Synode des Évêques : 8ème
Congrégation Générale en présence de Benoît XVI - après midi |
 |
Cité du Vatican, le 11 octobre 2008 -
(E.S.M.)
- Hier, vendredi 10 octobre 2008, à 16h30, avec la prière de l’Adsumus,
guidée par le Saint-Père Benoît XVI, a débuté la Neuvième Congrégation
Générale, pour la continuation des interventions des Pères synodaux en
Salle sur le thème synodal La Parole de Dieu dans la vie et la mission
de l’Église et pour le Rapport sur l’application de Sacramentum
Caritatis présenté par S. Ém. le Card. Angelo SCOLA
|
Le pape a salle du
Synode
Synode des Évêques : 8ème Congrégation Générale en présence de Benoît XVI -
après midi
HUITIÈME CONGRÉGATION GÉNÉRALE (VENDREDI 10
OCTOBRE 2008, APRES MIDI)
Le 11 octobre 2008 - Eucharistie Sacrement de la Miséricorde
- Hier, vendredi 10 octobre 2008, à 16h30, avec la prière de l’Adsumus a débuté la Neuvième Congrégation
Générale, pour la continuation des interventions des Pères synodaux en Salle
sur le thème synodal La Parole de Dieu dans la vie et la mission de l’Église
et pour le Rapport sur l’application de la “Sacramentum caritatis” présenté
par S. Ém. le Card. Angelo SCOLA, Patriarche de Venise (ITALIE).
Le Président Délégué du jour était S.Ém. le Card. George PELL, Archevêque de
Sydney (AUSTRALIE).
À cette Neuvième Congrégation Générale sont intervenus les
Pères suivants:
- S.Exc. Mgr Cornelius Fontem ESUA, Archevêque de Bamenda (CAMÉROUN)
- S.Exc. Mgr Francis DENIAU, Évêque de Nevers (FRANCE)
- S.Exc. Mgr Antonio MENEGAZZO, M.C.C.J., Évêque titulaire de Mesarfelta, El
Obeid (SOUDAN)
- S.Exc. Mgr Raymondo DAMASCENO ASSIS, Archevêque d'Aparecida, Président du
Conseil Épiscopal Latinoaméricain (C.E.L.AM.) (BRÉSIL)
- S.Exc. Mgr Lucio Andrice MUANDULA, Évêque de Xai-Xai (MOZAMBIQUE)
- S.Exc. Mgr Ramzi GARMOU, Archevêque de Téhéran des Chaldéens, Président de
la Conférence Épiscopale Administrateur Patriarcal d'Ahwaz des Chaldéens
(IRAN)
- S.Exc. Mgr Fidèle AGBATCHI, Archevêque de Parakou (BÉNIN)
- S.Exc. Mgr Dionisio LACHOVICZ, O.S.B.M., Évêque titulaire de Egnazia,
Évêque de curie de Kyïv-Halyč (UKRAINE)
- S.Exc. Mgr Berhaneyesus Demerew SOURAPHIEL, C.M., Archevêque Métropolite
d'Addis Abeba, Président de la Conférence Épiscopale, Président du Conseil
de l'Église Éthiopienne (ÉTHIOPIE)
Nous publions, ci-dessous, le résumé de leurs interventions:
- S.Exc. Mgr Cornelius Fontem ESUA, Archevêque de Bamenda
(CAMÉROUN)
L’Église qui est au Cameroun, comme toutes les jeunes Églises qui sont en
Afrique connaît une forte croissance. Il est urgent pour nous d’approfondir
la foi des néophytes, en particulier les jeunes qui deviennent
victimes du
matérialisme, de la sécularisation et du relativisme. Bon nombre d’entre eux
sont retombés dans la pratique de la religion africaine traditionnelle parce
que le christianisme ne semble pas répondre à toutes leurs questions,
notamment en période de crises. De plus, la religion africaine
traditionnelle et les structures familiales traditionnelles sur lesquelles
la religion se base sont en train de s’écrouler. Certains chrétiens trouvent
refuge dans des sociétés secrètes, des sectes et de nouveaux mouvements
religieux, en espérant trouver en eux la sécurité et les réponses aux
questions les plus profondes de la vie.
Fort heureusement, la soif et la faim de la Parole de Dieu grandissent. Il
est nécessaire et urgent de remettre les Saintes Écritures dans les mains
des fidèles afin qu’elles prennent vie pour eux dans leur travail, dans
leurs familles et dans leurs différents cadres de vie, et qu’elle soient la
source et l’inspiration de la vie et des activités des petites communautés
chrétiennes. Il est aussi urgent d’inculturer la foi chrétienne et de
dialoguer avec la religion africaine traditionnelle. Pour une inculturation
efficace, la Parole de Dieu devrait être profondément enracinée dans les
coeurs des personnes et être comme une seconde chair pour eux.
Aussi proposons-nous les suggestions suivantes :
1. Les Conférences épiscopales et les diocèses devraient donner priorité au
ministère pastoral biblique et désigner des personnes pour la promouvoir et
la coordonner à différents niveaux, de manière à ce que la Parole de Dieu
puisse être à la base de nos activités pastorales.
2. Il faudrait donner une formation appropriée aux prêtres, aux religieux et
aux laïcs, afin qu’ils soient des agents de l’apostolat biblique, et
introduire un cours sur le ministère pastoral biblique dans les cursus des
séminaires et dans les maisons de formations pour préparer les futurs
prêtres et religieux à leur ministère.
3. Il serait souhaitable de donner une formation biblique à tous les
fidèles, notamment aux jeunes, et cela, non seulement dans les instituts
spécialisés mais aussi à l’aide de conférences bibliques régulières et de
congrès sur la Bible de manière à les rendre plus conscients de l’importance
de la Parole de Dieu dans leurs vies.
4. Puisque la famille chrétienne est l’Église domestique et l’endroit où
toute éducation et toute formation à la foi commence, la Bible devrait avoir
une place spéciale dans toute maison chrétienne pour la lecture, la prière,
l’étude et la vénération. Il serait souhaitable de donner aux femmes une
formation biblique appropriée de manière à ce qu’elles puissent promouvoir
l’utilisation de la Parole de Dieu dans la famille.
5. La Bible devrait être traduite dans les dialectes locaux, ce qui serait
un premier pas vers l’inculturation et ce qui rendrait la Parole de Dieu
accessible aux fidèles dans leur propre langue. Chaque chrétien devrait
posséder une Bible, la lire et s’y référer comme à un “vademecum”.
6. Comme le disait l’Apôtre Paul : “la foi naît de la prédication”
(Rm 10,
17). Les peuples d’Afrique croient fortement dans le pouvoir des mots, en
particulier quand il sont prononcés. Beaucoup d’entre eux n’ont pas accès
aux médias écrits soit parce qu’ils sont trop chers soit parce que la
majorité d’entre eux ne sait ni lire, ni écrire. Il est nécessaire de leur
apporter les Écritures sous forme audio-visuelle.
7. Une plus grande insistance devrait être portée sur la Parole de Dieu dans
la célébration des sacrements, notamment l’Eucharistie, et des sacramentaux.
8. En suivant l’exemple des Pères de l’Église primitive, la formation
chrétienne devrait être centrée sur la Parole de Dieu et les homélies
devraient être plus bibliques dans leur contenu afin de “nourrir” les
fidèles avec la Parole de Dieu.
9. Un institut biblique devrait être établi en Afrique de manière à
promouvoir des recherches bibliques dans le cadre de l’Église en Afrique.
10. Enfin, un Conseil pontifical pour la promotion de l’enseignement de
Dei Verbum, notamment le chapitre 6, devrait être créé.
- S.Exc. Mgr Francis DENIAU, Évêque de Nevers
(FRANCE)
C'est en scrutant son propre mystère que l'Église se réfère au peuple juif
(Nostra
Aetate 4). Ce n'est pas une réalité extérieure, et le dialogue juifs-chrétiens n'est pas une espèce du dialogue
interreligieux. Il touche
l'intérieur même de l'Église et du mystère de la foi.
Nous sommes invités par
Nostra
Aetate à un dialogue biblique. Les chrétiens
ont toujours la tentation de parler des Juifs au passé. En parlant du peuple
juif comme de nos frères aînés, Jean-Paul II nous situe comme des frères,
appartenant à la même génération. Nous sommes « héritiers en indivis »
(Jean-Marie Lustiger) d'un même héritage, l'ancien Testament. Nous le lisons
différemment. Pour les Juifs, à travers la Torah orale (mise par écrit dans
le Talmud, mais qui se poursuit dans la multiplicité des interprétations).
Pour nous à travers le nouveau Testament et la Tradition chrétienne
(sans
oublier que la tradition orale, chez nous aussi, précède la mise par écrit)
en insistant sur l'unité des deux Testaments, autour de la figure du Christ
Jésus.
Lecture du Judaïsme pharisien et lecture chrétienne se sont développées
simultanément. Pour nous chrétiens, la lecture juive, profondément
différente de la nôtre, n'en est pas moins possible et légitime ; et elle
peut nous apprendre beaucoup (CBP 22).
Points d'attention: que notre lecture de l'AT laisse place à la lecture
juive ; que notre lecture du NT ne génère pas d'antisémitisme; parler des
Juifs non au passé mais au présent; revisiter la notion d'accomplissement
(CBP 21) ; souligner la dimension d'attente eschatologique commune aux Juifs
et aux Chrétiens même si elle est différente; être attentifs à la mission
universelle présente dans la tradition juive; même si le «non» des Juifs à
Jésus nous blesse, chercher à percevoir ce que les Juifs y mettent de
fidélité à Dieu et à leur propre vocation; approfondir l'étude de Romains 9
-11 ; promouvoir le dialogue au-delà des spécialistes, dans les paroisses et
les mouvements.
- S.Exc. Mgr Antonio MENEGAZZO, M.C.C.J., Évêque titulaire de Mesarfelta, El
Obeid (SOUDAN)
Au Soudan, il existe un grand désir et une grande faim de la Parole de Dieu
et la preuve en est le grand nombre de chrétiens qui demandent la Bible.
Nos chrétiens attendent de cette Assemblée une aide afin d’atteindre plus
facilement la Parole de Dieu, c’est-à-dire rendre plus accessible la Bible à
toutes les classes de la population, surtout grâce à sa traduction dans les
langues des différentes tribus.
Des prêtres, des religieux et des religieuses participent à la diffusion et
à la prière de la Bible avec des groupes de fidèles et guident ces groupes à
la juste compréhension de la Parole de Dieu, mais un plus fort engagement et
un plus grand effort leur est demandé.
La Parole de Dieu n’a pas pénétré profondément dans le coeur et dans
l’esprit de nos chrétiens : ils ne sont pas encore parvenus à changer
complètement de mentalité : leur culture n’a pas été purifiée complètement
par la Parole de Dieu. Bien des fois, ils sont incapables de trouver une
solution à leurs problèmes et recourent encore, avec une certaine facilité,
à leurs antiques coutumes.
Le degré d’ignorance est plutôt élevé et bien des fois Dieu leur parle dans
une langue incompréhensible. En outre, la Bible a été traduite seulement en
quelques langues des nombreuses tribus existantes. Nous attendons un plus
grand effort de la part de l’Église et des Organisations catholiques pour
aider les traductions et préparer les experts en vue de ces traductions.
La Parole de Dieu est le centre de la vie chrétienne et devrait en tant que
tel être également le centre dans la préparation des catéchumènes au
Baptême. Au Soudan, la majorité des catéchumènes ne sait ni lire ni écrire:
il s’ensuit que, pour bien les préparer au Baptême, les catéchistes doivent
être capables d’expliquer la Parole avec des posters, des dessins et leur
propre parole.
Un grand dilemme se pose ici : des catéchistes peu préparés parce que peu
instruits et des catéchumènes qui veulent devenir disciples du Christ : ils
apprennent le catéchisme et les vérités de la sainte foi par coeur, avec une
connaissance minimale des Écritures Saintes. Que faire ? Peuvent-ils être
baptisés ? Nous ne devons pas oublier que la Grâce de Dieu travaille en ces
chrétiens nouveaux et humbles.
Nous devons faire face à un autre grand défi pour la Justice et la Paix, et
le pardon et la réconciliation après 21 ans de guerre civile entre le Nord
et le Sud du pays, après tant de haine, d’injustices et de souffrances. Même
après l’accord de paix entre le Nord et le Sud, la situation n’est pas pour
autant devenue claire et encourageante. Et n’oublions pas la guerre au
Darfour qui se poursuit sans aucun signe d’amélioration de la situation.
Nous sommes convaincus que la solution pour un avenir de paix, on ne pourra
la trouver que dans la fidélité à Dieu et à sa Parole.
L’Eucharistie et la Parole de Dieu, tel est le binôme qui peut apporter la
paix et la sérénité dans le coeur de tous : mais comment faire quand les
distances sont énormes et l’insécurité du fait des guerres et du banditisme
rend le contact entre prêtres et fidèles très difficile et périlleux ? Le
manque de prêtres est un autre facteur négatif. De nombreux chrétiens ne
peuvent recevoir la Parole de Dieu et l’Eucharistie que rarement, peut-être
quelques fois par an. Un surcroît d’esprit missionnaire de tout le clergé
serait nécessaire tout comme plus de générosité de la part des pays riches
de clergé afin d’aider ceux qui se trouvent dans le besoin.
- S.Exc. Mgr Raymondo DAMASCENO ASSIS, Archevêque d'Aparecida, Président du
Conseil Épiscopal Latinoaméricain (C.E.L.AM.) (BRÉSIL)
Le Concile Vatican II fit une affirmation apparemment évidente, mais qui ne
l’était pas autant en pratique, ouvrant ainsi un vaste horizon. Il affirma
que l’Écriture Sainte, la Parole de Dieu écrite “sous l'inspiration du
Saint-Esprit” (DV 11)
est “comme l’âme de la sainte théologie” (DV 24), ainsi
que “le soutien et la vigueur de l’Église, et, pour les fils de l’Église,
comme la solidité de la foi, la nourriture de l’âme, la source pure et
intarissable de la vie spirituelle” (DV 21). Cette dernière affirmation a
pris corps durant la Ve Conférence Générale des Évêques d’Amérique latine et
des Caraïbes, qui s’est tenue l’année dernière à Aparecida, quand on a
proposé explicitement un changement de perspectives consistant à passer
d’une pastorale biblique à “une animation biblique de toute la pastorale”
(DA 248). De telles indications ont donc une répercussion directe sur
la
formation des futurs prêtres. Dans le monde d’aujourd’hui, la formation
presbytérale doit se centrer sur la Parole de Dieu, ainsi que l’a bien
rappelé S.S. Benoît XVI dans son discours inaugural à Aparecida: “Au début
de la nouvelle étape que l’Église missionnaire de l’Amérique latine se
dispose à entreprendre [...] la connaissance approfondie de la Parole de
Dieu constitue une condition indispensable”. En cette occasion, le Souverain
Pontife a également parlé de la nécessité urgente de “fonder notre
engagement missionnaire et toute notre vie sur la roche de la Parole de
Dieu”(DA 247).
Dans le contexte actuel de l’Amérique et des Caraïbes, il est nécessaire et
urgent que le projet formatif et que la programmation des séminaires, outre
à privilégier la formation académique aux Saintes Écritures, s’occupe plus
de former les jeunes à une spiritualité biblique solide, en faisant un usage
créatif de tous les moyens à disposition et en donnant une importance
particulière à la Lectio divina. Le défi consiste à faire en sorte que les
futurs prêtres, dès leur formation initiale, apprennent à refléter leur
propre vie dans le miroir de la Parole de Dieu et parviennent à la
connaissance de Dieu, à la source vivante de sa Parole. Dans ce but, il faut
qu’ils apprennent à être toujours et profondément en contact avec la Parole
de Dieu, non seulement pour des motifs formels, c’est-à-dire pour des
raisons académiques ou pastorales, mais afin qu’un tel élément constitutif
et structurel forge leur projet de vie durant la formation initiale et
continue à le faire également une fois qu’ils seront devenus prêtres.
D’autre part, tout en ne renonçant pas au niveau élevé des études bibliques
demandées à un futur pasteur, nous ne pouvons pas oublier que son travail se
déroulera d’abord et avant tout dans la communauté ecclésiale. Ceci rend par
ailleurs nécessaire et urgente une préparation qui soit scrupuleuse afin de
pouvoir réaliser une “animation biblique de la pastorale” adéquate, sans
perdre de vue que le don de la Parole prophétique requiert, de par sa
nature, des ministres qui soient des pédagogues de la foi et qui
sachent
mettre “au début” de chaque activité de l’Église la graine vivante et
vivifiante de la Parole Sacrée.
Enfin, il est nécessaire que les futurs prêtres apprennent à se nourrir
chaque jour du Pain de la Parole et à rencontrer le Christ dans les Saintes
Écritures. De cette manière seulement, ils pourront forger une spiritualité
solide et vigoureuse, alimentée par l’Évangile, et ils seront capables de
faire en sorte que la Parole de Dieu soit vraiment “l’âme de
l’évangélisation et de l’annonce de Jésus à tous” (DA 248).
- S.Exc. Mgr Lucio Andrice MUANDULA, Évêque de Xai-Xai
(MOZAMBIQUE)
En reprenant le rappel diligent de Jean-Paul II à l’humanité: “Vous tous les
peuples, ouvrez les portes au Christ! Son Évangile n’enlève rien à la
liberté de l’homme, au respect dû aux cultures, à ce qui est bon en toute
religion” (RM 3), et en considérant que le premier but du Synode est de se
consacrer au thème de la Parole avec laquelle “Dieu, qui est invisible
(cf.
Col 1,15 ; 1 Tm 1,17 ), s’adresse aux hommes comme à des amis
(cf. Ez 33,11
; Jn 15,14-15), et converse avec eux (cf. Ba 3,38)
pour les inviter à entrer en communion avec lui” (DV 2)”
(IL n°4), il nous semble que la plus grande
contribution que cette Assemblée synodale pourrait offrir à l’Église serait
de récupérer l’importance de la Parole de Dieu dans la vie et la mission de
l’Église.
Tous les fidèles ne connaissent pas la Parole de Dieu et il est urgent
qu’ils soient initiés et encouragés à la lecture et à la méditation plus
fréquente de la Bible. L’écoute de la Parole de Dieu dans le cadre des
célébrations eucharistiques ne parvient pas à satisfaire, en effet, ce que
la
Dei Verbum recommande: “Il faut que l‘accès à la Sainte Écriture soit
largement ouvert aux chrétiens” (DV 22).
Il faut donc que toute l’Église s’engage dans une pastorale biblique
d’ensemble qui permette à chaque famille chrétienne non seulement de
disposer de la Parole de Dieu, traduite dans sa propre langue, mais aussi de
pouvoir accéder à sa signification la plus élémentaire, de manière à ce que
le véritable contenu de la Parole salvifique de Dieu, Jésus Christ, le Verbe
incarné, puisse être transmis aux enfants, de génération en génération.
- S.Exc. Mgr Ramzi GARMOU, Archevêque de Téhéran des Chaldéens, Président de
la Conférence Épiscopale Administrateur Patriarcal d'Ahwaz des Chaldéens
(IRAN)
Toute la Bible, depuis le livre de la Genèse jusqu’à celui de l’Apocalypse,
nous dit que la fidélité à la Parole de Dieu conduit à la persécution. Le
premier persécuté par excellence est Jésus lui-même, qui a connu la
persécution dès les premiers jours de sa naissance et jusqu’à sa mort sur la
croix. Selon l’évangile, la persécution est considérée comme le signe le
plus éloquent de la fidélité à la Parole de Dieu. La croissance de l’Église
et son propres chemin de l’évangélisation des peuples est fruit de la
persécution qu’elle a subie en tous les lieux et en tous les temps. Jésus,
dans l’évangile, nous parle avec beaucoup de clarté de la persécution
(Lc
21, 12-19). Prions l’Esprit Saint, afin qu’Il donne à l’Église du troisième
millénaire et en cette
année de saint Paul, la grâce et la joie de faire une
réelle expérience de la persécution à cause de sa fidélité à la Parole de
Dieu.
- S.Exc. Mgr Fidèle AGBATCHI, Archevêque de Parakou
(BÉNIN)
Il est heureux que le Saint Synode tienne ferme la stricte identification de
la Parole de Dieu avec la Personne de Jésus-Christ, en sorte que ce qui est
dit du devenir de la Parole est affirmé aussi du cycle du Verbe Incarné. Sur
cette base, le cycle du Verbe, dans les différentes phases que connaît sa
rencontre avec la culture humaine, pourrait se résumer ainsi.
- Lorsque le Verbe se fait chair, il entre dans la culture humaine, il
s'inculture. Ce faisant il agit sur décision libre, basé sur l' Amour qui
devra nous valoir le salut de Dieu. L'inculturation ne revient donc pas
seulement à une certaine pratique liée à l' apostolat ou à la liturgie, mais
surtout à une initiative aimante de Dieu pour sauver l 'homme tombé dans le
péché. Le tout premier à accomplir l’Inculturation dans sa forme la plus
parfaite est donc Jésus-Christ, inculturation personnalisée.
- En s’inculturant le Verbe s’acculture, Lui qui est non-culture accepte
d'en épouser une - qui d'ailleurs est teintée de péché - et de subir son
influence.
- En s' acculturant, le Verbe acculture. La culture humaine ne reste pas
sans subir l'influence du Verbe qui vient en elle. Le Verbe propose et
imprime son inf1uence divine, ce qui suppose que la culture s' ouvre pour
accueillir cette inf1uence et y gagner quelque chose de la divinité.
Dans tout ce processus, le Verbe dé-culture. Comme le vigneron émonde la
vigne, le Verbe entend arracher de la culture des éléments non conformes à
son image. C'est bien ce que Yahvé réalise lorsqu'il intime à Israël de ne
plus dire sur sa terre: « Nos pères ont mangé les raisins verts, et les dents
des fils en sont agacées ». C'est la même lutte que Jésus-Christ mène en
cherchant à éradiquer de la culture le péché et ses conséquences. Or cette
lutte, Jésus la mène jusqu'à la destruction de ce Temple qu'il se propose de
reconstruire au bout de trois jours. Et comme le Temple de son Corps surgit
du tombeau, ainsi la culture déculturée acquiert la promesse de vie à
travers la Résurrection du Christ.
C'est à cette complexe aventure pascale que se trouve engagé le processus de
l'inculturation dont il faut cerner simultanément et adéquatement toutes les
phases, pour ne pas risquer de regrettable dérives au cours de la pratique.
Comme l'Incarnation est l'avenir du monde, ainsi l'Inculturation est
l'avenir de toute forme d'apostolat, qu'il soit biblique, kérygmatique ou
sacramentel. Dans ce sens, je me permets d'avancer des propositions.
- que le kérygme aujourd'hui se revête de la même teinte eschatologique que
dans les débuts de l'Église. L'avenir de la foi est au ciel, mais le ciel
est déjà sur la terre avec le salut en Jésus-Christ Que cela soit enseigné
et vécu.- Que la méthode de l'Inculturation s'inscrive en droite ligne avec
le mouvement enclenché par le Verbe dans l'Incarnation, lui que nous avons
appelé l'Inculturation personnifiée.
- S.Exc. Mgr Dionisio LACHOVICZ, O.S.B.M., Évêque titulaire de Egnazia,
Évêque de curie de Kyïv-Halyč (UKRAINE)
La première observation concerne l’unité entre la Parole et le Baptême, et
entre ceux-ci et l’Eucharistie :
Dans le
Document
de travail,
il est dit que “Deux réalités unissent les
chrétiens : la Parole de Dieu et le Baptême”. Ce qu’il faudrait approfondir,
parce que, tel quel, cela ressemble à une demi-unité; en effet, au numéro
35, il est écrit qu’il existe également une unité intime entre la Parole et
l’Eucharistie, ce qui s’appuie sur des citations de la Tradition de l’Église
: “Corpus Christi intelligitur etiam Scriptura Dei”, ou sur les paroles de
saint Jérôme : “En effet, la Parole de Dieu que l'on puise à la connaissance
des Écritures est vraie nourriture et vraie boisson”. Le Concile Vatican II
affirme également que la Parole et l’Eucharistie constituent “un seul acte
de culte” (SC 56).
En résumé, on affirme l’unité intime entre la Parole et le Baptême ainsi
qu’entre la Parole et l’Eucharistie.
Les termes ainsi posés, il devient difficile de comprendre du point de vue
de l’oecuménisme pourquoi on ne peut pas célébrer le sacrement de
l’Eucharistie avec les orthodoxes (par exemple), alors qu’on peut célébrer
avec eux le sacrement de la Parole de Dieu et avoir en commun le Baptême. Si
cette unité existe entre la Parole, le Baptême et l’Eucharistie, pourquoi
nier la communion eucharistique ?
D’autre part, par la même logique d’unité, mais en sens inverse, comme l’a
dit un archevêque orthodoxe (Agostino de Lviv, de la Commission théologique
du patriarcat de Moscou), si la communion eucharistique n’existe pas, on ne
peut
pas plus célébrer la Parole ensemble, ni prier le “Notre Père” avec les
catholiques. En suivant cette logique, du côté des orthodoxes, on n’admettra
pas la validité du baptême des catholiques, comme cela a parfois été affirmé
dans les rencontres oecuméniques. Et il n’est pas même possible de s’appeler
“frères” réciproquement.
Une deuxième observation relative à l’“Oecuménisme et à la Parole de Dieu”:
Comment pouvons-nous lire et commenter la Parole de Dieu avec les autres
confessions, par exemple, le passage “afin que tous soient un”
(Jn 17, 20),
quand nous ne pouvons pas incarner cette Parole ? La Parole devient stérile.
Quand tu n’es pas capable ou que tu ne veux pas incarner cette Parole,
pourquoi alors la lire ? Le Pape Benoît XVI dit justement que le monde
attend une “réponse à l’écoute de la Parole” (Inst. 54).
Nous avons l’impression que tout ce qui est dit sur l’oecuménisme est dit
par les autres, par un “tiers”, qui est absent au moment de le dire. Comme
si cette Parole pouvait faire un miracle, mais nous, nous restons
nous-mêmes.
Un exemple : nous avons fait en Ukraine une traduction oecuménique de la
Bible avec la collaboration des orthodoxes et des protestants, mais nous ne
pouvons ni prier ni célébrer ensemble.
Troisième observation :
Il me semble que l’on coure également le risque d’instrumentaliser la Parole
de Dieu. Elle peut devenir un “instrument” de discussion, d’étude, de
dialogue, de rencontre, voire de prière en commun, mais elle reste
superficielle, elle n’a pas la force de changer, elle ne mène pas au mystère
commun de la célébration de la Parole, elle ne devient pas chair, autrement
dit ne s’incarne pas dans la vie de la personne et de son Église. On peut
connaître par coeur toute la Bible, en parler en toute compétence, mais
rester en dehors d’elle, ne pas s’en nourrir, ne pas être incorporé dans le
Christ, ne pas être baptisé dans le Christ.
Peut-être que cette séparation entre la Parole et la vie est ce qui empêche
vraiment l’unité des chrétiens. Les Églises prononcent les paroles, mais ne
donnent pas à la Parole de Dieu le témoignage de ces paroles. La Parole est
peut-être trop “canonisée”, stérilisée, ce qui empêche la diaconie et la
koinonia, et même la martyria.
Par conséquent, il faut être responsable devant la Parole de Dieu. Sans
doute, on parle plus de la responsabilité d’apporter la Parole aux autres,
de la prédication de la Parole, mais on parle peut-être moins de la
responsabilité de la personne qui la prêche, de son Église et des Églises
face à la Parole de Dieu. Comment peut-on alors comprendre ce qui est dit de
la Parole de Dieu qui se lit dans l’Église, avec l’Église, et pour l’Église
? Peut-être faut-il considérer plus sérieusement l’avertissement de saint
Paul : “Que le disciple fasse part de toute sorte de biens à celui qui lui
enseigne la parole. Ne vous y trompez pas ; on ne se moque pas de Dieu”
(Ga
6, 6s).
- S.Exc. Mgr Berhaneyesus Demerew SOURAPHIEL, C.M., Archevêque Métropolite
d'Addis Abeba, Président de la Conférence Épiscopale, Président du Conseil
de l'Église Éthiopienne (ÉTHIOPIE)
1) La Parole de Dieu a été la source de la littérature éthiopienne. La Bible
a été traduite en éthiopien entre le IVe et le VIe siècle.
2) Certains livres sont conservés dans leur totalité seulement en éthiopien
classique et certaines parties du canon biblique éthiopien sont précieuses
pour les études bibliques.
Le Livre de Hénoch et le Livre des Jubilés représentent des oeuvres
importantes pour comprendre le contexte du judaïsme du second temple, du
Qumram (Qumrân) et des origines du christianisme. L’étude de la littérature
apocalyptique est également importante.
3) La Société Biblique éthiopienne a actuellement beaucoup à faire pour la
traduction de la Bible dans les langues locales et régionales
(y compris
avec des cassettes, des CD, un appareil appelé “Proclaimer” qui fonctionne
même à l’énergie solaire).
Les membres de la Commission de la Société Biblique sont au nombre de 24,
huit appartiennent à l’Église orthodoxe éthiopienne Tewahedo, huit à
l’Église catholique et huit à l’Église évangélique. Ceci est un bon exemple
de coopération oecuménique. Actuellement, la commission est présidée par un
catholique.
4) Un projet d’édition catholique de la Bible en araméen, la langue
officielle de l’Éthiopie (proche de la New Revised Standard Version et de la
Bible de Jérusalem), est actuellement en cours, mais il nécessite de
financement urgents.
5) Cours biblique à distance: organisé par l’Archidiocèse d’Addis Abeba.
Près de 3.500 fidèles d’Addis Abeba et des environs participent à ce cours.
L’Archidiocèse propose également un cours biblique annuel qui se déroule
tous les samedis dans la Cathédrale de la Nativité de Notre-Dame, à Addis
Abeba.
►
La Sacramentum Caritatis au sein du magistère de Benoît XVI
Nouveau: conseils aux personnes qui
désirent recevoir les actualités ou consulter le site régulièrement:
ICI
|
Sources : www.vatican.va
-
E.S.M.
Ce document est destiné à l'information; il ne constitue pas
un document officiel
Eucharistie sacrement de la miséricorde -
(E.S.M.) 11.10.2008 -
T/Synode |