Benoît XVI préside la messe en la
Journée Mondiale de la Paix |
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Cité du Vatican, le 09 janvier 2008 -
(E.S.M.)
- Dans la matinée du mardi 1er janvier 2008, solennité de la Mère
de Dieu et 41e Journée mondiale de la Paix, le Pape Benoît XVI a présidé
une Messe dans la Basilique Saint-Pierre. Nous publions ci-dessous
l'homélie prononcée par le Saint-Père au cours de la célébration:
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Le pape Benoît XVI -
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PAIX Messe du 1 janvier 2008, Solennité de la Mère de Dieu, Journée mondiale
de la Paix
La valeur et les droits de la famille naturelle sont les fondements de la
paix dans le monde
Dans la matinée du mardi 1er janvier 2008, solennité de la Mère de Dieu et
41e Journée mondiale de la Paix, le Pape Benoît XVI a présidé une Messe dans
la Basilique Saint-Pierre. Nous publions ci-dessous l'homélie prononcée par
le Saint-Père au cours de la célébration:
Texte intégral de l'homélie du Saint Père Benoît
XVI
Chers frères et sœurs!
Nous commençons aujourd'hui une nouvelle année et l'espérance chrétienne
nous prend par la main; nous la commençons en invoquant sur elle la
bénédiction divine et en implorant, par l'intercession de Marie, Mère de
Dieu, le don de la paix: pour nos familles, pour nos villes, pour le monde
entier. C'est par ce vœu que je vous salue tous, ici réunis, à commencer par
les illustres Ambassadeurs du Corps diplomatique accrédité près le
Saint-Siège, venus à cette célébration à l'occasion de la Journée mondiale
de la Paix. Je salue le Cardinal Tarcisio Bertone, mon Secrétaire d'Etat, le
Cardinal Renato Raffaele Martino et tous les membres du Conseil pontifical
"Justice et Paix". Je leur suis particulièrement reconnaissant de l'effort
pour diffuser le Message pour la Journée mondiale de la Paix, qui a cette
année pour thème: "Famille humaine, communauté de paix".
La paix. Dans la première Lecture, tirée du Livre des Nombres, nous avons
écouté l'invocation: "Que le Seigneur t'apporte la paix "
(6, 26); que le Seigneur accorde la paix à chacun de vous, à vos
familles, au monde entier. Nous aspirons tous à vivre dans la paix, mais la
paix véritable, celle annoncée par les anges la nuit de Noël, n'est pas une
simple conquête de l'homme ou le fruit d'accords politiques; elle est tout
d'abord un don divin qu'il faut implorer constamment et, dans le même temps,
un engagement à conduire avec patience, en demeurant toujours dociles aux
commandements du Seigneur. Cette année, dans le
Message pour la Journée Mondiale de la Paix célébrée aujourd'hui, j'ai voulu mettre en lumière le
lien étroit qui existe entre la famille et la construction de la paix dans
le monde. La famille naturelle, fondée sur le mariage entre un homme et une
femme, est "le berceau de la vie et de l'amour" et "la première et
irremplaçable éducatrice à la paix". C'est précisément pour cette raison que
la famille est "la principale "agence" de paix" et "la négation ou même la
restriction des droits de la famille, obscurcissant la vérité sur l'homme,
menacent les fondements de la paix eux-mêmes" (cf. nn.
1-5). Etant donné que l'humanité est une "grande famille", si
elle veut vivre en paix, elle ne peut que s'inspirer de ces valeurs sur
lesquelles se fonde et repose la communauté familiale. La coïncidence
providentielle de divers anniversaires nous encourage cette année à un
effort encore plus sincère en vue de réaliser la paix dans le monde. Il y a
soixante ans, en 1948, l'Assemblée générale des Nations unies rendit
publique la "Déclaration universelle des droits de l'homme"; il y a quarante
ans, mon vénéré Prédécesseur Paul VI célébra la première Journée mondiale de
la Paix; cette année nous commémorerons en outre le 25e anniversaire de
l'adoption par le Saint-Siège de la "Charte des droits de la famille". "A la
lumière de ces célébrations significatives - je reprends ici ce que j'ai
écrit en conclusion du Message - j'invite tous les hommes et toutes les
femmes à prendre une conscience plus claire de leur appartenance commune à
l'unique famille humaine et à s'employer pour que la convivialité sur la
terre soit toujours davantage le reflet de cette conviction, dont dépend
l'instauration d'une paix véritable et durable".
Notre pensée se tourne à présent naturellement vers la Vierge, que nous
invoquons aujourd'hui comme Mère de Dieu. Ce fut le Pape Paul VI qui
transféra au premier janvier la fête de la Divine Maternité de Marie, qui
était autrefois célébrée le 11 octobre. En effet, avant la réforme
liturgique qui a suivi le Concile Vatican II, le premier jour de l'année
était célébrée la mémoire de la circoncision de Jésus au huitième jour après
sa naissance - comme signe de la soumission à la loi, de son insertion
officielle au sein du peuple élu - et le dimanche suivant était célébrée la
fête du Nom de Jésus. Nous retrouvons encore quelques traces de ces
célébrations dans la page évangélique qui vient d'être proclamée, dans
laquelle saint Luc rapporte que, huit jours après sa naissance, l'Enfant fut
circoncis et qu'il lui fut donné le nom de Jésus, "nom indiqué par l'ange
avant sa conception" (Lc 2, 21). La fête
d'aujourd'hui, par conséquent, est non seulement une fête mariale
extrêmement significative, mais elle conserve également un puissant contenu
christologique, parce que, pourrions-nous dire, avant la Mère, elle concerne
précisément le Fils, Jésus vrai Dieu et vrai Homme.
L'Apôtre Paul fait référence au mystère de la maternité divine de Marie, la
Theotokos, dans la Lettre aux Galates. "Mais quand vint la plénitude
du temps - écrit-il - Dieu envoya son Fils né d'une femme, né sujet de la
Loi" (Ga 4, 4). En peu de mots, nous trouvons
synthétisé le mystère de l'Incarnation du Verbe éternel et la divine
maternité de Marie: le grand privilège de la Vierge réside précisément dans
le fait d'être la Mère du Fils qui est Dieu. A huit jours de Noël, cette
fête mariale trouve donc sa place la plus logique et la plus juste. En
effet, dans la nuit de Bethléem, lorsqu'elle "enfanta son fils premier-né"
(Lc 2, 7), s'accomplirent les prophéties
concernant le Messie. "Voici, la jeune femme est enceinte, elle va enfanter
un fils", avait annoncé le prophète Isaïe (7, 14);
"voici que tu concevras dans ton sein et tu enfanteras un fils", dit à Marie
l'ange Gabriel (Lc 1, 31); et un autre ange du
Seigneur - raconte l'évangéliste Matthieu -, apparaissant en songe à Joseph,
le rassura en lui disant: "ne crains pas de prendre chez toi Marie ta femme:
car ce qui a été engendré en elle vient de l'Esprit Saint; elle enfantera un
fils" (Mt 1, 20-21).
Le titre de Mère de Dieu est le fondement de tous les autres titres sous
lesquels la Vierge a été vénérée et continue d'être invoquée de génération
en génération, en Orient et en Occident. Beaucoup d'hymnes et de prières de
la tradition chrétienne font référence au mystère de sa divine maternité,
comme par exemple une antienne mariale du temps de Noël, l'Alma
Redemptoris mater, dans laquelle nous prions ainsi: "Tu quae
genuisiti, natura mirante, tuum sanctum Genitorem, Virgo prius ac posterius
- Toi, dans l'émerveillement de toute la création, tu as engendré le
Créateur, Mère toujours vierge". Chers frères et sœurs, nous contemplons
aujourd'hui Marie, mère toujours vierge du Fils unique du Père; nous
apprenons d'elle à accueillir l'Enfant qui pour nous est né à Bethléem. Si
dans l'Enfant né d'Elle nous reconnaissons le Fils éternel de Dieu et nous
l'accueillons comme notre unique Sauveur, nous pouvons être appelés fils de
Dieu: fils dans le Fils. l'Apôtre écrit: "Dieu envoya son Fils, né d'une
femme, né sujet de la Loi, afin de racheter les sujets de la Loi, afin de
nous conférer l'adoption filiale" (Ga 4, 5).
L'évangéliste Luc répète plusieurs fois que la Vierge méditait en silence
sur ces événements extraordinaires auxquels Dieu lui avait fait prendre
part. Nous l'avons également écouté dans le bref passage évangélique que la
liturgie nous repropose aujourd'hui: "Quant à Marie, elle conservait avec
soin toutes ces choses, les méditant dans son cœur" (Lc 2,
19). Le verbe grec employé "sumbállousa" signifie
littéralement "mettre ensemble" et fait penser à un grand mystère à
découvrir peu à peu. L'Enfant qui pleure dans la mangeoire, bien que
semblable en apparence à tous les enfants du monde, est dans le même temps
très différent: il est le Fils de Dieu, il est Dieu, et vrai homme. Ce
mystère - l'incarnation du Verbe et la maternité divine de Marie - est grand
et assurément difficile à comprendre avec la seule intelligence humaine.
A l'école de Marie, toutefois, il est possible de saisir avec le coeur, ce
que les yeux et l'esprit ne parviennent pas à percevoir seuls, ni ne peuvent
contenir. Il s'agit en effet d'un don si grand que ce n'est que dans la foi
qu'il nous est donné de l'accueillir, même en ne le comprenant pas
parfaitement. Et c'est précisément sur ce chemin de foi que Marie vient à
notre rencontre, est pour nous un soutien et un guide. Elle est mère parce
qu'elle a engendré Jésus dans la chair; elle l'est parce qu'elle a
totalement adhéré à la volonté du Père. Saint Augustin écrit: "La maternité
divine n'aurait pour elle été d'aucune valeur si elle n'avait pas porté le
Christ dans son cœur, avec un destin plus favorable que lorsqu'elle le
conçut dans la chair" (De Sancta Virginitate, 3, 3).
Et dans son cœur, Marie continua de conserver, de "mettre ensemble" les
événements successifs dont elle sera témoin et protagoniste, jusqu'à la mort
sur la croix et à la résurrection de son Fils Jésus.
Chers frères et sœurs, ce n'est qu'en conservant dans le cœur, c'est-à-dire
en mettant ensemble et en trouvant une unité à tout ce que nous vivons, que
nous pouvons entrer, à la suite de Marie, dans le mystère d'un Dieu qui par
amour s'est fait homme et qui nous appelle à le suivre sur le chemin de
l'amour; un amour à traduire chaque jour en un généreux service pour nos
frères. Puisse la nouvelle année, que nous commençons aujourd'hui avec
confiance, être un temps au cours duquel progresser dans cette connaissance
du cœur, qui est la sagesse des saints. Prions pour que, comme nous l'avons
entendu dans la première Lecture, le Seigneur "fasse rayonner son visage"
sur nous, nous "soit propice" (cf. Nb 6, 24-27),
et nous bénisse. Nous pouvons en être certains: si nous ne nous lassons pas
de rechercher son visage, si nous ne cédons pas à la tentation du
découragement et du doute, si malgré toutes les difficultés que nous
rencontrons nous demeurons toujours ancrés à Lui, nous ferons l'expérience
de la puissance de son amour et de sa miséricorde. Puisse le fragile Enfant
que la Vierge montre aujourd'hui au monde, faire de nous des artisans de
paix, ses témoins, témoins du Prince de la Paix. Amen!
Texte original du
discours du Saint Père
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Sources: © L'Osservatore Romano - 8 janvier 2008 -
E.S.M.
Eucharistie sacrement de la miséricorde -
(E.S.M.) 09.01.2008 - BENOÎT XVI |