Que pourra faire Benoît XVI face à un
épiscopat qui semble défier Rome ? |
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Le 09 juillet 2008 -
(E.S.M.)
- Mais que pourra faire le pape Benoît XVI face à un épiscopat
qui donne l'impression de toujours vouloir défier Rome en déclarant haut
et fort qu'il n'y a pas de problème liturgique et en refusant
d'appliquer les textes magistériels?
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Que pourra faire Benoît XVI face à un épiscopat qui semble défier Rome ?
Il n'y a pas de problème liturgique en France, sauf que ...
Sur le site internet de "TopChrétien" où il est question de liturgie, on
apprend que la "messe en latin" attire des jeunes... ce qui conduit Mgr Le
Gall à reconnaître que cette situation "pose question à l'Eglise". Curieuse
réaction d'un ancien Abbé bénédictin qui ne s'était jamais posé de question
- semble-t-il - lorsqu'il voyait de nombreux jeunes venir à la messe
célébrée en latin et grégorien dans son monastère. En réalité, le fait que
le latin attire des jeunes ne pose pas question à l'Eglise, mais aux
Pasteurs, lesquels n'avaient jamais envisagé, dans les années 80, que le
latin allait davantage attirer que les "messes rock" et les chants de Mannick et Akepsimas dont on nous garantissait pourtant le succès auprès des
nouvelles générations.
Pour "ramener des fidèles" aux messes ordinaires, "il faut réintroduire
davantage de silence, de hiératisme, d'intériorité, de beauté dans les
vêtements liturgiques", dit encore Mgr Le Gall, actuel Archevêque de
Toulouse et responsable de la liturgie en France. Mais comment va-t-on faire
pour "ramener des fidèles" vers quelque chose qui n'a jamais existé et qui
n'existe toujours pas dans nos paroisses plus de 40 ans après Vatican II
(sauf très rares exceptions)? Comment va-t-on faire pour "ramener des
fidèles" vers des messes "ordinaires" qui n'existent pas parce qu'on a tout
bonnement interdit qu'elles puissent exister? Tout le problème est là
puisque dans la majorité des paroisses, la messe "ordinaire", que bien peu
de prêtres savent célébrer, est devenue synonyme de laideur et de
laisser-aller.
Au séminaire, une formation pour apprendre à célébrer la messe en latin
pourrait être introduite, indique encore Mgr Le Gall. De tels propos, s'ils
ont vraiment été prononcés, montrent bien que nos Pasteurs ne maîtrisent
plus guère la situation: ils sont dépassés et suivent le mouvement au lieu
de le contrôler. Car enfin, nous dire qu' "une formation... pourrait être
introduite" alors que voilà plus de 40 ans qu'elle aurait dû être assurée
parce qu'elle était explicitement demandée par Vatican II
(cf.
Sacrosanctum Concilium, n°14 - 20), voilà qui est pour le
moins révélateur d'une grande pagaille!
On en vient maintenant à envisager une formation (par qui sera-t-elle
assurée?) qui a été systématiquement refusée pendant des années aux
séminaristes qui la souhaitaient: voilà qui est aussi révélateur de l'état
d'esprit de certains de nos Pasteurs qui n'envisagent pas d'apprendre à
célébrer la messe correctement parce que l'Eglise le demande, mais
simplement parce que, à la suite d'un changement de mentalités, des fidèles
le demandent. Autrement dit, si les fidèles n'avaient rien demandé, les
prêtres auraient continué à ignorer les enseignements magistériels et à
saccager la liturgie de l'Eglise en imposant partout des célébrations plus
ou moins burlesques.
Il y a quarante ans, demander une formation liturgique ou une messe en latin
vous faisait passer pour un "intégriste"; aujourd'hui, ça vous fait passer
pour quelqu'un d'ouvert et de "branché". Quel crédit accorder aux propos de
ces Pasteurs opportunistes qui préfèrent suivre le troupeau au lieu de le
guider? Combien de fois changeront-ils encore de direction au gré de la
mode?
Il n'en demeure pas moins vrai que le fond du problème liturgique continue à
être ignoré puisqu'au moment de la parution du
Motu Proprio Summorum pontificum de Benoît XVI, on a pu entendre nos évêques nous
dire qu'il n'y a pas de problèmes liturgiques en France. C'est le discours
officiel de notre épiscopat: il procède de la méthode Coué bien appliquée
mais ne parvient cependant pas à dissimuler la réalité. Il y a bel et bien
un problème liturgique en France qui vient de ce que, d'une part, depuis des
années, les prêtres n'ont plus eu de formation liturgique sérieuse et de ce
que, d'autre part, les lignes tracées par le Vatican pour permettre un
redressement de la situation n'ont jamais été suivies. Si le Missel romain
et le Concile étaient suivis, comme on nous assure qu'ils le sont, comment
expliquerait-on qu'il n'y a pas deux messes qui se ressemblent dans nos
paroisses? Cette absence d'unité liturgique n'est-elle pas la preuve
évidente qu'il y a un "bogue", c'est-à-dire une sérieuse "anomalie" dans le
programme liturgique?
Il y a quelques jours, un maître de chœur s'adresse à la Supérieure d'une
communauté religieuse qui héberge habituellement des groupes de fidèles,
pour lui demander s'il y aurait la possibilité de venir avec une vingtaine
de personnes pour faire un week-end de formation au chant. "Pas de problème,
répond aimablement la Sœur, nous recevons souvent des groupes venant faire
des sessions et nous avons de quoi héberger les gens." Puis, elle ajoute:
"Quelle sorte de chant faites-vous?" "Du chant grégorien", répond le maître
de chœur. Et la religieuse de répondre un peu gênée: "Oh, alors vous pourrez
venir avec votre groupe, mais je ne pense pas que vous pourrez participer à
notre messe: notre liturgie ne correspond probablement pas à votre style."
Ainsi donc, on ne peut désormais participer à une messe que si l'on en
accepte le "style" local né le plus souvent du refus de suivre les normes
liturgiques. Cette situation porte un nom: "pagaille".
Que nos évêques ne veuillent pas reconnaître officiellement cette "pagaille"
n'arrange pas les choses. Fort heureusement, le Saint-Père Benoît XVI,
qui viendra en France, connaît la situation véritable. Il sait parfaitement,
par exemple, que dans nos diocèses les fidèles ont les plus grandes
difficultés à trouver une messe célébrée dignement et dans le respect des
livres liturgiques officiels.
Mais que pourra faire le pape
Benoît XVI face à un épiscopat qui donne l'impression de toujours
vouloir défier Rome en déclarant haut et fort qu'il n'y a pas de problème
liturgique et en refusant d'appliquer les textes magistériels?
Sources : PRO LITURGIA
Ce document est destiné à l'information; il ne constitue pas
un document officiel
Eucharistie sacrement de la miséricorde -
(E.S.M.) 09.07.2008 -
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