La chasteté fonde une nouvelle anthropologie |
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Rome, le 10 novembre 2007 -
(E.S.M.) - En se rappelant d’être le résultat
d’une acte de pure gratuité, l’être humain est grandement aidé à user de
sa liberté, dans la tentative, souvent pénible, d’éviter de réduire tous
et tout à sa propre possession.
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La
Chasteté pourchasse la Luxure (église
de Foussais-Payré en Vendée)
La chasteté fonde une nouvelle anthropologie
Les différentes expériences de « doute méthodique » qui se sont succédées
dans l’histoire et qui ont eu des ramifications jusqu’à l’actuelle « pensée
faible », ne parviennent pas à nous faire douter d’une évidence première
avec laquelle tout homme est appelé à se mesurer : l’existence de notre «
moi ». Dans le même temps, chacun expérimente comment cette existence ne
dépend pas de notre propre volonté personnelle, mais a son origine en dehors
de soi. Quel que soit le type de réponse que l’on puisse donner à cette
double évidence, le fait est incontestable que chacun se découvre comme don
qui a dans un Autre sa propre origine
En effet, la découverte du mystère de sa propre nature
permet à l’homme de refuser dans la vie les conséquences de l’amour divin
dont il a été l’objet. En se rappelant d’être le résultat d’une acte de pure
gratuité, l’être humain est grandement aidé à user de sa liberté, dans la
tentative, souvent pénible, d’éviter de réduire tous et tout à sa propre
possession.
Nous sommes conscients que cette gratuité de la part de Dieu est objective
et que l’on peut en faire l’expérience dans la vie, seulement à condition
que les rapports parentaux éducatifs et psychoaffectifs, dans lesquels la
personne est éduquée, fassent croître la certitude d’être voulue, aimée et
soutenue.
Toutefois, les conditions pour qu’une vérité puisse être expérimentée
raisonnablement par la personne, dépendent précisément de l’expérience et
non de la vérité elle-même. En d’autres termes, l’effort pour expérimenter
la gratuité ou le don à l’origine de sa propre existence, ne signifie pas
qu’elle n’existe pas, mais seulement qu’il faut faire
cet effort pour pouvoir la reconnaître.
L’homme, capable de se regarder soi-même et les autres de cette manière, se
découvre rempli de stupeur face à la grandeur de qu’il est, et en
conséquence, de ce que sont les autres. Cette stupeur le place dans une
attitude de profond respect de sa propre personne et de celle des autres,
respect qui requiert un temps de contemplation.
Toute attitude qui, en partant d’efforts objectifs et d’incapacités,
prétendrait réduire l’homme, par rapport à sa nature réelle, révèlerait son
incapacité à tenir compte de la réalité concernant la totalité de ses
facteurs, et, en définitive, se montrerait irrespectueuse de la dignité
humaine.
En appliquant tout cela à la chasteté, il devient
évident qu’elle n’est pas étrangère de l’expérience commune de l’homme, mais
est une expression authentique de liberté et signe de respect indispensable
entre les individus. S’il n’est pas « anormal » de dominer ses propres
pulsions pour qu’elles ne débouchent pas sur des attitudes immorales, il ne
peut pas non plus être considéré comme « anormal » de vivre la chasteté
comme domination de soi.
Nous ne méconnaissons pas certains courants de pensée qui soutiennent la
frustration inévitable qui naît de l’impossibilité de satisfaire toutes les
pulsions humaines ; et nous ne méconnaissons pas non plus la partialité de
leur idée sur l’homme : il n’est pas conforme à la raison de réduire la
personne à un ensemble de pulsions, qui plus est, d’ordre psycho-sexuel. Il
nous semble que nous pouvons affirmer que le « moi » est beaucoup plus que
ses pulsions, et que l’éventuel manque de correspondance entre ses propres
désirs et leur réalisation ne puisse être réduit à la sphère psycho-sexuelle,
mais est un élément inévitable, et qui fait donc partie de l’expérience
humaine.
Le christianisme appelle « limite » ou « péché » ce manque complet de
correspondance, en mettant en évidence la fragilité structurelle de la
condition humaine, et en traçant en même temps des parcours de rachat réel
et satisfaisant grâce à la miséricorde.
Pour ceux qui ont rencontré le Christ et ont découvert leur propre existence
aimée et sauvée par le Dieu qui s’est fait homme, la chasteté n’est pas une
obligation morale frustrante, mais plutôt la réponse joyeuse à une vocation
de vie en plénitude, réellement humaine, dans laquelle les rapports avec les
personnes sont le reflet, pâle mais authentique, de l’unique rapport avec le
Mystère.
Si, apparemment, l’expérience de la chasteté peut paraître « inhumaine », ou
en somme, contre la pleine réalisation de l’homme, en réalité, elle est «
surhumaine », ou mieux, pour utiliser une terminologie plus adéquate au
développement de la science théologique, surnaturelle. Ce terme, aussi
méconnu que critiqué, est utilisé pour indiquer une réalité profondément
humaine qui dévoile l’homme à lui-même, et dans lequel il est possible de
discerner une action explicite du Divin qui collabore avec la liberté
humaine pour une réalisation plus profonde du « moi ».
Chasteté et intégrité de la personne :
►
Doctrine
L’appel que le Saint-Père Benoît XVI a adressé aux
jeunes, à Sao Paulo : "à vous qui êtes venus à cette
rencontre, je vous dis de ne pas gaspiller votre
jeunesse." : ►
Benoît XVI
Sources: www.vatican.va
- par l’abbé Nicola Bux et l’abbé Salvatore Vitiello
Ce document est destiné à l'information; il ne constitue pas
un document officiel
Eucharistie, sacrement de la miséricorde -
(E.S.M.) 10.11.2007 - BENOÎT XVI
- T/Doctrine |