L’homme, soulignait Jean-Paul II,
cherche toujours à plaire à la personne aimée |
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Le 11 avril 2008 -
(E.S.M.)
- Le " plaire à Dieu " n’est pas privé de
ce caractère qui distingue la relation interpersonnelle des époux. Il
est, d’une part, un effort de l’homme qui tend vers Dieu et qui cherche
la manière de lui plaire, c’est-à-dire de lui exprimer son amour d’une
manière active.
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"C’est par ses
blessures que vous avez été guéris. "
1 P 2, 20-25 -
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Textes proposés dans le
cadre de la
45ème Journée Mondiale
de prière pour les vocations célébrée dimanche prochain.
L’amour du Christ, écrit Benoît XVI dans son message, à l’occasion de cette
journée, doit être diffusé partout dans le monde, par les exemples et les
paroles, par toute la vie. Ainsi, l’Église, « missionnaire dans son ensemble
et dans chacun de ses membres », doit alimenter les vocations par la
prédication et la catéchèse, la liturgie et la formation à la prière. Notre
temps, bien que défiguré par les signes du sécularisme et du relativisme,
enregistre une nouvelle floraison de vocations, d’hommes et de femmes qui
décident de mettre leur vie au service de l’Évangile ; d’être les signes
tangibles d’un amour éternel et miséricordieux.
Le cardinal Franc Rodé, préfet de la Congrégation pour les Instituts de vie
consacrée et les sociétés de vie apostoliques :
“ Si nous ne donnons pas Dieu, nous ne donnons pas assez. Je pense qu’elle
est là la mission première des religieux et des religieuses dans le monde .
Leur premier devoir est justement d’être des témoins de Dieu, de la présence
de Dieu dans l’histoire de l’humanité. Cette urgence est très claire dans
les nouvelles congrégations religieuses ”.
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français :
45ème Journée Mondiale de prière pour les vocations
3)
LA GRANDEUR DU CÉLIBAT -
Jean Paul II, Audience générale du 7 juillet 1982, non traduite en français au
Vatican, texte original :
Italien [Espagnol,
Portugais]
Textes précédents
:
1)
Le libre choix entre la virginité et le
mariage
2)
L'avantage de la virginité
L’aspiration de tout homme
Nous avons cherché à approfondir l’argumentation dont se sert saint Paul
dans la première Lettre aux Corinthiens pour convaincre ses destinataires
que celui qui choisit le mariage fait " bien " et qu’au contraire, celui qui
choisit la virginité (ou la continence selon l’esprit des conseils
évangéliques), fait " mieux " (1 Co 7, 38). En continuant cette méditation, rappelons que selon saint Paul " celui qui n’est pas marié cherche…, comment
plaire a Dieu " (1 Co 7, 32).
" Plaire au Seigneur " a, comme arrière-plan, l’amour. Cet arrière-plan
ressort d’un rapprochement qui vient après : " Celui qui n’est pas marié
cherche comment plaire à Dieu, tandis que l’homme marié cherche comment
plaire à sa femme. " Ici apparaît, dans un certain sens, le caractère sponsal de la " continence à cause du royaume de Dieu ".
L’homme cherche
toujours à plaire à la personne aimée. Ce " plaire à Dieu " n’est donc pas
privé de ce caractère qui distingue la relation interpersonnelle des époux.
Il est, d’une part, un effort de l’homme qui tend vers Dieu et qui cherche
la manière de lui plaire, c’est-à-dire de lui exprimer son amour d’une
manière active. A cette aspiration correspond, d’autre part, un agrément de
Dieu qui, en acceptant les efforts de l’homme, couronne son action en lui
accordant une nouvelle grâce : depuis l’origine cette aspiration a été, en
effet, son don. " Chercher comment plaire à Dieu " est donc une contribution
de l’homme dans le dialogue continuel du salut commencé par Dieu. Tout
chrétien qui vit sa foi y prend évidemment part.
La personne non mariée ne cherche qu’à plaire à Dieu
Paul observe cependant que l’homme lié par le lien du mariage "
se trouve
divisé " (1 Co 7, 34) à cause de ses devoirs familiaux. De cette
constatation semble donc résulter que la personne non mariée devra être
caractérisée par une intégration intérieure, par une unification qui lui
permettraient de se consacrer complètement au service du royaume de Dieu
dans toutes ses dimensions. Cette attitude suppose l’abstention du mariage,
exclusivement " à cause du royaume de Dieu ", et une vie orientée uniquement
vers ce but. D’une autre manière, " la division " peut entrer également
furtivement dans la vie de quelqu’un qui n’est pas marié et qui, étant
privé, d’une part, de la vie conjugale et, d’autre part, du but clair pour
lequel il devrait y renoncer, pourrait se trouver devant un certain vide.
à être unie au Seigneur sans partage
L’Apôtre semble bien connaître tout cela et il s’empresse de spécifier qu’il
ne veut pas " tendre un piège " à celui à qui il conseille de ne pas se
marier, mais il le fait pour lui indiquer ce qui convient le mieux et qui le
tient uni au Seigneur sans partage (1 Co 7, 35). Ces paroles font venir à
l’esprit ce que le Christ dit aux apôtres au cours de la dernière cène,
selon l’évangile de Luc : " Vous êtes ceux qui ont tenu bon avec moi dans
mes épreuves (littéralement "dans les tentations"). Et moi, je dispose pour
vous du royaume comme mon Père en a disposé pour moi "
(Lc 22, 28-29). Celui
qui n’est pas marié, " étant uni au Seigneur ", peut être certain que ses
difficultés trouveront compréhension. " Nous n’avons pas, en effet, un grand
prêtre incapable de compatir à nos faiblesses. Il a été éprouvé en tous
points à notre ressemblance, mais sans pécher " (He 4, 15). Ceci permet à la
personne qui n’est pas mariée non pas tant de se plonger exclusivement dans
les éventuels problèmes personnels, mais de les inclure dans le grand
courant des souffrances du Christ et de son corps qui est l’Église.
L’Apôtre montre de quelle manière on peut " être uni au Seigneur " :
cela
peut arriver lorsqu’on aspire à demeurer en permanence avec lui, à jouir de
sa présence, sans se laisser distraire par les choses non essentielles (1 Co
7, 35).
pour être saint de corps et d’esprit
Paul précise encore plus clairement cette pensée lorsqu’il parle de la femme
mariée ou de celle qui a choisi la virginité ou qui n’a plus de mari. Alors
que la femme mariée doit se préoccuper de " la manière de plaire à son mari
", celle qui n’est pas mariée " a le souci des choses du Seigneur afin
d’être sainte de corps et d’esprit " (1 Co 7, 34).
Pour comprendre de manière adéquate toute la profondeur de la pensée de
Paul, il faut observer que la " sainteté ", selon la conception biblique,
est plutôt un état qu’une action. Elle a avant tout un caractère ontologique
et ensuite moral également. Dans l’Ancien Testament notamment, il y a une
séparation à partir de ce qui n’est pas sujet à l’influence de Dieu, de ce
qui est " profane ", pour appartenir exclusivement à Dieu. Donc, la "
sainteté dans le corps et dans l’esprit " signifie aussi le caractère sacré
de la virginité ou du célibat, acceptés à cause du royaume de Dieu. En même
temps, ce qui est offert à Dieu doit être distingué de la pureté morale et,
pour cela, présuppose un comportement " sans tache ni ride ", " saint et
immaculé ", selon le modèle virginal de l’Église qui se trouve devant le
Christ (Ep 5, 27).
Dans ce chapitre de la Lettre aux Corinthiens, l’Apôtre touche les problèmes
du mariage et du célibat ou de la virginité d’une manière profondément
humaine et réaliste, en se rendant compte de la mentalité de ses
destinataires. Dans une certaine mesure, l’argumentation de Paul est ad
hominem. Le monde nouveau et le nouvel ordre des valeurs qu’il annonce
doivent se rencontrer, dans le milieu de ses destinataires, avec un autre
monde et avec un autre ordre de valeurs, différents également de ceux où les
paroles prononcées par le Christ avaient été entendues pour la première
fois.
Le mariage compris comme une manière de profiter du monde
Si Paul, par sa doctrine au sujet du mariage et de la continence, se réfère
également à la caducité du monde et de la vie humaine dans ce monde, il le
fait certainement en référence au milieu qui, dans un certain sens, était
orienté selon " le profit du monde ". Comme il est significatif, de ce point
de vue, son appel " à ceux qui profitent de monde " pour qu’ils le fassent "
comme s’ils n’en usaient pas vraiment " (1 Co 7, 31). À partir du contexte
immédiat, il résulte que le mariage également, dans ce cadre, était compris
comme une manière de " profiter du monde ", à la différence de la manière
dont il l’était dans toute la tradition israélite (malgré quelques
pervertissements que Jésus a indiqués dans son entretien avec les Pharisiens
ou dans le Discours sur la montagne). Indubitablement, tout cela explique le
style de la réponse de Paul. L’Apôtre se rendait bien compte qu’en
encourageant l’abstention du mariage, il devait en même temps mettre en
lumière une manière de comprendre le mariage qui soit conforme avec tout
l’ordre évangélique des valeurs. Il devait le faire avec le maximum de
réalisme en ayant devant les yeux le milieu auquel il s’adressait, les idées
et les manières d’évaluer les choses qui y dominaient.
Aux hommes qui vivaient dans un milieu où le mariage était surtout comme une
des manières de " profiter du monde ", Paul se prononce donc par les paroles
significatives aussi bien au sujet de la virginité ou du célibat
(comme nous
l’avons vu) qu’au sujet du mariage lui-même : "
Je dis aux célibataires et
aux veuves qu’il est bon de rester ainsi, comme moi. Mais s’ils ne peuvent
vivre dans la continence, qu’ils se marient, car il vaut mieux se marier que
brûler " (1 Co 7, 8-9). Paul avait déjà exprimé presque la même idée : "
Venons-en à ce que vous m’avez écrit. Il est bon pour l’homme de s’abstenir
de la femme. Toutefois, pour éviter tout dérèglement, que chaque homme ait
sa femme et chaque femme son mari " (1 Co 7, 1-2).
Un don de Dieu particulier
Peut-être que l’Apôtre, dans la Première Lettre aux Corinthiens, regarde le
mariage exclusivement du point de vue d’" un remède contre la concupiscence
", comme on avait l’habitude de le dire dans le langage théologique
traditionnel ? Les énoncés qui viennent d’être rapportés ci-dessus
sembleraient en témoigner. Cependant, dans le contexte immédiat des
formulations rapportées, nous lisons une phrase qui nous conduit à voir de
manière différente l’ensemble de l’enseignement de saint Paul contenu dans
le chapitre 7 de la Première Lettre aux Corinthiens. "
Je voudrais bien que
tous les hommes soient comme moi - il répète son argument préféré en faveur
de l’abstention du mariage — mais chacun reçoit de Dieu un don particulier,
l’un celui-ci, l’autre celui-là " (1 Co 7, 7). Ainsi donc, même ceux qui
choisissent le mariage et vivent dans le mariage reçoivent un " don " de
Dieu, un " don " particulier, c’est-à-dire la grâce propre de ce choix, de
ce mode de vivre, de cet état. Le don reçu par les personnes qui vivent dans
le mariage est différent de celui reçu par les personnes qui vivent dans la
virginité et qui choisissent la continence à cause du royaume de Dieu.
Néanmoins, c’est un vrai " don de Dieu ", un don " particulier ", destiné à
des personnes concrètes et un don " spécifique ", c’est-à-dire adapté à leur
vocation de vie.
On peut donc dire que tandis que, dans sa caractérisation du mariage du
point de vue " humain " (et peut-être encore plus du point de vue de la
situation locale qui dominait à Corinthe), l’Apôtre met fortement en relief
la motivation du regard concernant la concupiscence de la chair, en même
temps il souligne aussi, avec non moins de conviction, son caractère
sacramentel et " charismatique ". Avec la même clarté avec laquelle il voit
la situation de l’homme par rapport à la concupiscence de la chair, il voit
aussi l’action de la grâce en tout homme — dans celui qui vit dans le
mariage ainsi que dans celui qui choisit volontairement la continence — en
ayant présent à l’esprit " que le monde passe ".
Jean Paul II, Aud. générale du 7 juillet 1982, non traduite en français au
Vatican, texte original :
Italien [Espagnol,
Portugais]
(à suivre)
Continence et théologie du corps
Sources :
www.vatican.va -
E.S.M.
Ce document est destiné à l'information; il ne constitue pas
un document officiel
Eucharistie, sacrement de la miséricorde -
(E.S.M.) 11.04.08 -
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