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Une autre analyse du Motu Proprio de Benoît XVI

 

Cité du Vatican, le 10 février 2008  - (E.S.M.) - Si l'on suit bien la pensée du pape Benoît XVI, on voit qu'il rappelle aux évêques qu'ils n'ont pas un pouvoir absolu sur la liturgie, mais simplement la mission de vérifier si les prêtres qui la célèbrent font correctement ce qu'ils doivent faire. Ceci apparaît davantage encore dans le paragraphe introductif du Motu proprio, où le Saint-Père souligne que la liturgie de l'Eglise est déterminée par les Souverains Pontifes.

Une autre analyse du Motu Proprio de Benoît XVI

Dans les jours qui ont précédés et suivis la publication du Motu Proprio Summorum pontificum, des sondages ont révélé que seulement 1% des fidèles catholiques étaient intéressés par le retour de la forme "extraordinaire" du rite romain. Mais dans le même temps, on a entendu des évêques se déclarer inquiets de ce que la libéralisation de l'ancienne liturgie romaine pourrait devenir un facteur de divisions au sein des communautés de fidèles.

Ainsi, 1% des fidèles allaient devenir des "diviseurs"... dans une Eglise déjà passablement fractionnée en chapelle qui souvent s'ignorent les unes les autres.

Curieusement, on n'avait jamais vu nos évêques tirer le signal d'alarme quand les prêtres se sont mis à accommoder la liturgie à leurs façons, ce qui fut pourtant la première cause de divisions dans l'Eglise. Tout aussi curieusement, on ne les avait jamais entendus parler de "divisions" lorsque des groupes charismatiques ont inventé leurs propres liturgies...

En réalité, ce qui a ennuyé - ou agacé - les évêques, c'est le fait que le Motu proprio de Benoît XVI allait permettre aux fidèles de redécouvrir tout ce que les promoteurs de la pastorale post-conciliaire s'étaient évertués à faire disparaître de la liturgie actuelle, et ce malgré les directives magistérielles: le sens du sacré, le goût pour le mystère, le latin et le chant grégorien, la célébration face à l'Orient, les servants de messe, l'agenouillement, les marques de respect, la communion reçue sur la langue, l'adoration silencieuse... etc.

Et pour bien comprendre cet "agacement épiscopal", il faut bien voir qu'il se trouve, dans la Lettre aux évêques qui accompagne le Motu proprio Summorum pontificum, un petit passage qui semble révélateur de la pensée profonde - et d'un certain humour - du Saint-Père. Il s'agit des lignes dans lesquelles le pape assure les évêques que leur autorité en liturgie ne leur sera pas enlevée... alors que quelques lignes plus loin, on voit que les évêques n'ont, en réalité, plus grand chose à dire en matière de liturgie. Relisons ce passage:

"(...) Pour conclure, chers Confrères, il me tient à cœur de souligner que ces nouvelles normes ne diminuent aucunement votre autorité et votre responsabilité, ni sur la liturgie, ni sur la pastorale de vos fidèles. Chaque Evêque est en effet le "modérateur" de la liturgie dans son propre diocèse (cf. Sacrosanctum Concilium, n. 22: "Sacrae liturgiae moderatio ab Ecclesiae auctoritate unice pendet: quae quidem est apud Apostolicam Sedem et, ad normam iuris, apud Episcopum"). Rien n'est donc retiré à l'autorité de l'Evêque dont le rôle demeurera de toute façon celui de veiller à ce que tout se passe dans la paix et la sérénité."

Avec beaucoup d'habileté, Benoît XVI commence ici par rappeler le rôle de l'évêque en allant jusqu'à citer la Constitution conciliaire sur la Sainte Liturgie... à laquelle, comme chacun sait, nos évêques sont tous tellement attachés (même si cela ne se voit pas toujours).

Puis le Saint-Père précise bien quel est le premier rôle de l'évêque: veiller à ce que tout se passe dans la paix et la sérénité. Il n'est donc nulle part question d'autoriser ou d'interdire quoi que ce soit: telle n'est pas la mission première de l'évêque, si tant est qu'il s'agisse de célébrer l'Eucharistie selon une forme liturgique pleinement reconnue par l'Eglise.

Enfin, dans sa Lettre aux évêques, le Saint-Père poursuit: "Si quelque problème devait surgir et que le curé ne puisse pas le résoudre, l'Ordinaire local pourra toujours intervenir, en pleine harmonie cependant avec ce qu'établissent les nouvelles normes du Motu Proprio."

Nous lisons bien: l'évêque pourra intervenir "en pleine harmonie cependant avec ce qu'établissent les nouvelles normes du Motu proprio". L'évêque ne saurait donc en aucun cas prendre des décisions qui ne relèveraient que de sa façon de voir les choses en liturgie ou en pastorale.

A présent, si l'on remonte quelques lignes plus haut, on voit que dans sa Lettre aux évêques, Benoît XVI a écrit: "Il est bon pour nous tous, de conserver les richesses qui ont grandi dans la foi et dans la prière de l'Eglise, et de leur donner leur juste place."

En clair: rien n'a été enlevé à l'autorité de l'évêque... laquelle autorité doit consister à conserver et à donner une juste place aux richesses liturgiques qui ont grandi dans la foi et la prière de l'Eglise. Autrement dit, l'évêque ne peut avancer aucun argument pour interdire la forme "extraordinaire" du rite romain aux fidèles qui en font la demande... à la condition, bien entendu, que ces fidèles reconnaissent la pleine validité de la liturgie restaurée à la suite de Vatican II. Ce qui ne devrait pas leur poser de problèmes de conscience puisqu'ils peuvent toujours faire remarquer aux évêques qu'on ne trouve cette liturgie nulle part.

En fait, si l'on suit bien la pensée de Benoît XVI, on voit qu'il rappelle aux évêques qu'ils n'ont pas un pouvoir absolu sur la liturgie, mais simplement la mission de vérifier si les prêtres qui la célèbrent font correctement ce qu'ils doivent faire. Ceci apparaît davantage encore dans le paragraphe introductif du Motu proprio, où le Saint-Père souligne que la liturgie de l'Eglise est déterminée par les Souverains Pontifes et non par les évêques diocésains ou par leurs responsables en pastorale liturgique. Par conséquent, le premier souci des communautés paroissiales ou religieuses qui célèbrent la liturgie n'est pas d'être en harmonie avec les décisions de telle commission ou de telle Conférence épiscopale, mais de demeurer en communion avec l'Eglise universelle. Ce point important est rappelé à tous les évêques par l'emploi, par Benoît XVI, de termes très forts comme le "nous" magistériel: decernimus (NOUS décidons) ou encore servari iubemus (NOUS ordonnons).

En conclusion, on peut dire qu'au-delà de la question de la libéralisation de la forme "extraordinaire" du rite romain, le Motu proprio Summorum pontificum aura été pour Benoît XVI l'occasion de rappeler aux évêques que, comme l'a très clairement enseigné Vatican II, ils n'ont aucune capacité à accepter ou à interdire des façons légitimes de célébrer la liturgie. Leur seul rôle consiste à vérifier si les prêtres célèbrent partout conformément à ce qui a été établi par le Souverain Pontife et qui est précisé dans les livres liturgiques officiels. Bien entendu, pour que leur rôle puisse être crédible et fructueux, les évêques doivent eux-mêmes se montrer irréprochables et exemplaires lorsqu'ils célèbrent la liturgie de l'Eglise.

Denis CROUAN docteur en théologie, Pdt de Pro Liturgia
 

Sources: PRO LITURGIA

Ce document est destiné à l'information; il ne constitue pas un document officiel

Eucharistie sacrement de la miséricorde - (E.S.M.) 10.02.2008 - BENOÎT XVI

 

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