 |
Pourquoi j'aime Benoît XVI
|
Le 10 avril 2011 -
(E.S.M.)
-
C'est ce que dit le blog ami du Suisse Romain. Et moi, bien
sûr! Alors que dans certains milieux, on prétend être "déçu" par
Benoît XVI.
|
|
Le pape Benoît XVI
Pourquoi j'aime Benoît XVI
Le 10 avril 2011 - E.
S. M. - C'est ce que dit le blog ami du Suisse Romain. Et moi,
bien sûr! Alors que dans certains milieux, on prétend être "déçu" par Benoît
XVI.
Tournant du Pontificat?
Certains "conservateurs" de l'Eglise [s'ajoutent à la liste de ceux qui
critiquent le Saint-Père]: de leur côté, il est de plus en plus clair que la
"lune de miel" est finie. Ils attendaient "autre chose", ils sont "déçus",
ils parlent de "tournant" dans le Pontificat; ils ne veulent à aucun prix ni
d'Assise, ni de la "Cour des Gentils". Ils récitent encore machinalement "Oremus
pro pontifice nostro", mais du bout des lèvres, le cœur n'y est plus...
Cette fois, c'est Sandro Magister, dont sa page internet
a été qualifiée (et c'est souvent justifié) de
"rolls des blogs", qui relaie, mine de rien, les critiques.
Un récent billet, très critique, était consacré à la "Ligne no comment" du
Vatican, au sujet de la Lybie. Il était pourtant évident que le Pape ne
pouvait démarrer au quart de tour, en disant n'importe quoi d'évènements
aussi graves, autour d'un sujet sur lequel il n'a pas forcément de lumières
divines.
Le dernier billet (et brûlot) s'intitule ": Les grands déçus du pape Benoît",
et commence ainsi:
Ce sont quelques-uns des principaux penseurs traditionalistes. Ils avaient
parié sur lui et maintenant ils se sentent trahis. Leurs dernières
déceptions: le Parvis des gentils et la rencontre d'Assise. Ils portent
contre Ratzinger la même accusation que contre le Concile: avoir remplacé la
condamnation par le dialogue
Certes, Magister ne s'exprime pas en personne, et donne la parole à
Francesco Arzillo, "un magistrat du tribunal administratif de Rome, très
ferré en philosophie comme en droit, et élève d'Antonio Livi", qui défend
l'herméneutique de la continuité.
Mais ce qui reste pour beaucoup de lecteurs, sur la page d'infos de Google,
c'est ce titre sensationnel:
LES GRANDS DÉÇUS DU PAPE BENOÎT XVI
Et je m'interroge donc sur les motivations de l'influent vaticaniste.
Il me semble que mon ami du Suisse Romain a eu la même réaction que moi, en
lisant cet article, et il répond avec bienveillance, selon le ton qui lui
est naturel, comme prêtre:
Je me permets de le citer, recommandant bien sûr à mes lecteurs de visiter
son site:
Pourquoi j'aime Benoît XVI
Le suisse romain.
Il fut élu sur le Siège de Pierre, alors qu'il ne le voulait pas. Il fut
appelé à Rome par Jean Paul II, alors qu'il ne le souhaitait pas. Il a donné
trois fois sa démission au Pape, qui ne la désirait pas.
Je pense que le premier miracle que Jean Paul II a réalisé depuis le ciel
fut la nomination de Joseph Ratzinger comme successeur de Pierre.
D'un côté, il traînait une réputation de "Panzer", de grand conservateur, de
réactionnaire, ce qui faisait le malheur des uns. De l'autre, il était tiré
discrètement par la manche ou courtisé afin de correspondre à un portrait
virtuel, qui provoquait le bonheur des autres. La fausse image d'un Prince
de l'Eglise traditionaliste semble désormais se briser.
Nos frères intégristes ont bénéficié de son pardon et de sa miséricorde lors
de la levée des excommunications. Tel le Bon Pasteur, il a recherché les
brebis égarées. En retour, il reçoit des critiques sévères pour la
béatification de Jean Paul II et la prochaine réunion de prière pour la Paix
à Assise. Certains voient en ses deux actes un tournant dans son pontificat,
alors que sa personne est simplement entièrement dédiée à collaborer à la
vérité. Face à toute cette agitation, le chahut de la contradiction, il est
serein, calme, épanoui et souriant. Je suis sûr que c'est pourtant un Pape
qui souffre. Enfin, il n'attaque personne, ce qui est le trait des grands.
On dit qu'il ne sait pas communiquer, alors qu'il le fait autrement que Jean
Paul II et que ses textes clairs, précis, harmonieux et poétiques, de tous
les genres, simples et parfois plus difficiles, sont très lus sur Internet.
Ces trois volumes de Jésus de Nazareth sonneront comme un vrai testament qui
restera dans l'histoire. Il veut une Eglise moins soucieuse de ses
problèmes, centrée sur Dieu, le Christ. On lui rétorque que ce n'est pas le
Magistère. Or, il ne fait qu'expliciter sans peur la foi de toute l'Eglise,
qui est comme enfouie sous les cendres des péchés de ses membres, qui
tendent à se mordre et se dévorer les uns les autres. Il est conscient que
le loup est dans la bergerie.
Joseph Ratzinger est un homme qui sait rendre la foi belle et harmonieuse,
attirante et paisible. Aussi j'en suis convaincu, cet allemand d'origine,
élégant, humble, fin et cultivé, qui n'aime pourtant pas le sport, a de plus
en plus les traits de Pierre qui court au tombeau le dimanche du matin de
Pâques dans le jardin de la Résurrection. Ce n'est peut-être pas
spectaculaire, mais très régulier, constant et fidèle et a surtout le mérite
de durer. C'est un Pape qui tient la distance, un marathonien à la foi
claire, pure et limpide, profondément amoureux de la vérité.
De son côté, le site
Pro
Litugia a lui aussi lu Magister, et il commente
ainsi, avec son humour habituel:
Ce que nous écrivions il y a quelques jours (ndlr:
Benoît XVI est catholique ...) vient d'être confirmé sur le site internet de Sandro
Magister: les "traditionalistes" sont déçus par Benoît XVI.
Il paraît que Benoît XVI est décevant. C'est ce qu'on découvre dans les
médias.
Il déçoit les "traditionalistes" qui lui reprochent la réunion d'Assise et
son attachement à Vatican II... entre autres choses.
Il déçoit les "progressistes" qui lui reprochent Summorum pontificum ainsi
que le retour au latin, à la messe versus orientem, à la communion reçue à
genoux, à des liturgies qui, pour n'être pas clownesques, ne ressemblent pas
à ce qui se fait dans beaucoup d'églises de France... entre autres choses.
Pour notre part, à Pro Liturgia, nous ne sommes pas déçus. Bien au
contraire. D'ailleurs, jamais aucun pape ne nous a déçus même si nous avons
pu avoir des préférences pour la personnalité de l'un plus que pour celle
d'un autre.
Nous n'avons jamais été déçus car nous n'avons jamais attendu d'un pape
qu'il soit d'une "couleur" quelconque qui permette de le classer dans telle
ou telle catégorie afin de pouvoir le "récupérer".
Nous n'avons toujours attendu des papes qu'ils soient "simplement" - le mot
a son importance: simplex, sans plis, sans fard - ceux en qui demeure la
charge que le Seigneur a donnée d'une manière singulière à l'Apôtre Pierre.
Et l'on a jamais lu, dans les Evangiles, que Pierre ait pu être considéré
par les premiers chrétiens comme plutôt "traditionaliste" pour plaire aux
uns ou plutôt "progressiste" pour plaire aux autres. Au demeurant, s'il
s'était mis à vouloir plaire, il n'aurait peut-être pas fini crucifié la
tête en bas.
Benoît XVI décevant? Non. Ceux qui sont décevants, ce sont les fidèles qui,
ayant fini par ne plus comprendre le rôle du Souverain Pontife, imaginent
que l'Eglise serait plus attirante si elle était dirigée par un pape
fantoche qui lui permettrait de flotter au gré des modes et des goûts du
moment.
Flotter? Non. Dériver avant de couler
Sources : Benoit-et-moi
Ce document est destiné à l'information; il ne
constitue pas un document officiel
Eucharistie sacrement de la miséricorde -
(E.S.M.) 08.04.2011 - T/Benoît XVI
|