un dévouement apostolique, d'une pastorale intelligente,
créative et permanente, dans un exercice qui favorise l'esprit de communion.
Jamais autant que dans cette sphère, émerge l'exigence d'une pastorale
animée par la Bible en permanence.
Dans cette perspective d'unité et d'interaction, il faut que soit reconnu et
pleinement soutenu le dynamisme avec lequel la Parole de Dieu rencontre
l'homme, dynamisme qui se trouve à la base de toute l'action pastorale de
l'Église : la Parole annoncée et écoutée veut se faire Parole célébrée, dans
la Liturgie et les sacrements, pour pouvoir ainsi motiver une vie selon la
Parole, à travers l'expérience de la communion, de la charité et de la
mission.[43]
Expérience dans la liturgie et dans la prière
33. À partir des expériences des Églises particulières émergent plusieurs
points communs : pour une grande majorité de chrétiens à travers le monde,
la rencontre avec la Parole de Dieu a lieu uniquement dans la célébration
eucharistique du dimanche ; on voit grandir, chez le Peuple de Dieu, la
conscience de l'importance de la liturgie de la Parole de Dieu, grâce aussi
au renouvellement des règles de celle-ci dans le nouveau Lectionnaire ;
certains, toutefois, souhaitent une révision de celui-ci pour une meilleure
syntonie entre les différentes lectures, ainsi qu'une fidélité plus grande
aux textes originaux ; on espère une nette amélioration de l'homélie ; il
arrive aussi que la liturgie de la Parole soit configurée comme une forme de
Lectio Divina ; enfin, l'Office divin ne connaît pas une large diffusion
parmi les chrétiens. Par ailleurs, on note que le Peuple de Dieu n'est pas
véritablement introduit à la théologie de la Parole de Dieu dans la liturgie
et qu'il la vit encore de façon passive, en n'en percevant pas le caractère
sacramentel et en ignorant les riches Introductions des livres liturgiques,
du fait que les Pasteurs ne semblent pas toujours s'en intéresser ; le vaste
monde des signes propres à la liturgie de la Parole apparaît assez souvent
réduit à des formalités rituelles dépourvues de toute compréhension
intérieure ; en particulier, le rapport entre la Parole de Dieu et le
sacrement de réconciliation semble insuffisamment mis en valeur.
Motivation théologique et pastorale : Parole, Esprit, Liturgie et Église
34. À tous les niveaux de la vie ecclésiale il est nécessaire de faire mûrir
la compréhension de la liturgie en tant que lieu privilégié de la Parole de
Dieu, qui édifie l'Église. Aussi est-il important de fournir quelques
affirmations fondamentales.
- La Bible est le livre d'un peuple et pour un peuple. Elle est un héritage,
un testament remis aux lecteurs pour qu'ils réalisent dans leur vie
l'histoire du salut dont témoignent les écrits. Il existe donc un rapport
d'appartenance réciproque vitale entre le peuple et le Livre : la Bible
reste un Livre vivant, si le peuple la lit ; le peuple ne subsiste pas sans
le Livre car il trouve en lui sa raison d'être, sa vocation et son identité.
- Cette appartenance mutuelle du peuple et des Saintes Écritures est
célébrée dans l'assemblée liturgique, lieu où la Bible est diffusée et
reçue. À ce propos, le discours de Jésus dans la Synagogue de Nazareth (cf.
Lc 4,16-21) est des plus significatifs. Ce qui se passe là se produit aussi
chaque fois que la Parole de Dieu est proclamée pendant la liturgie.
- La proclamation de la Parole de Dieu renfermée dans les Écritures est une
action de l'Esprit : tout comme il a agi pour que la Parole devienne Livre,
maintenant dans la liturgie il transforme le Livre en Parole. La tradition
liturgique alexandrine présente une double épiclèse, c'est-à-dire une
invocation de l'Esprit avant la proclamation des lectures, et une autre
après l'homélie:[44] c'est l'Esprit qui guide celui qui préside dans la
tâche prophétique de comprendre, proclamer et expliquer la Parole de Dieu à
l'assemblée de façon adéquate et, en même temps, d'invoquer un accueil juste
et digne de la Parole de la part de la communauté rassemblée.
- Grâce à l'Esprit Saint, l'assemblée liturgique écoute le Christ, car «
c'est lui qui parle tandis qu'on lit dans l'Église les Saintes Écritures »
(SC 7) et elle accueille l'alliance que Dieu renouvelle avec son peuple.
Ainsi, les Écritures et la liturgie convergent dans l'unique but de conduire
le peuple à dialoguer avec le Seigneur. La Parole prononcée par Dieu et dont
témoignent les Écritures, Lui retourne sous la forme d'une réponse orante du
peuple (cf. Is 55,10-11).
- Les Écritures sont proclamées dans la Parole au cours de la liturgie, et
principalement dans l'assemblée eucharistique, selon un dynamisme dialogique
profond. Depuis le début, dans l'histoire du Peuple de Dieu, pendant le
temps biblique comme après, la Bible a toujours été le Livre destiné à
soutenir le rapport entre Dieu et son peuple ; c'est-à-dire le livre de
culte et de prière. En effet, la liturgie de la Parole « est moins un moment
de méditation et de catéchèse que le dialogue de Dieu avec son peuple,
dialogue où sont proclamées les merveilles du salut et continuellement
proposées les exigences de l'Alliance ».[45]
- À l'intérieur du rapport entre la Parole et la liturgie, une place
importance pour toute l'Église mais surtout pour la vie consacrée est celle
occupée par la prière de l'Office divin. La Liturgie des Heures doit être
vue comme un lieu privilégié de formation à la prière, surtout grâce aux
Psaumes, dans lesquels le caractère divin et humain des Écritures se
manifeste de façon idéale. Les Psaumes enseignent à prier, en amenant ceux
qui les chantent ou les récitent à écouter, intérioriser et interpréter la
Parole de Dieu.
- Accueillir la Parole de Dieu dans la prière liturgique, outre que dans la
prière personnelle et communautaire, devient donc, pour tous les chrétiens,
un objectif incontournable, qui les amène à avoir une vision nouvelle des
Saintes Écritures. Plus qu'un Livre écrit, elles doivent être vues comme une
proclamation et un témoignage de l'Esprit Saint sur le Christ, selon
l'affirmation conciliaire déjà citée : « c'est lui qui parle tandis qu'on
lit dans l'Église les Saintes Écritures » (SC 7). Il en résulte que « dans
la célébration de la liturgie, la Sainte Écriture a une importance extrême »
(SC 24).
Parole de Dieu et Eucharistie
35. Tandis que dans la pratique, la liturgie de la Parole paraît fréquemment
improvisée et parfois insuffisamment liée à la Liturgie eucharistique,
l'unité profonde entre Parole et Eucharistie a ses racines dans le
témoignage des Écritures (cf. Jn 6), soulignée par les Pères de l'Église et
réaffirmée par le Concile Vatican II (cf. SC 48.51.56 ; DV 21.26 ; AG 6.15 ;
PO 18 ; PC 6). Dans la grande Tradition de l'Église, on trouve des
expressions significatives telles que : « Corpus Christi intelligitur etiam
[…] Scriptura Dei » (l'Écriture de Dieu aussi est considérée comme le Corps
du Christ),[46] « ego Corpus Iesu Evangelium puto » (je considère l'Évangile
comme le Corps de Jésus).[47]
La conscience accrue de la présence du Christ dans la Parole favorise aussi
bien la préparation immédiate à la célébration eucharistique que l'union
avec le Seigneur dans les célébrations de la Parole. C'est pour cela que le
présent Synode suit la ligne du précédent sur l'Eucharistie et demande une
réflexion spécifique sur le rapport entre la Parole de Dieu et
l'Eucharistie.[48] Saint Jérôme affirme : « La chair du Seigneur est vraie
nourriture et son sang vraie boisson; c'est là le vrai bien qui nous est
réservé dans la vie ici-bas, se nourrir de Sa chair et boire Son sang, non
seulement dans l'Eucharistie, mais aussi dans la lecture des Saintes
Écritures. En effet, la Parole de Dieu que l'on puise à la connaissance des
Écritures est vraie nourriture et vraie boisson ».[49]
Parole et économie sacramentelle
36. La Parole doit être vécue au sein de l'économie sacramentelle, en tant
qu'accueil de puissance et de grâce, et non seulement comme une
communication de vérité, de doctrine et de normes éthiques. Chez celui qui
écoute avec foi, elle suscite une rencontre et devient la célébration de
l'alliance.
Il faudra être aussi attentifs à toutes les formes de rencontre avec la
Parole dans l'action liturgique : dans les sacrements, la célébration de
l'Année liturgique, la Liturgie des Heures, les sacramentaux. Un soin
particulier devra être accordé à la Liturgie de la Parole dans les
célébrations des trois sacrements de l'initiation chrétienne: le Baptême, la
Confirmation et l'Eucharistie. Une nouvelle prise de conscience est
nécessaire pour ce qui est de l'annonce de la Parole de Dieu dans la
célébration, spécialement de celle du sacrement de la Pénitence au niveau
individuel. La Parole de Dieu doit aussi être mise en valeur dans les
différentes formes de la prédication et de la piété populaire.
Incidences pastorales
37. C'est à l'Eucharistie que revient la première place dans l'attention
pastorale, en tant que « table de la Parole de Dieu comme de celle du Corps
du Christ » intimement unies (DV 21), notamment dans le Jour du Seigneur.
L'Eucharistie est « le lieu privilégié où la communion est constamment
annoncée et entretenue ».[50] Tenant aussi compte de ce que, pour la
majorité des chrétiens, la Messe du dimanche est, jusqu'à ce jour, le seul
moment de rencontre sacramentelle avec le Seigneur, elle devient un don et
un devoir à promouvoir, avec une passion pastorale, avec des célébrations
authentiques et joyeuses. L'Eucharistie célébrée selon cette fusion intime
de la Parole, du sacrifice et de la communion, constitue un objectif
primordial de l'annonce et de la vie chrétienne.
Il faudra prêter attention au déroulement harmonieux des différentes parties
de la liturgie de la Parole : annonce des lectures, homélie, profession de
foi, prière des fidèles, en rappelant le lien intime qui existe avec la
liturgie eucharistique.[51] Celui dont les textes parlent devient présent
dans le sacrifice total de soi au Père.
Il est nécessaire de valoriser les Introductions, qui expliquent le contenu
de la liturgie, en particulier les Prænotanda du Missel Romain, les
Anaphores orientales, l'Ordo Lectionum Missæ, les Lectionnaires, l'Office
divin et d'en faire le sujet d'une formation liturgique pour les Pasteurs et
les fidèles, avec la Constitution sur la Sainte Liturgie du Concile Vatican
II.
À propos de la traduction aussi, il est demandé de moins fragmenter les
extraits et de rester le plus possible fidèle au texte original. En ayant à
l'esprit que, dans la liturgie, le rite et la parole doivent toujours rester
étroitement liés (cf. SC 35), la rencontre avec la Parole de Dieu doit se
faire dans la spécificité des signes correspondants dans la célébration
liturgique. Par exemple, la mise en place de l'ambon, le soin des livres
liturgiques, un style adéquat de lecture, la procession et l'encensement de
l'Évangile.
En outre, il faudra soigner le plus possible la liturgie de la Parole, dans
la proclamation des textes de façon claire et compréhensible, dans la
prédication de l'homélie qui fait l'écho de la Parole.[52] Ce qui comporte
d'avoir à disposition des lecteurs aptes et bien préparés. Dans ce but, il
est besoin d'écoles, même au niveau diocésain, pour la formation de ces
lecteurs. Dans cette perspective d'une meilleure compréhension de la Parole
de Dieu pendant la Messe, de brèves monitions semblent utiles pour présenter
le sens des lectures à proclamer.
À propos de l'homélie, on attend un meilleur engagement dans la fidélité à
la parole biblique et à la condition des fidèles, en les aidant à
interpréter les événements de la vie et de l'histoire à la lumière de la
foi. Elle ne devrait pas se limiter exclusivement à l’aspect biblique mais
il serait opportun qu’elle embrasse également des thèmes essentiels
concernant le dogme et la morale. Pour ce faire, une formation adaptée des
futurs ministres se révèle indispensable. Il est recommandé que la
communication de la Parole de Dieu se fasse avec le chant et la musique, et
que les mots et les silences soient mis en valeur ; en dehors de la
liturgie, il est possible de mettre en œuvre des formes de récitation de la
Parole de Dieu, avec l'aide de phrases écrites et de dessins, ainsi que
d'œuvres artistiquement appropriées comme, par exemple, le théâtre sacré.
Il est souhaitable que les communautés religieuses, en particulier celles
monastiques, aident les communautés paroissiales à découvrir et à goûter la
Parole de Dieu dans la célébration liturgique. À propos de l'Office divin et
de la Liturgie des Heures, auxquels le peuple est disposé à participer, il
est devenu indispensable, aujourd'hui, de réfléchir sur la façon de rendre
cet excellent canal de la Parole de Dieu plus adéquat au plan pastoral et
plus accessible aux fidèles.
La Lectio Divina
38. La rencontre orante avec la Parole de Dieu dispose d'une expérience
privilégiée, appelée traditionnellement Lectio Divina. « La Lectio divina
est une lecture, individuelle ou communautaire, d'un passage plus ou moins
long de l'Écriture accueillie comme Parole de Dieu et se développant sous la
motion de l'Esprit en méditation, prière et contemplation ».[53]
On peut dire que, dans toutes les Églises, on assiste à une attention
spécifique renouvelée à la Lectio Divina. Dans plusieurs régions, il s'agit
d'une tradition séculière. Dans certains diocèses, elle s'est affirmée de
façon progressive après le Concile Vatican II. Dans nombre de communautés,
elle devient une nouvelle forme de prière et de spiritualité chrétienne,
avec des avantages œcuméniques notables. Par ailleurs, le besoin se fait
sentir d'adapter la forme classique aux différentes situations, en prenant
en compte les possibilités effectives des fidèles, de façon à conserver
l'essence de cette lecture orante, tout en favorisant sa qualité de
nourriture pour la foi de tous.
Il est bon de rappeler ici que la Lectio Divina est une lecture de la Bible,
qui remonte aux origines chrétiennes et qui a accompagné l'Église tout au
long de son histoire. Elle reste vivante dans l'expérience monastique mais
aujourd'hui, à travers le Magistère, l'Esprit la propose en tant qu'élément
significatif au plan pastoral et comme devant être valorisé pour la vie de
l'Église en tant que tel, pour l'éducation et la formation des prêtres, pour
la vie quotidienne des personnes consacrées, pour les communautés
paroissiales, pour les familles, pour les associations et les mouvements,
pour les chrétiens individuellement, adultes et jeunes, qui peuvent trouver
dans cette forme de lecture un outil accessible et pratique pour accéder
personnellement et communautairement à la Parole de Dieu (cf. OT 4).[54]
Le Pape Jean-Paul II a déclaré : « Il est nécessaire, en particulier, que
l'écoute de la Parole devienne une rencontre vitale, selon l'antique et
toujours actuelle tradition de la Lectio Divinapermettant de puiser dans le
texte biblique la parole vivante qui interpelle, qui oriente, qui façonne
l'existence ».[55] Le Saint-Père Benoît XVI précise que cela advient « en
utilisant aussi les nouvelles méthodes, soigneusement méditées et adaptées à
notre époque ».[56] En particulier, le Saint-Père rappelle aux jeunes qu'il
« est toujours importante de lire la Bible de façon très personnelle, en
dialoguant avec Dieu, mais il est aussi important de la lire en compagnie
des personnes avec lesquelles on avance sur la route [...] ».[57] Il exhorte
les jeunes à « acquérir familiarité avec la Bible, à la tenir toujours à
portée de la main, pour qu'elle soit une boussole indiquant la route à
suivre ».[58] Que la diffusion de la Lectio Divina tienne à cœur au
Saint-Père Benoît XVI et qu'il la considère comme le point décisif pour un
renouvellement de la foi aujourd'hui, cela transparaît clairement du message
qu'il adresse à différentes catégories de personnes, et en particulier aux
jeunes, à qui il recommande : « Je voudrais surtout évoquer et recommander
l'antique tradition de la Lectio Divina : la lecture assidue de l'Écriture
Sainte, accompagnée par la prière, réalise le dialogue intime dans lequel,
en lisant, on écoute Dieu qui parle et en priant, on Lui répond, avec une
ouverture du cœur confiante (cf. DV 25). Cette pratique, si elle est promue
de façon efficace, apportera à l'Église, j'en suis convaincu, un nouveau
printemps spirituel. En tant que point ferme de la pastorale biblique, la
Lectio Divina doit donc être davantage encouragée à travers l'utilisation
également de méthodes nouvelles, étudiées attentivement et au rythme des
époques. On ne doit jamais oublier que ‘la Parole de Dieu est la lampe sur
nos pas et la lumière sur notre route’(Ps 119,105) ».[59]
La nouveauté de la Lectio Divina dans le Peuple de Dieu exige une pédagogie
opportune d'initiation, qui explique clairement ce dont il s'agit et
contribue à éclaircir le sens des différents degrés et leur application
fidèle et sagement créative. En effet, il existe différents procédés, comme
celui dit des « sept pas » (Seven Steps), que pratiquent de nombreuses
Églises particulières en Afrique. Ce nom est dû au fait que la rencontre
avec la Bible est comme un chemin constitué de sept moments successifs :
présence de Dieu, lecture, méditation, arrêt, communication, colloque et
prière commune. L'expression Lectio Divina elle-même est modifiée en
plusieurs endroits, et devient par exemple « École de la Parole », ou encore
« Prière orante ».
Et surtout, il faudra avoir présent à l'esprit que l'auditeur/lecteur
d'aujourd'hui est différent de celui du passé, il vit une situation de
rapidité et de fragmentation. Ce qui demande une formation éclairée,
patiente et permanente des prêtres, des personnes de vie consacrée et des
laïcs. Des objectifs utiles déjà en œuvre peuvent être le partage des
expériences, motivées par la Parole écoutée (collatio)[60] ou bien les
décisions pratiques, surtout de charité (actio).
La Lectio Divina doit pouvoir devenir une source inspirant les différentes
pratiques de la communauté, comme les exercices spirituels, les retraites,
les dévotions et les expériences religieuses. L'objectif important est de
faire mûrir la personne grâce à la lecture de la Parole, capable de
discernement sapientiel de la réalité. La Lectio Divina n'est pas du tout
une pratique devant être réservée à des fidèles moins engagés ou à un groupe
de spécialistes de la prière. Elle est une réalité sans laquelle nous ne
serions pas des chrétiens authentiques dans un monde sécularisé. Ce monde
demande des personnes contemplatives, attentives, critiques et courageuses.
Il requiert à chaque fois des choix nouveaux et inédits. Il exigera des
interventions particulières qui ne seront pas le fruit de la seule habitude
ni de l'opinion commune, mais de l'écoute de la Parole du Seigneur et de la
perception mystérieuse de l'Esprit Saint dans les cœurs.
Parole de Dieu et service de charité
39. La diakonia – ou service de la charité – est une vocation de l'Église de
Jésus-Christ, dans le domaine de la charité, et que le Verbe de Dieu a
manifestée par ses mots et par ses œuvres.
La Parole de Dieu doit conduire à l'amour du prochain. Dans de nombreuses
communautés, il est affirmé que la rencontre avec la Parole ne s'épuise ni
dans l'écoute ni dans la célébration elle-même, mais qu'elle vise à devenir
un engagement concret, personnel et communautaire, envers le monde des
pauvres, en tant que signe de la présence du Seigneur. Dans cette optique,
il est fait mention de l'approche de la Bible pratiquée de façon
‘libérationniste’ : pour le développement ultérieur et la fécondité de cette
approche dans l'Église « un facteur décisif sera la mise au clair de ses
présupposés herméneutiques, de ses méthodes et de cohérence avec la foi et
la Tradition de l'ensemble de l'Église ».[61]
Il est urgent de mettre en lumière ce rapport entre la Parole de Dieu et la
charité, du fait que, pour les croyants et les non-croyants, la charité
imprime un élan important à la rencontre avec la Parole de Dieu. Ce lien se
trouve affirmé dans l'Encyclique du Saint-Père Benoît XVI Deus caritas est,
qui présente, réunis, les trois éléments constituant la nature profonde de
l'Église : la proclamation de la Parole de Dieu (kerygma-martyria), la
célébration des sacrements (leitourgia) et l'exercice du ministère de la
charité (diakonia). Sa Sainteté affirme : « L’Église ne peut pas négliger le
service de la charité, de même qu’elle ne peut négliger les Sacrements
».[62] L'Encyclique Spe salvi affirme en outre que « le message chrétien
n'est pas seulement ‘informatif’, mais ‘performatif’. Cela signifie que
l'Évangile n'est pas uniquement une communication d'éléments que l'on peut
connaître, mais une communication qui produit des faits et qui change la vie
».[63] Il est clair qu'à la base de ce rapport entre la Parole et la charité
se trouve la Parole même incarnée, Jésus de Nazareth, qui « a passé en
faisant le bien et en guérissant tous ceux qui étaient tombés au pouvoir du
diable ; car Dieu était avec lui » (Ac 10,38).
Avec, à l'esprit, les nombreuses pages des Saintes Écritures qui non
seulement recommandent, mais ordonnent même le respect de la justice envers
le prochain (cf. Dt 24,14-15 ; Am 2,6-7 ; Je 22,13 ; Jc 5,4), on est fidèle
à la Parole de Dieu lorsque la première forme de charité se réalise dans le
respect des droits de la personne humaine, dans la défense des opprimés et
de ceux qui souffrent. Pour ce faire, il faut avoir présent l'importance que
revêtent les communautés de foi, formées aussi de pauvres et animées par la
lecture de la Bible. Il est nécessaire d'apporter consolation et espérance
aux pauvres du monde. Le Seigneur, qui aime la vie, entend, avec sa Parole,
éclairer, guider et soutenir toute la vie des croyants, en toutes
circonstances, dans le travail et dans la fête, dans la souffrance, dans les
loisirs, dans les engagements familiaux et sociaux et à chaque moment de la
vie, afin que tous puissent discerner toutes choses et retenir ce qui est
bon (cf. 1 Th 5,21), en reconnaissant par là la volonté de Dieu, et la
mettre en pratique (cf. Mt 7,21).
Exégèse des Saintes Écritures et théologie
40. « Aussi l'étude des Saintes Lettres doit-elle être comme l'âme de la
sainte théologie » (DV 24). Il est hors de doute que les fruits réalisés
dans ce domaine dans le sillage du Concile Vatican II sont tels que nous
devons louer le Seigneur. Aujourd'hui, ressort comme un point important
l'engagement d'un grand nombre d'exégètes et de théologiens qui étudient et
expliquent les Écritures « selon le sens de l'Église » en interprétant et en
proposant la Parole écrite de la Bible dans le contexte de la Tradition
vivante, en valorisant par là l'héritage des Pères, en confrontant les
indications du Magistère (cf. DV 12) et en aidant avec dévouement les
Pasteurs dans leur service, méritant ainsi un mot de remerciement et
d'encouragement.[64]
Par ailleurs, la Parole de Dieu ayant planté sa tente parmi nous (cf. Jn
1,14), il est certain que l'Esprit nous pousse à méditer sur les nouveaux
itinéraires qu'elle entend réaliser parmi les hommes de notre temps et, en
outre, ce même Esprit invite à relever les espérances et les défis que
l'humanité d'aujourd'hui pose à la Parole. Il en dérive de nouveaux
engagements au niveau des études, ainsi que de services à la communauté.
Il devient indispensable d'organiser l'étude selon les indications du
Magistère, aussi bien quant à la connaissance et à l'emploi de la méthode de
recherche, qu'au processus d'interprétation qui doit déboucher dans la
plénitude donnée par le sens spirituel du Texte sacré.[65] Il est demandé
que soit surmontée la distance perçue entre la recherche exégétique et
l'élaboration théologique, en vue d'une collaboration réciproque : le
théologien doit utiliser les données bibliques sans les manipuler, tandis
que l'exégète ne doit pas limiter sa recherche seulement aux données
littérales mais s'engager à reconnaître et à communiquer les contenus
théologiques présents dans le texte inspiré. En particulier, on attend du
théologien qu'il fasse sienne une théologie des Saintes Écritures qui aide à
comprendre et à valoriser la vérité de la Bible dans la vie de foi et dans
le dialogue avec les cultures, en réfléchissant sur les tendances
anthropologiques actuelles, sur les instances morales, sur le rapport entre
la raison et la foi, et sur le dialogue avec les grandes religions.
Parmi les points de référence du travail exégétique et théologique, il faut
souligner les témoignages de la Tradition sacrée, tels que la liturgie et
les Pères de l'Église. La communauté attend des experts des « matériels
appropriés » qui aident les ministres de la Parole divine à offrir au Peuple
de Dieu « une nourriture des Écritures qui éclaire leur esprit, fortifie
leur volonté, excite à l'amour de Dieu les cœurs des hommes » (DV 23). Pour
cela, un dialogue intense et constructif est souhaité entre les exégètes,
les théologiens et les pasteurs. Ce dialogue permettrait de traduire la
réflexion théologique en propositions d'évangélisation plus incisives. Dans
cette optique globale, l'attention est attirée sur les perspectives tracées
en son temps par le Décret Optatam totius du Concile Vatican II à propos de
l'enseignement de la théologie et de l'exégèse biblique et, par conséquent,
de la méthodologie à préparer pour former les futurs pasteurs. Les
perspectives qui y sont tracées attendent encore en grande partie d'être
appliquées.
Parole de Dieu dans la vie des croyants
41. La conscience que la Parole de Dieu est un don inestimable a déterminé
la responsabilité de l'accueil de la foi. Et puisque, comme le dit Jésus,
l'écoute de la Parole commande de faire la Parole (cf. Mt 7,21), l'Église a
toujours proposé une conduite de vie correspondante, en visant la formation
d'une spiritualité biblique.
Le type de rapport avec la Parole de Dieu est clairement déterminé par une
vision de foi. L'analyse de l'expérience permet de noter comment la Bible
risque de rester, pour certains, un simple objet culturel, sans aucune
incidence dans leur vie et, pour d'autres, un livre qu'ils aiment, sans
savoir pourquoi. Enfin, à l'image des divers terrains de la parabole du
semeur, certains portent des fruits à 30, d'autres à 60 et d'autres à 100 %
(cf. Mc 4,20). Il est raisonnable d'affirmer qu'avec le progrès
catéchistique, celui spirituel constitue l'un des aspects les plus beaux et
prometteurs de la rencontre de la Parole de Dieu avec son peuple.
Les raisons d'une relation vitale avec la Bible se trouvent synthétisée dans
Dei Verbum selon laquelle il est nécessaire de s'attacher aux Écritures par
une lecture assidue et une étude soigneuse (cf. DV 25), du fait que la Bible
est « la source pure et intarissable de la vie spirituelle » (DV 21). En vue
d'une spiritualité authentique de la Parole, il faut rappeler que « la
prière doit accompagner la lecture de la Sainte Écriture pour que
s'établisse un dialogue entre Dieu et l'homme, car ‘c'est à lui que nous
nous adressons quand nous prions; c'est lui que nous écoutons, quand nous
lisons les oracles divins’[66]» (DV 25). Saint Augustin le confirme : « Ta
prière est la parole que tu adresses à Dieu. Lorsque tu lis la Bible, c'est
Dieu qui te parle ; lorsque tu pries, c'est toi qui parles à Dieu ».[67] Il
est alors nécessaire d'éclairer les fidèles sur ce qu'apporte la lecture
croyante de la Bible dans la vie du chrétien, quand, il aura fait lui-même
de son cœur une bibliothèque de la Parole.[68]
La Parole de Dieu contribue à la vie de foi, en ce qu'elle n'exprime pas
avant tout un résumé de questions doctrinales ou une série de principes
éthiques, mais bien l'amour de Dieu qui invite à le rencontrer
personnellement et qui manifeste sa grandeur inénarrable dans l'événement
pascal. La Parole de Dieu propose un projet salvifique du Père pour chaque
personne et chaque peuple. Elle interpelle, exhorte, encourage à un
engagement de disciple à la suite du Christ, elle dispose à accepter
l'action transformatrice de l'Esprit, favorise largement la fraternité en
créant des liens profonds, et provoque un engagement évangélisateur. Tout
cela vaut de façon toute particulière pour les personnes consacrées.
Ce qui conduit à être attentif à certaines attitudes. En premier lieu, on
peut rencontrer la Parole de Dieu si on a l'âme du pauvre, intérieurement
mais aussi extérieurement, à l'image du « Seigneur Jésus-Christ, qui pour
vous s'est fait pauvre, de riche qu'il était, afin de vous enrichir par sa
pauvreté » (2 Co 8,9), c'est-à-dire avec des comportements basés sur ceux de
Jésus qui écoute la Parole du Père et qui l'annonce aux pauvres (cf. Lc
4,18). Il existe des personnes, en particulier des femmes, qui travaillent
dans des conditions souvent difficiles, s'occupent du foyer, se consacrent à
leurs enfants, rendent différents services à leurs voisins, le tout avec une
foi vivante et une référence spontanée aux Psaumes et à l'Évangile. C'est le
témoignage de la vie qui donne crédibilité à la lecture de la Bible.
Les maîtres spirituels rappellent les conditions pour que la Parole
nourrisse la vie du croyant, en engendrant la spiritualité biblique :
l'intériorisation profonde de la Parole ; la persévérance dans les épreuves,
à partir de la Parole ; enfin, la lutte spirituelle contre les paroles, les
pensées, les attitudes fausses et hostiles. La Bible aussi est sous le signe
de la croix ; elle est la demeure du Crucifié. Des témoignages de tels
comportements sont donnés par les communautés religieuses et les centres de
spiritualité, qui apportent une contribution importante dans
l'expérimentation de la Parole de Dieu en profondeur.
TROISIÈME PARTIE
LA PAROLE DE DIEU DANS LA MISSION DE L'ÉGLISE
« Il vint à Nazareth où il avait été élevé, entra, selon sa coutume le jour
du sabbat, dans la synagogue, et se leva pour faire la lecture. On lui remit
le livre du prophète Isaïe et, déroulant le livre, il trouva le passage où
il était écrit : ‘L'Esprit du Seigneur est sur moi, parce qu'il m'a consacré
par l'onction, pour porter la bonne nouvelle aux pauvres. Il m'a envoyé
annoncer aux captifs la délivrance et aux aveugles le retour à la vue,
renvoyer en liberté les opprimés, proclamer une année de grâce du Seigneur’.
Il replia le livre, le rendit au servant et s'assit. Tous dans la synagogue
tenaient les yeux fixés sur lui. Alors il se mit à leur dire : ‘Aujourd'hui
s'accomplit à vos oreilles ce passage de l'Écriture’ » (Lc 4,16-21).
Mission de l'Église
42. Dans son annonce de la Bonne Nouvelle, la mission de l'Église est
étroitement liée à l'expérience de la Parole de Dieu dans la vie. À l'école
de la Parole incarnée elle-même, l'Église a conscience que, conformément au
commandement du Seigneur, sa fréquentation du Christ est une parole, une
expérience de vie devant être communiquée à tous les hommes. Aujourd'hui, la
mission de l'Église, au service de la Parole de Dieu, s'adresse à différents
milieux : peuples et groupes humains, contextes socio-culturels où le Christ
et son Évangile sont encore inconnus ou n'ont pas encore pris racines ; il y
a aussi des communautés chrétiennes ferventes de foi et de vie ; et la
situation de groupes entiers de baptisés qui ne se reconnaissent plus comme
membres de l'Église et conduisent une existence loin du Christ et de son
Évangile.[69] Aussi devient-il nécessaire de réfléchir de manière appropriée
sur ce dynamisme missionnaire diversifié de la Parole de Dieu dans l'Église.
Chapitre VI
Pour « que l'accès à la Sainte Écriture soit largement ouvert » (DV 22)
La mission de l'Église est de proclamer la Parole et de construire le
Royaume de Dieu
43. En ce début de nouveau millénaire, la mission de l'Église est de se
nourrir de la Parole, pour la servir en s'engageant dans
l'évangélisation.[70]
La raison d'être de l'Église et de sa mission est sans aucun doute
d'annoncer l'Évangile. Ce qui implique qu'elle doit vivre ce qu'elle prêche.
C'est là le chemin décisif pour qu'apparaisse crédible ce qu'elle proclame,
nonobstant les faiblesses et les pauvretés. Lorsqu'il répondait à la Parole
de Dieu, le peuple d'Israël disait : « Tout ce que [le Seigneur] a dit, nous
le ferons et nous y obéirons » (Ex 24,7) ; Jésus aussi invitait ses
disciples à répondre de cette façon à la fin du Discours sur la Montagne
(cf. Mt 7,21-27).
La force intime et le contenu de l'annonce de la Parole de Dieu, à l'école
de Jésus, sont le Royaume de Dieu (cf. Mc 1,14-15). Le Royaume de Dieu est
la Personne même de Jésus qui, par les mots et par les œuvres, offre le
salut à tous les hommes. En prêchant Jésus-Christ, l'Église participe donc à
la construction du Royaume de Dieu, elle en éclaire la dynamique de semence
qui germe (cf. Mc 4,27) et invite tous les hommes à l'accueillir.
« Malheur à moi si je n'annonçais pas l'Évangile » (1 Co 9,16) : cette
phrase de Saint Paul résonne aujourd'hui encore dans l'Église de façon
urgente et devient pour tous les chrétiens non pas une simple information,
mais une vocation au service de l'Évangile pour le monde. En effet, comme le
dit Jésus, « la moisson est abondante » (Mt 9,37) et variée : nombreux sont
ceux qui n'ont jamais entendu l'Évangile et attendent d'en recevoir la
première annonce, en particulier dans les continents de l'Afrique et de
l'Asie ; et il y en aussi beaucoup qui ont oublié l'Évangile et attendent
une nouvelle évangélisation. Un critère indispensable de vérification de la
mission de l'Église consiste à apporter le témoignage clair et partagé d'une
vie selon la Parole de Dieu, attestée par Jésus.
En vérité, sur le chemin de l'annonce de l'Évangile et de l'écoute du
Seigneur, les difficultés ont été nombreuses et elles continuent de l'être.
Et ce pour différents motifs : la culture contemporaine qui, pour diverses
raisons, est portée au relativisme et au sécularisme; les nombreuses
sollicitations du monde et l'activisme qui étouffent l'esprit, ce pourquoi
on remarque une certaine difficulté à intérioriser le message évangélique ;
dans de nombreuses régions, le manque de matériels bibliques entrave
l'utilisation du Texte biblique, sa traduction et sa diffusion. En outre, on
se heurte aussi en particulier à l'obstacle des sectes et du fondamentalisme
qui empêche une interprétation correcte de la Bible. Apporter la Parole de
Dieu est une mission forte qui implique une compréhension profonde et
convaincue cum Ecclesia.
L'une des premières conditions d'une annonce évangélique efficace est la
confiance dans la puissance transformatrice de la Parole dans le cœur de
celui qui écoute. Car, « vivante, en effet, est la Parole de Dieu, efficace,
[…] elle peut juger les sentiments et les pensées du cœur » (He 4,12). Une
deuxième condition, particulièrement ressentie et crédible aujourd'hui, est
d'annoncer la Parole de Dieu comme une source de conversion, de justice,
d'espérance, de fraternité et de paix. Les autres conditions sont la
franchise, le courage, l'esprit de pauvreté, l'humilité, la cohérence et la
cordialité, de la part de ceux qui servent la Parole de Dieu. Saint Augustin
a écrit : « Tout ce que nous avons pu dire jusqu'alors en traitant des
choses, se résume à établir cette grande vérité, que la plénitude et la fin
de la loi et de toutes les divines Écritures, consiste dans l'amour […].
C'est donc à tort qu'on se flatterait de comprendre les divines Écritures en
tout ou en partie, si cette connaissance ne sert pas à établir le double
amour de Dieu et du prochain : c'est ne pas en avoir encore la moindre
intelligence ».[71] En résumé, comme l'affirme le Saint-Père Benoît XVI,
lorsqu'on reçoit la Parole de Dieu, qui est amour, il s'en suit qu'on ne
peut véritablement annoncer le Seigneur si on ne pratique pas l'amour, dans
l'exercice de la justice et de la charité.[72]
La mission de l'Église se réalise dans l'évangélisation et dans la catéchèse
44. Dans l'histoire du Peuple de Dieu, depuis toujours la Parole est
annoncée à travers l'évangélisation et la catéchèse. À partir du Concile
Vatican II, on se rend compte que le rapport entre la Bible et
l'évangélisation sous ses différentes formes – depuis la première annonce
jusqu'à la catéchèse permanente – est très étroit. Partout, les Catéchismes
nationaux et les Directoires qui les inspirent présentent les qualités
bibliques requises et mettent à la première place la Parole de Dieu puisée
dans les Écritures. Souvent, des explications sont demandées sur un thème
central : l'intégration de l'intelligence de foi que proposent la Tradition
et le Magistère avec le Texte biblique.
Pour ce qui est du principe, il faut rappeler dans toute sa clarté
l'affirmation conciliaire suivante : « C'est aussi de la même parole de
l'Écriture que le ministère de la parole, autrement dit la prédication
pastorale, la catéchèse et toute l'instruction chrétienne, dans laquelle il
faut que l'homélie liturgique ait une place privilégiée, est nourri de façon
salutaire et trouve sa sainte vigueur » (DV 24). Le Pape Jean-Paul II a
affirmé qu' « il y a l'évangélisation et la catéchèse qui prennent une
nouvelle vigueur précisément lorsqu'on est attentif à la Parole de Dieu
».[73] Le Directoire général pour la catéchèse précise le sens de la «
Parole de Dieu, source de la catéchèse » en affirmant : « La catéchèse
puisera toujours son contenu à la source vivante de la Parole de Dieu,
transmise dans la Tradition et dans les Écritures ».[74]
Il est important de recommander de ne pas réduire la Parole de Dieu dans la
catéchèse à un simple objet qu'il convient de connaître, comme une matière
scolaire. À la lumière de la Révélation, il faudra être attentif à ce que la
rencontre avec les Écritures dans la catéchèse soit un acte par lequel Dieu
lui-même s'adresse aux personnes, tout comme il en est dans la célébration
liturgique. Il s'agit, grâce aux textes bibliques, de faire ressentir la
présence réelle et bienveillante de Dieu, qui ne cesse jamais de se
manifester aux hommes. Dans une telle perspective, la catéchèse est
étroitement liée à la Lectio Divina, du fait qu'elle est une expérience
d'écoute et de prière de la Parole de Dieu, dès les premières années de la
vie.
45. Pour ce qui est de l'application, il faut avoir présent à l'esprit les
différentes formes de communication de la Parole de Dieu, en même temps que
les exigences toujours nouvelles des fidèles selon la diversité des âges et
des conditions spirituelles, culturelles et sociales, comme l'indiquent le
Directoire général de la catéchèse et les Directoires catéchétiques des
différentes Églises particulières.[75]
L'évangélisation a lieu suivant des canaux privilégiés tels que le parcours
de l'Année liturgique, le cheminement d'initiation chrétienne, la formation
permanente.[76] La catéchèse catéchuménale et mystagogique conduit à une
mentalité biblique féconde, qui permet aussi d'éclairer efficacement la
religiosité populaire grâce à la Parole de Dieu à laquelle elle puise
souvent. Un rôle important est celui de la rencontre directe avec les
Saintes Écritures qui constitue un objectif premier. La catéchèse « doit
s'imprégner et se pénétrer de la pensée, de l'esprit et des attitudes
bibliques et évangéliques par un contact assidu avec les textes eux-mêmes
».[77]
En raison de son importance culturelle particulière, l'enseignement de la
Bible doit être valorisé dans les écoles et plus spécialement lors de
l'enseignement de la religion, afin de proposer un itinéraire complet de
découverte des grands textes bibliques mais aussi des méthodes
d'interprétation adoptées par l'Église. Pour ce faire, le Catéchisme de
l'Église catholique est « un instrument valable et autorisé au service de la
communion ecclésiale et […] une norme sûre pour l’enseignement de la foi
».[78] L'intention n'est nullement qu'il remplace la catéchèse biblique,
mais plutôt qu'il l'insère dans la vision plus complète de l'Église.
Étant donné les importants changements culturels et sociaux survenus, une
catéchèse qui aide à expliquer les « pages difficiles » de la Bible devient
nécessaire. On remarque ce type de difficultés pour ce qui touche à
l'histoire, à la science et à la vie morale, et en particulier pour ce qui
concerne certaines représentations de Dieu et certains comportements
éthiques de l'homme, plus spécialement dans l'Ancien Testament. Une solution
sera recherchée à partir d'une réflexion organique de caractère exégétique
et théologique, mais aussi anthropologique et pédagogique.
Enfin, la prédication dans ses formes les plus variées reste l'un des
principaux moyens pour communiquer la foi dans l'Église, mais aussi la forme
la plus exposée au jugement des fidèles. Il faut penser à un projet
stratégique de formation à la prédication de la Parole (cf. DV 25). Quant au
processus de communication, l'Exhortation apostolique Evangelii nuntiandi du
Pape Paul VI garde toute son actualité, en particulier lorsqu'elle déclare
qu'il faut reconnaître la première place au témoignage personnel dans
l'annonce de la Parole de Dieu et à sa transmission dans les structures
familiales ou dans les milieux habituellement fréquentés.
Chapitre VII
La Parole de Dieu dans les services et
dans la formation du Peuple de Dieu
Contact permanent avec les Écritures (cf. DV 25)
Un engagement pastoral essentiel est celui concernant la formation des
fidèles à recevoir et à diffuser la Parole de Dieu. C'est ce que Dei Verbum
présente avec clarté, en rappelant la valeur multiple de la Parole de Dieu
et en indiquant nettement les devoirs, les responsables et le chemin de
formation.
Faim et soif de la Parole de Dieu (cf. Am 8,11) : attention aux besoins du
Peuple de Dieu
46. Ces besoins peuvent être identifiés comme la connaissance, la
compréhension et la pratique de la Parole. Pour ce qui est de la
connaissance, elle touche la véritable nature de la Parole et de ses canaux
– Écritures et Tradition – et le service que le Magistère est appelé à
assumer. Beaucoup a été fait après le Concile Vatican II, mais le besoin de
clarté et de certitude est toujours grand, à propos de ce qu'offre la
Révélation. Quant à la compréhension, le problème de l'interprétation et de
l'inculturation de la Parole de Dieu reste central, comme cela a déjà été vu
précédemment. Il existe des difficultés pour la pratique de la Bible.
Nombreux encore sont les fidèles qui n'ont encore pas entre les mains une
traduction du texte biblique.
Aujourd'hui, on entrevoit d'autres problèmes, dont il faut tenir compte : la
difficulté de lire, du fait que l'analphabétisme existe encore dans beaucoup
de régions ; le plus souvent, les personnes apprennent à partir de la
télévision et de la radio, qui fournissent des informations brèves et
fragmentées ; enfin, dans maintes parties du monde, la culture religieuse
dominante ne se réfère pas immédiatement au Livre sacré.
« Dans les Saintes Écritures, se manifeste […] l'admirable condescendance de
la Sagesse éternelle » (DV 13)
47. À ce sujet, il semble que l'on puisse dire que l'Esprit suggère aux
Églises particulières de reprendre les documents du Concile Vatican II,
spécialement les quatre Constitutions, avec comme centre Dei Verbum, et d'en
faire le sujet de catéchèse pour l'ensemble du Peuple de Dieu, suivant les
modalités les plus appropriées aux personnes. La théologie de la Révélation,
la théologie des Écritures, le rapport entre l'Ancien et le Nouveau
Testament, la pédagogie de Dieu, sont des thèmes substantiels qui ne peuvent
être illustrés que par une catéchèse organique et des cours bibliques
structurés.
Il faudra aussi avoir présent à l'esprit la nécessité de disposer d'une
méthodologie et de matériels. La Parole de Dieu peut être entendue de
nombreuses façons. La difficulté essentielle consiste à ce qu'elle puisse
toucher véritablement les cœurs et devenir une Parole vivante, et non
seulement une Parole écoutée ou connue. Et pour cela, rien ne peut remplacer
le travail personnel régulier et patient dans la prière. Il faut encourager,
utiliser des matériels simples et accessibles à tous. Divers mouvements,
parmi lesquels l'Action catholique, proposent des moyens pour mettre la vie
en rapport avec la Parole de Dieu. Aujourd'hui, nombreux sont les techniques
et les instruments de contact avec la Bible, et ils sont souvent bien faits
: commentaires, introductions à la Bible, la Bible pour les enfants et les
jeunes, les livres de spiritualité, les revues scientifiques et
divulgatrices, sans parler du très vaste domaine des médias, simples et
complexes, au service de la communication de la Bible. Il faut pouvoir se
faire comprendre et offrir le pain de la Parole, aux frères et aux sœurs
dans la foi. Dans ce but, le besoin se fait sentir d'une solidarité entre
les Églises, sur le plan matériel également.
Ici, on se trouve face au besoin de penser de façon nouvelle et plus juste
tout ce qui concerne la nouvelle forme de la communication. La familiarité
avec les Saintes Écritures n'est guère facile. Comme le ministre de la reine
d'Ethiopie, si l'on veut comprendre ce que dit le texte, une pédagogie est
nécessaire qui, à partir des Écritures, ouvre à la compréhension et à
l'acceptation de la bonne nouvelle de Jésus (cf. Ac 8,26-40). Il faut ouvrir
la voie, et surtout inspirer des formes créatives et évangéliques pour
mettre en œuvre l'enseignement de Dei Verbum qui, à son tour, permettra un
accès croyant en quantité et en qualité à la Parole de Dieu inscrite dans
les Écritures.
Les évêques dans le ministère de la Parole
48. Le Concile Vatican II enseigne qu' « il appartient aux saints évêques
[…] de former opportunément les fidèles qui leur sont confiés à un usage
judicieux des Livres divins » (DV 25). Aussi, cette tâche revient-elle
directement aux évêques eux-mêmes, en tant qu'auditeurs de la Parole mais
aussi en tant que serviteurs de celle-ci, conformément à leur munus docendi.[79]Dans
un monde de communications, l'évêque doit lui-même être un communicateur
qualifié de la sagesse biblique, non pas tant du fait de son savoir qu'en
vertu de sa fréquentation habituelle des livres sacrés, devenant ainsi un
guide pour tous ceux qui, chaque jour, ouvrent la Bible. Faisant de la
Parole de Dieu et des Saintes Écritures l'âme de la pastorale, il est
capable de conduire les fidèles à rencontrer le Christ, source vivante. Le
Saint-Père Benoît XVI a relevé le besoin d'éduquer le peuple à lire et à
méditer la Parole de Dieu comme aliment spirituel, « afin qu'à travers leur
propre expérience, les fidèles voient que les paroles de Jésus sont esprit
et vie (cf. Jn 6,63). [...] Nous devons fonder notre engagement missionnaire
et toute notre vie sur le roc de la Parole de Dieu Dans ce but, j'encourage
les Pasteurs à s'efforcer de la faire connaître ».[80] Ainsi, la meilleure
façon de favoriser le goût pour les Saintes Écritures est la personne même
de l'évêque, modelé par la Parole de Dieu. Il a constamment la possibilité
d'aider les fidèles à goûter les Écritures. Chaque fois qu'il parle aux
fidèles, et en particulier aux prêtres, il peut donner quelques exemples et
quelques aperçus de Lectio Divina. S'il sait le faire de façon adéquate et
d'une manière simple, les fidèles apprendront. Un objectif certain du
ministère des Pasteurs est que la pratique de la Bible et toutes les
initiatives qui la promeuvent doivent être considérées comme un cheminement
ecclésial et la base de toute dévotion.
Devoir des prêtres et des diacres
49. Pour les prêtres et les diacres aussi, la connaissance et la familiarité
avec la Parole de Dieu assume un aspect de première importance en vue de
l'évangélisation, à laquelle ils sont appelés dans leur ministère. Le
Concile Vatican II affirme qu'il est obligatoire, pour les prêtres et les
diacres en premier lieu, d'être en contact permanent avec les Écritures, à
travers la lecture sainte assidue et l'étude minutieuse, pour éviter que
celui qui ne l'écoute pas de l'intérieur ne devienne un vain prédicateur de
la Parole de Dieu (cf. DV 25; PO 4). À cette doctrine conciliaire correspond
la disposition canonique sur le ministère de la Parole de Dieu confiée aux
prêtres et aux diacres en tant que collaborateurs de l'évêque.[81]
Dans la fréquentation quotidienne de la Parole, ils puisent la lumière
nécessaire pour ne pas se conformer à la mentalité du monde, et jouir d'un
juste discernement personnel et communautaire, afin de pouvoir, en étant
zélés dans l'action pastorale, guider le Peuple de Dieu sur les voies du
Seigneur. Tout cela entraîne la nécessité d'une éducation et d'une formation
pastorale éclairée par la Parole. Le développement des sciences bibliques,
la variété des besoins et l'évolution des situations pastorales exigent
qu'ils se recyclent en permanence.
Le devoir de l'annonce détermine le recours à des initiatives spécifiques,
comme par exemple la pleine mise en valeur de la Bible dans les projets
pastoraux. Dans chaque diocèse, et sous la conduite de l'évêque, un projet
de pastorale biblique est utile pour apporter la Bible dans les grandes
initiatives de l'Église, dans l'évangélisation et dans la catéchèse. Ce
faisant, on aura soin qu'à partir de la Parole de Dieu se base et se
manifeste la communion entre le clergé et les laïcs, et donc entre les
paroisses, les communautés de vie consacrée et les mouvements ecclésiaux.
Dans la perspective du service sacerdotal, la formation dans les séminaires
exige toujours plus une connaissance vaste et actualisée en exégèse et en
théologie, une formation approfondie à l'usage pastoral de la Bible, une
véritable initiation à la spiritualité biblique, sans jamais négliger
l'éducation à une grande passion pour la Parole au service du Peuple de
Dieu. C'est pourquoi il est souhaitable que soient nombreux les prêtres qui
se consacrent aux études, académiques également, des Saintes Écritures.
Différents ministres de la Parole de Dieu
50. Le renouvellement biblique et liturgique a révélé le besoin de
serviteurs de la Parole de Dieu, en premier lieu dans l'action liturgique,
et ensuite dans toutes les autres formes de communication de la Bible. En ce
qui concerne le service liturgique, le ministère de la Parole de Dieu
s'exerce tant dans la proclamation des lectures que notamment dans
l'homélie. Celle-ci est uniquement du ressort du ministre ordonné, la
proclamation dans la liturgie est réservée au lecteur – ministère institué –
et, en son absence, elle peut être assurée par les laïcs, hommes et
femmes.[82] Dans certains cas prévus par les canons, les laïcs peuvent être
admis à prêcher dans une église ou une chapelle.[83]
Font aussi partie des serviteurs de la Parole les catéchistes, les
animateurs de groupes bibliques et tous ceux qui assurent un rôle de
formation des fidèles dans la liturgie, dans la charité et dans
l'enseignement religieux à l’école. Le Directoire général pour la catéchèse
précise les compétences nécessaires pour ce faire. Mais cette attention aux
coopérateurs pastoraux se manifeste vivement dans toutes les Églises
particulières du fait que sont perçus d'une part l'attachement pour les
Écritures et, de l'autre, la difficulté d'assurer un tel service.
Devoir des laïcs
51. Devenus membres de l'Église par le baptême et ayant reçu la fonction
sacerdotale prophétique et royale du Christ, les fidèles laïcs partagent la
mission salvifique que le Père a confiée à son Fils pour le salut de tous
les hommes (LG 34-36).[84] Pour exercer leur mission, ils « sont rendus
participants autant au sens de la foi surnaturelle de l'Église qui ‘ne peut
se tromper dans la foi’ (LG 12) qu'à la grâce de la parole (cf. Ac 2, 17-18;
Ap 19, 10); ils sont au surplus appelés à faire briller la nouveauté et la
force de l'Évangile dans leur vie quotidienne, familiale et sociale ».[85]
De cette façon, ils apportent leur contribution à la construction du Royaume
de Dieu, en étant fidèles à sa Parole.
Il revient aux laïcs, pour exercer leur mission dans le monde, de proclamer
la Bonne Nouvelle aux hommes dans les situations de vie qui sont les leurs.
Dans le style prophétique de Jésus de Nazareth, il faut que l'annonce de la
Parole « apparaisse à chacun comme une ouverture à ses problèmes personnels,
une réponse à ses questions, un élargissement à ses valeurs, en même temps
que la satisfaction apportée à ses aspirations les plus profondes ».[86]
Sur le chemin de la Parole de Dieu, le laïc ne doit pas être seulement un
auditeur passif ; il doit participer activement, dans tous les domaines où
la Bible se trouve concernée ; dans les études scientifiques, dans le
service de la Parole en milieu liturgique ou catéchétique, et dans
l'animation biblique des différents groupes. Le service des laïcs requiert
diverses compétences pour lesquelles une formation biblique spécifique est
nécessaire. On rappellera ici parmi les devoirs préférentiels : la Bible
dans l'initiation chrétienne des jeunes enfants ; la Bible pour les jeunes,
par exemple lors des Journées mondiales de la Jeunesse ; la Bible pour les
malades, pour les soldats, pour les prisonniers.
Un moyen privilégié de rencontrer Dieu qui nous parle est la catéchèse au
sein des familles, avec l'approfondissement de quelques pages de la Bible et
la préparation de la liturgie du dimanche. Une tâche de la famille est
justement d'initier les enfants aux Saintes Écritures, à travers la
narration des grandes histoires de la Bible, en particulier celles de la vie
de Jésus, et à travers la prière s'inspirant des Psaumes ou d'autres livres
de la Révélation.
Une grande attention doit aussi être accordée aux mouvements ou aux groupes,
comme les associations, les groupements, les nouvelles communautés. En
effet, même s'ils sont très différents les uns des autres par leurs méthodes
et leurs sphères d'engagement, un caractère qui leur est commun est la
redécouverte de la Parole de Dieu, de sa situation privilégiée dans le
projet spirituel et pédagogique, pour susciter et alimenter leur vie
spirituelle. Ils disposent de parcours efficaces de formation centrés sur
l'assimilation existentielle de la Parole de Dieu. Ils enseignent à vivre la
liturgie et la prière personnelle avec une grande attention à la Parole, en
privilégiant la liturgie de l'Église. La prière de l'Office et la Lectio
Divina aussi sont vécus comme des moments de nourriture spirituelle.
C'est un devoir incontournable de vérifier que, dans cette rencontre
fervente avec la Parole de Dieu, soient constamment témoignées la communion
ecclésiale et la charité envers les fidèles n'appartenant à aucun
groupement.
Service des personnes consacrées
52. Dans ce cheminement de la Parole de Dieu parmi le peuple chrétien, les
personnes de vie consacrée jouent un rôle spécifique. Comme le souligne le
Concile Vatican II, « que chaque jour la Sainte Écriture soit en leurs mains
pour retirer de sa lecture et de sa méditation ‘l'éminente science de
Jésus-Christ’ (Ph 3,8) » (PC 6) et qu'elles puissent trouver un élan
renouvelé dans leur tâche d'éducation et d'évangélisation, en particulier
des pauvres, des simples et des derniers, grâce aux textes du Nouveau
Testament « surtout les Évangiles, qui sont ‘le cœur de toutes les
Écritures’ [...] en promouvant d'une manière adaptée à leurs charismes des
écoles de prière, de spiritualité et de lecture priante de l'Écriture ».[87]
Pour les personnes consacrées, le Texte biblique doit faire l'objet d'une
ruminatio quotidienne et d'une confrontation pour un discernement personnel
et communautaire en vue de l'évangélisation. Selon saint Ambroise, lorsque
l'homme commence à lire les Saintes Écritures, Dieu se promène à nouveau
avec lui dans le paradis terrestre.[88] La lecture orante de la Parole en
compagnie des jeunes est la voie pour une croissance vocationnelle
renouvelée et pour un retour fécond à l'Évangile et à l'esprit des
fondateurs, si fortement souhaité par le Concile Vatican II et récemment
proposé une nouvelle fois par le Saint-Père Benoît XVI aux personnes de vie
consacrée.[89] En particulier, il faut que les personnes consacrées donnent
toute sa valeur à la confrontation communautaire avec la Parole de Dieu, qui
apportera la communion fraternelle et le partage joyeux des expériences de
Dieu dans leur vie, et les aidera à croître dans la vie spirituelle.[90] Le
Pape Jean-Paul II affirmait : « La Parole de Dieu est la première source de
toute spiritualité chrétienne. Elle nourrit une relation personnelle avec le
Dieu vivant et avec sa volonté salvifique et sanctifiante. C'est pourquoi la
Lectio Divina, dès la naissance des Instituts de vie consacrée, et
spécialement dans le monachisme, a été l'objet de la plus haute estime.
Grâce à elle, la Parole de Dieu entre dans la vie, sur laquelle elle
projette la lumière de la sagesse qui est le don de l'Esprit ».[91]
La Parole de Dieu doit être en tout temps à la disposition de tous
53. L'Église considère que « l'accès à la Sainte Écriture [doit être]
largement ouvert aux chrétiens » (DV 22),[92] car les personnes ont droit de
rencontrer la vérité.[93] C'est aujourd'hui une condition indispensable pour
la mission. Et comme il n'est pas rare que la rencontre avec les Écritures
risque de ne pas être un fait ecclésial mais d'être exposé au subjectivisme
et à l'arbitraire, une promotion pastorale robuste et crédible des Saintes
Écritures devient indispensable pour annoncer, célébrer et vivre la Parole
dans la communauté chrétienne, en dialoguant avec les cultures de notre
époque, en se mettant au service de la vérité et non des idéologies
courantes, et en développant le dialogue que Dieu désire avec tous les
hommes (cf. DV 21).
Pour ce faire, il est nécessaire de diffuser la pratique biblique avec des
matériels appropriés, de susciter le mouvement biblique parmi les laïcs, et
de soigner la formation des animateurs des groupes, avec une attention
particulière pour les jeunes,[94] en proposant aussi aux immigrés et aux
personnes qui sont à la recherche du sens de la vie, la connaissance de la
foi à travers la Parole de Dieu.
Puisque « le premier aréopage des temps modernes est le monde de la
communication, qui donne une unité à l'humanité, [...] l'usage des médias
est devenu essentiel pour l'évangélisation et la catéchèse. […] l'Église se
sentirait coupable devant son Seigneur si elle ne mettait pas en œuvre ces
puissants moyens. [...] En eux, l'Église trouve une version moderne et
efficace de la chaire. Grâce à eux, elle réussit à parler aux masses »[95]
(cf. IM 11). Aussi, faut-il, avec un équilibre savant, laisser dans la
transmission de la Parole de Dieu une large place aux méthodes et aux
nouvelles formes de langage et de communication telles que : radio,
télévision, théâtre, cinéma, musique et chansons, et jusqu'aux nouveaux
médias comme les CD, les DVD, Internet, etc. Mais il ne faut toutefois pas
oublier qu'un bon usage des médias exige, de la part des agents pastoraux,
engagement et compétence. Il est nécessaire d'intégrer le message lui-même
dans la « nouvelle culture » créée par la communication moderne, avec des
langages nouveaux, des techniques nouvelles et des attitudes psychologiques
nouvelles.[96]
Enfin, c'est notre devoir de rappeler qu'existe et œuvre, depuis 1968, la
Fédération Biblique Catholique mondiale (CBF), instituée par le Pape Paul VI
au service de la diffusion des orientations du Concile Vatican II sur la
Parole de Dieu.
Chapitre VIII
Parole de Dieu, grâce de communion
Parole de Dieu, lien œcuménique
54. Le Saint-Père Benoît XVI considère l'unité pleine et visible de tous les
disciples de Jésus-Christ une question de première importance qui pèse a une
incidence sur le témoignage de l'Évangile.[97] Deux réalités unissent les
chrétiens : la Parole de Dieu et le Baptême. En accueillant ces dons, le
cheminement œcuménique pourra trouver son accomplissement. Le discours
d'adieu de Jésus dans le cénacle met en relief avec force que cette unité se
manifeste en donnant un témoignage commun à la Parole du Père, donnée par le
Seigneur (cf. Jn 17, 8). Le Pape Benoît XVI affirme : «L'écoute de la Parole
de Dieu est prioritaire pour notre engagement œcuménique. En effet, ce n'est
pas nous qui faisons ou organisons l'unité de l'Église. L'Église ne se fait
pas elle-même et ne vit pas d'elle-même, mais de la Parole créatrice qui
vient de la bouche de Dieu. Écouter ensemble la Parole de Dieu, pratiquer la
Lectio Divina de la Bible, c'est-à-dire la lecture liée à la prière, se
laisser surprendre par la nouveauté qui ne vieillit jamais et qui ne
s'épuise jamais, de la Parole de Dieu, surmonter notre surdité face aux
paroles qui ne s'accordent pas avec nos préjugés et nos opinions, écouter et
étudier dans la communion des croyants de tous les temps : tout cela
constitue un chemin à parcourir pour atteindre l'unité dans la foi, comme
réponse à l'écoute de la Parole».[98]
On constate en général avec satisfaction qu'aujourd'hui la Bible est le
principal point de rencontre pour la prière et le dialogue entre les Églises
et les Communautés ecclésiales. On a pris conscience du fait que la foi qui
nous unit et les accents différents dans l'interprétation de la Parole même
sont une invitation a redécouvrir ensemble les motivations qui ont créé la
division. Toutefois, reste la conviction que les progrès faits dans le
dialogue œcuménique avec la Parole de Dieu peuvent produire d'autres effets
bénéfiques. On peut souligner, dans les dernières décennies, une expérience
valable, c'est-à-dire l'influence positive et reconnue de la Traduction
œcuménique de la Bible (TOB) ainsi que la collaboration entre les
différentes Associations bibliques chrétiennes, qui ont favorisé l'entente
et le dialogue avec différentes confessions. Mais le fil rouge qui sous-tend
le chemin œcuménique du début du siècle dernier jusqu'à nos jours est la
prière commune d'invocation à Dieu, soutenue par l'Esprit Saint, qui promeut
entre les chrétiens cet œcuménisme spirituel, dont le Concile Vatican II
affirmait : «Cette conversion du cœur et cette sainteté de vie, unies aux
prières publiques et privées pour l'unité des chrétiens, doivent être
regardées comme l'âme de tout l'œcuménisme» (UR 8).
Parole de Dieu, source du dialogue entre chrétiens et juifs
55. Une attention particulière doit être accordée aux relations avec le
peuple juif. chrétiens et juifs sont tous enfants d'Abraham, enracinés dans
la même alliance, du fait que, fidèle à ses promesses, Dieu, n'a pas révoqué
la Première Alliance (cf. Rm 9,4; 11,29).[99] Le Pape Jean-Paul II le
confirme : «Ce peuple est convoqué et conduit par Dieu, Créateur du ciel et
de la terre. Son existence n'est donc pas un pur fait de nature ni de
culture, au sens où par la culture l'homme déploie les ressources de sa
propre nature. Elle est un fait surnaturel. Ce peuple persévère envers et
contre tout du fait qu'il est le peuple de l'Alliance et que, malgré les
infidélités des hommes, le Seigneur est fidèle à son Alliance ».[100]
Chrétiens et juifs partagent une grande partie du canon biblique, ces «
Saintes Écritures » (cf. Rm 1,2) que les chrétiens appellent Ancien
Testament. Cette relation étroite bibliquement fondée confère au dialogue
entre chrétiens et juifs un caractère singulier. À cet égard, l'important
document de la Commission Pontificale Biblique : Le peuple juif et ses
Saintes Écritures dans la Bible chrétienne[101]porte à réfléchir sur le lien
étroit de foi, déjà signalé dans Dei Verbum (cf. DV 14-16). Pour comprendre
de façon plus adéquate la personne même de Jésus de Nazareth, il est
nécessaire de le reconnaître comme «fils de ce peuple»;[102] Jésus est juif
et il l'est pour toujours.
En particulier, il faut ensuite considérer deux aspects. En premier lieu, la
compréhension juive de la Bible peut aider à la compréhension et à l'étude
de celle-ci de la part des chrétiens.[103] On a parfois développé – et on
peut les développer ultérieurement – des modes d'étudier, avec les juifs,
les Saintes Écritures, permettant d'apprendre les uns des autres, mais
toujours dans le respect rigoureux des diversités. En second lieu, il faut
que soit dépassée toute forme d'antisémitisme. Le Concile Vatican II a
lui-même souligné que les juifs «ne doivent pas, pour autant, être présentés
comme réprouvés par Dieu ni maudits, comme si cela découlait de la Sainte
Écriture» (NA 4). Au contraire, nous devons et nous pouvons, dans le sillon
d'Abraham, devenir une source de bénédiction les uns pour les autres et pour
le monde, comme l'a souligné à plusieurs reprises le Pape Jean-Paul II.[104]
Dialogue interreligieux
56. En se référant à ce que le Magistère de l'Église (cf. AG 11 ; NA
2-4)[105] a exprimé jusqu'ici, et aux différentes contributions reçues, il
convient de rappeler les points suivants à soumettre à une réflexion et à
une évaluation. L'Église, envoyée apporter l'Évangile à toute la création
(cf. Mc 16,15), rencontre un grand nombre d'adeptes des autres religions,
aussi bien de ce qu'on appelle les religions traditionnelles qu'à celles qui
ont leurs livres saints et leur façon propre de les comprendre; elle est
partout en contact avec des personnes en recherche ou qui attendent
simplement la Bonne Nouvelle. Pour tous, l'Église ressent comme son devoir
de leur apporter la Parole qui sauve (cf. Rm 1,14). Dans une prospective
positive, il faudra s'attacher à discerner les « semences évangéliques » (semina
Verbi) répandues parmi les peuples et qui peuvent constituer une authentique
préparation évangélique.[106] En particulier les religions et les traditions
spirituelles qui s'imposent à l'attention mondiale pour leur ancienneté et
leur diffusion, comme l'hindouisme, le bouddhisme, le jaïnisme, le taoïsme,
doivent faire l'objet d'étude de la part des catholiques, en vue d'un
dialogue respectueux et loyal.
En particulier «l'Église regarde aussi avec estime les musulmans, qui
adorent le Dieu Un, vivant et subsistant, miséricordieux et tout-puissant,
créateur du ciel et de ta terre, qui a parlé aux hommes» (NA 3). Comme les
chrétiens et les juifs, ils se réfèrent eux aussi à Abraham en cherchant à
l'imiter dans sa soumission à Dieu, à qui il rendent un culte surtout par la
prière, l'aumône et le jeûne. Même s'ils ne reconnaissent pas Jésus comme
Dieu, ils le vénèrent comme prophète et honorent Marie sa mère virginale
(cf. NA 3). Ils attendent le jour du jugement et apprécient la vie morale.
Le dialogue des chrétiens avec les musulmans et les membres d'autres
religions devient urgent et permet de mieux connaître et de collaborer dans
la promotion des valeurs religieuses, éthiques et morales, en contribuant à
la construction d'un monde meilleur.
La rencontre d'Assise de 1986 rappelle que l'écoute de Dieu doit conduire à
surmonter toute forme de violence, afin de devenir active dans le cœur et
dans les œuvres pour promouvoir de la justice et la paix.[107]Comme l'a dit
le Saint-Père Benoît XVI : «Nous voulons rechercher les voies de la
réconciliation et apprendre à vivre en respectant chacun l'identité de
l'autre».[108]
En outre, dans les occasions où l'on chercherait à procéder à une
confrontation entre la Bible et les textes sacrés des autres religions, il
serait fâcheux de tomber dans des syncrétismes, des rapprochements
superficiels et des déformations de la vérité, en raison aussi des
différentes conceptions sur l'inspiration de ces textes sacrés.
Une attention particulière doit être accordée aux nombreuses sectes, actives
dans plusieurs continents, qui se servent de la Bible pour des objectifs
déviants et avec des méthodes étrangères à l'Église.
La Bible n'appartient pas seulement aux chrétiens : elle est un trésor pour
toute l'humanité. À travers un contact fraternel et personnel, elle peut
devenir une source d'inspiration pour ceux qui ne croient pas dans le
Christ.
Parole de Dieu, levain des cultures modernes
57. Au cours des siècles, le livre de la Bible est entré dans les cultures,
au point d'inspirer les différents domaines du savoir philosophique,
pédagogique, scientifique, artistique, littéraire. La pensée biblique a
tellement pénétré qu'elle devient synthèse et âme de la culture elle-même.
Comme l'affirmait le Cardinal Ratzinger à l'époque, dans un commentaire à
l'Encyclique Fides et Ratio : «Déjà dans la Bible même est élaboré un
patrimoine de pensée religieuse et philosophique pluraliste dérivant de
différents mondes culturels. La Parole de Dieu se développe dans le contexte
d'une série de rencontres avec la recherche de l'homme d'une réponse à ses
questions ultimes. Elle n'est pas tombée directement du ciel, mais elle est
proprement une synthèse des cultures».[109] Les influences économiques et
technologiques d'inspiration séculariste dont le potentiel est amplifié par
les médias exigent un dialogue plus intense entre la Bible et la culture, un
dialogue parfois dialectique, mais riche en potentialités pour l'annonce, du
fait qu'il est riche en demandes de signification, qui trouvent une
proposition libératrice dans la Parole du Seigneur.
Cela signifie que la Parole de Dieu demande à pénétrer dans un monde
pluraliste et sécularisé pour en être le levain, dans les aréopages
modernes, en apportant «la force de l'Évangile au cœur de la culture et des
cultures»[110] pour les purifier, les élever et en faire des instruments du
Royaume de Dieu. Pour ce faire, une inculturation de la Parole de Dieu est
nécessaire : elle ne doit pas être réalisée d'une manière superficielle,
mais avec une préparation adéquate pour la confrontation avec les positions
d'autrui, de façon à ce que soient mises en évidence l'identité du mystère
chrétien et son action bénéfique à l'égard de chaque personne. Dans ce
contexte, il faut apporter un soin tout spécial à la recherche de ce qui est
appelé «l'histoire des effets» (Wirkungsgeschichte) de la Bible dans la
culture et dans l'ethos commun, raison pour laquelle elle est, avec
justesse, appelée et évaluée comme « code fondamental », en particulier en
Occident. Le Saint-Père Benoît XVI a affirmé : «Aujourd'hui plus que jamais,
l'ouverture entre les cultures est un terrain privilégié pour le dialogue
entre les hommes engagés dans la recherche d'un humanisme authentique,
au-delà des divergences qui les séparent. Dans le domaine culturel
également, le christianisme peut offrir à tous la force de renouveau et
d'élévation, c'est-à-dire l'amour de Dieu qui se fait amour humain».[111] De
tout cela se chargent, avec un grand engagement, les nombreux centres
culturels catholiques de par le monde.
Parole de Dieu et histoire des hommes
58. Pendant le Concile Vatican II, le Pape Paul VI a décrit l'Église comme
«la servante de l'humanité»[112] pour orienter le monde vers le Royaume de
Dieu, suivant la mesure de Jésus-Christ, l'Homme parfait (GS 22). L'Église
reconnaît donc le signe de Dieu dans l'histoire construite par la liberté
des hommes soutenue par la grâce divine.
Dans ce contexte, l'Église est consciente que la Parole de Dieu doit être
lue dans les événements et dans les signes des temps à travers lesquels Dieu
se manifeste dans l'histoire. Le Concile Vatican II précise que «Pour
remplir cette tâche [celle de servir le monde], l'Église a le devoir, à tout
moment, de scruter les signes des temps et de les interpréter à la lumière
de l'Évangile, de telle sorte qu'elle puisse répondre, d'une manière adaptée
à chaque génération, aux questions éternelles des hommes sur le sens de la
vie présente et future et sur leurs relations réciproques» (GS 4). Plongée
dans l'histoire des hommes, elle doit savoir «discerner dans les événements,
les exigences, les requêtes et les aspirations, auxquels elle prend part
avec les autres hommes de notre temps, quels sont les signes véritables de
la présence ou du dessein de Dieu» (GS 11). De cette façon, à travers le
rôle prophétique de tous ses membres, elle pourra aider l'humanité à
rencontrer dans l'histoire le chemin qui l'écarte de la mort et la conduit à
la vie.
À ce propos, l'Esprit Saint appelle l'Église tout entière à annoncer la
Parole de Dieu comme source de grâce, de liberté, de justice, de paix, de
sauvegarde de la création, en mettant en pratique la Parole du Seigneur,
suivant les différentes compétences, en collaboration avec des personnes de
bonne volonté. Le point de référence et d'encouragement, ce sont les
premières paroles prononcées par Dieu dans la Bible sur la création du monde
et de la personne humaine : «Dieu vit que [...] cela était bon [...] très
bon» (Gn 1,4.31), et surtout les paroles et les exemples de Jésus. Non sans
une médiation culturelle nécessaire, c'est donc de la Bible que s'inspirent
et tirent une motivation l'engagement effectif en faveur de la justice et
des droits humains, la participation des catholiques à la vie publique et le
soin de l'environnement comme la maison de tous.
C'est de cette façon que la Parole que Jésus a semée comme graine du Royaume
poursuit sa course dans l'histoire des hommes (cf. 2 Th 3, 1) et, lorsque
Jésus reviendra dans la gloire, elle résonnera comme une invitation à
participer pleinement à la joie du Royaume (cf. Mt 25,24). À cette promesse
certaine, l'Église répond par une ardente prière: « Maranà tha » (1 Co
16,22) «Viens, Seigneur Jésus » (Ap 22,20).
Conclusion
«Que la Parole du Christ réside chez vous en abondance : instruisez-vous en
toute sagesse par des admonitions réciproques: chantez à Dieu de tout votre
cœur avec reconnaissance, par des psaumes, des hymnes et des cantiques
inspirés. Et quoi que vous puissiez dire ou faire, que ce soit toujours au
nom du Seigneur Jésus, rendant par lui grâces au Dieu Père» (Col 3,16-17).
Parole de Dieu, don à l'Église
59. Dans sa grande bonté, Dieu Un et Trin a voulu communiquer à l'homme le
mystère de sa vie cachée dans les siècles (cf. Ep 3,9). Dans son Fils Unique
Jésus-Christ, Dieu le Père a prononcé, dans la grâce de l'Esprit, sa Parole
définitive qui interpelle chaque homme qui vient dans ce monde. C'est
l'écoute attentive de la Parole de Dieu qui est la condition fondamentale
pour que l'homme rencontre Dieu. On vit la vie selon l'Esprit
proportionnellement à la capacité de laisser de la place à la Parole, de
faire naître le Verbe de Dieu dans le cœur humain. En effet, ce n'est pas
l'homme qui peut pénétrer la Parole de Dieu, mais c’est seulement celle-ci
qui peut le conquérir et le convertir, en lui faisant découvrir ses
richesses et ses secrets, et en lui ouvrant des horizons de signification,
des propositions de liberté et de pleine maturation humaine (cf. Ep 4,13).
La connaissance de l'Écriture Sainte est l'œuvre d'un charisme ecclésial,
qui se trouve entre les mains des croyants, ouverts à l'Esprit.
Pour Saint Maxime le Confesseur : «Si elles sont prononcées simplement, les
paroles de Dieu ne sont pas écoutées, parce qu'elles ne se reflètent pas
dans la pratique de ceux qui les prononcent. Si, au contraire, elles sont
prononcées en même temps que sont pratiqués les commandements, elles ont le
pouvoir, avec cette voix, de faire disparaître les démons et de pousser les
hommes à édifier le temps divin du cœur grâce au progrès dans les œuvres de
justice».[113] Il s'agit de s'abandonner à la louange silencieuse du cœur
dans un climat de simplicité et de prière d'adoration comme Marie, Vierge de
l'écoute, car toutes les Paroles de Dieu se résument dans l'amour et doivent
y être vécues (cf. Dt 6,5 ; Jn 13,34-35).
60. En tant que communauté des croyants, l'Église est convoquée par la
Parole de Dieu. Elle est le lieu privilégié où les croyants rencontrent Dieu
qui continue de parler dans la liturgie, dans la prière, dans le service de
la charité. À travers la Parole célébrée, en particulier dans l'Eucharistie,
les fidèles s'insèrent toujours davantage dans l'Église communion qui a son
origine dans la Trinité, mystère de la communion infinie.
Le Père, qui dans l'amour de l'Esprit Saint créé tout ce qui existe par le
Fils et pour Lui (cf. Col 1,16), poursuit son œuvre originaire dans l'œuvre
même de son Fils (cf. Jn 5,17) sur la terre. Son œuvre c'est son Église,
Église du Verbe incarné, voie qui, d'un côté, descend de Dieu vers l'homme
et, de l'autre, monte de l'homme vers Dieu (cf. Jn 3,13). Dans cette Parole
vivante et efficace (cf. He 4,12) l'Église naît, s'édifie (cf. Jn 15,16 ; Ac
2, 41 sv.) et trouve une vie pleine (cf. Jn 10, 10).
Par mandat du Seigneur Jésus ressuscité, l'Église, communauté de ses
disciples, guidée par les Apôtres, est invitée à annoncer le salut toujours
et en tout lieu, dans la fidélité à la Parole du Maître : «Allez par le
monde entier, proclamez la Bonne Nouvelle à toute la création»
(Mc 16,15).
[1] Cf. Synodus Episcoporum, Relatio finalis Synodi
Episcoporum Exeunte cœtu secondo: Ecclesia sub verbo Dei mysteria Christi
celebrans pro salute mundi (07.12.1985) B, a), 1-4: Enrichidion del Sinodo
dei Vescovi 1, EDB, Bologna 2005, pp. 2316-2320.
[2] Cf. Benedictus XVI, Adhort. Apost. Post-syn. Sacramentum caritatis
(22.02.2007), 6; 52: AAS 99 (2007) 109-110 ; 145.
[3] Ioannes Paulus II, Litt. Enc. Redemptoris missio (07.12.1990), 56 : AAS
83 (1991) 304.
[4] Cf. Benedictus XVI, Litt. Enc. Deus caritas est (25.12.2005), 1 : AAS 98
(2006) 217.
[5] S. Irenæus, Adversus Hæreses IV, 34,1 : SChr 100, 847.
[6] Cf. S. Bernardus, Super Missus est, Homilia IV, 11 : PL 183,86.
[7] Origènes, In Ioannem V, 5-6 : SChr 120, 380-384.
[8] Benedictus XVI, Ad Conventum Internationalem La Sacra Scrittura nella
vita della Chiesa (16.09.2005) : AAS 97 (2005) 957. Cf. Paulus VI, Epistula
Apost. Summi Dei Verbum (04.11.1963) : AAS 55 (1963) 979-995 ; Ioannes
Paulus II, Audience générale (22.05.1985) : L'Osservatore Romano, E.H.L.F.
22 (28.05.1985) p. 12 ; Discours sur l'interprétation de la Bible dans
l'Église (23.04.1993) : L'Osservatore Romano, E.H.L.F. 18 (04.05.1993) p. 7
; Benedictus XVI, Angelus (06.11.2005) : L'Osservatore Romano, E.H.L.F. 56
(08.11.2005) p. 1.
[9] Cf. Catechismus Catholicæ Ecclesiæ, 825.
[10] Benedictus XVI, Ad Conventum Internationalem La Sacra Scrittura nella
vita della Chiesa (16.09.2005) : AAS 97 (2005) 956.
[11] S. Hieronymus, Com. In Is., Prol.: PL 24,17.
[12] Cf. Catechismus Catholicæ Ecclesiæ, 120.
[13] Cf. Pontificia Commissio Biblica, L'interprétation de la Bible dans
l'Église (15.04.1993), IV, C 3 : Enrichidion Vaticanum 13, EDB, Bologna
1995, p. 1724.
[14] Cf. Pontificia Commissio biblica, Le peuple juif et ses Saintes
Écritures dans la Bible chrétienne (24.05.2001), 19: Enchiridion Vaticanum
20, EDB, Bologna 2004, pp. 570-574.
[15] S. Augustinus, Quæstiones in Heptateucum, 2, 73 : PL 34, 623 ; cf. DV
16.
[16] S. Gregorius Magnus, In Ezechielem, I, 6, 15 : CCL 142, 76.
[17] Cf. Catechismus Catholicæ Ecclesiæ, 83 ; Ratzinger J., Commento alla
Dei Verbum, L Th K, 2, pp. 519-523.
[18] Cf. S. Bonaventura, Itinerarium mentis in Deum, II, 12: ed. Quaracchi,
1891, vol. V, p. 302 sv. Cf. Ratzinger J., Un tentativo circa il problema
del concetto di tradizione : Rahner K. – Ratzinger J., Rivelazione e
Tradizione, Morcelliana, Brescia 2006, pp. 27-73.
[19] Cf. Pontificia Commissio Biblica, L'interprétation de la Bible dans
l'Église (15.04.1993), IV, A-B : Enrichidion Vaticanum 13, EDB, Bologna
1995, pp. 1702-1714.
[20] Cf. ibidem, I, A-F, pp. 1568-1634.
[21] Cf. Catechismus Catholicæ Ecclesiæ, 115-119 ; Pontificia Commissio
Biblica, L'interprétation de la Bible dans l'Église (15.04.1993), I, F ;
Enchiridion Vaticanum 13, EDB Bologna 1995, pp. 1628-1634.
[22] Cf. Catechismus Catholicæ Ecclesiæ, 117.
[23] Pontificia Commissio Biblica, L'interprétation de la Bible dans
l'Église (15.04.1993), II, B, 2 : Enrichidion Vaticanum 13, EDB, Bologna
1995, pp. 1648-1650.
[24] Cf. ibidem, I, pp. 1568-1628.
[25] Cf. Catechismus Catholicæ Ecclesiæ, 109-114.
[26] Benedictus XVI, Discours aux évêques de Suisse (07.11.2006) :
L'Osservatore Romano, E.H.L.F. 47 (21.11.2006) p. 44 ; cf. Ratzinger J.,
Jésus de Nazareth, Flammarion, Paris 2007, pp. 7-20.
[27] Missale Romanum, Ordo Lectionum Missæ : Editio Typica altera, Libreria
Editrice Vaticana, Città del Vaticano 1981 : Prænotanda, 8.
[28] Pontificia Commissio Biblica, L'interprétation de la Bible dans
l'Église (15.04.1993), II, B 2 : Enchiridion Vaticanum 13, EDB, Bologna
1995, p. 1650.
[29] Cf. ibidem, III, B 2, pp. 1672-1676.
[30] Cf. Benedictus XVI, Ad sacrorum alumnos Seminarii Romani Maioris
(19.02.2007) : AAS 99 (2007) 254.
[31] S. Ambrosius, De officiis ministrorum, I, 20, 88 : PL 16,50.
[32] Benedictus XVI, Litt. Enc. Deus caritas est (25.12.2005), 41 : AAS 98
(2006) 251.
[33] Isaac de Stella, Serm. 51 : PL 194, 1862-1863, 1865.
[34] Cf. S. Ambrosius, Evang. secundum Lucam 2, 19 : CCL 14,39.
[35] Ioannes Paulus II, Epist. Apost. Rosarium Virginis Mariæ (16.10.2002),
1; 3; 18; 30 : AAS 95 (2003) 5; 7; 17; 27.
[36] S. Gregorius Magnus, Registrum Epistolarum V, 46, ed. Ewald-Harmann,
pp. 345-346.
[37] Pontificia Commissio Biblica, L'interprétation de la Bible dans
l'Église (15.04.1993), IV, C 3 : Enrichidion Vaticanum 13, EDB, Bologna
1995, p. 1724.
[38] Cf. Catechismus Catholicæ Ecclesiæ, 115-119.
[39] Pontificia Commissio Biblica, L'interprétation de la Bible dans
l'Église (15.04.1993), I, F : Enrichidion Vaticanum 13, EDB, Bologna 1995,
p. 1630.
[40] Cf. Ioannes Paulus II, Discours sur l'interprétation de la Bible dans
l’Église (23.04.1993) : L'Osservatore Romano, E.H.L.F. 18 (04.05.1993) p. 7.
[41] Missale Romanum, Ordo Lectionum Missæ : Editio typica altera, Libreria
Editrice Vaticana, Città del Vaticano 1981 : Prænotanda, 9.
[42] Petrus Damascenus, Liber II, vol. III, 159 : La Filocalia, 3, Torino
1985, p. 253.
[43] Cf. Congregatio pro Clericis, Directorium generale pro catechesi
(15.08.1997), 47-49 : Enrichidion Vaticanum 16, EDB, Bologna 1999, pp.
662-664.
[44] Cf. Euchologion Serapionis, 19-20, ed. Johnson M.E., The Prayers of
Serapion of Thmuis (Orientalis Christiana Analecta 249), Roma 1995, pp.
70-71.
[45] Ioannes Paulus II, Epist. Apost. Dies Domini (31.05.1998), 41 : AAS 90
(1998) 738-739.
[46] Waltramus, De Unitate Ecclesiæ conservanda, 13, ed. W. Schenkenbecher,
Hannoveræ 1883, p. 33 : « Dominus enim Iesus Christus ipse est, quod
prædicat Verbum Dei, ideoque Corpus Christi intelligitur etiam Evangelium
Dei, doctrina Dei, Scriptura Dei ».
[47] Origenes, In Ps 147 : CCL 78,337.
[48] Cf. Benedictus XVI, Adhort. Apost. Post-syn. Sacramentum caritatis
(22.02.2007), 44-46 : AAS 99 (2007) 139-141.
[49] S. Hieronymus, Commentarius in Ecclesiasten, 313 : CCL 72, 278.
[50] Ioannes Paulus II, Litt. Apost. Novo millennio ineunte (06.01.2002), 36
: AAS 93 (2001) 291.
[51] Cf. Benedictus XVI, Adhort. Apost. Post-syn. Sacramentum caritatis
(22.22.2007), 44-48 : AAS 99 (2007) 139-142.
[52] Cf. ibidem, 46: AAS 99 (2007) 141.
[53] Pontificia Commissio Biblica, L'interprétation de la Bible dans
l'Église (15.04.1993), IV, C 2 : Enchiridion Vaticanum 13, EDB, Bologna
1995, p. 1718.
[54] Cf. Ioannes Paulus II, Adhort. Apost. Post-syn. Pastores dabo vobis
(25.03.1992), 47: AAS 84 (1992) 740-742; Benedictus XVI, Rencontre avec les
jeunes Romains (06.04.2006): L'Osservatore Romano , E.H.L.F. 15 (11.04.2006)
p. 4; Message pour la Journée mondiale de la Jeunesse (22.02.2006):
L'Osservatore Romano, E.H.L.F. 9 (28.02.2006) p. 3.
[55] Ioannes Paulus II, Litt. Apost. Novo millennio ineunte (06.01.2001), 39
: AAS 93 (2001) 294.
[56] Benedictus XVI, Ad Conventum Internationalem La Sacra Scrittura nella
vita della Chiesa (16.09.2005) : AAS 97 (2005) 957.
[57] Benedictus XVI, Rencontre avec les jeunes Romains (06.04.2006):
L'Osservatore Romano, E.H.L.F. 15 (11.04.2006) p. 4.
[58] Benedictus XVI, Message pour la Journée mondiale de la Jeunesse
(22.02.2006): L'Osservatore Romano, E.H.L.F. 9 (28.02.2006) p. 3.
[59] Benedictus XVI, Ad Conventum Internationalem La Sacra Scrittura nella
vita della Chiesa (16.09.2005) : AAS 97 (2005) 957. Cf. DV 21.25 ; PO 18-19
; Catechismus Catholicæ Ecclesiæ, 1177; Ioannes Paulus II, Adhort. Apost.
Post-syn. Pastores dabo vobis (25.03.1992), 47 : AAS 84 (1992) 740-742 ;
Adhort. Apost. Post-syn. Vita consecrata (25.03.1996), 94: AAS 88 (1996)
469-470 ; Litt. Apost. Novo millennio ineunte (06.01.2001), 39-40 : AAS 93
(2001) 293-295; Adhort. Apost. Post-syn, Ecclesia in Oceania (22.11.2001),
38 : AAS 94 (2002) 411 ; Adhort. Apost. Post-syn. Pastores gregis
(16.10.2003), 15 : AAS 96 (2004) 846-847.
[60] Cf. Ioannes Paulus II, Adhort. Apost. Post-syn. Vita consecrata
(25.03.1996), 94 ; AAS 88 (1996) 469-470.
[61] Pontificia Commissio Biblica, L'interprétation de la Bible dans
l'Église (15.04.1993), I, E 1 : Enchiridion Vaticanum 13, EDB, Bologna 1995,
p. 1622.
[62] Benedictus XVI, Litt. Enc. Deus caritas est (25.12.2005), 22 : AAS 98
(2006) 234-235.
[63] Benedictus XVI, Litt. Enc. Spe salvi (30.11.2007), 2 : AAS 99 (2007)
986.
[64] Cf. Ratzinger J., Jésus de Nazareth, Flammarion, Paris 2007, p. 19.
[65] Cf. ibidem, p. 261.
[66] S. Ambrosius, De officiis ministrorum, I, 20, 88 : PL 16,50.
[67] S. Augustinus, Enarrat. in Ps. 85, 7 : CCL 39, 1177.
[68] Cf. Origenes, In Genesim homiliæ, 2,6 : SChr 7 bis, 108.
[69] Cf. Ioannes Paulus II, Litt. Enc. Redemptoris missio (07.12.1990), 33 :
AAS 83 (1991) 277-278.
[70] Cf. Ioannes Paulus II, Litt. Apost. Novo millennio ineunte
(06.01.2001), 40 : AAS 93 (2001) 294.
[71] S. Augustinus, De doctrina christiana, I, 35,39-36,40 : PL 34,34.
[72] Cf. Benedictus XVI, Litt. Enc. Deus caritas est (25.12.2005) : AAS 98
(2006) 217-252.
[73] Ioannes Paulus II, Litt. Apost. Novo millennio ineunte (06.01.2001), 39
: AAS 93 (2001) 293.
[74] Congregatio pro Clericis, Directorium generale pro catechesi
(15.08.1997), 94 : Enchiridion Vaticanum 16, EDB, Bologna 1999, pp. 738-740;
Ioannes Paulus II, Adhort Apost. Catechesi tradendæ (16.10.1979), 27 : AAS
71 (1979) 1298.
[75] Cf. Congregatio de Culto Divino et Disciplina Sacramentorum, Directoire
sur la Piété populaire et la Liturgie (09.04.2002), 87-89, Libreria Editrice
Vaticana, Cité du Vatican 2002, pp. 81-82.
[76] Cf. Congregatio pro Clericis, Directorium generale pro catechesi
(15.08.1997), I, 2 : Enchiridion Vaticanum 16, EDB, Bologna 1999, pp.
684-708.
[77] Ibidem, 127, p. 794; Ioannes Paulus II, Adhort Apost. Catechesi
tradendæ (16.10.1979), 27 : AAS 71 (1979) 1298.
[78] Ioannes Paulus II, Const. Apost. Fidei depositum (11.10.1992), IV : AAS
86 (1994) 117.
[79] Cf. Ioannes Paulus II, Adhort. Apost. Post-syn. Pastores gregis
(16.10.2003), III : AAS 96 (2004) 859-867.
[80] Benedictus XVI, Allocutio In inauguratione operum V Cœtus Generalis
Episcoporum Americæ Latinæ et Regionis Caraibicæ (13.05.2007), 3 : AAS 99
(2007) 450.
[81] Cf. CIC can. 757 ; CCEO can. 608 ; 614.
[82] Cf. Missale Romanum, Institutio generalis, 66, editio typica III, Typis
Vaticanis 2002, p. 34.
[83] Cf. CIC can. 766, CCEO can. 614, § 3 ; 4.
[84] Cf. Ioannes Paulus II, Adhort. Apost. Post-syn. Christifideles laici
(30.12.1988), 8.14 : AAS 81 (1989) 404-405 ; 409-411 ; CIC can. 204 ; CCEO
can. 7,1.
[85] Ioannes Paulus II, Adhort. Apost. Post-syn. Christifideles laici
(30.12.1988), 14 : AAS 81 (1989) 411.
[86] Paulus VI, IVème Congrès national français de l'enseignement religieux
(01-03.04.1964) : La Documentation Catholique 1422 (19.04.1964) p. 503.
[87] Ioannes Paulus II, Adhort. Apost. Post-syn. Vita consecrata
(25.03.1996), 94 : AAS 88 (1996) 469.
[88] Cf. S. Ambrosius, Epist. 49, 3 : PL 16, 1154 B.
[89] Cf. Benedictus XVI, Allocution à l'occasion de la Journée mondiale de
la Vie consacrée (02.02.2008) : L'Osservatore Romano, E.H.L.F. 6
(12.02.2008) 7.
[90] Cf. Ioannes Paulus II, Adhort. Apost. Post-syn. Vita consecrata
(25.03.1996), 94 : AAS 88 (1996) 469.
[91] Ibidem.
[92] Cf. CIC can. 825 ; CCEO can. 662 § 1 ; 654.
[93] Cf. Congregatio pro Doctrina Fidei, Note doctrinale sur certains
aspects de l'évangélisation (03.12.2007) : L'Osservatore Romano, E.H.L.F. 51
(18.12.2007) p. 8.
[94] Cf. Benedictus XVI, Message du Saint-Père pour la XXIème Journée
mondiale de la Jeunesse (22.02.2006) : L'Osservatore Romano, E.H.L.F. 9
(28.02.2006) p. 3.
[95] Congregatio pro Clericis, Directorium generale pro catechesi
(15.08.1997), 160 ; Enchiridion Vaticanum 16, EDB, Bologna 1999, p. 844 ;
cf. Paulus VI, Adhort. Apost. Evangelii nuntiandi (08.12.1975), 45 : AAS 68
(1976) 35 ; Ioannes Paulus II, Litt. Enc. Redemptoris missio (07.12.1990),
37 : AAS 83 (1991) 284-286 ; CIC can. 761 ; CCEO can. 651 § 1.
[96] Cf. Congregatio pro Clericis, Directorium generale pro catechesi
(15.08.1997), 161 : Enrichidion Vaticanum 16, EDB, Bologna 1999, p. 846.
[97] Cf. Benedictus XVI, Pontificatus exordia: Sermo ad S.R.E. Cardinales ad
universumque orbem catholicum (20.04.2005), 5: AAS 97 (2005) 697-698.
[98] Benedictus XVI, Allocutio Il mondo attende la testimonianza comune dei
cristiani (25.01.2007): L'Osservatore Romano, E.H.L.F. 5 (30.01.2007) p. 3.
[99] Cf. Ioannes Paulus II, Allocutio Mogontiaci ad Iudæos habita Veteris
Testamenti hæreditas ad pacem et iustitiam fovendas trahit (Mainz,
17.11.1980): AAS 73 (1981) 78-82.
[100] Ioannes Paulus II, Ai partecipanti all'incontro di studio su Radici
dell'antigiudaismo in ambiente cristiano (31.10.1997), 3: Insegnamenti di
Giovanni Paolo II, 20/2, Libreria Editrice Vaticana, Città del Vaticano
2000, p. 725.
[101] Cf. Pontificia Commissio Biblica, Le peuple juif et ses Saintes
Écritures dans la Bible chrétienne (24.05.2001) : Enchiridion Vaticanum 20,
EDB, Bologne 2004, p. 506-834.
[102] Ibidem, 2, p. 524 ; cf. Ratzinger J., Jésus de Nazareth, Flammarion,
Paris 2007, p. 123 et suivantes.
[103] Cf. Pontificia Commissio Biblica, Le peuple juif et ses Saintes
Écritures dans la Bible chrétienne (24.05.2001) 22 : Enchiridion Vaticanum
20, EDB, Bologne 2004, pp. 584-586.
[104] Cf. Ioannes Paulus II, Messaggio agli Ebrei polacchi in occasione del
50° Anniversario dell'Insurrezione (06.04.1993): Insegnamenti di Giovanni
Paolo II, 16/1, Libreria Editrice Vaticana, Cité du Vatican 1993, p. 830 :
«Comme chrétiens et juifs, qui suivent l'exemple de la foi d'Abraham, nous
sommes appelés à être une bénédiction pour le monde. Telle la tâche commune
qui nous attend. Il nous est donc nécessaire à nous, chrétiens et juifs,
d'être d'abord une bénédiction les uns pour les autres».
[105] Cf. Congregatio pro Doctrina Fidei, Declaratio Dominus Jesus
(06.08.2000), 20-22: AAS 92 (2000) 761-764.
[106] Cf. Congregatio pro Clericis, Directorium generale pro catechesi
(15.08.1997), 109: Enchiridion Vaticanum 16, EDB, Bologne 1999, pp. 764-766.
[107] Cf. Benedictus XVI, Nuntii ob diem ad Pacem fovendam Dans la vérité,
la paix (08.12.2005):AAS 98 (2006) 56-64; La personne humaine, cœur de la
paix (08.12.2006) : L'Osservatore Romano, E.H.L.F. 51/52 (19-26.12.2006) pp.
2-3.
[108] Benedictus XVI, Allocutio À des représentants de diverses communautés
musulmanes (20.08.2005) : L'Osservatore Romano, E.H.L.F. 34 (23.08.2005) p.
9.
[109] Ratzinger J., Allocutio Fede e Ragione in occasione dell'incontro su
“La Fede e la ricerca di Dio” (Roma, 17.11.1998) : L'Osservatore Romano
(19.11.1998) p. 8.
[110] Ioannes Paulus II, Adhort. Apost. Catechesi tradendæ (16.10.1979), 53
: AAS 71 (1979) 1320.
[111] Benedictus XVI, Allocutio Al Pontificio Consiglio della Cultura
(15.06.2007) : L'Osservatore Romano, E.H.L.F. 25 (19.06.2007) p. 5.
[112] Paulus VI, Homilia ad Patres conciliares (07.12.1965) : AAS 68 (1966)
57.
[113] S. Maximus Confessor, Capitum theologicorum et œconomicorum duæ
centuriæ, IV, 39 : MG 90, 1084.
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E.S.M.
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Eucharistie sacrement de la miséricorde -
(E.S.M.) 12.06.2008 -
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