Chronique du cardinal Ricard : en ce
Temps de Carême, allons au désert avec le
Christ |
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Le 09 mars 2009 -
(E.S.M.)
- Le désert, "cet espace où se vit la rencontre la plus intime avec Dieu
et le combat spirituel le plus résolu.", éditorial de Mgr Ricard
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Avec toi nous irons au
désert
Chronique du cardinal Ricard : en ce Temps de Carême, allons au désert avec
le Christ
Avec toi nous irons au désert
Le 09 mars 2009 - Eucharistie
Sacrement de la Miséricorde
- Pendant ce temps du Carême nous sommes invités à aller au
désert avec le Christ. Mais qu’est-ce que le désert ? Dans nos esprits,
le mot « désert » évoque spontanément ces dunes de sable ou cet univers
très minéral que l’on trouve dans le sud algérien. Dans la Bible, ce
mot, évoquant plus largement tout lieu retiré, a pris au cours des
siècles un sens plus symbolique, une signification d’ailleurs
ambivalente. Il désigne cet espace où se vit la rencontre la plus intime
avec Dieu et le combat spirituel le plus résolu.
Le désert est ce lieu où Dieu attend l’homme, veut le rencontrer, nouer
avec lui une histoire d’alliance. Celui-ci est invité à quitter son
environnement habituel, son univers familier pour vivre ce moment fort
d’intimité avec Dieu. Moïse ne demande-t-il pas à Pharaon : « Le Dieu
des Hébreux est venu à notre rencontre. Accorde-nous d’aller à trois
jours de marche dans le désert pour sacrifier au Seigneur notre Dieu.
»
(Ex 5, 3) ? Le désert est le
lieu des fiançailles de Dieu avec son peuple. Chez le prophète Osée,
Dieu nous dit qu’il ne répudie pas son épouse infidèle mais qu’il va de
nouveau la reprendre et l’amener au désert : « C’est pourquoi je vais
la séduire, je la conduirai au désert et je parlerai à son cœur. »
(Os. 2, 16) Pris par un
ministère harassant, Jésus aime pourtant s’arrêter et rejoindre des
endroits déserts : « Mais lui, dit Saint Luc, se tenait retiré dans
les déserts et priait. » (Lc 5, 16).
Dans cette solitude, Jésus se remet devant son Père, vit son intimité
profonde de Fils, reçoit de Lui son être et sa mission. Il lui rend
grâce. Jésus invite ses disciples à entrer dans l’intimité de sa prière
et de son cœur à cœur avec le Père. On comprend que certains aient
voulu, dans la vie monastique ou érémitique, donner à tous un signe
permanent de cet appel du Seigneur. Pendant le Carême, nous sommes, nous
aussi, invités à offrir à Dieu, au cœur de notre vie quotidienne, un
espace plus large de prière, de rencontre avec Dieu, de disponibilité à
sa présence, d’écoute de sa Parole. Allons au désert avec le Christ !
Mais le désert peut être aussi ce lieu de la tentation, ce lieu de la
confrontation avec l’Esprit du Mal, avec le Père du mensonge, comme le
désigne Jésus
(cf. Jn 8, 44). Dans sa marche
au désert, confronté à la faim et à la soif, le peuple d’Israël est
tenté de douter de Dieu, de ne plus croire à son Alliance, de se forger
d’autres représentations de Dieu qui lui paraissent plus immédiatement
comblantes que celle du Dieu de Moïse, d’Abraham et de Jacob. Dans le
désert Jésus refuse le mirage de puissance universelle que lui fait
miroiter le Tentateur. Là où le peuple a cédé, Jésus est victorieux. La
tentation fait partie de nos vies. Quand on y succombe, elle ne nous
mène pas forcément à un athéisme déclaré. On peut continuer à se dire «
croyant » et à donner à Dieu une petite place dans sa vie. Mais, alors,
nous sentons bien que notre vraie vie est ailleurs, que notre cœur a
d’autres trésors, que les absolus auxquels nous sacrifions tout
(nos idoles, dirait la Bible et comme l'a rappelé le pape
Benoît XVI dans son
Homélie aux Invalides lors de son voyage en
France)
peuvent s’appeler la volonté de réussite à tout prix, l’amour de
l’argent, la passion sans état d’âme de la recherche ou de la politique,
le narcissisme sentimental ou sexuel… Le Christ nous invite au contraire
à être fidèles à Dieu et à vivre en conformité avec l’Évangile. Il y a
là une lutte, un combat spirituel à mener. Le temps du Carême ouvre un
espace pour faire la vérité de nos vies, être au clair sur les choix qui
nous guident en profondeur, nous convertir de nouveau aux exigences de
l’Évangile. Ce combat spirituel, nous ne le menons pas tout seuls, mais
avec le Christ et la force de son Esprit.
Alors n’hésitons pas à aller au désert avec le Christ ! Bon Carême !
Jean-Pierre cardinal RICARD
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Sources : Diocèse de Gironde (France)
-
(E.S.M.)
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